Gérard de Cortanze

Gérard de Cortanze

L'an prochain à Grenade

Portrait 3'41

Bonjour Gérard de Cortanze. « L'an prochain à Grenade », votre nouveau titre chez Albin Michel. Vous souvenez-vous du premier livre qui vous a marqué ? Le premier livre que vous avez ouvert ou qu'on vous a lu.
Un livre important, c'est « Don Quichotte ». On pensait que j'étais atteint d'une méningite. Le branle-bas de combat dans la maison, le médecin.
Je n'ai pas dormi de la nuit et j'ai ouvert un livre qui était dans ma bibliothèque qui m'avait été offert par ma marraine – j'avais 15 ans - qui était « Don Quichotte ». Et le lendemain matin la méningite avait disparu.
Le médecin en a conclu qu'il s'était trompé de diagnostic, mais moi je suis persuadé que c'est Don Quichotte qui m'a sauvé.
Vous pensez que ça a pu être déterminant pour votre parcours, pour votre amour pour les livres ?
Oui. Je n'ai pas lu tout le livre en une nuit bien entendu, mais ça a déclenché chez moi un amour immodéré pour le monde hispanique et pour la langue espagnole.
Vous avez une autre passion dans la vie, c'est le sport. Est-ce qu'il y a une relation entre le sport et la littérature ?
C'est très proche. J'ai couru du 100m à un haut niveau et on perd beaucoup quand on fait du sport. On gagne très peu. Quelques mètres, quelques secondes. En littérature c'est un peu ça.
Il y a un goût de l'effort, un goût pour le travail que j'ai pris sans doute du sport. Je me sens plus proche du sport que de la littérature.
Le livre c'est aussi important dans votre vie. Vous êtes responsable dans une maison d'édition, vous êtes essayiste, vous avez été dramaturge, vous êtes biographe, romancier. Comment considérez-vous votre relation à l'objet livre ?
C'est une relation assez maladive. C'est-à-dire que je suis entouré de livre. L'appartement est une sorte de bibliothèque. Mes enfants m'ont souvent reproché de vivre dans une bibliothèque, au milieu de tant de livres. Mais ça vient de mon enfance.
J'étais un enfant très solitaire et je me suis protégé en me construisant des murailles avec des livres, des murailles de papier. Mais comme ces murailles n'étaient pas assez efficaces, j'ai pensé que la meilleure façon de les endurcir, c'était sans doute d'écrire moi-même des livres.
C'est pour ça que j'écris de façon compulsive un ou plusieurs livres par an depuis que je suis en âge de publier des livres.
Je suis ravi parce que souvent je pose cette question à certains auteurs si le livre est un rempart, une protection et on me répond « non non, pas du tout ! » Vous au contraire, vous affirmez que le livre vous protège ?
Totalement. Bien sûr. D'abord, ça m'a sauvé de la solitude, du désespoir, du suicide étant enfant. Je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières, mais c'était une histoire de famille un peu particulière. Vraiment c'était une sorte de bouée de sauvetage la lecture puis la littérature.
Je continue à fabriquer cette bouée de sauvetage. Ma fille m'a dit un jour : « au fond, pendant que tu écris, tu ne penses pas à la réalité ».
Je lui ai répondu que oui certes je ne pensais pas à la réalité, mais le fait d'écrire lui permettait de partir en vacances par exemple, à Rome ou ailleurs.
Si d'un mot vous deviez définir ce que représente la littérature pour vous.
La vie.
Gérard de Cortanze, « L'an prochain à Grenade », c'est votre actualité et c'est chez Albin Michel.

Philippe Chauveau :
Bonjour Gérard de Cortanze. « L'an prochain à Grenade », votre nouveau titre chez Albin Michel. Vous souvenez-vous du premier livre qui vous a marqué ? Le premier livre que vous avez ouvert ou qu'on vous a lu.

Gérard de Cortanze :
Un livre important, c'est « Don Quichotte ». On pensait que j'étais atteint d'une méningite. Le branle-bas de combat dans la maison, le médecin. Je n'ai pas dormi de la nuit et j'ai ouvert un livre qui était dans ma bibliothèque qui m'avait été offert par ma marraine – j'avais 15 ans - qui était « Don Quichotte ». Et le lendemain matin la méningite avait disparu. Le médecin en a conclu qu'il s'était trompé de diagnostic, mais moi je suis persuadé que c'est Don Quichotte qui m'a sauvé.

Philippe Chauveau :
Vous pensez que ça a pu être déterminant pour votre parcours, pour votre amour pour les livres ?

Gérard de Cortanze :
Oui. Je n'ai pas lu tout le livre en une nuit bien entendu, mais ça a déclenché chez moi un amour immodéré pour le monde hispanique et pour la langue espagnole.

Philippe Chauveau :
Vous avez une autre passion dans la vie, c'est le sport. Est-ce qu'il y a une relation entre le sport et la littérature ?

Gérard de Cortanze :
C'est très proche. J'ai couru du 100m à un haut niveau et on perd beaucoup quand on fait du sport. On gagne très peu. Quelques mètres, quelques secondes. En littérature c'est un peu ça. Il y a un goût de l'effort, un goût pour le travail que j'ai pris sans doute du sport. Je me sens plus proche du sport que de la littérature.

Philippe Chauveau :
Le livre c'est aussi important dans votre vie. Vous êtes responsable dans une maison d'édition, vous êtes essayiste, vous avez été dramaturge, vous êtes biographe, romancier. Comment considérez-vous votre relation à l'objet livre ?

Gérard de Cortanze :
C'est une relation assez maladive. C'est-à-dire que je suis entouré de livre. L'appartement est une sorte de bibliothèque. Mes enfants m'ont souvent reproché de vivre dans une bibliothèque, au milieu de tant de livres. Mais ça vient de mon enfance. J'étais un enfant très solitaire et je me suis protégé en me construisant des murailles avec des livres, des murailles de papier. Mais comme ces murailles n'étaient pas assez efficaces, j'ai pensé que la meilleure façon de les endurcir, c'était sans doute d'écrire moi-même des livres. C'est pour ça que j'écris de façon compulsive un ou plusieurs livres par an depuis que je suis en âge de publier des livres.

Philippe Chauveau :
Je suis ravi parce que souvent je pose cette question à certains auteurs si le livre est un rempart, une protection et on me répond « non non, pas du tout ! » Vous au contraire, vous affirmez que le livre vous protège ?

Gérard de Cortanze :
Totalement. Bien sûr. D'abord, ça m'a sauvé de la solitude, du désespoir, du suicide étant enfant. Je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières, mais c'était une histoire de famille un peu particulière. Vraiment c'était une sorte de bouée de sauvetage la lecture puis la littérature. Je continue à fabriquer cette bouée de sauvetage. Ma fille m'a dit un jour : « au fond, pendant que tu écris, tu ne penses pas à la réalité ». Je lui ai répondu que oui certes je ne pensais pas à la réalité, mais le fait d'écrire lui permettait de partir en vacances par exemple, à Rome ou ailleurs.

Philippe Chauveau :
Si d'un mot vous deviez définir ce que représente la littérature pour vous.

Gérard de Cortanze :
La vie.

Philippe Chauveau :
Gérard de Cortanze, « L'an prochain à Grenade », c'est votre actualité et c'est chez Albin Michel.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • Né en 1948, revendiquant ses racines italiennes, Gérard de Cortanze se passionne pour le sport et la littérature. Ici, c'est avant tout de son goût pour les livres que nous parlerons. Critique, essayiste, responsable éditorial, auteur, traducteur, Gérard de Cortanze a plus d'une corde à son arc. Auteur de plus de 70 ouvrages, il publie dès 1985 « Les enfants s'ennuient le dimanche » et en 2002 il reçoit le prix Renaudot pour « Assam ». Si la littérature hispanique n'a pratiquement pas de secret pour lui, il est aussi un...Le roi qui voulait voir la mer de Gérard Cortanze (de) - Présentation - Suite
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    Philippe Chauveau :Dans ce nouveau titre Gérard de Cortanze « L'an prochain à Grenade », nous sommes en 1066 et nous allons découvrir une jeune femme, peut-être cette jeune femme qui est sur la couverture. Elle s'appelle Gâlâh, elle est toute jeune, elle a 16 ans. Elle vit avec son père, Ibn Kaprun, qui est une sorte de premier ministre du vizir à Grenade.Gérard de Cortanze :C'est une situation particulière. C'est le premier ministre du vizir. Il est juif. C'est une situation étonnante en Espagne, à Grenade, à cette...Le roi qui voulait voir la mer de Gérard Cortanze (de) - Le livre - Suite