Ne vous laissez pas attendrir par sa jeunesse, son sourire ou son regard mutin. Margaux Guyon a la tête sur les épaules et connaît déjà bien la vie. Si elle assume une assurance certaine et joue de la provocation dans ses romans, c'est sans doute aussi une façon de se protéger.En 2011, son premier roman « Latex » a fait l'effet d'une petite bombe. L'histoire de cette jeune adolescente prostituée et y prenant plaisir n'est pas passée inaperçue. Avec « Tombeau pour Don Juan », la manipulation et la perversion étaient...
Nunuche story de Margaux Guyon - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Margaux Guyon.Margaux Guyon :Bonjour Philippe.Philippe Chauveau :« Nunuche Story » c'est votre troisième roman et c'est aux éditions Plon. Il y a un autre ouvrage qui est paru également dans un autre registre, on pourra l'évoquer. Quel drôle de titre ! On va y revenir bien sûr. Vous avez fait une entrée fracassante en 2012.Margaux Guyon :2011.Philippe Chauveau :En 2011, avec « Latex etc ». Il y avait déjà de la provocation dans le titre. Est ce que la provocation est quelque chose qui...
Nunuche story de Margaux Guyon - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :« Nunuche Story », c'est vous Margaux Guyon qui avait choisi ce titre ou conjointement avec votre éditeur ?Margaux Guyon :C'est moi. C'était mon idée, qui était un petit peu une idée plaisante. Je me disais « Bon comment je vais appeler mon fichier word. ». Nunuche c'est pas un mot que j'utilise beaucoup mais pour caractériser les traductions c'était le premier mot qui me venait à l'esprit, je me disais « C'est tellement nunuche ». Et j'avais bien réfléchi avec un titre eau de rose ou fleur...
Nunuche story de Margaux Guyon - Le livre - Suite
Margaux Guyon
Nunuche story
Présentation 1'30Ne vous laissez pas attendrir par sa jeunesse, son sourire ou son regard mutin. Margaux Guyon a la tête sur les épaules et connaît déjà bien la vie. Si elle assume une assurance certaine et joue de la provocation dans ses romans, c'est sans doute aussi une façon de se protéger.
En 2011, son premier roman « Latex » a fait l'effet d'une petite bombe. L'histoire de cette jeune adolescente prostituée et y prenant plaisir n'est pas passée inaperçue. Avec « Tombeau pour Don Juan », la manipulation et la perversion étaient encore présentes.
Citons aussi un ouvrage coquin et plein d'humour, « Petites histoires sexy de l'histoire de France ». Il faut dire que l'érotisme est un univers que Maud Guyon connaît bien, un peu contre son gré parfois.
Elle est effectivement une traductrice reconnue et recherchée, spécialisée dans la traduction de ces fameux romans érotiques qui pullulent en librairie et qui font un tabac. On ne s'étonnera donc pas que l'héroïne du nouveau roman de Margaux « Nunuche story » exerce la même activité littéraire.
Mais derrière le titre et ce cadre se cache l'histoire d'un couple de notre époque, ballotté entre un érotisme envahissant et une envie de simplicité et de romantisme.
On appréciera aussi la plume alerte de Margaux Guyon et ce regard sans complaisance sur une époque où l'amour est parfois malmené. « Nunuche story » de Margaux Guyon aux éditions Plon. Margaux Guyon est sur WTC
Ne vous laissez pas attendrir par sa jeunesse, son sourire ou son regard mutin. Margaux Guyon a la tête sur les épaules et connaît déjà bien la vie. Si elle assume une assurance certaine et joue de la provocation dans ses romans, c'est sans doute aussi une façon de se protéger.
En 2011, son premier roman « Latex » a fait l'effet d'une petite bombe. L'histoire de cette jeune adolescente prostituée et y prenant plaisir n'est pas passée inaperçue. Avec « Tombeau pour Don Juan », la manipulation et la perversion étaient encore présentes. Citons aussi un ouvrage coquin et plein d'humour, « Petites histoires sexy de l'histoire de France ». Il faut dire que l'érotisme est un univers que Maud Guyon connaît bien, un peu contre son gré parfois. Elle est effectivement une traductrice reconnue et recherchée, spécialisée dans la traduction de ces fameux romans érotiques qui pullulent en librairie et qui font un tabac.
On ne s'étonnera donc pas que l'héroïne du nouveau roman de Margaux « Nunuche story » exerce la même activité littéraire. Mais derrière le titre et ce cadre se cache l'histoire d'un couple de notre époque, ballotté entre un érotisme envahissant et une envie de simplicité et de romantisme. On appréciera aussi la plume alerte de Margaux Guyon et ce regard sans complaisance sur une époque où l'amour est parfois malmené.
« Nunuche story » de Margaux Guyon aux éditions Plon
Margaux Guyon est sur WTC
Margaux Guyon
Nunuche story
Portrait 4'46Bonjour Margaux Guyon.
Bonjour Philippe.
« Nunuche Story » c'est votre troisième roman et c'est aux éditions Plon. Il y a un autre ouvrage qui est paru également dans un autre registre, on pourra l'évoquer. Quel drôle de titre ! On va y revenir bien sûr. Vous avez fait une entrée fracassante en 2012.
2011.
En 2011, avec « Latex etc ». Il y avait déjà de la provocation dans le titre. Est ce que la provocation est quelque chose qui vous démarque. Est ce que c'est vous ?
Qui me démarque ; par rapport aux autres je ne pense pas parce que tout le monde enfin pas tout le monde mais disons qu'on joue beaucoup sur la provoc, le côté un peu osé. Surtout maintenant. Ça me caractérise pas vraiment mais un petit peu quand même.
C'est vrai que ça m'amuse assez de jouer les insolentes même si finalement tout est relatif. « Latex » c'était mes premiers pas et je ne pense pas réécrire la même chose et avoir envie de rester dans ce registre toute ma vie
« Latex c'était déjà une histoire assez provocante, c'était l'histoire d'une femme qui cherchait un peu sa voie avec des expériences un peu surréalistes.
Disons le, qui était une call-girl.
Oui voilà.
J'avais quand même choisi de l'appeler Margaux, c'est assez troublant aussi. Ça m'avait bien amusé. C'est vrai qu'on a le cocktail qui plaît beaucoup. Le côté où on se demande si je suis la mystérieuse call-girl des environs d'Avignon.
Donc oui c'est vrai qu'il y a ce côté là mais bon après, est ce que tout le monde ne joue pas comme ça souvent pour son premier roman pour un petit peu faire parler, faire jaser.
Mais bon pour moi, « Latex », il n'y a pas que le côté provocateur j'espère. Et d'ailleurs on m'a dit que c'était plutôt pas mal écrit.
Il y a un travail littéraire.
C'est ce que je veux dire. C'est par là que je veux aller en tout cas.
J'imagine. Ce qui est important de souligner Margaux Guyon, c'est que vous êtes également traductrice et vous traduisez plus spécifiquement ces fameux romans érotiques que l'on voit fleurir en librairie certes mais au supermarché, les boutiques de gare, partout.
Je ne les citerai pas tous car le nombre de titres est assez incroyable. Comment en êtes vous arrivée à traduire ce genre d'ouvrage, la littérature érotique dont nous sommes submergés.
C'est un hasard. En fait je déjeunais avec l'éditeur des histoires sexy justement et il m'a demandée ce que je voudrai faire plus tard et
je lui ai dit que j'aimerai bien faire de la traduction parce que je pourrai le faire en espagnol ou en anglais parce que c'est vrai que j'ai fait des langues quand même.
Et puis le lien avec l'écrit me plaît beaucoup, j'adore travailler avec les mots, c'est, je pense là où je suis la meilleure. Et donc il me dit « J'ai quelque chose pour toi ».
C'est assez fou, j'ai rencontré l'éditrice en question et c'était parti avec le premier tome. Ce qui m'a d'abord beaucoup amusée comme on peut en avoir une petit idée dans ce roman qui en parle.
Au départ j'ai trouvé ça vraiment très distrayant, je me suis dit « Il y a un truc ». Mais c'est vrai que quand on en arrive au cinquième, c'est un petit peu moins surprenant.
Sur un plan littéraire, quel pourrait être le fil rouge, qu'est ce qui pourrait être le point commun entre « Nunuche Story », « Tombeau pour Don Juan » et « Latex ».
On m'a beaucoup dit l'érotisme, j'en ai pas tellement conscience. J'imagine que c'est une préoccupation, il y avait cette phrase très drôle d'un journaliste du Parisien qui m'avait citée en faisant un raccourci.
C'était « J'écris sur ce que je connais le mieux », en parlant de sexe du coup.
C'est un peu réducteur parce que dans vos histoires, certes il y a de l'érotisme mais il y a beaucoup d'autres choses et puis surtout il y a un style.
C'est vrai que j'en ai pas vraiment conscience parce que j'écris comme ça vient plus au moins, c'est vrai qu'il y a quelque chose d'un peu magique dans l'écriture
mais les trois romans ne tournent pas autour du sexe en tant que tel parce qu'il était décrit de manière très crue dans latex et ça m'intéressait beaucoup moins. Et c'est vrai que dans « Tombeau pour Don Juan » et « Nunuche Story », le rapport est totalement différent.
Mais c'est plus le désir, la manière dont ça affecte les gens, la manière dont on peut le ressentir et donc pour en revenir au thème du livre,
l'absence totale de transgression des romans américains qui se veulent transgressifs. Moi ce qui m'intéresse justement c'est ce qui n'appartient pas au genre de l'érotisme américaine.
Merci beaucoup Margaux Guyon, votre actualité « Nunuche Story » aux éditions Plon.
Philippe Chauveau :
Bonjour Margaux Guyon.
Margaux Guyon :
Bonjour Philippe.
Philippe Chauveau :
« Nunuche Story » c'est votre troisième roman et c'est aux éditions Plon. Il y a un autre ouvrage qui est paru également dans un autre registre, on pourra l'évoquer. Quel drôle de titre ! On va y revenir bien sûr. Vous avez fait une entrée fracassante en 2012.
Margaux Guyon :
2011.
Philippe Chauveau :
En 2011, avec « Latex etc ». Il y avait déjà de la provocation dans le titre. Est ce que la provocation est quelque chose qui vous démarque. Est ce que c'est vous ?
Margaux Guyon :
Qui me démarque ; par rapport aux autres je ne pense pas parce que tout le monde enfin pas tout le monde mais disons qu'on joue beaucoup sur la provoc, le côté un peu osé. Surtout maintenant. Ça me caractérise pas vraiment mais un petit peu quand même. C'est vrai que ça m'amuse assez de jouer les insolentes même si finalement tout est relatif. « Latex » c'était mes premiers pas et je ne pense pas réécrire la même chose et avoir envie de rester dans ce registre toute ma vie
Philippe Chauveau :
« Latex c'était déjà une histoire assez provocante, c'était l'histoire d'une femme qui cherchait un peu sa voie avec des expériences un peu surréalistes.
Margaux Guyon :
Disons le, qui était une call-girl.
Philippe Chauveau :
Oui voilà.
Margaux Guyon :
J'avais quand même choisi de l'appeler Margaux, c'est assez troublant aussi. Ça m'avait bien amusé. C'est vrai qu'on a le cocktail qui plaît beaucoup. Le côté où on se demande si je suis la mystérieuse call-girl des environs d'Avignon. Donc oui c'est vrai qu'il y a ce côté là mais bon après, est ce que tout le monde ne joue pas comme ça souvent pour son premier roman pour un petit peu faire parler, faire jaser. Mais bon pour moi, « Latex », il n'y a pas que le côté provocateur j'espère. Et d'ailleurs on m'a dit que c'était plutôt pas mal écrit.
Philippe Chauveau :
Il y a un travail littéraire.
Margaux Guyon :
C'est ça que je veux dire. C'est par là que je veux aller en tout cas.
Philippe Chauveau :
J'imagine. Ce qui est important de souligner Margaux Guyon, c'est que vous êtes également traductrice et vous traduisez plus spécifiquement ces fameux romans érotiques que l'on voit fleurir en librairie certes mais au supermarché, les boutiques de gare, partout. Je ne les citerai pas tous car le nombre de titres est assez incroyable. Comment en êtes vous arrivée à traduire ce genre d'ouvrage, la littérature érotique dont nous sommes submergés.
Margaux Guyon :
C'est un hasard. En fait je déjeunais avec l'éditeur des histoires sexy justement et il m'a demandée ce que je voudrai faire plus tard et je lui ai dit que j'aimerai bien faire de la traduction parce que je pourrai le faire en espagnol ou en anglais parce que c'est vrai que j'ai fait des langues quand même. Et puis le lien avec l'écrit me plaît beaucoup, j'adore travailler avec les mots, c'est, je pense là où je suis la meilleure. Et donc il me dit « J'ai quelque chose pour toi ». C'est assez fou, j'ai rencontré l'éditrice en question et c'était parti avec le premier tome. Ce qui m'a d'abord beaucoup amusée comme on peut en avoir une petit idée dans ce roman qui en parle. Au départ j'ai trouvé ça vraiment très distrayant, je me suis dit « Il y a un truc ». Mais c'est vrai que quand on en arrive au cinquième, c'est un petit peu moins surprenant.
Philippe Chauveau :
Sur un plan littéraire, quel pourrait être le fil rouge, qu'est ce qui pourrait être le point commun entre « Nunuche Story », « Tombeau pour Don Juan » et « Latex ».
Margaux Guyon :
On m'a beaucoup dit l'érotisme, j'en ai pas tellement conscience. J'imagine que c'est une préoccupation, il y avait cette phrase très drôle d'un journaliste du Parisien qui m'avait citée en faisant un raccourci. C'était « J'écris sur ce que je connais le mieux », en parlant de sexe du coup.
Philippe Chauveau :
C'est un peu réducteur parce que dans vos histoires, certes il y a de l'érotisme mais il y a beaucoup d'autres choses et puis surtout il y a un style.
Margaux Guyon :
C'est vrai que j'en ai pas vraiment conscience parce que j'écris comme ça vient plus au moins, c'est vrai qu'il y a quelque chose d'un peu magique dans l'écriture mais les trois romans ne tournent pas autour du sexe en tant que tel parce qu'il était décrit de manière très crue dans latex et ça m'intéressait beaucoup moins. Et c'est vrai que dans « Tombeau pour Don Juan » et « Nunuche Story », le rapport est totalement différent. Mais c'est plus le désir, la manière dont ça affecte les gens, la manière dont on peut le ressentir et donc pour en revenir au thème du livre, l'absence totale de transgression des romans américains qui se veulent transgressifs. Moi ce qui m'intéresse justement c'est ce qui n'appartient pas au genre de l'érotisme américaine.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Margaux Guyon, votre actualité « Nunuche Story » aux éditions Plon.
Margaux Guyon
Nunuche story
Le livre 4'39« Nunuche Story », c'est vous Margaux Guyon qui avait choisi ce titre ou conjointement avec votre éditeur ?
C'est moi. C'était mon idée, qui était un petit peu une idée plaisante. Je me disais « Bon comment je vais appeler mon fichier word. ». Nunuche c'est pas un mot que j'utilise beaucoup mais pour caractériser les traductions c'était le premier mot qui me venait à l'esprit.
Je me disais « C'est tellement nunuche ». Et j'avais bien réfléchi avec un titre eau de rose ou fleur bleue mais rien de bien percutant.
« Nunuche Story » ça marche bien. Rappelons le, vous êtes vous même dans une autre vie traductrice de romans érotiques. Ces fameux romans érotiques dont on parle beaucoup, en librairie notamment et votre personnage, Léna traduit elle même des romans érotiques,
elle est en couple avec Thomas, il file plutôt le parfait amour, enfin ça se passe bien. C'est un couple d'aujourd'hui, un couple plutôt bien installé, parisien, parce que c'est quand même important, un peu bobo mais finalement, il s'ennuie dans leur couple. C'est ça l'histoire.
Elle s'ennuie plutôt. C'est plutôt que les deux s'ennuient, pas dans leur couple mais ils ont des sujets de préoccupation.
Parce que Thomas s'ennuie dans son boulot.
Voilà c'est ça. Et tous les deux ont une certaine frustration parce que Thomas travaille en tant qu'architecte dans un type d'architecture qui ne lui ressemble pas. Il n'a pas étudié pour ça.
C'est de l'urbanisme, des logements sociaux, des choses très carrées qui ne le laisse pas exprimer son imagination. Puis tout ces éternels concours qui sont toujours ratés, toujours manqués. Lui il a cette frustration là.
Léna c'est un peu plus complexe, disons que elle a écrit un roman, elle traduit, son roman aucune nouvelle mais pour l'instant aucun éditeur ne lui répond.
Elle commence le travail d'auto dénigrement, très facile en se disant voilà je suis mauvaise, ce livre ne vaut rien et tous ces livres que je traduis sont tellement bien.
Quelque part elle se pose la question, ça se vend comme des petits pains, on les a partout comme vous disiez, ça envahit les librairies, les supermarchés, les bureaux de tabac. Vraiment on peut trouver n'importe où un Fifty Shades of Grey, un Beautiful Bastard.
Vous nous donnez une image assez noire et défaitiste des jeunes couples, de l'amour d'aujourd'hui.
Non.
Si.
Vous croyez ? Non d'abord l'amour d'aujourd'hui, je veux dire d'abord ce sont personnages dans un cas spécifique et je ne sais pas si on peut vraiment l'étendre mais est ce que c'est si différent que ça l'était avant.
C'est vrai qu'on peut avoir un côté adulescent maintenant. Les études qui s'allongent, les jeunes gens à 30 ans qui sont encore à un stade où ils se cherchent.
Effectivement, on pourrait imaginer que moi même je me dis que quand j'aurai trente ans tout sera résolu mais en fait je commence à réaliser que non. Disons que les problèmes vont continuer à affluer, les interrogations aussi.
Finalement, l'interrogation dans votre roman, « Nunuche Story », c'est l'érotisme dévore t'il les sentiments ? Est ce que ce serait ça le grand thème ?
Effectivement, c'est probablement un axe très important parce que l'érotisme existe entre eux. Entre Léna et Thomas. Ils ont les sentiments et l'érotisme, est ce qu'on ne peut pas admettre aussi simplement la pulsion.
Le côté « Bon on a une vie parfaite, elle peut être un peu trop parfaite » et je suis à ce moment où je me pose la question, où Léna se pose la question, où elle se dit « Qu'est ce que je fais ? Est ce que je cède ? » et finalement l'érotisme vient à l'encontre de ça.
Parce qu'on peut imaginer un scénario catastrophe où les deux personnages se quitteraient atrocement à cause de cette épisode. Je ne dévoilerai rien de ce qui va se passer dans le couple mais elle prend le risque.
Elle choisit d'assumer ce risque là et c'est vrai que c'est quelque chose de très important pour elle et dans le roman aussi.
Un roman d'aujourd'hui, en tout cas un roman qui va vous surprendre jusqu'à la dernière page. Ça s'appelle « Nunuche Story », c'est aux éditions Plon. Merci Margaux Guyon.
Merci beaucoup.
Philippe Chauveau :
« Nunuche Story », c'est vous Margaux Guyon qui avait choisi ce titre ou conjointement avec votre éditeur ?
Margaux Guyon :
C'est moi. C'était mon idée, qui était un petit peu une idée plaisante. Je me disais « Bon comment je vais appeler mon fichier word. ». Nunuche c'est pas un mot que j'utilise beaucoup mais pour caractériser les traductions c'était le premier mot qui me venait à l'esprit, je me disais « C'est tellement nunuche ». Et j'avais bien réfléchi avec un titre eau de rose ou fleur bleue mais rien de bien percutant.
Philippe Chauveau :
« Nunuche Story » ça marche bien. Rappelons le, vous êtes vous même dans une autre vie traductrice de romans érotiques. Ces fameux romans érotiques dont on parle beaucoup, en librairie notamment et votre personnage, Léna traduit elle même des romans érotiques, elle est en couple avec Thomas, il file plutôt le parfait amour, enfin ça se passe bien. C'est un couple d'aujourd'hui, un couple plutôt bien installé, parisien, parce que c'est quand même important mais finalement, il s'ennuie dans leur couple. C'est ça l'histoire.
Margaux Guyon :
Elle s'ennuie plutôt. C'est plutôt que les deux s'ennuient, pas dans leur couple mais ils ont des sujets de préoccupation.
Philippe Chauveau :
Parce que Thomas s'ennuie dans son boulot.
Margaux Guyon :
Voilà c'est ça. Et tous les deux ont une certaine frustration parce que Thomas travaille en tant qu'architecte dans un type d'architecture qui ne lui ressemble pas. Il n'a pas étudié pour ça. C'est de l'urbanisme, des logements sociaux, des choses très carrées qui ne le laisse pas exprimer son imagination. Elle, tout ces éternels concours qui sont toujours ratés, toujours manqués. Lui il a cette frustration là. Léna c'est un peu plus complexe, disons que elle a écrit un roman, elle traduit, son roman aucune nouvelle mais pour l'instant aucun éditeur ne lui répond. Elle commence le travail d'auto dénigrement, très facile en se disant voilà je suis mauvaise, ce livre ne vaut rien et tous ces livres que je traduis sont tellement bien. Quelque part elle se pose la question, ça se vend comme des petits pains, on les a partout comme vous disiez, ça envahit les librairies, les supermarchés, les bureaux de tabac. Vraiment on peut trouver n'importe où un Fifty Shades of Grey, un Beautiful Bastard.
Philippe Chauveau :
Vous nous donnez une image assez noire et défaitiste des jeunes couples, de l'amour d'aujourd'hui.
Margaux Guyon :
Non.
Philippe Chauveau :
Si.
Margaux Guyon :
Vous croyez ? Non d'abord l'amour d'aujourd'hui, je veux dire d'abord ce sont personnages dans un cas spécifique et je ne sais pas si on peut vraiment l'étendre mais est ce que c'est si différent que ça l'était avant. C'est vrai qu'on peut avoir un côté adulescent maintenant. Les études qui s'allongent, les jeunes gens à 30 ans qui sont encore à un stade où ils se cherchent. Effectivement, on pourrait imaginer que moi même je me dis que quand j'aurai trente ans tout sera résolu mais en fait je commence à réaliser que non. Disons que les problèmes vont continuer à affluer, les interrogations aussi.
Philippe Chauveau :
Finalement, l'interrogation dans votre roman, « Nunuche Story », c'est l'érotisme dévore t'il les sentiments ? Est ce que ce serait ça le grand thème ?
Margaux Guyon :
Effectivement, c'est probablement un axe très important parce que l'érotisme existe entre eux. Entre Léna et Thomas. Ils ont les sentiments et l'érotisme, est ce qu'on ne peut pas admettre aussi simplement la pulsion, le côté « Bon on a une vie parfaite, elle peut être un peu trop parfaite » et je suis à ce moment où je me pose la question, où Léna se pose la question, où elle se dit « Qu'est ce que je fais ? Est ce que je cède ? » et finalement l'érotisme vient à l'encontre de ça. Parce qu'on peut imaginer un scénario catastrophe où les deux personnages se quitteraient atrocement à cause de cette épisode. Je ne dévoilerai rien de ce qui va se passer dans le couple mais elle prend le risque. Elle choisit d'assumer ce risque là et c'est vrai que c'est quelque chose de très important pour elle et dans le roman aussi.
Philippe Chauveau :
Un roman d'aujourd'hui, en tout cas un roman qui va vous surprendre jusqu'à la dernière page. Ça s'appelle « Nunuche Story », c'est aux éditions Plon. Merci Margaux Guyon.
Margaux Guyon :
Merci beaucoup.