Né en 1948, revendiquant ses racines italiennes, Gérard de Cortanze se passionne pour le sport et la littérature. Ici, c'est avant tout de son goût pour les livres que nous parlerons. Critique, essayiste, responsable éditorial, auteur, traducteur, Gérard de Cortanze a plus d'une corde à son arc. Auteur de plus de 70 ouvrages, il publie dès 1985 « Les enfants s'ennuient le dimanche » et en 2002 il reçoit le prix Renaudot pour « Assam ». Si la littérature hispanique n'a pratiquement pas de secret pour lui, il est aussi un...
Le roi qui voulait voir la mer de Gérard Cortanze (de) - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Gérard de Cortanze. « L'an prochain à Grenade », votre nouveau titre chez Albin Michel. Vous souvenez-vous du premier livre qui vous a marqué ? Le premier livre que vous avez ouvert ou qu'on vous a lu.Gérard de Cortanze :Un livre important, c'est « Don Quichotte ». On pensait que j'étais atteint d'une méningite. Le branle-bas de combat dans la maison, le médecin. Je n'ai pas dormi de la nuit et j'ai ouvert un livre qui était dans ma bibliothèque qui m'avait été offert par ma marraine –...
Le roi qui voulait voir la mer de Gérard Cortanze (de) - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Dans ce nouveau titre Gérard de Cortanze « L'an prochain à Grenade », nous sommes en 1066 et nous allons découvrir une jeune femme, peut-être cette jeune femme qui est sur la couverture. Elle s'appelle Gâlâh, elle est toute jeune, elle a 16 ans. Elle vit avec son père, Ibn Kaprun, qui est une sorte de premier ministre du vizir à Grenade.Gérard de Cortanze :C'est une situation particulière. C'est le premier ministre du vizir. Il est juif. C'est une situation étonnante en Espagne, à Grenade, à cette...
Le roi qui voulait voir la mer de Gérard Cortanze (de) - Le livre - Suite
Gérard de Cortanze
L'an prochain à Grenade
Présentation 1'48Né en 1948, revendiquant ses racines italiennes, Gérard de Cortanze se passionne pour le sport et la littérature. Ici, c'est avant tout de son goût pour les livres que nous parlerons.
Critique, essayiste, responsable éditorial, auteur, traducteur, Gérard de Cortanze a plus d'une corde à son arc. Auteur de plus de 70 ouvrages, il publie dès 1985 « Les enfants s'ennuient le dimanche » et en 2002 il reçoit le prix Renaudot pour « Assam ».
Si la littérature hispanique n'a pratiquement pas de secret pour lui, il est aussi un grand amateur de l'écrivain américain Paul Auster à qui il a consacré un livre, « La solitude du labyrinthe ».
Romancier, poète, dramaturge, Gérard de Cortanze a aussi sa place en librairie en tant que biographe, citons notamment celles consacrées à Pierre Benoit ou à Frida Kahlo qui font référence.
Avec son nouveau titre « L'an prochain à Grenade » Gérard de Cortanze revient au roman certes, mais il invite surtout son lecteur à s'interroger sur la place du peuple juif au fil des siècles à travers le personnage de Gâlâh.
Nous sommes en 1066, Gâlâh est une belle jeune fille de 16 ans, elles est juive, son fiancé Halim est musulman. S'aimer leur est interdit et les conflits entre les communautés vont les jeter sur les routes.
Mais avant de mourir, le père de Gâlâh a confié un secret qui lui permet de traverser les siècles. Cadeau empoisonné en quelque sorte puisque quelque soit l'époque ou le pays où Gâlâh se retrouve le peuple juif est persécuté.
Roman historique au souffle épique, roman d'amour mais aussi essai philosophique et ouvrage politique, le nouveau livre de Gérard de Cortanze est surtout un plaidoyer contre la bêtise humaine.
« L'an prochain à Grenade » est publié chez Albin Michel et Gérard de Cortanze est avec nous sur Web Tv Culture.
Né en 1948, revendiquant ses racines italiennes, Gérard de Cortanze se passionne pour le sport et la littérature. Ici, c'est avant tout de son goût pour les livres que nous parlerons. Critique, essayiste, responsable éditorial, auteur, traducteur, Gérard de Cortanze a plus d'une corde à son arc. Auteur de plus de 70 ouvrages, il publie dès 1985 « Les enfants s'ennuient le dimanche » et en 2002 il reçoit le prix Renaudot pour « Assam ». Si la littérature hispanique n'a pratiquement pas de secret pour lui, il est aussi un grand amateur de l'écrivain américain Paul Auster à qui il a consacré un livre, « La solitude du labyrinthe ».
Romancier, poète, dramaturge, Gérard de Cortanze a aussi sa place en librairie en tant que biographe, citons notamment celles consacrées à Pierre Benoit ou à Frida Kahlo qui font référence. Avec son nouveau titre « L'an prochain à Grenade » Gérard de Cortanze revient au roman certes, mais il invite surtout son lecteur à s'interroger sur la place du peuple juif au fil des siècles à travers le personnage de Gâlâh. Nous sommes en 1066, Gâlâh est une belle jeune fille de 16 ans, elles est juive, son fiancé Halim est musulman. S'aimer leur est interdit et les conflits entre les communautés vont les jeter sur les routes. Mais avant de mourir, le père de Gâlâh a confié un secret qui lui permet de traverser les siècles. Cadeau empoisonné en quelque sorte puisque quelque soit l'époque ou le pays où Gâlâh se retrouve le peuple juif est persécuté. Roman historique au souffle épique, roman d'amour mais aussi essai philosophique et ouvrage politique, le nouveau livre de Gérard de Cortanze est surtout un plaidoyer contre la bêtise humaine. « L'an prochain à Grenade » est publié chez Albin Michel et Gérard de Cortanze est avec nous sur Web Tv Culture.
Gérard de Cortanze
L'an prochain à Grenade
Portrait 3'41Bonjour Gérard de Cortanze. « L'an prochain à Grenade », votre nouveau titre chez Albin Michel. Vous souvenez-vous du premier livre qui vous a marqué ? Le premier livre que vous avez ouvert ou qu'on vous a lu.
Un livre important, c'est « Don Quichotte ». On pensait que j'étais atteint d'une méningite. Le branle-bas de combat dans la maison, le médecin.
Je n'ai pas dormi de la nuit et j'ai ouvert un livre qui était dans ma bibliothèque qui m'avait été offert par ma marraine – j'avais 15 ans - qui était « Don Quichotte ». Et le lendemain matin la méningite avait disparu.
Le médecin en a conclu qu'il s'était trompé de diagnostic, mais moi je suis persuadé que c'est Don Quichotte qui m'a sauvé.
Vous pensez que ça a pu être déterminant pour votre parcours, pour votre amour pour les livres ?
Oui. Je n'ai pas lu tout le livre en une nuit bien entendu, mais ça a déclenché chez moi un amour immodéré pour le monde hispanique et pour la langue espagnole.
Vous avez une autre passion dans la vie, c'est le sport. Est-ce qu'il y a une relation entre le sport et la littérature ?
C'est très proche. J'ai couru du 100m à un haut niveau et on perd beaucoup quand on fait du sport. On gagne très peu. Quelques mètres, quelques secondes. En littérature c'est un peu ça.
Il y a un goût de l'effort, un goût pour le travail que j'ai pris sans doute du sport. Je me sens plus proche du sport que de la littérature.
Le livre c'est aussi important dans votre vie. Vous êtes responsable dans une maison d'édition, vous êtes essayiste, vous avez été dramaturge, vous êtes biographe, romancier. Comment considérez-vous votre relation à l'objet livre ?
C'est une relation assez maladive. C'est-à-dire que je suis entouré de livre. L'appartement est une sorte de bibliothèque. Mes enfants m'ont souvent reproché de vivre dans une bibliothèque, au milieu de tant de livres. Mais ça vient de mon enfance.
J'étais un enfant très solitaire et je me suis protégé en me construisant des murailles avec des livres, des murailles de papier. Mais comme ces murailles n'étaient pas assez efficaces, j'ai pensé que la meilleure façon de les endurcir, c'était sans doute d'écrire moi-même des livres.
C'est pour ça que j'écris de façon compulsive un ou plusieurs livres par an depuis que je suis en âge de publier des livres.
Je suis ravi parce que souvent je pose cette question à certains auteurs si le livre est un rempart, une protection et on me répond « non non, pas du tout ! » Vous au contraire, vous affirmez que le livre vous protège ?
Totalement. Bien sûr. D'abord, ça m'a sauvé de la solitude, du désespoir, du suicide étant enfant. Je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières, mais c'était une histoire de famille un peu particulière. Vraiment c'était une sorte de bouée de sauvetage la lecture puis la littérature.
Je continue à fabriquer cette bouée de sauvetage. Ma fille m'a dit un jour : « au fond, pendant que tu écris, tu ne penses pas à la réalité ».
Je lui ai répondu que oui certes je ne pensais pas à la réalité, mais le fait d'écrire lui permettait de partir en vacances par exemple, à Rome ou ailleurs.
Si d'un mot vous deviez définir ce que représente la littérature pour vous.
La vie.
Gérard de Cortanze, « L'an prochain à Grenade », c'est votre actualité et c'est chez Albin Michel.
Philippe Chauveau :
Bonjour Gérard de Cortanze. « L'an prochain à Grenade », votre nouveau titre chez Albin Michel. Vous souvenez-vous du premier livre qui vous a marqué ? Le premier livre que vous avez ouvert ou qu'on vous a lu.
Gérard de Cortanze :
Un livre important, c'est « Don Quichotte ». On pensait que j'étais atteint d'une méningite. Le branle-bas de combat dans la maison, le médecin. Je n'ai pas dormi de la nuit et j'ai ouvert un livre qui était dans ma bibliothèque qui m'avait été offert par ma marraine – j'avais 15 ans - qui était « Don Quichotte ». Et le lendemain matin la méningite avait disparu. Le médecin en a conclu qu'il s'était trompé de diagnostic, mais moi je suis persuadé que c'est Don Quichotte qui m'a sauvé.
Philippe Chauveau :
Vous pensez que ça a pu être déterminant pour votre parcours, pour votre amour pour les livres ?
Gérard de Cortanze :
Oui. Je n'ai pas lu tout le livre en une nuit bien entendu, mais ça a déclenché chez moi un amour immodéré pour le monde hispanique et pour la langue espagnole.
Philippe Chauveau :
Vous avez une autre passion dans la vie, c'est le sport. Est-ce qu'il y a une relation entre le sport et la littérature ?
Gérard de Cortanze :
C'est très proche. J'ai couru du 100m à un haut niveau et on perd beaucoup quand on fait du sport. On gagne très peu. Quelques mètres, quelques secondes. En littérature c'est un peu ça. Il y a un goût de l'effort, un goût pour le travail que j'ai pris sans doute du sport. Je me sens plus proche du sport que de la littérature.
Philippe Chauveau :
Le livre c'est aussi important dans votre vie. Vous êtes responsable dans une maison d'édition, vous êtes essayiste, vous avez été dramaturge, vous êtes biographe, romancier. Comment considérez-vous votre relation à l'objet livre ?
Gérard de Cortanze :
C'est une relation assez maladive. C'est-à-dire que je suis entouré de livre. L'appartement est une sorte de bibliothèque. Mes enfants m'ont souvent reproché de vivre dans une bibliothèque, au milieu de tant de livres. Mais ça vient de mon enfance. J'étais un enfant très solitaire et je me suis protégé en me construisant des murailles avec des livres, des murailles de papier. Mais comme ces murailles n'étaient pas assez efficaces, j'ai pensé que la meilleure façon de les endurcir, c'était sans doute d'écrire moi-même des livres. C'est pour ça que j'écris de façon compulsive un ou plusieurs livres par an depuis que je suis en âge de publier des livres.
Philippe Chauveau :
Je suis ravi parce que souvent je pose cette question à certains auteurs si le livre est un rempart, une protection et on me répond « non non, pas du tout ! » Vous au contraire, vous affirmez que le livre vous protège ?
Gérard de Cortanze :
Totalement. Bien sûr. D'abord, ça m'a sauvé de la solitude, du désespoir, du suicide étant enfant. Je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières, mais c'était une histoire de famille un peu particulière. Vraiment c'était une sorte de bouée de sauvetage la lecture puis la littérature. Je continue à fabriquer cette bouée de sauvetage. Ma fille m'a dit un jour : « au fond, pendant que tu écris, tu ne penses pas à la réalité ». Je lui ai répondu que oui certes je ne pensais pas à la réalité, mais le fait d'écrire lui permettait de partir en vacances par exemple, à Rome ou ailleurs.
Philippe Chauveau :
Si d'un mot vous deviez définir ce que représente la littérature pour vous.
Gérard de Cortanze :
La vie.
Philippe Chauveau :
Gérard de Cortanze, « L'an prochain à Grenade », c'est votre actualité et c'est chez Albin Michel.
Gérard de Cortanze
L'an prochain à Grenade
Le livre 4'15Dans ce nouveau titre Gérard de Cortanze « L'an prochain à Grenade », nous sommes en 1066 et nous allons découvrir une jeune femme, peut-être cette jeune femme qui est sur la couverture.
Elle s'appelle Gâlâh, elle est toute jeune, elle a 16 ans. Elle vit avec son père, Ibn Kaprun, qui est une sorte de premier ministre du vizir à Grenade.
C'est une situation particulière. C'est le premier ministre du vizir. Il est juif. C'est une situation étonnante en Espagne, à Grenade, à cette époque là qui est depuis 730 sous occupation berbère puis musulmane.
1492, les rois catholiques mettront à la porte en deux temps les juifs puis les morisques. Il est premier ministre. Ca veut dire qu'il est chef des armées. Donc imaginez ce juif à la tête des armées...
C'est lui qui dirige quelque part.
Il dirige ! Il lève les impôts, il va chercher les esclaves dans toute l'Europe, c'est le chef de sa communauté. Il a un pouvoir énorme.
1066, tout se passe encore à peu près bien à Grenade entre les juifs, les musulmans, les chrétiens, mais c'est un peu le début de la fin quelque part. Chacun reste méfiant vis-à-vis de l'autre.
La base, c'est que les musulmans envahissent l'Espagne. A partir de cette situation où vous avez des gens qui envahissent un territoire, il n'y a aucune raison pour que ça se passe bien. C'est le centre du livre.
Et ça va se passer d'autant moins bien qu'en 1066, un fait totalement passé sous silence dans la plus part des livres d'histoire, 5 000 juifs sont massacrés en une nuit. Je voulais savoir pourquoi ça c'était passé. Qu'est ce qui c'était passé.
Le personnage de Gâlâh, qui va échapper au massacre, avec son jeune amant musulman - c'est une sorte de Roméo et Juliette – m'a poussé à aller plus loin. Ils fuient Grenade tous les deux, mais ils vont finir par fuir l'Espagne.
Ils vont faire partie de ces errants et qu'on va retrouver devant une école juive en 2012 à Paris.
Il y a de tout dans ce roman. C'est à la fois une grande saga, un roman historique, c'est très épique, c'est aussi un conte philosophique puisque Gâlâh a ce pouvoir qui lui a été transmis par son père avant qu'il ne soit massacré, c'est qu'elle peut traverser les siècles.
Et c'est comme ça qu'on va la retrouver au fil des siècles dans différents pays, sur différents continents avec toujours ce même problème de persécution et d'être obligé de fuir.
C'est un livre sur la diaspora séfarade et sur la persécution systématique des juifs, sur l'antisémitisme, sur le mal. On va la retrouver à Oran, au Maroc, en Ukraine, en Pologne, Hollande, Italie, en Savoie, à Sarajevo, aux États-Unis au moment du 11 Septembre.
On la suit. La chose qu'on peut dire c'est qu'elle a été chargée par son père de retranscrire ce qu'il se passe. C'est un témoin, donc elle suit son peuple. Elle suit les persécutions et elle va noter tout ce qu'elle voit.
Noter la naissance du mal, noter pourquoi l'antisémitisme a fabriqué l'Europe notamment; Et ce qui est monstrueusement intéressant c'est que tous les jours je pourrais ajouter des chapitres supplémentaires au livre.
Mais afin que ce dossier soit lisible - sinon c'est intolérable, on ne peut pas lire 800 pages de massacres – je raconte en même temps une histoire,
celle de ces deux amants qui pensent que la solution, l'arrêt de ces massacres, l'entente entre les gens pourrait passer par l'amour qu'ils ont l'un pour l'autre.
Merci Gérard de Cortanze. « L'an prochain à Grenade » c'est votre actualité chez Albin Michel.
Philippe Chauveau :
Dans ce nouveau titre Gérard de Cortanze « L'an prochain à Grenade », nous sommes en 1066 et nous allons découvrir une jeune femme, peut-être cette jeune femme qui est sur la couverture. Elle s'appelle Gâlâh, elle est toute jeune, elle a 16 ans. Elle vit avec son père, Ibn Kaprun, qui est une sorte de premier ministre du vizir à Grenade.
Gérard de Cortanze :
C'est une situation particulière. C'est le premier ministre du vizir. Il est juif. C'est une situation étonnante en Espagne, à Grenade, à cette époque là qui est depuis 730 sous occupation berbère puis musulmane. 1492, les rois catholiques mettront à la porte en deux temps les juifs puis les morisques. Il est premier ministre. Ca veut dire qu'il est chef des armées. Donc imaginez ce juif à la tête des armées...
Philippe Chauveau :
C'est lui qui dirige quelque part.
Gérard de Cortanze :
Il dirige ! Il lève les impôts, il va chercher les esclaves dans toute l'Europe, c'est le chef de sa communauté. Il a un pouvoir énorme.
Philippe Chauveau :
1066, tout se passe encore à peu près bien à Grenade entre les juifs, les musulmans, les chrétiens, mais c'est un peu le début de la fin quelque part. Chacun reste méfiant vis-à-vis de l'autre.
Gérard de Cortanze :
La base, c'est que les musulmans envahissent l'Espagne. A partir de cette situation où vous avez des gens qui envahissent un territoire, il n'y a aucune raison pour que ça se passe bien. C'est le centre du livre. Et ça va se passer d'autant moins bien qu'en 1066, un fait totalement passé sous silence dans la plus part des livres d'histoire, 5 000 juifs sont massacrés en une nuit. Je voulais savoir pourquoi ça c'était passé. Qu'est ce qui c'était passé. Le personnage de Gâlâh, qui va échapper au massacre, avec son jeune amant musulman - c'est une sorte de Roméo et Juliette – m'a poussé à aller plus loin. Ils fuient Grenade tous les deux, mais ils vont finir par fuir l'Espagne. Ils vont faire partie de ces errants et qu'on va retrouver devant une école juive en 2012 à Paris.
Philippe Chauveau :
Il y a de tout dans ce roman. C'est à la fois une grande saga, un roman historique, c'est très épique, c'est aussi un conte philosophique puisque Gâlâh a ce pouvoir qui lui a été transmis par son père avant qu'il ne soit massacré, c'est qu'elle peut traverser les siècles. Et c'est comme ça qu'on va la retrouver au fil des siècles dans différents pays, sur différents continents avec toujours ce même problème de persécution et d'être obligé de fuir.
Gérard de Cortanze :
C'est un livre sur la diaspora séfarade et sur la persécution systématique des juifs, sur l'antisémitisme, sur le mal. On va la retrouver à Oran, au Maroc, en Ukraine, en Pologne, Hollande, Italie, en Savoie, à Sarajevo, aux États-Unis au moment du 11 Septembre. On la suit. La chose qu'on peut dire c'est qu'elle a été chargée par son père de retranscrire ce qu'il se passe. C'est un témoin, donc elle suit son peuple. Elle suit les persécutions et elle va noter tout ce qu'elle voit. Noter la naissance du mal, noter pourquoi l'antisémitisme a fabriqué l'Europe notamment; Et ce qui est monstrueusement intéressant c'est que tous les jours je pourrais ajouter des chapitres supplémentaires au livre. Mais afin que ce dossier soit lisible - sinon c'est intolérable, on ne peut pas lire 800 pages de massacres – je raconte en même temps une histoire, celle de ces deux amants qui pensent que la solution, l'arrêt de ces massacres, l'entente entre les gens pourrait passer par l'amour qu'ils ont l'un pour l'autre.
Philippe Chauveau :
Merci Gérard de Cortanze. « L'an prochain à Grenade » c'est votre actualité chez Albin Michel.