François d'Epenoux

François d'Epenoux

Les désossés

Présentation 00'03'59"

Homme de communication, François d’Epenoux a d’abord été journaliste avant de rejoindre une célèbre agence de publicité où il a officié pendant plus de dix ans. Mais c’est finalement par l’écriture qu’il se fait connaitre du grand public, avec un premier roman en 1995, « Gégé » sélectionné pour le Goncourt des lycéens. En 1998, avec « Danemark esperanto », il s’inspire librement de son histoire pour raconter sa grand-mère danoise et les liens d’affection tissés malgré la barrière linguistique. De François d’Epenoux, on retient aussi « Les papas du dimanche » ou « Deux jours à tuer », deux titres adaptés au cinéma avec succès. Enfin, en 2014, il reçoit le prix Maisons de la Presse pour son roman « Le réveil du cœur » que l’on pourrait sous-titrer « le vieil homme et l’enfant ». Ainsi donc, François d’Epenoux s’est révélé avec une écriture sensible dans des histoires faisant la part belle aux sentiments, aux liens familiaux, à ce que l’humain a de plus généreux.

En 2018, avec « Le presque », un virage était déjà amorcé avec le portrait d’un homme mal dans sa peau et dans son époque, en prise avec ses démons.

Et François d’Epenoux de poursuivre sa mue avec ce nouveau titre, « Les désossés ». Et attention, ça saigne !

Nous voilà dans un chalet luxueux et moderne, à l’écart de la station la plus proche, loin de toutes habitations. La région est en proie à de violentes chutes de neige. Dans ce chalet à la déco chic et contemporaine, la famille Saillard. Il y a le père, Marc, homme d’affaires redouté qui a fait fortune, son épouse, Liz, dont il a été réellement amoureux mais qui, depuis, se prélasse dans ses fourrures en vidant la cave, leur fille Juliette, joliment snob et insignifiante et leur futur gendre, Eric, qui, en mettant le grappin sur la fille de la famille a surtout trouvé une sécurité financière et professionnelle. Pour parfaire ce Cluedo des montagnes, une domestique dévouée et discrète, la délicate Rose, et Slavko, l’homme à tout faire dont le passé en ex-Yousgolavie en effraierait plus d’un. Le décor est planté. Si dans les premières pages, chacun regarde tomber la neige avec insouciance, s’accompagnant de champagne et de mets fins, bientôt la situation dégénère. Les journées passent sans accalmie, le chalet est de plus en plus isolé, l’angoisse s’installe, la chaudière ne fonctionne plus et le réfrigérateur se vide…

Avec une écriture efficace empruntant aux codes du thriller, François d’Epenoux nous entraine dans une implacable histoire de famille où chacun règle ses comptes, où les zones d’ombre éclatent au grand jour, où le vernis social craque. Livrés à eux-mêmes, aux portes de la folie, nos protagonistes vont être confrontés au plus terrible des tabous humains, l’anthropophagie. L’instinct de survie fait place à la sauvagerie. Quand le huis clos prendra fin, le feu aura retrouvé sa vocation originelle, et les fourrures d’apparat leur simple rôle de peaux de bêtes.

Comme à l’aube de l’humanité. Une humanité à réinventer.

Mise en abîme de notre société, de notre époque avec ses excès et ses contradictions, le nouveau roman de François d’Epenoux est une vraie réussite qui fait frissonner au propre comme au figuré, mettant le lecteur face à sa propre réalité. Un suspense haletant teinté d’une bonne dose d’ironie et à chaque page, une question, qui va tuer qui ou plus exactement qui va manger qui ? Un conseil, si vous allez bientôt à la montagne, glissez donc ce livre dans vos bagages mais prévoyez surtout vos provisions ! Attention âmes sensibles s’abstenir car s’il est… savoureux, le nouveau roman de François d’Epenoux est aussi sanglant et carnassier.

« Les désossés » de François d’Epenoux est publié aux éditions Anne Carrière

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LIVRE
  • Homme de communication, François d’Epenoux a d’abord été journaliste avant de rejoindre une célèbre agence de publicité où il a officié pendant plus de dix ans. Mais c’est finalement par l’écriture qu’il se fait connaitre du grand public, avec un premier roman en 1995, « Gégé » sélectionné pour le Goncourt des lycéens. En 1998, avec « Danemark esperanto », il s’inspire librement de son histoire pour raconter sa grand-mère danoise et les liens d’affection tissés malgré la barrière linguistique. De...Rediffusion - Dimanche 21 avril de François D'Epenoux - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau : Bonjour François d'Epenoux.   François d'Epenoux : Bonjour Philippe Chauveau.   Philippe Chauveau : Voila votre douzième titre, Les Désossées, aux éditions Anne Carrière. On va reparler de ce roman. On aussi remonter la machine du temps. Votre premier roman, Gégé, c'était en 1995. Vous aviez été dans la sélection du Goncourt du premier roman. Mais il y a un autre François d'Epenoux, c'est celui qui est fan de publicité, puisque c'est votre activité. La publicité, c'est quoi pour vous?   François...Rediffusion - Dimanche 21 avril de François D'Epenoux - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau : Voici donc votre nouveau titre, François d'Epenoux, Les désossés. Je le dis en préambule, attention, âmes sensibles s'abstenir. Dans vos précédents romans, vous le dites vous même volontiers, il y avait une sorte de bienveillance. Là, on va oublier tout ce que vous nous aviez proposé précédemment. Voilà un huis clos. Nous sommes dans un chalet, très luxueux, très moderne, très contemporain, très high-tech, assez loin de la station la plus proche. Et puis, il y a cette neige qui tombe en abondance. Je...Rediffusion - Dimanche 21 avril de François D'Epenoux - Livre - Suite