François d'Epenoux

François d'Epenoux

Le réveil du coeur

Le livre 5'27

Dans ce nouveau titre, François d'Epenoux, Le réveil du cœur, nous allons faire connaissance avec Le vieux, essentiellement. Mais il y a d'autre personnages puisque le roman commence avec Jean.
Jean et Leïla, qui se rencontrent, qui s'aiment. Il va y avoir un enfant, que l'on va retrouver quelques années plus tard. Le couple se sera séparé et cet enfant il va falloir que quelqu'un le garde pendant les vacances du mois d'aout.
Et là Jean va se souvenir que son père est là et peut peut être s'occuper du gamin. Je schématise et je résume bien sûr. Il est important de préciser que Le vieux, puisqu'il n'a pas de prénom dans votre histoire,
on l'appelle toujours comme ça, c'est un sacré bonhomme avec un fichu caractère, et qui a une vision assez négative de la société qui l'entoure, de notre société. Comment l'avait-vous construit ce personnage ?
Est-ce qu'il y a beaucoup de vous-même dans Le vieux ? Même si votre personnage est beaucoup plus âgé que vous.
Un petit peu. Moi j'ai coutume de dire que, en tout cas quand j'ai réfléchi à ce bouquin et quand j'en parle à mon éditrice,
elle me dit : « Est-ce qu'il y a de toi dans ces personnages ? », il y a un peu de moi dans les trois personnages. Mais c'est vrai pour répondre à votre question, le personnage central c'est Le vieux, c'est à partir de lui que j'ai construit le roman.
Je me suis dit : tiens ça serait rigolo, un type qui ne vit pas comme un ermite, parce qu'il a un maison à Garches, donc il est pas si loin mais il est dans une maison de famille, mais il vit un petit peu coupé du monde, dans ses souvenirs.
Il a une vieille 203 Peugeot, il regarde que des films de Jacques Becker ou de Claude Autant-Lara ou Franck Capra.
Il a quand même un lecteur DVD
Il a un lecteur DVD, qu'on lui a bricolé. C'est un ronchon au grand cœur, les gens l'aiment bien donc lui bricolent des trucs. Mais très honnêtement, moins il voit la société dans laquelle il vit, mieux il se porte.
Et puis voilà qu'il recueille cet enfant, ce gamin qui arrive là-bas lui aussi sans doute un peu inquiet de ne pas voir de Playstation et de tablette ni même de télévision.
Donc dans une maison qui ressemble plus à une cabane en bois qu'à autre chose, où il n'y a, à peu près rien, le dénuement. En fait ces deux êtres, que 70 ans séparent et que tout un monde sépare en vérité, toute une époque,
vont s'apprivoiser, se reconnaître, se rencontrer et se reconnaître l'un dans l'autre. C'est à dire qu'en fait ce grand-père va retrouver dans son petit-fils ce qu'il n'avait pas forcément retrouvé dans son fils.
Une sorte de caractère, une curiosité pour la vie, qui lui plait beaucoup. Et puis à l'inverse, ce petit garçon va trouver dans ce grand-père quelque chose de merveilleux.
C'est à dire que le grand-père va lui enseigner l'observation des choses de la nature, comment on pêche, comment on va pêcher les anguilles au cordeau, comment on regarde les animaux, comment on regarde les saisons.
Toute chose que les enfants n'apprennent plus forcément aujourd'hui, peut être plus assez en tout cas. Même si encore une fois il s'agit pas d'opposer deux époques mais de voir qu'il ne faut pas non plus rentrer trop dans les excès.
Que tout n'était sans doute pas rose avant mais qu'il y a surement beaucoup de choses à revoir aujourd'hui, notamment l'éducation des enfants, quand je vois qu'ils sont parfois des heures et des heures et des heures devant leur télévision.
Malo, est-ce l'enfant que vous avez été, avez-vous une relation privilégiée comme ça avec peut-être l'un de vos grands-parents ou est-ce l'enfant que vous auriez rêvé d'être ?
J'aurais aimé être aussi curieux que l'est Malo. Moi j'étais plus secret, plus réservé, sans doute pas assez curieux par rapport à ce qui m'entourais ou trop timide.
Malo, j'aurais bien aimé plus être ce petit garçon effectivement qui n'hésite pas, qui remue un peu dans les brancards, qui est insolent. Moi j'étais beaucoup plus docile, beaucoup plus sage, d'où sans doute une façon de me rattraper
aujourd'hui à travers les romans. Effectivement j'avais une relation, avec mes grands-pères qui était très bonne et je pense que ça avait été des pères très difficiles mais qui étaient des grands-pères très gentils,
comme ça peut arriver parfois. Mais effectivement je suis un petit peu ce petit gamin, et puis ce que je voulais aussi c'était rendre hommage à un lieu, à la nature,
à quelque chose d'un peu intemporel à travers cet étang de Lacanau qui est très beau, que je connais bien. Toute cette région des Landes qui est très belle.
Vous même, vous êtes père de quatre enfants. Lorsqu'ils ont découvert cet ouvrage, est-ce qu'il y a peut être aussi un message pour eux, une façon de dire : « essayons de communiquer davantage, essayons de mieux nous connaitre ».
Oui. Oui oui bien sûr. Parlons, communiquons. Le propos du livre, même si le vieux est effectivement caricatural et volontairement caricatural, c'est quand même de rassembler et de rapprocher les générations.
Le vieux qui râle, finalement s'adoucit à la fin parce qu'il découvre que la modernité, y a pas que du mauvais puisqu'il arrive à communiquer avec son petit-fils à travers Skype.
Donc si il y avait un symbole d'aujourd'hui ça pourrait être ça. Donc il trouve que même si il s'exile en Ecosse chez son frère, ben le fait de pouvoir parler par écrans interposés, il trouve ça absolument génial.
Donc ce gamin, l'idée c'est de réveiller, d'où le réveil du cœur, c'est de réveiller le cœur de son grand-père à l'époque d'aujourd'hui. Et c'est surtout de dire toutes les époques ont du bon à prendre,
la nostalgie pourquoi pas mais dès lors qu'elle est source d'espérance ou de quelque chose de positif. La nostalgie pour la nostalgie ça n'a pas d'intérêt et surtout la nostalgie inoculée dans l'esprit d'un enfant de 6 ans,
c'est terrifiant. Parce que si on dit à un enfant de 6 ans, tout est foutu, le monde est foutu, c'est déprimant quand même. Donc qu'ils soient lucides et qu'ils aient les yeux ouverts sans être béats d'admiration
c'est bien mais il faut quand même leur donner des motifs d'espérer et de construire quelque chose. Autrement c'est quand même compliqué.
Un joli roman, des personnages très attachants puis une écriture pleine de sensibilité. Un joli coup de cœur, Le réveil du cœur, justement c'est le titre de votre nouveau roman, votre neuvième titre François d'Epenoux,
je rappelle que vous avez obtenu le prix 2014 des maisons de la presse pour ce nouveau titre. Merci beaucoup.

Philippe Chauveau :
Dans ce nouveau titre, François d'Epenoux, Le réveil du cœur, nous allons faire connaissance avec Le vieux, essentiellement. Mais il y a d'autre personnages puisque le roman commence avec Jean. Jean et Leïla, qui se rencontrent, qui s'aiment. Il va y avoir un enfant, que l'on va retrouver quelques années plus tard. Le couple se sera séparé et cet enfant il va falloir que quelqu'un le garde pendant les vacances du mois d’août. Et là Jean va se souvenir que son père est là et peut peut être s'occuper du gamin. Je schématise et je résume bien sûr. Il est important de préciser que Le vieux, puisqu'il n'a pas de prénom dans votre histoire, on l'appelle toujours comme ça, c'est un sacré bonhomme avec un fichu caractère, et qui a une vision assez négative de la société qui l'entoure, de notre société. Comment l'avait-vous construit ce personnage ? Est-ce qu'il y a beaucoup de vous-même dans Le vieux ? Même si votre personnage est beaucoup plus âgé que vous.

François d'Epenoux :
Un petit peu. Moi j'ai coutume de dire que, en tout cas quand j'ai réfléchi à ce bouquin et quand j'en parle à mon éditrice, elle me dit : « Est-ce qu'il y a de toi dans ces personnages ? », il y a un peu de moi dans les trois personnages. Mais c'est vrai pour répondre à votre question, le personnage central c'est Le vieux, c'est à partir de lui que j'ai construit le roman. Je me suis dit : tiens ça serait rigolo, un type qui ne vit pas comme un ermite, parce qu'il a un maison à Garches, donc il est pas si loin mais il est dans une maison de famille, mais il vit un petit peu coupé du monde, dans ses souvenirs. Il a une vieille 203 Peugeot, il regarde que des films de Jacques Becker ou de Claude Autant-Lara ou Franck Capra.

Philippe Chauveau :
Il a quand même un lecteur DVD

François d'Epenoux :
Il a un lecteur DVD, qu'on lui a bricolé. C'est un ronchon au grand cœur, les gens l'aiment bien donc lui bricolent des trucs. Mais très honnêtement, moins il voit la société dans laquelle il vit, mieux il se porte. Et puis voilà qu'il recueille cet enfant, ce gamin qui arrive là-bas lui aussi sans doute un peu inquiet de ne pas voir de Playstation et de tablette ni même de télévision. Donc dans une maison qui ressemble plus à une cabane en bois qu'à autre chose, où il n'y a à peu près rien, le dénuement. En fait ces deux êtres, que 70 ans séparent et que tout un monde sépare en vérité, toute une époque, vont s'apprivoiser, se reconnaître, se rencontrer et se reconnaître l'un dans l'autre. C'est à dire qu'en fait ce grand-père va retrouver dans son petit-fils ce qu'il n'avait pas forcément retrouvé dans son fils. Une sorte de caractère, une curiosité pour la vie, qui lui plaît beaucoup. Et puis à l'inverse, ce petit garçon va trouver dans ce grand-père quelque chose de merveilleux. C'est à dire que le grand-père va lui enseigner l’observation des choses de la nature, comment on pêche, comment on va pêcher les anguilles au cordeau, comment on regarde les animaux, comment on regarde les saisons. Toute chose que les enfants n'apprennent plus forcément aujourd'hui, peut être plus assez en tout cas. Même si encore une fois il s'agit pas d'opposer deux époques mais de voir qu'il ne faut pas non plus rentrer trop dans les excès. Que tout n'était sans doute pas rose avant mais qu'il y a sûrement beaucoup de choses à revoir aujourd'hui, notamment l'éducation des enfants, quand je vois qu'ils sont parfois des heures et des heures et des heures devant leur télévision

Philippe Chauveau :
Malo, est-ce l'enfant que vous avez été, avez-vous une relation privilégiée comme ça avec peut-être l'un de vos grands-parents ou est-ce l'enfant que vous auriez rêvé d'être ?

François d'Epenoux :
J'aurais aimé être aussi curieux que l'est Malo. Moi j'étais plus secret, plus réservé, sans doute pas assez curieux par rapport à ce qui m'entourais ou trop timide. Malo, j'aurais bien aimé plus être ce petit garçon effectivement qui n'hésite pas, qui remue un peu dans les brancards, qui est insolent. Moi j'étais beaucoup plus docile, beaucoup plus sage, d'où sans doute une façon de me rattraper aujourd'hui à travers les romans. Effectivement j'avais une relation, avec mes grands-pères qui était très bonne et je pense que ça avait été des pères très difficiles mais qui étaient des grands-pères très gentils, comme ça peut arriver parfois. Mais effectivement je suis un petit peu ce petit gamin, et puis ce que je voulais aussi c'était rendre hommage à un lieu, à la nature, à quelque chose d'un peu intemporel à travers cet étang de Lacanau qui est très beau, que je connais bien. Toute cette région des Landes qui est très belle.

Philippe Chauveau :
Vous même, vous êtes père de quatre enfants. Lorsqu'ils ont découvert cet ouvrage, est-ce qu'il y a peut être aussi un message pour eux, une façon de dire : « essayons de communiquer davantage, essayons de mieux nous connaitre ».

François d'Epenoux :
Oui. Oui oui bien sûr. Parlons, communiquons. Le propos du livre, même si le vieux est effectivement caricatural et volontairement caricatural, c'est quand même de rassembler et de rapprocher les générations. Le vieux qui râle, finalement s'adoucit à la fin parce qu'il découvre que la modernité, y a pas que du mauvais puisqu'il arrive à communiquer avec son petit-fils à travers Skype. Donc si il y avait un symbole d'aujourd'hui ça pourrait être ça. Donc il trouve que même si il s'exile en Écosse chez son frère, ben le fait de pouvoir parler par écrans interposés, il trouve ça absolument génial. Donc ce gamin, l'idée c'est de réveiller, d'où le réveil du cœur, c'est de réveiller le cœur de son grand-père à l’époque d'aujourd'hui. Et c'est surtout de dire toutes les époques ont du bon à prendre, la nostalgie pourquoi pas mais dès lors qu'elle est source d'espérance ou de quelque chose de positif. La nostalgie pour la nostalgie ça n'a pas d'intérêt et surtout la nostalgie inoculée dans l'esprit d'un enfant de 6 ans, c'est terrifiant. Parce que si on dit à un enfant de 6 ans, tout est foutu, le monde est foutu, c'est déprimant quand même. Donc qu'ils soient lucides et qu'ils aient les yeux ouverts sans être béats d'admiration c'est bien mais il faut quand même leur donner des motifs d'espérer et de construire quelque chose. Autrement c'est quand même compliqué.

Philippe Chauveau :
Un joli roman, des personnages très attachants puis une écriture pleine de sensibilité. Un joli coup de cœur, Le réveil du cœur, justement c'est le titre de votre nouveau roman, votre neuvième titre François d'Epenoux, je rappelle que vous avez obtenu le prix 2014 des maisons de la presse pour ce nouveau titre. Merci beaucoup.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • François d'Epenoux est publicitaire. Mais dans son autre vie, il est aussi romancier. Depuis plusieurs années déjà, François d'Epenoux trace son sillon dans le milieu littéraire avec neuf romans à son actif depuis son premier titre « Gégé » en 1995. La fragilité des sentiments, les soubresauts de l'âme humaine, la difficulté à oser se dire les choses sont une constante dans l'univers de François d'Epenoux. On se souvient notamment de « Deux jours à tuer » ou « Les papas du dimanche », deux romans adaptés au... de François D'Epenoux - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour François d'Epenoux François d'Epenoux :Bonjour Philippe Chauveau :vous venez de recevoir le prix 2014 maison de la Presse pour votre nouveau roman, Le réveil du Coeur. C'est déjà votre neuvième livre, votre neuvième roman. Mais vous avez une autre vie vous êtes publicitaire j'ai envie de dire dans la vraie vie. François d'Epenoux :Dans la vraie vie, ouais. Philippe Chauveau :C'est pas péjoratif mais c'est une expression que vous utilisez vous même, quand on fait de la pub pour vendre des... de François D'Epenoux - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :Dans ce nouveau titre, François d'Epenoux, Le réveil du cœur, nous allons faire connaissance avec Le vieux, essentiellement. Mais il y a d'autre personnages puisque le roman commence avec Jean. Jean et Leïla, qui se rencontrent, qui s'aiment. Il va y avoir un enfant, que l'on va retrouver quelques années plus tard. Le couple se sera séparé et cet enfant il va falloir que quelqu'un le garde pendant les vacances du mois d’août. Et là Jean va se souvenir que son père est là et peut peut être s'occuper du... de François D'Epenoux - Le livre - Suite
    Maison de la Presse28 Bis Rue du Maréchal Foch, 78110 Le Vésinet Isabelle Rosset :J'ai beaucoup aimé ce livre. C'est un livre, je trouve, formidable. Parce qu'il nous parle de plusieurs générations de personnes et des liens qui peuvent exister entre eux. De notre monde, de sa transformation, de ses 40 ou 50 dernières années, des conséquences aujourd'hui dans notre façon de vivre et aussi on a un regard dans ce livre sur la vie dans les années 50. Qui est un vie qui apparaît très différente de celle d'aujourd'hui donc on... de François D'Epenoux - L'avis du libraire - Suite