Jean d'Ormesson est un incontournable dans la littérature française. Pourtant c'est un peu par hasard qu'il est tombé dans la littérature puisque c'est le journalisme qui le passionnait avant tout.
En 1959; aux éditions Julliard il publie « Du côté de ces gens », son premier succès et début d'une grande aventure et d'une grande histoire d'amour entre Jean d'Ormesson et l'écriture et entre Jean d'Ormesson et les lecteurs. Au fil des années, par son talent d'écrivain, par les réflexions que suscite chacun de ses livres et...
Hommage à un Immortel... épatant ! de Jean Ormesson (d') - Présentation - Suite
Philippe Chauveau
Jean d'Ormesson, bonjour. Merci de nous retrouver ici dans les salons du Plazza Athénée à Paris. Votre actualité c'est ce nouveau livre, La Conversation. Mais auparavant nous allons parler de l'auteur et de l'homme que vous êtes. La Conversation prend place dans une production littéraire conséquente. Vous arrive-t-il de vous poser, de regarder en arrière ? Et si oui, quels sont les grands moments qui vous reviennent à l'esprit ?
Jean d'Ormesson
Je regarde très peu en arrière. J'ai beaucoup de confrères qui...
Hommage à un Immortel... épatant ! de Jean Ormesson (d') - Portrait - Suite
Philippe Chauveau
Jean d'Ormesson, merci d'être avec nous au Plazza Athénée. Et finalement le lieu est tout a fait approprié puisque nous sommes à quelques pas seulement des Invalides, là où repose Napoléon. Napoléon qui est au coeur de votre nouveau livre, cet essai, La Conversation, publié chez votre fille Héloïse d'Ormesson. Deux personnages : Napoléon et Cambacérès. Pourquoi avoir eu envie de nous présenter ces deux personnages et de les faire s'exprimer ?
Jean d'Ormesson
Je crois qu'il faut toujours être un peu...
Hommage à un Immortel... épatant ! de Jean Ormesson (d') - Le Livre - Suite
C'est du Jean d'Ormesson qu'on ne connaissait pas. Jean nous a habitué à des livres denses, avec beaucoup de détails, de réflexions. Là c'est une conversation construite comme une pièce de théâtre.
C'est un dialogue assez court entre Bonaparte et son deuxième consul Cambacérès. Chez Jean, on retrouve très souvent la constance de la religion, de la philosophie, de l'Histoire. Là on est plus accès sur l'histoire d'un moment de l'Histoire où Bonaparte devient Napoléon.
C'était un grand débat dans notre librairie pour...
Hommage à un Immortel... épatant ! de Jean Ormesson (d') - L'avis du libraire - Suite
Jean d'Ormesson, de l'Académie française
La conversation
Présentation 1'11En 1959; aux éditions Julliard il publie « Du côté de ces gens », son premier succès et début d'une grande aventure et d'une grande histoire d'amour entre Jean d'Ormesson et l'écriture et entre Jean d'Ormesson et les lecteurs. Au fil des années, par son talent d'écrivain, par les réflexions que suscite chacun de ses livres et aussi par sa personnalité attachante, Jean d'Ormesson est devenu un personnage public, qui compte et chacun de ses livres et attendu avec impatience. C'est le cas du titre qu'il publie actuellement aux éditions Héloïse d'Ormesson, La Conversation.
Livre dans lequel Jean d'Ormesson fait intervenir deux personnages historiques, Cambacérès et le premier consul, Bonaparte, à quelques semaines de son envie de devenir empereur.
Et pour évoquer son parcours d'écrivain mais aussi son nouveau titre La Conversation, c'est au Plazza Athénée, en plein coeur de Paris, que nous retrouvons Jean d'Ormesson pour Web TV Culture.
En 1959; aux éditions Julliard il publie « Du côté de ces gens », son premier succès et début d'une grande aventure et d'une grande histoire d'amour entre Jean d'Ormesson et l'écriture et entre Jean d'Ormesson et les lecteurs. Au fil des années, par son talent d'écrivain, par les réflexions que suscite chacun de ses livres et aussi par sa personnalité attachante, Jean d'Ormesson est devenu un personnage public, qui compte et chacun de ses livres et attendu avec impatience. C'est le cas du titre qu'il publie actuellement aux éditions Héloïse d'Ormesson, La Conversation.
Livre dans lequel Jean d'Ormesson fait intervenir deux personnages historiques, Cambacérès et le premier consul, Bonaparte, à quelques semaines de son envie de devenir empereur.
Et pour évoquer son parcours d'écrivain mais aussi son nouveau titre La Conversation, c'est au Plazza Athénée, en plein coeur de Paris, que nous retrouvons Jean d'Ormesson pour Web TV Culture.
Jean d'Ormesson, de l'Académie française
La conversation
Portrait 5'10Jean d'Ormesson, bonjour. Merci de nous retrouver ici dans les salons du Plazza Athénée à Paris. Votre actualité c'est ce nouveau livre, La Conversation. Mais auparavant nous allons parler de l'auteur et de l'homme que vous êtes. La Conversation prend place dans une production littéraire conséquente. Vous arrive-t-il de vous poser, de regarder en arrière ? Et si oui, quels sont les grands moments qui vous reviennent à l'esprit ?
Jean d'Ormesson
Je regarde très peu en arrière. J'ai beaucoup de confrères qui relisent indéfiniment leurs oeuvres, je m'occupe très peu du passé. A côté de Platon ou Spinoza, il y a quelqu'un qui a eu beaucoup d'influence sur moi, c'est Woody Allen. Et Woody Allen avait une formule que j'adorais : « L'avenir m'intéresse parce que c'est là que j'ai l'intention de passer mes prochaines années. » Alors évidemment mes prochaines années, il y en a moins qu'il y a vingt ans, mais même maintenant c'est l'avenir qui m'intéresse.
Philippe Chauveau
Vous évoquiez vos influences, justement vos influences littéraires lorsque vous étiez enfant, quelles ont-elles été ?
Jean d'Ormesson
Quand j'étais enfant j'ai commencé avec Les Pieds Nickeles, Bibi Fricottin et Bicot. Je ne sais pas si ça existe encore...
Philippe Chauveau
Mais ne nous faîtes pas croire que vous ne lisiez que ça, même quatorze, quinze ans …
Jean d'Ormesson
Ah non ! Je lisais ça à sept ans. A partir de six ans, je lisais tout ce qui me tombais sous la main. Et très vote je suis passé des Trois mousquetaires, ou du Comte de Monte-Cristo, au Mémoires de Dumas, qui sont si amusants.
Philippe Chauveau
Y-a-t-il eu un moment où vous vous êtes dit : « L'écriture sera ma vie » ? Ou est-ce que cela c'est fait par petites touches, inconsciemment ?
Jean d'Ormesson
D'abord, je voudrais vous rappeler deux préceptes que m'a laissé ma mère avant de mourir. Le premier était : « Ne parle pas de toi ». Qu'est-ce que vous me demandez maintenant ?
Philippe Chauveau
Je suis désolé...
Jean d'Ormesson
Et le deuxième était : « Ne te fais pas remarquer ». Qu'est-ce que j'ai essayé de faire toute ma vie ? Et l'idée de devenir écrivain ne me serait jamais passé par l'esprit. J'admirais les écrivains, mais je ne voyais pas l'utilité d'ajouter quelque chose à Eschyle, à Dante ou à Flaubert. Quand je me suis mis vers trente ans à écrire quand même un livre, pourquoi ? Parce que j'avais eu un choc sentimental. C'était exclusivement pour plaire à une fille que j'ai écris mon premier livre.
Philippe Chauveau
Est-ce que l'arme de séduction a fonctionné ?
Jean d'Ormesson
Pas du tout ! Elle préférait les joueurs de tennis et les coureurs automobiles. Je la comprends d'ailleurs.
Philippe Chauveau
Est-ce qu'il y a un style d'Ormesson ?
Jean d'Ormesson
Oui bien sûr! En ce sens je dirai que c'est très mauvais signe de ne pas écrire toujours la même chose, c'est ce qu'on appelle un style ! Si j'occupe une toute petite place dans la Littérature aujourd'hui, c'est probablement parce que j'occupe un créneau qui était déserté. Vous voyez toutes les oeuvres d'Art c'est des ruines, des cadavres, de la merde tant que vous voulez ! Tout ça est sinistre. Et ce que j'ai essayé de faire, c'est que, tout en sachant que ce monde est très sombre, que ce monde est sinistre, j'ai essayé et j'ai été le seul, de ré-enchanter ce monde désenchanté. Et c'est probablement ce qui a fait que j'ai occupé une place à part.
Philippe Chauveau
Évoquons aussi le rapport que vous avez avec le grand public, les lecteurs ou les gens qui vous connaissent. J'ai envie de dire que vous faîtes un peu parti des amis de la famille. Tout le monde vous connaît, tout le monde a pur vous une certaine affection.
Jean d'Ormesson
C'est vrai, les gens ont été très indulgent pour moi. J'ai des liens avec les lecteurs très étroits. Quand vous écrivez des articles, vous recevez 50% d'insultes et 50% d'approbation. Quand vous écrivez des romans, vous recevez pratiquement Que des lettres délicieuses. Et évidemment j'ai des rapport des forts avec les lecteurs. Je ne crois pas du tout aux gens qui disent : « J'écris pour moi ». On écrit pour tisser des liens avec les gens.
Philippe Chauveau
Merci beaucoup Jean d'Ormesson, votre actualité publié chez votre fille Héloïse d'Ormesson, ça s'appelle La Conversation.
Jean d'Ormesson, bonjour. Merci de nous retrouver ici dans les salons du Plazza Athénée à Paris. Votre actualité c'est ce nouveau livre, La Conversation. Mais auparavant nous allons parler de l'auteur et de l'homme que vous êtes. La Conversation prend place dans une production littéraire conséquente. Vous arrive-t-il de vous poser, de regarder en arrière ? Et si oui, quels sont les grands moments qui vous reviennent à l'esprit ?
Jean d'Ormesson
Je regarde très peu en arrière. J'ai beaucoup de confrères qui relisent indéfiniment leurs oeuvres, je m'occupe très peu du passé. A côté de Platon ou Spinoza, il y a quelqu'un qui a eu beaucoup d'influence sur moi, c'est Woody Allen. Et Woody Allen avait une formule que j'adorais : « L'avenir m'intéresse parce que c'est là que j'ai l'intention de passer mes prochaines années. » Alors évidemment mes prochaines années, il y en a moins qu'il y a vingt ans, mais même maintenant c'est l'avenir qui m'intéresse.
Philippe Chauveau
Vous évoquiez vos influences, justement vos influences littéraires lorsque vous étiez enfant, quelles ont-elles été ?
Jean d'Ormesson
Quand j'étais enfant j'ai commencé avec Les Pieds Nickeles, Bibi Fricottin et Bicot. Je ne sais pas si ça existe encore...
Philippe Chauveau
Mais ne nous faîtes pas croire que vous ne lisiez que ça, même quatorze, quinze ans …
Jean d'Ormesson
Ah non ! Je lisais ça à sept ans. A partir de six ans, je lisais tout ce qui me tombais sous la main. Et très vote je suis passé des Trois mousquetaires, ou du Comte de Monte-Cristo, au Mémoires de Dumas, qui sont si amusants.
Philippe Chauveau
Y-a-t-il eu un moment où vous vous êtes dit : « L'écriture sera ma vie » ? Ou est-ce que cela c'est fait par petites touches, inconsciemment ?
Jean d'Ormesson
D'abord, je voudrais vous rappeler deux préceptes que m'a laissé ma mère avant de mourir. Le premier était : « Ne parle pas de toi ». Qu'est-ce que vous me demandez maintenant ?
Philippe Chauveau
Je suis désolé...
Jean d'Ormesson
Et le deuxième était : « Ne te fais pas remarquer ». Qu'est-ce que j'ai essayé de faire toute ma vie ? Et l'idée de devenir écrivain ne me serait jamais passé par l'esprit. J'admirais les écrivains, mais je ne voyais pas l'utilité d'ajouter quelque chose à Eschyle, à Dante ou à Flaubert. Quand je me suis mis vers trente ans à écrire quand même un livre, pourquoi ? Parce que j'avais eu un choc sentimental. C'était exclusivement pour plaire à une fille que j'ai écris mon premier livre.
Philippe Chauveau
Est-ce que l'arme de séduction a fonctionné ?
Jean d'Ormesson
Pas du tout ! Elle préférait les joueurs de tennis et les coureurs automobiles. Je la comprends d'ailleurs.
Philippe Chauveau
Est-ce qu'il y a un style d'Ormesson ?
Jean d'Ormesson
Oui bien sûr! En ce sens je dirai que c'est très mauvais signe de ne pas écrire toujours la même chose, c'est ce qu'on appelle un style ! Si j'occupe une toute petite place dans la Littérature aujourd'hui, c'est probablement parce que j'occupe un créneau qui était déserté. Vous voyez toutes les oeuvres d'Art c'est des ruines, des cadavres, de la merde tant que vous voulez ! Tout ça est sinistre. Et ce que j'ai essayé de faire, c'est que, tout en sachant que ce monde est très sombre, que ce monde est sinistre, j'ai essayé et j'ai été le seul, de ré-enchanter ce monde désenchanté. Et c'est probablement ce qui a fait que j'ai occupé une place à part.
Philippe Chauveau
Évoquons aussi le rapport que vous avez avec le grand public, les lecteurs ou les gens qui vous connaissent. J'ai envie de dire que vous faîtes un peu parti des amis de la famille. Tout le monde vous connaît, tout le monde a pur vous une certaine affection.
Jean d'Ormesson
C'est vrai, les gens ont été très indulgent pour moi. J'ai des liens avec les lecteurs très étroits. Quand vous écrivez des articles, vous recevez 50% d'insultes et 50% d'approbation. Quand vous écrivez des romans, vous recevez pratiquement Que des lettres délicieuses. Et évidemment j'ai des rapport des forts avec les lecteurs. Je ne crois pas du tout aux gens qui disent : « J'écris pour moi ». On écrit pour tisser des liens avec les gens.
Philippe Chauveau
Merci beaucoup Jean d'Ormesson, votre actualité publié chez votre fille Héloïse d'Ormesson, ça s'appelle La Conversation.
Jean d'Ormesson, de l'Académie française
La conversation
Le Livre 4'34Jean d'Ormesson, merci d'être avec nous au Plazza Athénée. Et finalement le lieu est tout a fait approprié puisque nous sommes à quelques pas seulement des Invalides, là où repose Napoléon. Napoléon qui est au coeur de votre nouveau livre, cet essai, La Conversation, publié chez votre fille Héloïse d'Ormesson. Deux personnages : Napoléon et Cambacérès. Pourquoi avoir eu envie de nous présenter ces deux personnages et de les faire s'exprimer ?
Jean d'Ormesson
Je crois qu'il faut toujours être un peu invraisemblable. On m'a toujours reproché d'écrire toujours un peu la même chose, ça c'est vraiment différent de ce que je fais en général. J'écris en général des livres qui ont 500 ou 600 pages. Là il y a une centaine de pages écrit très gros, ça se lit entre deux stations de métro et ça met en scène Bonaparte. Pourquoi Bonaparte ? J'ai pensé à ces moments de l'Histoire où l'Histoire bascule. Bonaparte est premier consul, Cambacérès est deuxième consul. C'est un personnage très intéressant, il est régicide, il a voté la mort du Roi, il est homosexuel. Je laisse entendre qu'il est un peu amoureux de Bonaparte et naturellement il est ardemment Républicain, il est pour un régime d'Assemblée. En une heure, Bonaparte, qui est formidablement intelligent, va le convaincre qu'il faut remplacer la République par l'Empire.
Philippe Chauveau
Vous les aimez beaucoup vos deux personnages, ils sont très attachants...
Jean d'Ormesson
Ils sont très attachants ! Cambacérès est un personnage peu connu et sympathique, il est très gourmand, il aime beaucoup la bonne vie. Et Bonaparte est stupéfiant d'intelligence, de volonté, de mémoire, d'ambition.
Philippe Chauveau
Vous êtes pro Bonaparte, mais en ce qui concerne Napoléon, vous avez plus de réserves ?
Jean d'Ormesson
Bonaparte est éblouissant. D'abord la France est dans un état épouvantable. Aujourd'hui ça va mal, l'économie n'est pas bonne, il y a du chômage, tout le monde est inquiet. Ce sont exactement les mêmes problèmes en 1799, mais en bien pire ! L'économie est ruinée, la monnaie ne vaut plus rien ! Les gens sont découragés. Vous ne pouvez pas aller de Paris à Marseille, vous êtes attaqués. Vous ne pouvez pas aller de Paris à Brest, vous êtes attaqués. Et Bonaparte va rétablir l'ordre et la confiance.
Philippe Chauveau
Pourquoi avoir choisi ce style littéraire qu'est la conversation ?
Jean d'Ormesson
Je me suis dit je vais écrire quelque chose de très court, peut-être sous forme de dialogue sur ce sujet de l'Histoire en train de basculer. Et je me suis dit Bonaparte est un personnage si merveilleux entouré de gens si intelligents. Et je me suis bien gardé de prêter des idées à Bonaparte, ça aurait été ridicule ! Je ne fais dire à Bonaparte que des choses qu'il a vraiment dîtes ou écrites, ou que les mémoires de l'époque lui prête. Donc c'est vraiment Bonaparte qui apparaît dans sa réalité.
Philippe Chauveau
Ce livre est publié à quelques mois d'échéances importantes pour notre pays. Est-ce complètement innocent ou est-ce que l'Histoire finalement se répèterait pas ?
Jean d'Ormesson
Je n'ai pas pensé du tout à notre situation d'aujourd'hui ni à Sarkozy. L'époque de Bonaparte ressemble étrangement à la notre. Je ne dis pas que Bonaparte en se rasant le matin pense à devenir empereur mais tout de même, il y a un moment où se met à y penser très fort. Il y a une grande différence, c'est que Bonaparte est formidablement populaire.
Philippe Chauveau
Merci beaucoup Jean d'Ormesson, La Conversation c'est donc votre actualité littéraire où on retrouve donc Bonaparte et Cambacérès et c'est aux éditions Héloïse d'Ormesson.
Jean d'Ormesson, merci d'être avec nous au Plazza Athénée. Et finalement le lieu est tout a fait approprié puisque nous sommes à quelques pas seulement des Invalides, là où repose Napoléon. Napoléon qui est au coeur de votre nouveau livre, cet essai, La Conversation, publié chez votre fille Héloïse d'Ormesson. Deux personnages : Napoléon et Cambacérès. Pourquoi avoir eu envie de nous présenter ces deux personnages et de les faire s'exprimer ?
Jean d'Ormesson
Je crois qu'il faut toujours être un peu invraisemblable. On m'a toujours reproché d'écrire toujours un peu la même chose, ça c'est vraiment différent de ce que je fais en général. J'écris en général des livres qui ont 500 ou 600 pages. Là il y a une centaine de pages écrit très gros, ça se lit entre deux stations de métro et ça met en scène Bonaparte. Pourquoi Bonaparte ? J'ai pensé à ces moments de l'Histoire où l'Histoire bascule. Bonaparte est premier consul, Cambacérès est deuxième consul. C'est un personnage très intéressant, il est régicide, il a voté la mort du Roi, il est homosexuel. Je laisse entendre qu'il est un peu amoureux de Bonaparte et naturellement il est ardemment Républicain, il est pour un régime d'Assemblée. En une heure, Bonaparte, qui est formidablement intelligent, va le convaincre qu'il faut remplacer la République par l'Empire.
Philippe Chauveau
Vous les aimez beaucoup vos deux personnages, ils sont très attachants...
Jean d'Ormesson
Ils sont très attachants ! Cambacérès est un personnage peu connu et sympathique, il est très gourmand, il aime beaucoup la bonne vie. Et Bonaparte est stupéfiant d'intelligence, de volonté, de mémoire, d'ambition.
Philippe Chauveau
Vous êtes pro Bonaparte, mais en ce qui concerne Napoléon, vous avez plus de réserves ?
Jean d'Ormesson
Bonaparte est éblouissant. D'abord la France est dans un état épouvantable. Aujourd'hui ça va mal, l'économie n'est pas bonne, il y a du chômage, tout le monde est inquiet. Ce sont exactement les mêmes problèmes en 1799, mais en bien pire ! L'économie est ruinée, la monnaie ne vaut plus rien ! Les gens sont découragés. Vous ne pouvez pas aller de Paris à Marseille, vous êtes attaqués. Vous ne pouvez pas aller de Paris à Brest, vous êtes attaqués. Et Bonaparte va rétablir l'ordre et la confiance.
Philippe Chauveau
Pourquoi avoir choisi ce style littéraire qu'est la conversation ?
Jean d'Ormesson
Je me suis dit je vais écrire quelque chose de très court, peut-être sous forme de dialogue sur ce sujet de l'Histoire en train de basculer. Et je me suis dit Bonaparte est un personnage si merveilleux entouré de gens si intelligents. Et je me suis bien gardé de prêter des idées à Bonaparte, ça aurait été ridicule ! Je ne fais dire à Bonaparte que des choses qu'il a vraiment dîtes ou écrites, ou que les mémoires de l'époque lui prête. Donc c'est vraiment Bonaparte qui apparaît dans sa réalité.
Philippe Chauveau
Ce livre est publié à quelques mois d'échéances importantes pour notre pays. Est-ce complètement innocent ou est-ce que l'Histoire finalement se répèterait pas ?
Jean d'Ormesson
Je n'ai pas pensé du tout à notre situation d'aujourd'hui ni à Sarkozy. L'époque de Bonaparte ressemble étrangement à la notre. Je ne dis pas que Bonaparte en se rasant le matin pense à devenir empereur mais tout de même, il y a un moment où se met à y penser très fort. Il y a une grande différence, c'est que Bonaparte est formidablement populaire.
Philippe Chauveau
Merci beaucoup Jean d'Ormesson, La Conversation c'est donc votre actualité littéraire où on retrouve donc Bonaparte et Cambacérès et c'est aux éditions Héloïse d'Ormesson.
Jean d'Ormesson, de l'Académie française
La conversation
L'avis du libraire 1'26C'était un grand débat dans notre librairie pour déterminer le classement du dernier livre de Jean d'Ormesson, il aurait pû être classé au rayon Littérature comme ses précédents romans, mais pour finir il sera classé au rayon Histoire.
C'était un grand débat dans notre librairie pour déterminer le classement du dernier livre de Jean d'Ormesson, il aurait pû être classé au rayon Littérature comme ses précédents romans, mais pour finir il sera classé au rayon Histoire.