Arnaud Cathrine

Arnaud Cathrine

Je ne retrouve personne

Le livre 3'59

Dans ce nouveau roman, Arnaud Cathrine, « Je ne retrouve personne », vous nous présentez Aurélien. Il a 30-35 ans, il se retrouve en Normandie, dans une petite station normande entre Honfleur et Deauville, à Villerville précisément,
c'est une commune qui existe réellement où vous avez des attaches. C'est l'automne 2011 et il est mandaté en quelque sorte par son frère et ses parents pour vendre la maison de famille.
Pourquoi une histoire qui semble comme ça d'une banalité affligeante ? Comment transformer une histoire du quotidien en roman ?
Mais tout le roman est fait de choses assez banales et communes. Il y a la fin de l'enfance, la jeunesse révolue, la question du deuil de l'enfance et de l'adolescence. Tout ça sont des choses très communes.
Ca m'a fait un peu peur au départ quand j'ai commencé à écrire le livre puisque je me suis dit que c'était vraiment très anodin. La chose un peu ludique qu'il y avait pour moi, c'est que c'était un journal intime.
Le personnage prend des notes parce qu'il n'a pas du tout envie d'aller en Normandie. Il a autre chose à faire, il est en promotion pour un livre. Il est écrivain. Il commence par prendre des notes et au fur et à mesure ou il va rester, il est là pour une journée et demie
et il va rester trois mois, la phrase prend une autre amplitude parce qu'il s'aperçoit qu'il est en train d'écrire un livre. Au fur et à mesure il fallait que l'écriture de notes passe à vraiment de l'écriture.
Il va s'apercevoir à la fin du livre qu'il écrit là-bas le livre qu'il cherchait depuis très longtemps.
Finalement plus on avance dans les chapitres avec ces dates qui nous mèneront jusqu'à Noël, une sorte de renaissance, comme si votre héros, Aurélien, se redécouvrait et renaissait
Oui parce que ça part là encore d'une chose assez ingrate, d'un état des lieux immobilier. Il doit ouvrir la maison à un agent immobilier pour estimer cette villa pour qu'elle soit vendue. Et puis peu à peu ça va se transformer en état des lieux très intérieur, très intime.
Et il se trouve qu'il est dans une situation d'immobilisme personnel, affectif, il est dans un drôle d'état, d'entre-deux et ces plages immenses que je vois sur la couverture, à marée basse,
c'est un paysage qui va le renvoyer en dedans de lui et ça va être un moment de bilan en fait. Donc renaissance, je lui souhaite.
Chaque lecteur peut s'approprier cette intrigue. Tous les souvenirs qui vont affluer auprès d'Aurélien ce sont des souvenirs qui peuvent venir nous bousculer nous aussi à un moment de notre vie.
Ce sont des expériences toutes simples qu'on a tous à affronter un jour dans nos vies. Ce sont des exercices de deuil à l'esprit. Le jour on se retourne et on s'aperçoit que par exemple notre jeunesse nous a quittée.
Parfois on s'en aperçoit des années après ! Donc j'espère que tout ça, ça peut rejoindre quelqu'un. Un lecteur, une lectrice.
Pourquoi ce titre « Je ne retrouve personne » ?
Je l'ai longtemps cherché ce titre. Et puis je relisais Jean-Luc Lagarce dans « Juste la fin du monde ». Il y a une phrase qui m'a totalement frappée. Elle est d'ailleurs en exergue. Et puis je tombe sur cette phrase « Je ne retrouve personne ».
Je voulais une phrase à la première personne du singulier et j'aime cette expression parce que ce Aurélien, il ne retrouve pas personne, il retrouve plein de monde. Le livre est fait de rencontres.
Il retrouve des camarades de classe, des souvenirs, des fantômes. Mais il ne retrouve personne tel qu'il pensait les retrouver parce que les gens ont eu leur propre itinéraire, ont changé
et parfois dans des directions totalement imprévisibles et inattendues, donc c'est ça le sens du titre. Il ne retrouve personne tel qu'il pensait qu'ils seraient.
Merci beaucoup Arnaud Cathrine et merci pour ce très beau roman. Ca s'appelle « Je ne retrouve personne », c'est aux éditions Verticales.
On le disait, c'est un roman qui se passe en Normandie, c'est l'automne, il y a une certaine mélancolie, mais c'est pourtant un roman solaire, un roman très lumineux. Merci à vous.

Philippe Chauveau :
Dans ce nouveau roman, Arnaud Cathrine, « Je ne retrouve personne », vous nous présentez Aurélien. Il a 30-35 ans, il se retrouve en Normandie, dans une petite station normande entre Honfleur et Deauville, à Villerville précisément, c'est une commune qui existe réellement où vous avez des attaches. C'est l'automne 2011 et il est mandaté en quelque sorte par son frère et ses parents pour vendre la maison de famille. Pourquoi une histoire qui semble comme ça d'une banalité affligeante ? Comment transformer une histoire du quotidien en roman ?

Arnaud Cathrine :
Mais tout le roman est fait de choses assez banales et communes. Il y a la fin de l'enfance, la jeunesse révolue, la question du deuil de l'enfance et de l'adolescence. Tout ça sont des choses très communes. Ca m'a fait un peu peur au départ quand j'ai commencé à écrire le livre puisque je me suis dit que c'était vraiment très anodin. La chose un peu ludique qu'il y avait pour moi, c'est que c'était un journal intime. Le personnage prend des notes parce qu'il n'a pas du tout envie d'aller en Normandie. Il a autre chose à faire, il est en promotion pour un livre. Il est écrivain. Il commence par prendre des notes et au fur et à mesure ou il va rester, il est là pour une journée et demie et il va rester trois mois, la phrase prend une autre amplitude parce qu'il s'aperçoit qu'il est en train d'écrire un livre. Au fur et à mesure il fallait que l'écriture de notes passe à vraiment de l'écriture. Il va s'apercevoir à la fin du livre qu'il écrit là-bas le livre qu'il cherchait depuis très longtemps.

Philippe Chauveau :
Finalement plus on avance dans les chapitres avec ces dates qui nous mèneront jusqu'à Noël, une sorte de renaissance, comme si votre héros, Aurélien, se redécouvrait et renaissait

Arnaud Cathrine :
Oui parce que ça part là encore d'une chose assez ingrate, d'un état des lieux immobilier. Il doit ouvrir la maison à un agent immobilier pour estimer cette villa pour qu'elle soit vendue. Et puis peu à peu ça va se transformer en état des lieux très intérieurs, très intime. Et il se trouve qu'il est dans une situation d'immobilisme personnel, affectif, il est dans un drôle d'état, d'entre-deux et ces plages immenses que je vois sur la couverture, à marée basse, c'est un paysage qui va le renvoyer en dedans de lui et ça va être un moment de bilan en fait. Donc renaissance, je lui souhaite.

Philippe Chauveau :
Chaque lecteur peut s'approprier cette intrigue. Tous les souvenirs qui vont affluer auprès d'Aurélien ce sont des souvenirs qui peuvent venir nous bousculer nous aussi à un moment de notre vie.

Arnaud Cathrine :
Ce sont des expériences toutes simples qu'on a tous à affronter un jour dans nos vies. Ce sont des exercices de deuil à l'esprit. Le jour on se retourne et on s'aperçoit que par exemple notre jeunesse nous a quittée. Parfois on s'en aperçoit des années après ! Donc j'espère que tout ça, ça peut rejoindre quelqu'un. Un lecteur, une lectrice.

Philippe Chauveau :
Pourquoi ce titre « Je ne retrouve personne » ?

Arnaud Cathrine :
Je l'ai longtemps cherché ce titre. Et puis je relisais Jean-Luc Lagarce dans « Juste la fin du monde ». Il y a une phrase qui m'a totalement frappée. Elle est d'ailleurs en exergue. Et puis je tombe sur cette phrase « Je ne retrouve personne ». Je voulais une phrase à la première personne du singulier et j'aime cette expression parce que ce Aurélien, il ne retrouve pas personne, il retrouve plein de monde. Le livre est fait de rencontres. Il retrouve des camarades de classe, des souvenirs, des fantômes. Mais il ne retrouve personne tel qu'il pensait les retrouver parce que les gens ont eu leur propre itinéraire, ont changé et parfois dans des directions totalement imprévisibles et inattendues, donc c'est ça le sens du titre. Il ne retrouve personne tel qu'il pensait qu'ils seraient.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Arnaud Cathrine et merci pour ce très beau roman. Ça s'appelle « Je ne retrouve personne », c'est aux éditions Verticales. On le disait, c'est un roman qui se passe en Normandie, c'est l'automne, il y a une certaine mélancolie, mais c'est pourtant un roman solaire, un roman très lumineux. Merci à vous.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Arnaud Cathrine est un auteur discret qui ne recherche pas la lumière. A 40 ans, il a pourtant écrit déjà une vingtaine de romans, dont une dizaine pour la jeunesse. Très jeune, dès 15 ans, l'écriture s'impose à lui et il publie son premier roman en 1998, « Les yeux secs », un roman bouleversant et terrifiant à la fois sur l'adolescence face à la mort. L'écriture d'Arnaud Cathrine est tout en non-dit, en filigrane, en finesse, sans exagération de style. Il y a chez lui comme une sorte de pudeur, l'envie de dire les choses...Le livre, cadeau idéal ? d'Arnaud Cathrine - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Arnaud Cathrine. Un nouveau roman aux éditions Verticales « Je ne retrouve personne ». C'est déjà le 20e titre que vous publiez, quelque chose comme ça ?Arnaud Cathrine :Oui parce que vous comptez les livres pour la jeunesse.Philippe Chauveau :Vous êtes aussi un auteur qui écrit pour la jeunesse. L'envie d'écrire vous a pris assez tôt, c'était au moment de l'adolescence. Vous savez l'expliquer ?Arnaud Cathrine :Oui, je peux avancer un inventaire de mots tels l'ennui, l'ennui en province, seul dans...Le livre, cadeau idéal ? d'Arnaud Cathrine - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :Dans ce nouveau roman, Arnaud Cathrine, « Je ne retrouve personne », vous nous présentez Aurélien. Il a 30-35 ans, il se retrouve en Normandie, dans une petite station normande entre Honfleur et Deauville, à Villerville précisément, c'est une commune qui existe réellement où vous avez des attaches. C'est l'automne 2011 et il est mandaté en quelque sorte par son frère et ses parents pour vendre la maison de famille. Pourquoi une histoire qui semble comme ça d'une banalité affligeante ? Comment transformer...Le livre, cadeau idéal ? d'Arnaud Cathrine - Le livre - Suite
    Librairie Folies d'encre à Montreuil (Catherine Oliva) 9 Avenue de la Résistance, 93100 Montreuil01 49 20 80 00Non seulement j'ai aimé Arnaud Cathrine, mais c'est un auteur que je suis depuis ses débuts, depuis son premier livre « Les yeux secs », c'était une bombe. Donc j'ai vu toute l'évolution de ce qu'il a écrit et je suis déjà quelqu'un qui est acquis à sa cause. Donc c'est un livre que j'ai beaucoup aimé où il a un peu de distance avec lui-même. Il fait toujours dans ses romans des auto-portraits qui sont cryptés...Le livre, cadeau idéal ? d'Arnaud Cathrine - L'avis du libraire - Suite