Jean d'Ormesson, de l'Académie française

Jean d'Ormesson, de l'Académie française

La conversation

Le Livre 4'34
Philippe Chauveau
Jean d'Ormesson, merci d'être avec nous au Plazza Athénée. Et finalement le lieu est tout a fait approprié puisque nous sommes à quelques pas seulement des Invalides, là où repose Napoléon. Napoléon qui est au coeur de votre nouveau livre, cet essai, La Conversation, publié chez votre fille Héloïse d'Ormesson. Deux personnages : Napoléon et Cambacérès. Pourquoi avoir eu envie de nous présenter ces deux personnages et de les faire s'exprimer ?

Jean d'Ormesson
Je crois qu'il faut toujours être un peu invraisemblable. On m'a toujours reproché d'écrire toujours un peu la même chose, ça c'est vraiment différent de ce que je fais en général. J'écris en général des livres qui ont 500 ou 600 pages. Là il y a une centaine de pages écrit très gros, ça se lit entre deux stations de métro et ça met en scène Bonaparte. Pourquoi Bonaparte ? J'ai pensé à ces moments de l'Histoire où l'Histoire bascule. Bonaparte est premier consul, Cambacérès est deuxième consul. C'est un personnage très intéressant, il est régicide, il a voté la mort du Roi, il est homosexuel. Je laisse entendre qu'il est un peu amoureux de Bonaparte et naturellement il est ardemment Républicain, il est pour un régime d'Assemblée. En une heure, Bonaparte, qui est formidablement intelligent, va le convaincre qu'il faut remplacer la République par l'Empire.

Philippe Chauveau
Vous les aimez beaucoup vos deux personnages, ils sont très attachants...

Jean d'Ormesson
Ils sont très attachants ! Cambacérès est un personnage peu connu et sympathique, il est très gourmand, il aime beaucoup la bonne vie. Et Bonaparte est stupéfiant d'intelligence, de volonté, de mémoire, d'ambition.

Philippe Chauveau
Vous êtes pro Bonaparte, mais en ce qui concerne Napoléon, vous avez plus de réserves ?

Jean d'Ormesson
Bonaparte est éblouissant. D'abord la France est dans un état épouvantable. Aujourd'hui ça va mal, l'économie n'est pas bonne, il y a du chômage, tout le monde est inquiet. Ce sont exactement les mêmes problèmes en 1799, mais en bien pire ! L'économie est ruinée, la monnaie ne vaut plus rien ! Les gens sont découragés. Vous ne pouvez pas aller de Paris à Marseille, vous êtes attaqués. Vous ne pouvez pas aller de Paris à Brest, vous êtes attaqués. Et Bonaparte va rétablir l'ordre et la confiance.

Philippe Chauveau
Pourquoi avoir choisi ce style littéraire qu'est la conversation ?

Jean d'Ormesson
Je me suis dit je vais écrire quelque chose de très court, peut-être sous forme de dialogue sur ce sujet de l'Histoire en train de basculer. Et je me suis dit Bonaparte est un personnage si merveilleux entouré de gens si intelligents. Et je me suis bien gardé de prêter des idées à Bonaparte, ça aurait été ridicule ! Je ne fais dire à Bonaparte que des choses qu'il a vraiment dîtes ou écrites, ou que les mémoires de l'époque lui prête. Donc c'est vraiment Bonaparte qui apparaît dans sa réalité.

Philippe Chauveau
Ce livre est publié à quelques mois d'échéances importantes pour notre pays. Est-ce complètement innocent ou est-ce que l'Histoire finalement se répèterait pas ?

Jean d'Ormesson
Je n'ai pas pensé du tout à notre situation d'aujourd'hui ni à Sarkozy. L'époque de Bonaparte ressemble étrangement à la notre. Je ne dis pas que Bonaparte en se rasant le matin pense à devenir empereur mais tout de même, il y a un moment où se met à y penser très fort. Il y a une grande différence, c'est que Bonaparte est formidablement populaire.

Philippe Chauveau
Merci beaucoup Jean d'Ormesson, La Conversation c'est donc votre actualité littéraire où on retrouve donc Bonaparte et Cambacérès et c'est aux éditions Héloïse d'Ormesson.
Philippe Chauveau
Jean d'Ormesson, merci d'être avec nous au Plazza Athénée. Et finalement le lieu est tout a fait approprié puisque nous sommes à quelques pas seulement des Invalides, là où repose Napoléon. Napoléon qui est au coeur de votre nouveau livre, cet essai, La Conversation, publié chez votre fille Héloïse d'Ormesson. Deux personnages : Napoléon et Cambacérès. Pourquoi avoir eu envie de nous présenter ces deux personnages et de les faire s'exprimer ?

Jean d'Ormesson
Je crois qu'il faut toujours être un peu invraisemblable. On m'a toujours reproché d'écrire toujours un peu la même chose, ça c'est vraiment différent de ce que je fais en général. J'écris en général des livres qui ont 500 ou 600 pages. Là il y a une centaine de pages écrit très gros, ça se lit entre deux stations de métro et ça met en scène Bonaparte. Pourquoi Bonaparte ? J'ai pensé à ces moments de l'Histoire où l'Histoire bascule. Bonaparte est premier consul, Cambacérès est deuxième consul. C'est un personnage très intéressant, il est régicide, il a voté la mort du Roi, il est homosexuel. Je laisse entendre qu'il est un peu amoureux de Bonaparte et naturellement il est ardemment Républicain, il est pour un régime d'Assemblée. En une heure, Bonaparte, qui est formidablement intelligent, va le convaincre qu'il faut remplacer la République par l'Empire.

Philippe Chauveau
Vous les aimez beaucoup vos deux personnages, ils sont très attachants...

Jean d'Ormesson
Ils sont très attachants ! Cambacérès est un personnage peu connu et sympathique, il est très gourmand, il aime beaucoup la bonne vie. Et Bonaparte est stupéfiant d'intelligence, de volonté, de mémoire, d'ambition.

Philippe Chauveau
Vous êtes pro Bonaparte, mais en ce qui concerne Napoléon, vous avez plus de réserves ?

Jean d'Ormesson
Bonaparte est éblouissant. D'abord la France est dans un état épouvantable. Aujourd'hui ça va mal, l'économie n'est pas bonne, il y a du chômage, tout le monde est inquiet. Ce sont exactement les mêmes problèmes en 1799, mais en bien pire ! L'économie est ruinée, la monnaie ne vaut plus rien ! Les gens sont découragés. Vous ne pouvez pas aller de Paris à Marseille, vous êtes attaqués. Vous ne pouvez pas aller de Paris à Brest, vous êtes attaqués. Et Bonaparte va rétablir l'ordre et la confiance.

Philippe Chauveau
Pourquoi avoir choisi ce style littéraire qu'est la conversation ?

Jean d'Ormesson
Je me suis dit je vais écrire quelque chose de très court, peut-être sous forme de dialogue sur ce sujet de l'Histoire en train de basculer. Et je me suis dit Bonaparte est un personnage si merveilleux entouré de gens si intelligents. Et je me suis bien gardé de prêter des idées à Bonaparte, ça aurait été ridicule ! Je ne fais dire à Bonaparte que des choses qu'il a vraiment dîtes ou écrites, ou que les mémoires de l'époque lui prête. Donc c'est vraiment Bonaparte qui apparaît dans sa réalité.

Philippe Chauveau
Ce livre est publié à quelques mois d'échéances importantes pour notre pays. Est-ce complètement innocent ou est-ce que l'Histoire finalement se répèterait pas ?

Jean d'Ormesson
Je n'ai pas pensé du tout à notre situation d'aujourd'hui ni à Sarkozy. L'époque de Bonaparte ressemble étrangement à la notre. Je ne dis pas que Bonaparte en se rasant le matin pense à devenir empereur mais tout de même, il y a un moment où se met à y penser très fort. Il y a une grande différence, c'est que Bonaparte est formidablement populaire.

Philippe Chauveau
Merci beaucoup Jean d'Ormesson, La Conversation c'est donc votre actualité littéraire où on retrouve donc Bonaparte et Cambacérès et c'est aux éditions Héloïse d'Ormesson.

La conversation Héloïse d’Ormesson (Édition)
  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Jean d'Ormesson est un incontournable dans la littérature française. Pourtant c'est un peu par hasard qu'il est tombé dans la littérature puisque c'est le journalisme qui le passionnait avant tout. En 1959; aux éditions Julliard il publie « Du côté de ces gens », son premier succès et début d'une grande aventure et d'une grande histoire d'amour entre Jean d'Ormesson et l'écriture et entre Jean d'Ormesson et les lecteurs. Au fil des années, par son talent d'écrivain, par les réflexions que suscite chacun de ses livres et...Hommage à un Immortel... épatant ! de Jean Ormesson (d') - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau Jean d'Ormesson, bonjour. Merci de nous retrouver ici dans les salons du Plazza Athénée à Paris. Votre actualité c'est ce nouveau livre, La Conversation. Mais auparavant nous allons parler de l'auteur et de l'homme que vous êtes. La Conversation prend place dans une production littéraire conséquente. Vous arrive-t-il de vous poser, de regarder en arrière ? Et si oui, quels sont les grands moments qui vous reviennent à l'esprit ? Jean d'Ormesson Je regarde très peu en arrière. J'ai beaucoup de confrères qui...Hommage à un Immortel... épatant ! de Jean Ormesson (d') - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau Jean d'Ormesson, merci d'être avec nous au Plazza Athénée. Et finalement le lieu est tout a fait approprié puisque nous sommes à quelques pas seulement des Invalides, là où repose Napoléon. Napoléon qui est au coeur de votre nouveau livre, cet essai, La Conversation, publié chez votre fille Héloïse d'Ormesson. Deux personnages : Napoléon et Cambacérès. Pourquoi avoir eu envie de nous présenter ces deux personnages et de les faire s'exprimer ? Jean d'Ormesson Je crois qu'il faut toujours être un peu...Hommage à un Immortel... épatant ! de Jean Ormesson (d') - Le Livre - Suite
    C'est du Jean d'Ormesson qu'on ne connaissait pas. Jean nous a habitué à des livres denses, avec beaucoup de détails, de réflexions. Là c'est une conversation construite comme une pièce de théâtre. C'est un dialogue assez court entre Bonaparte et son deuxième consul Cambacérès. Chez Jean, on retrouve très souvent la constance de la religion, de la philosophie, de l'Histoire. Là on est plus accès sur l'histoire d'un moment de l'Histoire où Bonaparte devient Napoléon. C'était un grand débat dans notre librairie pour...Hommage à un Immortel... épatant ! de Jean Ormesson (d') - L'avis du libraire - Suite