Jean d'Ormesson, de l'Académie française

Jean d'Ormesson, de l'Académie française

La conversation

Portrait 5'10
Philippe Chauveau
Jean d'Ormesson, bonjour. Merci de nous retrouver ici dans les salons du Plazza Athénée à Paris. Votre actualité c'est ce nouveau livre, La Conversation. Mais auparavant nous allons parler de l'auteur et de l'homme que vous êtes. La Conversation prend place dans une production littéraire conséquente. Vous arrive-t-il de vous poser, de regarder en arrière ? Et si oui, quels sont les grands moments qui vous reviennent à l'esprit ?

Jean d'Ormesson
Je regarde très peu en arrière. J'ai beaucoup de confrères qui relisent indéfiniment leurs oeuvres, je m'occupe très peu du passé. A côté de Platon ou Spinoza, il y a quelqu'un qui a eu beaucoup d'influence sur moi, c'est Woody Allen. Et Woody Allen avait une formule que j'adorais : « L'avenir m'intéresse parce que c'est là que j'ai l'intention de passer mes prochaines années. » Alors évidemment mes prochaines années, il y en a moins qu'il y a vingt ans, mais même maintenant c'est l'avenir qui m'intéresse.

Philippe Chauveau
Vous évoquiez vos influences, justement vos influences littéraires lorsque vous étiez enfant, quelles ont-elles été ?

Jean d'Ormesson
Quand j'étais enfant j'ai commencé avec Les Pieds Nickeles, Bibi Fricottin et Bicot. Je ne sais pas si ça existe encore...

Philippe Chauveau
Mais ne nous faîtes pas croire que vous ne lisiez que ça, même quatorze, quinze ans …

Jean d'Ormesson
Ah non ! Je lisais ça à sept ans. A partir de six ans, je lisais tout ce qui me tombais sous la main. Et très vote je suis passé des Trois mousquetaires, ou du Comte de Monte-Cristo, au Mémoires de Dumas, qui sont si amusants.

Philippe Chauveau
Y-a-t-il eu un moment où vous vous êtes dit : « L'écriture sera ma vie » ? Ou est-ce que cela c'est fait par petites touches, inconsciemment ?

Jean d'Ormesson
D'abord, je voudrais vous rappeler deux préceptes que m'a laissé ma mère avant de mourir. Le premier était : « Ne parle pas de toi ». Qu'est-ce que vous me demandez maintenant ?

Philippe Chauveau
Je suis désolé...

Jean d'Ormesson
Et le deuxième était : « Ne te fais pas remarquer ». Qu'est-ce que j'ai essayé de faire toute ma vie ? Et l'idée de devenir écrivain ne me serait jamais passé par l'esprit. J'admirais les écrivains, mais je ne voyais pas l'utilité d'ajouter quelque chose à Eschyle, à Dante ou à Flaubert. Quand je me suis mis vers trente ans à écrire quand même un livre, pourquoi ? Parce que j'avais eu un choc sentimental. C'était exclusivement pour plaire à une fille que j'ai écris mon premier livre.


Philippe Chauveau
Est-ce que l'arme de séduction a fonctionné ?

Jean d'Ormesson
Pas du tout ! Elle préférait les joueurs de tennis et les coureurs automobiles. Je la comprends d'ailleurs.

Philippe Chauveau
Est-ce qu'il y a un style d'Ormesson ?

Jean d'Ormesson
Oui bien sûr! En ce sens je dirai que c'est très mauvais signe de ne pas écrire toujours la même chose, c'est ce qu'on appelle un style ! Si j'occupe une toute petite place dans la Littérature aujourd'hui, c'est probablement parce que j'occupe un créneau qui était déserté. Vous voyez toutes les oeuvres d'Art c'est des ruines, des cadavres, de la merde tant que vous voulez ! Tout ça est sinistre. Et ce que j'ai essayé de faire, c'est que, tout en sachant que ce monde est très sombre, que ce monde est sinistre, j'ai essayé et j'ai été le seul, de ré-enchanter ce monde désenchanté. Et c'est probablement ce qui a fait que j'ai occupé une place à part.

Philippe Chauveau
Évoquons aussi le rapport que vous avez avec le grand public, les lecteurs ou les gens qui vous connaissent. J'ai envie de dire que vous faîtes un peu parti des amis de la famille. Tout le monde vous connaît, tout le monde a pur vous une certaine affection.

Jean d'Ormesson
C'est vrai, les gens ont été très indulgent pour moi. J'ai des liens avec les lecteurs très étroits. Quand vous écrivez des articles, vous recevez 50% d'insultes et 50% d'approbation. Quand vous écrivez des romans, vous recevez pratiquement Que des lettres délicieuses. Et évidemment j'ai des rapport des forts avec les lecteurs. Je ne crois pas du tout aux gens qui disent : « J'écris pour moi ». On écrit pour tisser des liens avec les gens.

Philippe Chauveau
Merci beaucoup Jean d'Ormesson, votre actualité publié chez votre fille Héloïse d'Ormesson, ça s'appelle La Conversation.
Philippe Chauveau
Jean d'Ormesson, bonjour. Merci de nous retrouver ici dans les salons du Plazza Athénée à Paris. Votre actualité c'est ce nouveau livre, La Conversation. Mais auparavant nous allons parler de l'auteur et de l'homme que vous êtes. La Conversation prend place dans une production littéraire conséquente. Vous arrive-t-il de vous poser, de regarder en arrière ? Et si oui, quels sont les grands moments qui vous reviennent à l'esprit ?

Jean d'Ormesson
Je regarde très peu en arrière. J'ai beaucoup de confrères qui relisent indéfiniment leurs oeuvres, je m'occupe très peu du passé. A côté de Platon ou Spinoza, il y a quelqu'un qui a eu beaucoup d'influence sur moi, c'est Woody Allen. Et Woody Allen avait une formule que j'adorais : « L'avenir m'intéresse parce que c'est là que j'ai l'intention de passer mes prochaines années. » Alors évidemment mes prochaines années, il y en a moins qu'il y a vingt ans, mais même maintenant c'est l'avenir qui m'intéresse.

Philippe Chauveau
Vous évoquiez vos influences, justement vos influences littéraires lorsque vous étiez enfant, quelles ont-elles été ?

Jean d'Ormesson
Quand j'étais enfant j'ai commencé avec Les Pieds Nickeles, Bibi Fricottin et Bicot. Je ne sais pas si ça existe encore...

Philippe Chauveau
Mais ne nous faîtes pas croire que vous ne lisiez que ça, même quatorze, quinze ans …

Jean d'Ormesson
Ah non ! Je lisais ça à sept ans. A partir de six ans, je lisais tout ce qui me tombais sous la main. Et très vote je suis passé des Trois mousquetaires, ou du Comte de Monte-Cristo, au Mémoires de Dumas, qui sont si amusants.

Philippe Chauveau
Y-a-t-il eu un moment où vous vous êtes dit : « L'écriture sera ma vie » ? Ou est-ce que cela c'est fait par petites touches, inconsciemment ?

Jean d'Ormesson
D'abord, je voudrais vous rappeler deux préceptes que m'a laissé ma mère avant de mourir. Le premier était : « Ne parle pas de toi ». Qu'est-ce que vous me demandez maintenant ?

Philippe Chauveau
Je suis désolé...

Jean d'Ormesson
Et le deuxième était : « Ne te fais pas remarquer ». Qu'est-ce que j'ai essayé de faire toute ma vie ? Et l'idée de devenir écrivain ne me serait jamais passé par l'esprit. J'admirais les écrivains, mais je ne voyais pas l'utilité d'ajouter quelque chose à Eschyle, à Dante ou à Flaubert. Quand je me suis mis vers trente ans à écrire quand même un livre, pourquoi ? Parce que j'avais eu un choc sentimental. C'était exclusivement pour plaire à une fille que j'ai écris mon premier livre.


Philippe Chauveau
Est-ce que l'arme de séduction a fonctionné ?

Jean d'Ormesson
Pas du tout ! Elle préférait les joueurs de tennis et les coureurs automobiles. Je la comprends d'ailleurs.

Philippe Chauveau
Est-ce qu'il y a un style d'Ormesson ?

Jean d'Ormesson
Oui bien sûr! En ce sens je dirai que c'est très mauvais signe de ne pas écrire toujours la même chose, c'est ce qu'on appelle un style ! Si j'occupe une toute petite place dans la Littérature aujourd'hui, c'est probablement parce que j'occupe un créneau qui était déserté. Vous voyez toutes les oeuvres d'Art c'est des ruines, des cadavres, de la merde tant que vous voulez ! Tout ça est sinistre. Et ce que j'ai essayé de faire, c'est que, tout en sachant que ce monde est très sombre, que ce monde est sinistre, j'ai essayé et j'ai été le seul, de ré-enchanter ce monde désenchanté. Et c'est probablement ce qui a fait que j'ai occupé une place à part.

Philippe Chauveau
Évoquons aussi le rapport que vous avez avec le grand public, les lecteurs ou les gens qui vous connaissent. J'ai envie de dire que vous faîtes un peu parti des amis de la famille. Tout le monde vous connaît, tout le monde a pur vous une certaine affection.

Jean d'Ormesson
C'est vrai, les gens ont été très indulgent pour moi. J'ai des liens avec les lecteurs très étroits. Quand vous écrivez des articles, vous recevez 50% d'insultes et 50% d'approbation. Quand vous écrivez des romans, vous recevez pratiquement Que des lettres délicieuses. Et évidemment j'ai des rapport des forts avec les lecteurs. Je ne crois pas du tout aux gens qui disent : « J'écris pour moi ». On écrit pour tisser des liens avec les gens.

Philippe Chauveau
Merci beaucoup Jean d'Ormesson, votre actualité publié chez votre fille Héloïse d'Ormesson, ça s'appelle La Conversation.

La conversation Héloïse d’Ormesson (Édition)
  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Jean d'Ormesson est un incontournable dans la littérature française. Pourtant c'est un peu par hasard qu'il est tombé dans la littérature puisque c'est le journalisme qui le passionnait avant tout. En 1959; aux éditions Julliard il publie « Du côté de ces gens », son premier succès et début d'une grande aventure et d'une grande histoire d'amour entre Jean d'Ormesson et l'écriture et entre Jean d'Ormesson et les lecteurs. Au fil des années, par son talent d'écrivain, par les réflexions que suscite chacun de ses livres et...Hommage à un Immortel... épatant ! de Jean Ormesson (d') - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau Jean d'Ormesson, bonjour. Merci de nous retrouver ici dans les salons du Plazza Athénée à Paris. Votre actualité c'est ce nouveau livre, La Conversation. Mais auparavant nous allons parler de l'auteur et de l'homme que vous êtes. La Conversation prend place dans une production littéraire conséquente. Vous arrive-t-il de vous poser, de regarder en arrière ? Et si oui, quels sont les grands moments qui vous reviennent à l'esprit ? Jean d'Ormesson Je regarde très peu en arrière. J'ai beaucoup de confrères qui...Hommage à un Immortel... épatant ! de Jean Ormesson (d') - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau Jean d'Ormesson, merci d'être avec nous au Plazza Athénée. Et finalement le lieu est tout a fait approprié puisque nous sommes à quelques pas seulement des Invalides, là où repose Napoléon. Napoléon qui est au coeur de votre nouveau livre, cet essai, La Conversation, publié chez votre fille Héloïse d'Ormesson. Deux personnages : Napoléon et Cambacérès. Pourquoi avoir eu envie de nous présenter ces deux personnages et de les faire s'exprimer ? Jean d'Ormesson Je crois qu'il faut toujours être un peu...Hommage à un Immortel... épatant ! de Jean Ormesson (d') - Le Livre - Suite
    C'est du Jean d'Ormesson qu'on ne connaissait pas. Jean nous a habitué à des livres denses, avec beaucoup de détails, de réflexions. Là c'est une conversation construite comme une pièce de théâtre. C'est un dialogue assez court entre Bonaparte et son deuxième consul Cambacérès. Chez Jean, on retrouve très souvent la constance de la religion, de la philosophie, de l'Histoire. Là on est plus accès sur l'histoire d'un moment de l'Histoire où Bonaparte devient Napoléon. C'était un grand débat dans notre librairie pour...Hommage à un Immortel... épatant ! de Jean Ormesson (d') - L'avis du libraire - Suite