Theresa Révay

Theresa Révay

L'autre rive du Bosphore

Le livre 3'57

Dans ce nouveau titre Theresa Révay, « L'autre rive du Bosphore », vous nous entraînez dans une période et une contrée qui est assez peu explorée par les romanciers.
Nous sommes dans la Turquie de l'immédiate après-guerre, à la fin du premier conflit mondial, lorsque les vainqueurs vont essayer de se partager le gâteau et que le nationalisme turc va surgir. Qu'est ce qui vous a donné envie de placer votre nouvelle intrigue à Istanbul en 1919 ?
J'avais envie de parler de la chute de l'Empire ottoman puisque ce qui m'intéresse, ce sont la chute des empires. L'Empire ottoman me menait forcément à Istanbul et j'ai découvert que la ville avait été occupée par les alliés, comme Berlin l'avait été en 1945,
toujours par les mêmes alliés, mais dans des circonstances différentes et j'ai trouvé qu'il y avait une unité de lieu, de temps et d'action, j'ai trouvé ça absolument formidable et il y a un échiquier qui est magique dans cette ville universelle qu'est Constantinople.
C'est une grande page d'histoire que l'on connaît assez peu. On a tendance à se dire que la première guerre mondiale s'est terminée le 11 novembre 1918 et on oublie les conséquences de cette fin de conflit sur les autres territoires.
Les conséquences dévastatrices de la fin de la première guerre avec les traités de « paix », dit-on, et qui ont en fait morcelés l'Europe entière
et pour l'Empire ottoman il s'agissait du traité de Sèvres – pour l'Allemagne le traité de Versailles, pour l'Autriche-Hongrie Trianon et St-Germain – mais Sèvres aurait été une destruction absolue de l'Empire ottoman.
Il ne restait rien de la Turquie. Et un homme providentiel qu'est Mustafa Kemal, a, du néant, tiré un pays qu'est celui que nous connaissons aujourd'hui.
Dans ce roman, de 1919 à 1922, vous allez retracer le conflit entre la Turquie et la Grèce. Ce sera le décors de votre roman et puis les personnages qui vont s'imposer à nous.
Nous sommes dans une bonne famille de la société d'Istanbul avec Leïla et son époux qui est secrétaire du sultan. Il y a la belle-mère qui est une ancienne esclave affranchie qui règne un peu en despote sur cette famille.
Et à la suite du conflit la famille va être obligée d'accueillir un militaire français et son épouse et leu enfants. C'est véridique tout ça. Vos personnages sont imaginés, mais ce sont des situations qui ont existées.
Ils incarnent une réalité. Toujours. Les psychologies et les faits sont véridiques. Certaines maisons d'Istanbul avaient été réquisitionnées.
D'autres famille stambouliotes avaient été chassées de chez elle en 48 heures pour donner place aux Anglais et aux Français qui ont vraiment occupés la ville.
C'était là encore magique pour une romancière de créer ce tourbillon entre les Turcs qui entraient dans le 20e siècle et puis nos Occidentaux.
Il y a une scène qui est bouleversante dans le roman, c'est l'incendie de Smyrne, avec tous ces Chrétiens qui vont être pris au piège, qui vont mourir dans des conditions atroces.
On est vraiment au coeur du drame avec ce personnage de Rose que nous allons suivre. Comment arrivez-vous à retransmettre cette émotion là ?
C'est se mettre dans la peau du personnage. C'est s'imaginer comme un acteur à la place du personnage, dans les rues qui sont en train de brûler. Elle cherche sa fille. L'incendie de Smyrne a été un des grands désastres de cette époque.
Il faut vivre l'événement qu'on découvre dans les livres d'histoire en empathie avec son personnage. Qu'est-ce qu'elle voit ? Qu'est-ce qu'elle sent ? Qu'est-ce qu'elle entend ? Quelle est sa réaction, sa peur, son angoisse ?
C'est d'essayer de donner ça avec tous les détails historiques. Où sont placées les troupes ? Qui a fait quoi ? Ca c'est l'arrière-plan et puis après c'est vraiment l'émotion du personnage.
Merci Theresa Révay pour ce beau roman qui nous entraîne dans la Turquie de l'immédiate après-guerre. Ca s'appelle « L'autre rive du Bosphore », c'est votre nouveau roman et c'est aux éditions Belfond.

Philippe Chauveau :
Dans ce nouveau titre Theresa Révay, « L'autre rive du Bosphore », vous nous entraînez dans une période et une contrée qui est assez peu explorée par les romanciers. Nous sommes dans la Turquie de l'immédiate après-guerre, à la fin du premier conflit mondial, lorsque les vainqueurs vont essayer de se partager le gâteau et que le nationalisme turc va surgir. Qu'est ce qui vous a donné envie de placer votre nouvelle intrigue à Istanbul en 1919 ?

Theresa Révay :
J'avais envie de parler de la chute de l'Empire ottoman puisque ce qui m'intéresse, ce sont la chute des empires. L'Empire ottoman me menait forcément à Istanbul et j'ai découvert que la ville avait été occupée par les alliés, comme Berlin l'avait été en 1945, toujours par les mêmes alliés, mais dans des circonstances différentes et j'ai trouvé qu'il y avait une unité de lieu, de temps et d'action, j'ai trouvé ça absolument formidable et il y a un échiquier qui est magique dans cette ville universelle qu'est Constantinople.

Philippe Chauveau :
C'est une grande page d'histoire que l'on connaît assez peu. On a tendance à se dire que la première guerre mondiale s'est terminée le 11 novembre 1918 et on oublie les conséquences de cette fin de conflit sur les autres territoires.

Theresa Révay :
Les conséquences dévastatrices de la fin de la première guerre avec les traités de « paix », dit-on, et qui ont en fait morcelés l'Europe entière et pour l'empire ottoman il s'agissait du traité de Sèvres – pour l'Allemagne le traité de Versailles, pour l'Autriche-Hongrie Trianon et St-Germain – mais Sèvres aurait été une destruction absolue de l'Empire ottoman. Il ne restait rien de la Turquie. Et un homme providentiel qu'est Mustafa Kemal, a, du néant, tiré un pays qu'est celui que nous connaissons aujourd'hui.

Philippe Chauveau :
Dans ce roman, de 1919 à 1922, vous allez retracer le conflit entre la Turquie et la Grèce. Ce sera le décors de votre roman et puis les personnages qui vont s'imposer à nous. Nous sommes dans une bonne famille de la société d'Istanbul avec Leïla et son époux qui est secrétaire du sultan. Il y a la belle-mère qui est une ancienne esclave affranchie qui règne un peu en despote sur cette famille. Et à la suite du conflit la famille va être obligée d'accueillir un militaire français et son épouse et leu enfants. C'est véridique tout ça. Vos personnages sont imaginés, mais ce sont des situations qui ont existées.

Theresa Révay :
Ils incarnent une réalité. Toujours. La psychologie et les faits sont véridiques. Certaines maisons d'Istanbul avaient été réquisitionnées. D'autres famille stambouliotes avaient été chassées de chez elle en 48 heures pour donner place aux Anglais et aux Français qui ont vraiment occupés la ville. C'était là encore magique pour une romancière de créer ce tourbillon entre les Turcs qui entraient dans le 20e siècle et puis nos Occidentaux.

Philippe Chauveau :
Il y a une scène qui est bouleversante dans le roman, c'est l'incendie de Smyrne, avec tous ces Chrétiens qui vont être pris au piège, qui vont mourir dans des conditions atroces. On est vraiment au coeur du drame avec ce personnage de Rose que nous allons suivre. Comment arrivez-vous à retransmettre cette émotion là ?

Theresa Révay :
C'est se mettre dans la peau du personnage. C'est s'imaginer comme un acteur à la place du personnage, dans les rues qui sont en train de brûler. Elle cherche sa fille. L'incendie de Smyrne a été un des grands désastres de cette époque. Il faut vivre l'événement qu'on découvre dans les livres d'histoire en empathie avec son personnage. Qu'est-ce qu'elle voit ? Qu'est-ce qu'elle sent ? Qu'est-ce qu'elle entend ? Quelle est sa réaction, sa peur, son angoisse ? C'est d'essayer de donner ça avec tous les détails historiques. Où sont placées les troupes ? Qui a fait quoi ? Ca c'est l'arrière-plan et puis après c'est vraiment l'émotion du personnage.

Philippe Chauveau :
Merci Theresa Révay pour ce beau roman qui nous entraîne dans la Turquie de l'immédiate après-guerre. Ca s'appelle « L'autre rive du Bosphore », c'est votre nouveau roman et c'est aux éditions Belfond.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Après des études littéraires à la Sorbonne et la traduction de plusieurs ouvrages allemands et anglo-saxons, Theresa Révay a choisi d'écrire à son tour. Après deux romans contemporains, « L'ombre d'une femme » en 1988 et « L'Ouragane » en 1990, c'est finalement vers le roman historique qu'elle se tourne et avec succès. S'inspirant notamment d'Henri Troyat, l'un de ses auteurs fétiches, Theresa Révay est devenue en quelques années une spécialiste de la grande fresque historique, ou quand la petite histoire des destins...La course parfaite de Theresa Révay - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Theresa Révay. Merci de nous recevoir. Votre actualité chez Belfond « L'autre rive du Bosphore ». C'est votre nouveau titre. Le premier c'était en 1988, « L'ombre d'une femme » à la Table ronde. Lorsque vous regardez en arrière, votre parcours littéraire, comment l'analysez-vous ? Est-ce qu'il y a une évolution ?Theresa Révay :Il y a une évolution puisque j'avais commencé à écrire des romans contemporains – j'en ai écrit deux – et j'étais pas à l'aise dans notre époque, il faut...La course parfaite de Theresa Révay - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :Dans ce nouveau titre Theresa Révay, « L'autre rive du Bosphore », vous nous entraînez dans une période et une contrée qui est assez peu explorée par les romanciers. Nous sommes dans la Turquie de l'immédiate après-guerre, à la fin du premier conflit mondial, lorsque les vainqueurs vont essayer de se partager le gâteau et que le nationalisme turc va surgir. Qu'est ce qui vous a donné envie de placer votre nouvelle intrigue à Istanbul en 1919 ?Theresa Révay :J'avais envie de parler de la chute de l'Empire...La course parfaite de Theresa Révay - Le livre - Suite