Gérard de Cortanze

Gérard de Cortanze

L'an prochain à Grenade

Le livre 4'15

Dans ce nouveau titre Gérard de Cortanze « L'an prochain à Grenade », nous sommes en 1066 et nous allons découvrir une jeune femme, peut-être cette jeune femme qui est sur la couverture.
Elle s'appelle Gâlâh, elle est toute jeune, elle a 16 ans. Elle vit avec son père, Ibn Kaprun, qui est une sorte de premier ministre du vizir à Grenade.
C'est une situation particulière. C'est le premier ministre du vizir. Il est juif. C'est une situation étonnante en Espagne, à Grenade, à cette époque là qui est depuis 730 sous occupation berbère puis musulmane.
1492, les rois catholiques mettront à la porte en deux temps les juifs puis les morisques. Il est premier ministre. Ca veut dire qu'il est chef des armées. Donc imaginez ce juif à la tête des armées...
C'est lui qui dirige quelque part.
Il dirige ! Il lève les impôts, il va chercher les esclaves dans toute l'Europe, c'est le chef de sa communauté. Il a un pouvoir énorme.
1066, tout se passe encore à peu près bien à Grenade entre les juifs, les musulmans, les chrétiens, mais c'est un peu le début de la fin quelque part. Chacun reste méfiant vis-à-vis de l'autre.
La base, c'est que les musulmans envahissent l'Espagne. A partir de cette situation où vous avez des gens qui envahissent un territoire, il n'y a aucune raison pour que ça se passe bien. C'est le centre du livre.
Et ça va se passer d'autant moins bien qu'en 1066, un fait totalement passé sous silence dans la plus part des livres d'histoire, 5 000 juifs sont massacrés en une nuit. Je voulais savoir pourquoi ça c'était passé. Qu'est ce qui c'était passé.
Le personnage de Gâlâh, qui va échapper au massacre, avec son jeune amant musulman - c'est une sorte de Roméo et Juliette – m'a poussé à aller plus loin. Ils fuient Grenade tous les deux, mais ils vont finir par fuir l'Espagne.
Ils vont faire partie de ces errants et qu'on va retrouver devant une école juive en 2012 à Paris.
Il y a de tout dans ce roman. C'est à la fois une grande saga, un roman historique, c'est très épique, c'est aussi un conte philosophique puisque Gâlâh a ce pouvoir qui lui a été transmis par son père avant qu'il ne soit massacré, c'est qu'elle peut traverser les siècles.
Et c'est comme ça qu'on va la retrouver au fil des siècles dans différents pays, sur différents continents avec toujours ce même problème de persécution et d'être obligé de fuir.
C'est un livre sur la diaspora séfarade et sur la persécution systématique des juifs, sur l'antisémitisme, sur le mal. On va la retrouver à Oran, au Maroc, en Ukraine, en Pologne, Hollande, Italie, en Savoie, à Sarajevo, aux États-Unis au moment du 11 Septembre.
On la suit. La chose qu'on peut dire c'est qu'elle a été chargée par son père de retranscrire ce qu'il se passe. C'est un témoin, donc elle suit son peuple. Elle suit les persécutions et elle va noter tout ce qu'elle voit.
Noter la naissance du mal, noter pourquoi l'antisémitisme a fabriqué l'Europe notamment; Et ce qui est monstrueusement intéressant c'est que tous les jours je pourrais ajouter des chapitres supplémentaires au livre.
Mais afin que ce dossier soit lisible - sinon c'est intolérable, on ne peut pas lire 800 pages de massacres – je raconte en même temps une histoire,
celle de ces deux amants qui pensent que la solution, l'arrêt de ces massacres, l'entente entre les gens pourrait passer par l'amour qu'ils ont l'un pour l'autre.
Merci Gérard de Cortanze. « L'an prochain à Grenade » c'est votre actualité chez Albin Michel.

Philippe Chauveau :
Dans ce nouveau titre Gérard de Cortanze « L'an prochain à Grenade », nous sommes en 1066 et nous allons découvrir une jeune femme, peut-être cette jeune femme qui est sur la couverture. Elle s'appelle Gâlâh, elle est toute jeune, elle a 16 ans. Elle vit avec son père, Ibn Kaprun, qui est une sorte de premier ministre du vizir à Grenade.

Gérard de Cortanze :
C'est une situation particulière. C'est le premier ministre du vizir. Il est juif. C'est une situation étonnante en Espagne, à Grenade, à cette époque là qui est depuis 730 sous occupation berbère puis musulmane. 1492, les rois catholiques mettront à la porte en deux temps les juifs puis les morisques. Il est premier ministre. Ca veut dire qu'il est chef des armées. Donc imaginez ce juif à la tête des armées...

Philippe Chauveau :
C'est lui qui dirige quelque part.

Gérard de Cortanze :
Il dirige ! Il lève les impôts, il va chercher les esclaves dans toute l'Europe, c'est le chef de sa communauté. Il a un pouvoir énorme.

Philippe Chauveau :
1066, tout se passe encore à peu près bien à Grenade entre les juifs, les musulmans, les chrétiens, mais c'est un peu le début de la fin quelque part. Chacun reste méfiant vis-à-vis de l'autre.

Gérard de Cortanze :
La base, c'est que les musulmans envahissent l'Espagne. A partir de cette situation où vous avez des gens qui envahissent un territoire, il n'y a aucune raison pour que ça se passe bien. C'est le centre du livre. Et ça va se passer d'autant moins bien qu'en 1066, un fait totalement passé sous silence dans la plus part des livres d'histoire, 5 000 juifs sont massacrés en une nuit. Je voulais savoir pourquoi ça c'était passé. Qu'est ce qui c'était passé. Le personnage de Gâlâh, qui va échapper au massacre, avec son jeune amant musulman - c'est une sorte de Roméo et Juliette – m'a poussé à aller plus loin. Ils fuient Grenade tous les deux, mais ils vont finir par fuir l'Espagne. Ils vont faire partie de ces errants et qu'on va retrouver devant une école juive en 2012 à Paris.

Philippe Chauveau :
Il y a de tout dans ce roman. C'est à la fois une grande saga, un roman historique, c'est très épique, c'est aussi un conte philosophique puisque Gâlâh a ce pouvoir qui lui a été transmis par son père avant qu'il ne soit massacré, c'est qu'elle peut traverser les siècles. Et c'est comme ça qu'on va la retrouver au fil des siècles dans différents pays, sur différents continents avec toujours ce même problème de persécution et d'être obligé de fuir.

Gérard de Cortanze :
C'est un livre sur la diaspora séfarade et sur la persécution systématique des juifs, sur l'antisémitisme, sur le mal. On va la retrouver à Oran, au Maroc, en Ukraine, en Pologne, Hollande, Italie, en Savoie, à Sarajevo, aux États-Unis au moment du 11 Septembre. On la suit. La chose qu'on peut dire c'est qu'elle a été chargée par son père de retranscrire ce qu'il se passe. C'est un témoin, donc elle suit son peuple. Elle suit les persécutions et elle va noter tout ce qu'elle voit. Noter la naissance du mal, noter pourquoi l'antisémitisme a fabriqué l'Europe notamment; Et ce qui est monstrueusement intéressant c'est que tous les jours je pourrais ajouter des chapitres supplémentaires au livre. Mais afin que ce dossier soit lisible - sinon c'est intolérable, on ne peut pas lire 800 pages de massacres – je raconte en même temps une histoire, celle de ces deux amants qui pensent que la solution, l'arrêt de ces massacres, l'entente entre les gens pourrait passer par l'amour qu'ils ont l'un pour l'autre.

Philippe Chauveau :
Merci Gérard de Cortanze. « L'an prochain à Grenade » c'est votre actualité chez Albin Michel.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • Né en 1948, revendiquant ses racines italiennes, Gérard de Cortanze se passionne pour le sport et la littérature. Ici, c'est avant tout de son goût pour les livres que nous parlerons. Critique, essayiste, responsable éditorial, auteur, traducteur, Gérard de Cortanze a plus d'une corde à son arc. Auteur de plus de 70 ouvrages, il publie dès 1985 « Les enfants s'ennuient le dimanche » et en 2002 il reçoit le prix Renaudot pour « Assam ». Si la littérature hispanique n'a pratiquement pas de secret pour lui, il est aussi un...Le roi qui voulait voir la mer de Gérard Cortanze (de) - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Gérard de Cortanze. « L'an prochain à Grenade », votre nouveau titre chez Albin Michel. Vous souvenez-vous du premier livre qui vous a marqué ? Le premier livre que vous avez ouvert ou qu'on vous a lu.Gérard de Cortanze :Un livre important, c'est « Don Quichotte ». On pensait que j'étais atteint d'une méningite. Le branle-bas de combat dans la maison, le médecin. Je n'ai pas dormi de la nuit et j'ai ouvert un livre qui était dans ma bibliothèque qui m'avait été offert par ma marraine –...Le roi qui voulait voir la mer de Gérard Cortanze (de) - Portrait - Suite
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