Arnaud Cathrine

Arnaud Cathrine

Je ne retrouve personne

Portrait 3'32

Bonjour Arnaud Cathrine. Un nouveau roman aux éditions Verticales « Je ne retrouve personne ». C'est déjà le 20e titre que vous publiez, quelque chose comme ça ?
Oui parce que vous comptez les livres pour la jeunesse.
Vous êtes aussi un auteur qui écrit pour la jeunesse. L'envie d'écrire vous a pris assez tôt, c'était au moment de l'adolescence. Vous savez l'expliquer ?
Oui, je peux avancer un inventaire de mots tels l'ennui, l'ennui en province, seul dans sa chambre, l'impatience que quelque chose arrive et en l'occurrence si je ne le formulais pas très exactement je pense que c'était le départ vers la grande ville.
Toutes ces choses qu'on peut juger négatives sont en fait très fertiles. Je pense que les adolescents et les enfants enfermés dans une chambre apprennent à faire plein de choses, à développer leur imaginaire, à désirer.
Et donc la littérature et la musique ont été très importants dans cette chambre d'enfant. Ca a été la première façon de partir, de m'échapper. Et donc l'écriture est venue comme ça je crois et la lecture aussi.
En 1998, vous publiez votre premier roman « Les yeux secs », une histoire d'adolescent face à la mort. Pourquoi avoir choisi un sujet aussi sombre ? Vous aviez à l'époque à peine 25 ans.
J'avais 20 ans quand je l'ai écrit et 23 ans quand ça a été publié. Ce livre il vient d'un cauchemar, donc c'est vraiment une matière très inconsciente. J'ai rêvé cette histoire de guerre civile où j'étais avec ma soeur dans un très grand danger.
J'ai transcris ce cauchemar très frappant et puis ça a donné un livre et il se trouve qu'il a été publié. Mais si je dois me souvenir de l'état dans lequel j'étais quand je travaillais sur des manuscrits antérieurs, je pensais que ce serait eux qui seraient publiés d'abord.
Vous avez, me semble-t-il, un style bien personnel avec une économie de mots, il n'y a pas de fioriture, mais vous invitez toujours le lecteur à se mettre au coeur même de votre intrigue, comme si le lecteur était invité à écrire avec vous la suite du roman.
En tant que lecteur, je n'aime pas quand on m'impose certaines choses; quand on m'impose des visages par exemple. J'aime les recomposer ou les inventer moi-même. Comme le livre c'est un pont qui est jeté vers quelqu'un, il y a un moment aussi où dans la pièce littéraire,
il y a un fauteuil qui est vide à côté de moi et où le lecteur ou la lectrice va occuper. Et j'aime bien ça. De ne pas être dans l'exhaustif, de ne pas tout dire, qu'il y ait du filigrane, du sous-texte.
Ca concerne beaucoup de choses en art. J'aime bien ce qu'on comprend mais qui n'est pas dit.
Au-delà de l'écriture il y a aussi la scène, la musique, l'image, les lectures à haute voix. Vous avez besoin de vous exprimer avec différentes facettes ?
Maintenant je peux dire oui. Si vous m'aviez parlé de ça il y a dix ans, je ne pouvais pas prévoir que je m'inventerai une petite place sur les plateaux et sur les scènes parce que je ne me l'autorisais pas vraisemblablement.
L'écriture vous rend-t-elle heureux ?
Oui ! Trois fois, mille fois oui ! Je ne peux pas bien imaginer dans quel état je serai sans l'écriture.
Je ne peux pas imaginer car l'écriture est arrivée tôt et que ça prend énormément de place. Je pense que j'aurai trouvé autre chose. Une autre façon de m'exprimer. C'est extraordinaire cette traversée avec l'écriture et dans l'écriture.
Votre actualité Arnaud Cathrine, « Je ne retrouve personne », aux éditions Verticales.

Philippe Chauveau :
Bonjour Arnaud Cathrine. Un nouveau roman aux éditions Verticales « Je ne retrouve personne ». C'est déjà le 20e titre que vous publiez, quelque chose comme ça ?

Arnaud Cathrine :
Oui parce que vous comptez les livres pour la jeunesse.

Philippe Chauveau :
Vous êtes aussi un auteur qui écrit pour la jeunesse. L'envie d'écrire vous a pris assez tôt, c'était au moment de l'adolescence. Vous savez l'expliquer ?

Arnaud Cathrine :
Oui, je peux avancer un inventaire de mots tels l'ennui, l'ennui en province, seul dans sa chambre, l'impatience que quelque chose arrive et en l'occurrence si je ne le formulais pas très exactement je pense que c'était le départ vers la grande ville. Toutes ces choses qu'on peut juger négatives sont en fait très fertiles. Je pense que les adolescents et les enfants enfermés dans une chambre apprennent à faire plein de choses, à développer leur imaginaire, à désirer. Et donc la littérature et la musique ont été très importants dans cette chambre d'enfant. Ça a été la première façon de partir, de m'échapper. Et donc l'écriture est venue comme ça je crois et la lecture aussi.

Philippe Chauveau :
En 1998, vous publiez votre premier roman « Les yeux secs », une histoire d'adolescent face à la mort. Pourquoi avoir choisi un sujet aussi sombre ? Vous aviez à l'époque à peine 25 ans.

Arnaud Cathrine :
J'avais 20 ans quand je l'ai écrit et 23 ans quand ça a été publié. Ce livre il vient d'un cauchemar, donc c'est vraiment une matière très inconsciente. J'ai rêvé cette histoire de guerre civile où j'étais avec ma soeur dans un très grand danger. J'ai transcris ce cauchemar très frappant et puis ça a donné un livre et il se trouve qu'il a été publié. Mais si je dois me souvenir de l'état dans lequel j'étais quand je travaillais sur des manuscrits antérieurs, je pensais que ce serait eux qui seraient publiés d'abord.

Philippe Chauveau :
Vous avez, me semble-t-il, un style bien personnel avec une économie de mots, il n'y a pas de fioriture, mais vous invitez toujours le lecteur à se mettre au coeur même de votre intrigue, comme si le lecteur était invité à écrire avec vous la suite du roman.

Arnaud Cathrine :
En tant que lecteur, je n'aime pas quand on m'impose certaines choses; quand on m'impose des visages par exemple. J'aime les recomposer ou les inventer moi-même. Comme le livre c'est un pont qui est jeté vers quelqu'un, il y a un moment aussi où dans la pièce littéraire, il y a un fauteuil qui est vide à côté de moi et où le lecteur ou la lectrice va occuper. Et j'aime bien ça. De ne pas être dans l'exaustif, de ne pas tout dire, qu'il y ait du filigrane, du sous-texte. Ça concerne beaucoup de choses en art. J'aime bien ce qu'on comprend mais qui n'est pas dit.

Philippe Chauveau :
Au-delà de l'écriture il y a aussi la scène, la musique, l'image, les lectures à haute voix. Vous avez besoin de vous exprimer avec différentes facettes ?

Arnaud Cathrine :
Maintenant je peux dire oui. Si vous m'aviez parlé de ça il y a dix ans, je ne pouvais pas prévoir que je m'inventerai une petite place sur les plateaux et sur les scènes parce que je ne me l'autorisais pas vraisemblablement.

Philippe Chauveau :
L'écriture vous rend-t-elle heureux ?

Arnaud Cathrine :
Oui ! Trois fois, mille fois oui ! Je ne peux pas bien imaginer dans quel état je serai sans l'écriture. Je ne peux pas imaginer car l'écriture est arrivée tôt et que ça prend énormément de place. Je pense que j'aurai trouvé autre chose. Une autre façon de m'exprimer. C'est extraordinaire cette traversée dans l'écriture et avec l'écriture.

Philippe Chauveau :
Votre actualité Arnaud Cathrine, « Je ne retrouve personne », aux éditions Verticales.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Arnaud Cathrine est un auteur discret qui ne recherche pas la lumière. A 40 ans, il a pourtant écrit déjà une vingtaine de romans, dont une dizaine pour la jeunesse. Très jeune, dès 15 ans, l'écriture s'impose à lui et il publie son premier roman en 1998, « Les yeux secs », un roman bouleversant et terrifiant à la fois sur l'adolescence face à la mort. L'écriture d'Arnaud Cathrine est tout en non-dit, en filigrane, en finesse, sans exagération de style. Il y a chez lui comme une sorte de pudeur, l'envie de dire les choses...Le livre, cadeau idéal ? d'Arnaud Cathrine - Présentation - Suite
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    Philippe Chauveau :Dans ce nouveau roman, Arnaud Cathrine, « Je ne retrouve personne », vous nous présentez Aurélien. Il a 30-35 ans, il se retrouve en Normandie, dans une petite station normande entre Honfleur et Deauville, à Villerville précisément, c'est une commune qui existe réellement où vous avez des attaches. C'est l'automne 2011 et il est mandaté en quelque sorte par son frère et ses parents pour vendre la maison de famille. Pourquoi une histoire qui semble comme ça d'une banalité affligeante ? Comment transformer...Le livre, cadeau idéal ? d'Arnaud Cathrine - Le livre - Suite
    Librairie Folies d'encre à Montreuil (Catherine Oliva) 9 Avenue de la Résistance, 93100 Montreuil01 49 20 80 00Non seulement j'ai aimé Arnaud Cathrine, mais c'est un auteur que je suis depuis ses débuts, depuis son premier livre « Les yeux secs », c'était une bombe. Donc j'ai vu toute l'évolution de ce qu'il a écrit et je suis déjà quelqu'un qui est acquis à sa cause. Donc c'est un livre que j'ai beaucoup aimé où il a un peu de distance avec lui-même. Il fait toujours dans ses romans des auto-portraits qui sont cryptés...Le livre, cadeau idéal ? d'Arnaud Cathrine - L'avis du libraire - Suite