Fabrice Humbert

Fabrice Humbert

Eden Utopie

Portrait 6'44"

Bonjour Fabrice Humbert. Je suis ravi de vous accueillir. On vous suit régulièrement sur WEBTVCULTURE depuis plusieurs années, mais je suis vraiment content de vous recevoir, parce qu'à chaque fois que je termine un de vos livres je me dis « quel talent et quel culot à la fois » !
Vous savez toujours embarquer vos lecteurs dans des histoires où l'on se retrouve, où le lecteur se prend parfois une petite gifle. C'est le cas encore avec « Eden Utopie » que vous publiez chez Gallimard.
C'est donc votre sixième titre, avez-vous l'impression de créer une oeuvre, y a t-il un fil rouge dans tous ces livres que vous avez publiés ? Et est-ce que le parcours que vous faites, correspond à ce que vous aviez envisagé ?
C'est donc votre sixième titre, avez-vous l'impression de créer une oeuvre, y a t-il un un fil rouge dans tous ces livres que vous avez publié ? Et est-ce que le parcours que vous faites, correspond à ce que vous aviez envisagé ?
Oui, il y a vraiment un fil directeur, mais je n'en était pas conscient au départ. Quand j'étais jeune j'avais juste envie d'écrire, je n'avais pas de schéma dans la tête, même si j'ai toujours été fasciné par les grands schémas.
J'ai été fasciné par le schéma de Balzac dans « La Comédie humaine », il écrit trois volumes et il en prévoit soixante derrière… Mais aussi Camus qui avait tout prévu, l'absurde puis la révolte. Donc cela me fascine mais je n'avais pas fait ça !
Quand je regarde mes livres à postériori, je me rends compte que oui il y a vraiment un fil directeur, des dominantes de plus en plus conscientes au fil des livres.
Dans la plus part de vos titres, vous êtes présent d'une façon ou d'une autre, on se souvient de « L'origine de la violence » où vous évoquiez de façon détournée l'histoire de votre famille paternelle.
Ici, dans « Eden utopie » vous utilisez l'histoire de votre famille maternelle. L'écriture a-t-elle été une sorte d’échappatoire vis à vis de votre famille ?
L'écriture est certainement un refuge, l'écriture m'a permis de m'échapper c'est certain. Mais c'est plutôt vis à vis du réel que de ma famille. Je ne me plains pas du tout de ma famille, au contraire, je l'apprécie.
Mon frère m'a dit en parlant de ce livre que de toutes façons, j'avais toujours eu une obsession pour la famille et c'est vrai. La famille ce sont les racines et je crois que pour chacun d'entre nous c'est un thème qui est très fort. Peut-être que chez moi il est obsédant…
C'est une forme de conditionnement dont je suis content et en même temps auquel j'ai voulu échapper.
Dans chacun de vos titres il y a aussi une peinture de notre monde contemporain, de notre société. Vous vous demandez pourquoi les êtres sont broyés par l'Histoire. Y-a-t-il un coté désabusé chez vous Fabrice Humbert ?
Je ne pense pas désabusé, mais plutôt très intéressé par le rapport entre l'individu et le collectif, entre l'individu et l'Histoire. J'ai toujours le sentiment qu'on a l'impression d'être des individus parfaitement libres, ce qu'on est dans une certaine mesure,
mais j'ai l'impression que nos vies ont une marge de liberté à l'intérieur d'un ensemble collectif. Et en fait, quand on est en période de paix, la marge de liberté est accrue, mais quand l'histoire se tend, l'individu devient le reflet de la période historique dans laquelle il s’insère.
Pendant la seconde guerre mondiale, pour « L'origine de la violence », j’avais été très frappé par cela. C'est incroyable comment chacun a subi le contrecoups de l'histoire.
Mais de même pour la période contemporaine dont il s'agit ici, il y a une espèce de prégnance des idéologies qui est très frappante. Je crois que de toutes façons, on n’échappe pas à l'idéologie de son temps, consciemment ou non, que ce soit pour y obéir ou au contraire pour s'y refuser.
Lorsque vous racontez sur les êtres humains, sur les familles, avez-vous l'impression d'être un observateur, quelqu'un qui invite le lecteur à réfléchir ?
Oui, je pense être très clairement un observateur, mais ça, c'est une forme de tempérament qui est partagée par à peu près 95% des écrivains. C'est quasiment une position existentielle chez eux, et c'est même une position de vie qui m'a parfois posé problème,
rêvant d'action, et néanmoins en étant capable que d'observer.
Mais vous considérez vous peut-être comme un vigile en pointant certains comportement humain ? L’envie d'avertir le lecteur ?
Oui, même si je ne le dirais pas aussi clairement. Je pense que cela fait partie des options de ce que je fais.
Je pense que l'écrivain a une espèce de sensibilité exacerbée au monde qui l'entoure et qu'il perçoit beaucoup de choses, souvent de façon inconsciente, que l'on retrouve dans ses livres.
Votre actualité Fabrice Humbert, « Eden utopie » aux éditions Gallimard.

Philippe Chauveau :
Bonjour Fabrice Humbert. Je suis ravi de vous accueillir. On vous suit régulièrement sur WEBTVCULTURE depuis plusieurs années, mais je suis vraiment content de vous recevoir, parce qu'à chaque fois que je termine un de vos livres je me dis « quel talent et quel culot à la fois » !
Vous savez toujours embarquer vos lecteurs dans des histoires où l'on se retrouve, où le lecteur se prend parfois une petite gifle. C'est le cas encore avec « Eden Utopie » que vous publiez chez Gallimard.
C'est donc votre sixième titre, avez-vous l'impression de créer une oeuvre, y a t-il un fil rouge dans tous ces livres que vous avez publiés ? Et est-ce que le parcours que vous faites, correspond à ce que vous aviez envisagé ?

Fabrice Humbert :
Oui, il y a vraiment un fil directeur, mais je n'en était pas conscient au départ. Quand j'étais jeune j'avais juste envie d'écrire, je n'avais pas de schéma dans la tête, même si j'ai toujours été fasciné par les grands schémas.
J'ai été fasciné par le schéma de Balzac dans « La Comédie humaine », il écrit trois volumes et il en prévoit soixante derrière… Mais aussi Camus qui avait tout prévu, l'absurde puis la révolte. Donc cela me fascine mais je n'avais pas fait ça !
Quand je regarde mes livres à postériori, je me rends compte que oui il y a vraiment un fil directeur, des dominantes de plus en plus conscientes au fil des livres.

Philippe Chauveau :
Dans la plus part de vos titres, vous êtes présent d'une façon ou d'une autre, on se souvient de « L'origine de la violence » où vous évoquiez de façon détournée l'histoire de votre famille paternelle. Ici, dans « Eden utopie » vous utilisez l'histoire de votre famille maternelle. L'écriture a-t-elle été une sorte d’échappatoire vis à vis de votre famille ?

Fabrice Humbert :
L'écriture est certainement un refuge, l'écriture m'a permis de m'échapper c'est certain. Mais c'est plutôt vis à vis du réel que de ma famille. Je ne me plains pas du tout de ma famille, au contraire, je l'apprécie.
Mon frère m'a dit en parlant de ce livre que de toutes façons, j'avais toujours eu une obsession pour la famille et c'est vrai. La famille ce sont les racines et je crois que pour chacun d'entre nous c'est un thème qui est très fort. Peut-être que chez moi il est obsédant…
C'est une forme de conditionnement dont je suis content et en même temps auquel j'ai voulu échapper.

Philippe Chauveau :
Dans chacun de vos titres il y a aussi une peinture de notre monde contemporain, de notre société. Vous vous demandez pourquoi les êtres sont broyés par l'Histoire. Y-a-t-il un coté désabusé chez vous Fabrice Humbert ?

Fabrice Humbert :
Je ne pense pas désabusé, mais plutôt très intéressé par le rapport entre l'individu et le collectif, entre l'individu et l'Histoire. J'ai toujours le sentiment qu'on a l'impression d'être des individus parfaitement libres, ce qu'on est dans une certaine mesure, mais j'ai l'impression que nos vies ont une marge de liberté à l'intérieur d'un ensemble collectif. Et en fait, quand on est en période de paix, la marge de liberté est accrue, mais quand l'histoire se tend, l'individu devient le reflet de la période historique dans laquelle il s’insère.
Pendant la seconde guerre mondiale, pour « L'origine de la violence », j’avais été très frappé par cela. C'est incroyable comment chacun a subi le contrecoups de l'histoire.
Mais de même pour la période contemporaine dont il s'agit ici, il y a une espèce de prégnance des idéologies qui est très frappante. Je crois que de toutes façons, on n’échappe pas à l'idéologie de son temps, consciemment ou non, que ce soit pour y obéir ou au contraire pour s'y refuser.

Philippe Chauveau :
Lorsque vous racontez sur les êtres humains, sur les familles, avez-vous l'impression d'être un observateur, quelqu'un qui invite le lecteur à réfléchir ?

Fabrice Humbert :
Oui, je pense être très clairement un observateur, mais ça, c'est une forme de tempérament qui est partagée par à peu près 95% des écrivains. C'est quasiment une position existentielle chez eux, et c'est même une position de vie qui m'a parfois posé problème, rêvant d'action, et néanmoins en étant capable que d'observer.

Philippe Chauveau :
Mais vous considérez vous peut-être comme un vigile en pointant certains comportement humain ? L’envie d'avertir le lecteur ?

Fabrice Humbert :
Oui, même si je ne le dirais pas aussi clairement. Je pense que cela fait partie des options de ce que je fais. Je pense que l'écrivain a une espèce de sensibilité exacerbée au monde qui l'entoure et qu'il perçoit beaucoup de choses, souvent de façon inconsciente, que l'on retrouve dans ses livres.

Philippe Chauveau :
Votre actualité Fabrice Humbert, « Eden utopie » aux éditions Gallimard.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • En quelques années, Fabrice Humbert s'est imposé comme l'un des auteurs les plus talentueux de sa génération. Son deuxième roman « L'origine de la violence » paru en 2009 l'avait fait connaitre du grand public. Avec cette histoire d'un homme découvrant par hasard, en visitant un camp de concentration, sa parentèle juive, Fabrice Humbert avait déjà, sous couvert d'écriture romanesque, puisé dans le terreau familial.On ne s'étonnera donc pas qu'après avoir regardé du côté de l'histoire paternelle, il s'aventurât cette...Le monde n'existe pas de Fabrice Humbert - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Fabrice Humbert. Je suis ravi de vous accueillir. On vous suit régulièrement sur WEBTVCULTURE depuis plusieurs années, mais je suis vraiment content de vous recevoir, parce qu'à chaque fois que je termine un de vos livres je me dis « quel talent et quel culot à la fois » !Vous savez toujours embarquer vos lecteurs dans des histoires où l'on se retrouve, où le lecteur se prend parfois une petite gifle. C'est le cas encore avec « Eden Utopie » que vous publiez chez Gallimard.C'est donc votre...Le monde n'existe pas de Fabrice Humbert - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :« Eden utopie » Fabrice Humbert, nous reviendrons sur le titre, mais ce qui est très déroutant quand on voit ce roman publié chez Gallimard, c'est qu'on voit roman. Or, dès les premières pages, vous nous faite comprendre que tout est vrai dans cette histoire.Dans l'un de vos précédent titres « L'origine de la violence », vous racontiez l'histoire de votre famille paternelle. Ici, c'est la famille maternelle qui est le terreau de votre roman à travers deux personnages féminins que l'on va suivre durant...Le monde n'existe pas de Fabrice Humbert - Le livre - Suite
    Le Roi LivreParisMaïté BlatzJ'ai aimé ce roman car c'est une saga familiale. Fabrice Humbert a exploré et interrogé chaque membre de sa famille, oncle, tante… Il parle de lui-même, de son adolescence et reste à la limite du reportage. En même temps, comme chacun donne sa version des choses, on peut penser que c'est la vie d’une famille, et la vie d'une famille est aussi un roman.Alors, le point fort du roman, c'est de passer des années 1940 à la jeunesse de Fabrice Humbert, mais aussi l'évolution politique, l'évolution...Le monde n'existe pas de Fabrice Humbert - L'avis du libraire - Suite