Sophie Chauveau

Sophie Chauveau

Manet, le secret

Le livre 5'01

Vous avez choisi justement avec ce nouveau titre, Sophie Chauveau, de nous parler du peintre Manet, que l'on connait sans finalement le connaître. Est-ce pour cela que vous avez choisi de rajouter « Le secret » ?
Non, ce n'est pas moi, c'est mon éditeur qui a eu l'idée en me lisant et effectivement ça tombe pile ! C'est à dire que Manet, ce ne sont que des secrets, donc c'est très étrange. Et je ne savais rien de tous les secrets qui le constitue.
Pourquoi avoir eu envie d'écrire un livre sur Manet ?
D'abord c'est un des plus grands peintres du monde, donc c'est facile d'aimer Manet. D'autre part c'est une clé pour entrer dans le XXème siècle, c'est vraiment l'introduction à l'Impressionnisme. Picasso dit « Je ne serais pas peintre sans Manet ».
Alors Manet, bonne famille, en rébellion avec son père qui veut qu'il fasse du Droit. Manet n'a pas du tout envie, il va partir au Brésil et il y a l'art qui s'impose à lui. Est-ce un rebelle ?
Oui c'est un « rebelle redingote » comme dit quelqu'un très intelligemment. Par ailleurs, c'est un peu une posture qu'on lui fait prendre un peu trop longtemps. Certes, son père l'envoie sur un bateau, comme Baudelaire il va faire pilotin et pendant huit mois,
il va faire Le Havre-Rio et retour. Après, le père va être de son côté je trouve. Quand il se fait engueuler par son prof, son père lui dit de s'excuser mais après quand son prof le critique, il est du côté de son fils.
La notoriété va-t-elle venir assez vite ?
Non, le scandale vient, mais pas la notoriété picturale. Déjà, il détruit tous ses tableaux avant 30 ans, donc, on ne voit pas ce qu'il y a avant. Après, il fait des tableaux qui sont systématiquement des scandales et refusés aux salons officiels.
Mais indépendamment de cela, à ce jour on est absolument incapable de comprendre pourquoi le vert « du Balcon » fait scandale, pourquoi le bleu « d'Argenteuil » fait un scandale comme Andy Warhol en aurait rêvé. C'est incroyable !
Alors justement si l'on parle de « l'exécution de Maximilien », « d'Olympia » ou du « balcon », qu'est-ce qui vous touche dans le travail de Manet.
La précision et la sincérité. Il y a le rapport à l'époque car il faut se resituer. On est encore sous l'école de David, avec ce côté grandes batailles très très ennuyeux, les immenses fresques mythologiques.
Et les premiers Courbet, les premiers Delacroix, les premiers réalistes et romantiques et quelques barbizoniens qui commencent à peine à émerger et tout d'un coup ce type arrive et il peint ce qu'il voit et là c'est inacceptable.
Et ce qu'il voit nous parle encore aujourd'hui. Quand vous allez dans un musée, il y a plein de tableaux et tout d'un coup le Manet au bout du couloir, il vibre encore, il bouge. C'est inouï.
Ce qui est passionnant dans votre roman, c'est que vous parlez de l'oeuvre de Manet mais vous retracez son époque, vous nous parlez de ses relations avec les grands noms comme Baudelaire.
Surtout c'est le peintre des écrivains, ses trois meilleurs amis, Baudelaire les dix premières années, Zola les dix suivantes et enfin Mallarmé. C'est quand même assez extraordinaire.
Vous qui avez écrit sur Fragonard, Lippi, Botticelli, Vinci, y-a-t-il des points communs ? Ce sont des peintres de différentes époques, quels sont leurs points communs ?
Il y en a un, et c'est pour ça que je les aime tous et c'est pour ça qu'il y a des peintres que je ne ferais jamais car ils n'ont pas ce point commun, c'est la camaraderie, la fraternité, l'amitié, le sens du partage.
Ils l'ont tous, et c'est pour ça que je vais vers eux d'abord. Je pense aussi qu'il y a une capacité de transgresser sans le savoir, ils y vont parce que c'est là qu'ils doivent aller.
Pourquoi aimez-vous écrire sur les peintres ?
Je pense que c'est parce que la peinture me parle comme rien au monde ne me parle donc j'essaie de transposer ce que je ressens là.
En écrivant avec les mots, avez-vous l'impression d'être une artiste, de peindre à votre façon ?
J'essaie, j'aimerais y arriver.
Merci beaucoup Sophie Chauveau, votre actualité « Manet, le secret » avec une superbe couverture, félicitations à votre éditeur qui a choisi une couverture comme une toile de tableau, c'est splendide.
Vous êtes publiée chez Télémaque, merci beaucoup.

Philippe Chauveau :
Vous avez choisi justement avec ce nouveau titre, Sophie Chauveau, de nous parler du peintre Manet, que l'on connait sans finalement le connaître. Est-ce pour cela que vous avez choisi de rajouter « Le secret » ?

Sophie Chauveau :
Non, ce n'est pas moi, c'est mon éditeur qui a eu l'idée en me lisant et effectivement ça tombe pile ! C'est à dire que Manet, ce ne sont que des secrets, donc c'est très étrange. Et je ne savais rien de tous les secrets qui le constitue.

Philippe Chauveau :
Pourquoi avoir eu envie d'écrire un livre sur Manet ?

Sophie Chauveau :
D'abord c'est un des plus grands peintres du monde, donc c'est facile d'aimer Manet. D'autre part c'est une clé pour entrer dans le XXème siècle, c'est vraiment l'introduction à l'Impressionnisme. Picasso dit « Je ne serais pas peintre sans Manet ».

Philippe Chauveau :
Alors Manet, bonne famille, en rébellion avec son père qui veut qu'il fasse du Droit. Manet n'a pas du tout envie, il va partir au Brésil et il y a l'art qui s'impose à lui. Est-ce un rebelle ?

Sophie Chauveau :
Oui c'est un « rebelle redingote » comme dit quelqu'un très intelligemment. Par ailleurs, c'est un peu une posture qu'on lui fait prendre un peu trop longtemps. Certes, son père l'envoie sur un bateau, comme Baudelaire il va faire pilotin et pendant huit mois,
il va faire Le Havre-Rio et retour. Après, le père va être de son côté je trouve. Quand il se fait engueuler par son prof, son père lui dit de s'excuser mais après quand son prof le critique, il est du côté de son fils.

Philippe Chauveau :
La notoriété va-t-elle venir assez vite ?

Sophie Chauveau :
Non, le scandale vient, mais pas la notoriété picturale. Déjà, il détruit tous ses tableaux avant 30 ans, donc, on ne voit pas ce qu'il y a avant. Après, il fait des tableaux qui sont systématiquement des scandales et refusés aux salons officiels.
Mais indépendamment de cela, à ce jour on est absolument incapable de comprendre pourquoi le vert « du Balcon » fait scandale, pourquoi le bleu « d'Argenteuil » fait un scandale comme Andy Warhol en aurait rêvé. C'est incroyable !

Philippe Chauveau :
Alors justement si l'on parle de « l'exécution de Maximilien », « d'Olympia » ou du « balcon », qu'est-ce qui vous touche dans le travail de Manet.

Sophie Chauveau :
La précision et la sincérité. Il y a le rapport à l'époque car il faut se resituer. On est encore sous l'école de David, avec ce côté grandes batailles très très ennuyeux, les immenses fresques mythologiques.
Et les premiers Courbet, les premiers Delacroix, les premiers réalistes et romantiques et quelques barbizoniens qui commencent à peine à émerger et tout d'un coup ce type arrive et il peint ce qu'il voit et là c'est inacceptable.
Et ce qu'il voit nous parle encore aujourd'hui. Quand vous allez dans un musée, il y a plein de tableaux et tout d'un coup le Manet au bout du couloir, il vibre encore, il bouge. C'est inouï.

Philippe Chauveau :
Ce qui est passionnant dans votre roman, c'est que vous parlez de l'oeuvre de Manet mais vous retracez son époque, vous nous parlez de ses relations avec les grands noms comme Baudelaire.

Sophie Chauveau :
Surtout c'est le peintre des écrivains, ses trois meilleurs amis, Baudelaire les dix premières années, Zola les dix suivantes et enfin Mallarmé. C'est quand même assez extraordinaire.

Philippe Chauveau :
Vous qui avez écrit sur Fragonard, Lippi, Botticelli, Vinci, y-a-t-il des points communs ? Ce sont des peintres de différentes époques, quels sont leurs points communs ?

Sophie Chauveau :
Il y en a un, et c'est pour ça que je les aime tous et c'est pour ça qu'il y a des peintres que je ne ferais jamais car ils n'ont pas ce point commun, c'est la camaraderie, la fraternité, l'amitié, le sens du partage.
Ils l'ont tous, et c'est pour ça que je vais vers eux d'abord. Je pense aussi qu'il y a une capacité de transgresser sans le savoir, ils y vont parce que c'est là qu'ils doivent aller.

Philippe Chauveau :
Pourquoi aimez-vous écrire sur les peintres ?

Sophie Chauveau :
Je pense que c'est parce que la peinture me parle comme rien au monde ne me parle donc j'essaie de transposer ce que je ressens là.

Philippe Chauveau :
En écrivant avec les mots, avez-vous l'impression d'être une artiste, de peindre à votre façon ?

Sophie Chauveau :
J'essaie, j'aimerais y arriver.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Sophie Chauveau, votre actualité « Manet, le secret » avec une superbe couverture, félicitations à votre éditeur qui a choisi une couverture comme une toile de tableau, c'est splendide.
Vous êtes publiée chez Télémaque, merci beaucoup.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • DISCUSSION ENTRE 2 PASSIONNÉS
  • La carrière artistique de Sophie Chauveau a commencé sur les planches, comédienne remarquée dans les année 70, elle a très vite compris qu'elle n'y était pas à sa place, malgré les suppliques des metteurs en scène.Sophie Chauveau n'aime pas la lumière n'y l'artifice et c'est dans l'écriture que finalement elle s'est accomplie. « Débandade » en 1982, « Mémoires d'Hélène » en 1988, ou « Les belles menteuses » en 1992 sont ses premiers romansDans lesquels elle laisse apparaître son militantisme pour la cause...Le livre, cadeau idéal ? de Sophie Chauveau - Présentation - Suite
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    Pascal PannetierBHV-Marais36, rue de la Verrerie75004 Pariswww.bhv.fr   Comme dans ses précédent roman, notamment « La passion Lippi » et « Le rêve Botticelli » que j'ai lu avec beaucoup de plaisir, Sophie Chauveau nous entraine dans les pas de cet enfant, Edouard Manet qui a peur de son père et ne veut pas lui ressembler.Avec cette écriture qui fait le charme de ses livre Sophie Chauveau nous dépeint cette vie de révolte  qui commence en 1947 lorsqu'il entre dans la marine pour le Brésil. Sophie Chauveau nous...Le livre, cadeau idéal ? de Sophie Chauveau - L'avis du libraire - Suite
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