Theresa Révay

Theresa Révay

Dernier été à Mayfair

Le livre 4'30

Philippe Chauveau :

Theresa Révay, merci de nous accueillir à l'occasion de la sortie chez Belfond de votre nouveau roman « Dernier été à Mayfair ». Nous sommes en Angleterre, 1911, c'est le début du 20e siècle et nous allons côtoyer des personnages, des Anglais, des Français, des Américains. Vous avez eu envie de nous entraîner au début, aux prémices du 20e siècle, pourquoi ?

Theresa Révay :

Parce que c'est le début des grandes fêlures du 20e siècle et qu'à l'époque, c'était vraiment une époque charnière, une époque de vertige. J'avais pensé avant de commencer ma documentation que la modernité était venu après la guerre. En fait pas du tout. La fin de la belle époque, cette espèce de lente montée vers la première guerre amenait les révolutions technologiques, les révolutions sociales et particulièrement en Angleterre qui était un pays qui dominait le monde, mais qui connaissait petit à petit des grandes cassures intérieures qui préfiguraient la guerre.

Philippe Chauveau :

On va s'attacher à plusieurs personnages, de grandes familles anglaises, de grandes familles françaises, il y a cette femme aviatrice américaine qui est fascinante, il y a ce jeune pilote allemand. Tous ces personnages vont se côtoyer, s'aimer, se déchirer, sur fond d'une Europe qui se déchire elle aussi. Et 1911, c'est une date aussi charnière.

Theresa Révay :

C'est une date charnière pour les grandes familles anglaises et comme j'ai centré le livre sur les familles patriciennes, tout simplement parce qu'elles ont énormément perdu à cette époque là et j'ai voulu montrer la chute de cette société. 1911 c'est l'année où elles ont perdu politiquement le droit, à la chambre haute en Angleterre, la chambre des Lords, elles ont perdu à ce moment là le droit de véto et c'était symbolique de leur chute. Mes personnages incarnent toujours une réalité historique à travers leurs émotions, leurs sentiments, la jeune femme suffragette, le jeune cadet aviateur. C'est vrai que 1911 m'avait semblé une date pour commencer le livre qui était importante de ce point de vue là.

Philippe Chauveau :

Tous ces personnages vont bien sûr aller jusqu'au premier conflit mondial, on va aller jusque dans les tranchées avec une descriptions des combats qui est vraiment incroyable. Et puis il y a tout un tas d'autres événements historiques que vous allez replacer dans le contexte, comme les suffragettes, les prêtres soldats. Alors toutes ces recherches historiques, comment avez vous travaillé pour retrouver tous ces éléments ?

Theresa Révay :

Je travaille beaucoup à la Bibliothèque Nationale qui est un lieu merveilleux par la richesse de la documentation et des livres qu'on peut y trouver et chaque étude historique amène une autre étude et j'ai fait aussi pas mal d'interviews de descendants de gens dont je raconte l'histoire, ce qui me permet d'avoir des anecdotes véridiques dans ce livre que j'ai trouvé aussi dans les mémoires de familles et j'essaie d'amener une vision un peu plus personnelle des choses. La première guerre, on en a tellement écrit, c'est quelque chose que bien sûr des grands livres ont traduit bien mieux que je ne pourrais le faire, en revanche, par exemple les prêtres soldats, c'est un élément qu'on connait peu. Des prêtres soldats en uniforme dans l'armée française puisque la loi de la république voulait l'égalité entre citoyens et j'ai voulu rendre hommage modestement à ces hommes qui se sont comportés de manière héroïque. Ce que j'aime faire, c'est à travers des personnages inventés, traduire une réalité émotionnelle d'une époque et c'est comme ça que j'arrive à créer quelque chose d'authentique.

Philippe Chauveau :

Lorsque l'on découvre un « Dernier été à Mayfair », on ne peut pas s'empêcher de voir une certaine résonance avec notre époque contemporaine. Avez-vous resentie cela ?

Theresa Révay :

Oui, ça m'a frappé. C'est donc il y a exactement un siècle et il y avait les mêmes fêlures, les mêmes angoisses, la peur de la mondialisation, les montées violentes d'une société civile qui se débat, une volonté d'émancipation féminine qu'on trouve encore aujourd'hui, ces violences sociales, ces soucis de la laïcité. Et je me disais, c'est incroyable, les choses évoluent mais ne changent pas et les interrogations reviennent systématiquement et c'est pour cela que l'Histoire est importante. Pour comprendre aujourd'hui, il faut connaître hier et c'est ça que j'essaie d'apporter à mes lecteurs.

Philippe Chauveau :

Merci beaucoup Theresa Révay. C'est votre actualité « Dernier été à Mayfair » et c'est aux éditions Belfond.

Philippe Chauveau :

Theresa Révay, merci de nous accueillir à l'occasion de la sortie chez Belfond de votre nouveau roman « Dernier été à Mayfair ». Nous sommes en Angleterre, 1911, c'est le début du 20e siècle et nous allons côtoyer des personnages, des Anglais, des Français, des Américains. Vous avez eu envie de nous entraîner au début, aux prémices du 20e siècle, pourquoi ?

Theresa Révay :

Parce que c'est le début des grandes fêlures du 20e siècle et qu'à l'époque, c'était vraiment une époque charnière, une époque de vertige. J'avais pensé avant de commencer ma documentation que la modernité était venu après la guerre. En fait pas du tout. La fin de la belle époque, cette espèce de lente montée vers la première guerre amenait les révolutions technologiques, les révolutions sociales et particulièrement en Angleterre qui était un pays qui dominait le monde, mais qui connaissait petit à petit des grandes cassures intérieures qui préfiguraient la guerre.

Philippe Chauveau :

On va s'attacher à plusieurs personnages, de grandes familles anglaises, de grandes familles françaises, il y a cette femme aviatrice américaine qui est fascinante, il y a ce jeune pilote allemand. Tous ces personnages vont se côtoyer, s'aimer, se déchirer, sur fond d'une Europe qui se déchire elle aussi. Et 1911, c'est une date aussi charnière.

Theresa Révay :

C'est une date charnière pour les grandes familles anglaises et comme j'ai centré le livre sur les familles patriciennes, tout simplement parce qu'elles ont énormément perdu à cette époque là et j'ai voulu montrer la chute de cette société. 1911 c'est l'année où elles ont perdu politiquement le droit, à la chambre haute en Angleterre, la chambre des Lords, elles ont perdu à ce moment là le droit de véto et c'était symbolique de leur chute. Mes personnages incarnent toujours une réalité historique à travers leurs émotions, leurs sentiments, la jeune femme suffragette, le jeune cadet aviateur. C'est vrai que 1911 m'avait semblé une date pour commencer le livre qui était importante de ce point de vue là.

Philippe Chauveau :

Tous ces personnages vont bien sûr aller jusqu'au premier conflit mondial, on va aller jusque dans les tranchées avec une descriptions des combats qui est vraiment incroyable. Et puis il y a tout un tas d'autres événements historiques que vous allez replacer dans le contexte, comme les suffragettes, les prêtres soldats. Alors toutes ces recherches historiques, comment avez vous travaillé pour retrouver tous ces éléments ?

Theresa Révay :

Je travaille beaucoup à la Bibliothèque Nationale qui est un lieu merveilleux par la richesse de la documentation et des livres qu'on peut y trouver et chaque étude historique amène une autre étude et j'ai fait aussi pas mal d'interviews de descendants de gens dont je raconte l'histoire, ce qui me permet d'avoir des anecdotes véridiques dans ce livre que j'ai trouvé aussi dans les mémoires de familles et j'essaie d'amener une vision un peu plus personnelle des choses. La première guerre, on en a tellement écrit, c'est quelque chose que bien sûr des grands livres ont traduit bien mieux que je ne pourrais le faire, en revanche, par exemple les prêtres soldats, c'est un élément qu'on connait peu. Des prêtres soldats en uniforme dans l'armée française puisque la loi de la république voulait l'égalité entre citoyens et j'ai voulu rendre hommage modestement à ces hommes qui se sont comportés de manière héroïque. Ce que j'aime faire, c'est à travers des personnages inventés, traduire une réalité émotionnelle d'une époque et c'est comme ça que j'arrive à créer quelque chose d'authentique.

Philippe Chauveau :

Lorsque l'on découvre un « Dernier été à Mayfair », on ne peut pas s'empêcher de voir une certaine résonance avec notre époque contemporaine. Avez-vous resentie cela ?

Theresa Révay :

Oui, ça m'a frappé. C'est donc il y a exactement un siècle et il y avait les mêmes fêlures, les mêmes angoisses, la peur de la mondialisation, les montées violentes d'une société civile qui se débat, une volonté d'émancipation féminine qu'on trouve encore aujourd'hui, ces violences sociales, ces soucis de la laïcité. Et je me disais, c'est incroyable, les choses évoluent mais ne changent pas et les interrogations reviennent systématiquement et c'est pour cela que l'Histoire est importante. Pour comprendre aujourd'hui, il faut connaître hier et c'est ça que j'essaie d'apporter à mes lecteurs.

Philippe Chauveau :

Merci beaucoup Theresa Révay. C'est votre actualité « Dernier été à Mayfair » et c'est aux éditions Belfond.

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  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Ne vous laissez pas abuser par la couverture un peu mièvre de ce livre. Le nouveau roman de Theresa Révay n’a rien d’une histoire à l’eau de rose. Et si vous ne connaissez pas encore cette auteure, vous allez découvrir un nouveau grand nom du roman historique. Tout en assurant les traductions d’auteurs anglais et allemands, Theresa Révay écrit depuis le milieu des années 80. Mais c’est à partir de 2002 qu’elle se fait connaître avec « Valentine ou le temps des adieux ». Depuis, «La louve blanche » et « Tous...La course parfaite de Theresa Révay - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau : Bonjour Theresa Révay. Merci de nous accueillir à l'occasion de la sortie chez Belfond de votre nouveau roman « Dernier été à Mayfair ». On va parler un peu de vous au préalable parce que vous avez un parcours et un amour de l'écrit dans votre vie. La littérature, comment fait-elle son apparition ? Theresa Révay : Très tôt, dès que j'ai réussi à lire moi-même un livre en le tenant entre mes mains et pas quelqu'un d'autre qui me lisait l'histoire. Donc j'ai toujours aimé lire et je pense qu'il...La course parfaite de Theresa Révay - Portrait - Suite
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    Ce qui fait le succès de Theresa Révay, c'est son écriture. Elle a une écriture ronde. Dès qu'on commence le livre on ne peut plus le lâcher. En plus, elle met des toutes petites pointes de suspense dedans qui font qu'on est toujours amené à continuer le livre. Dans tous les livres de Theresa Révay, vous avez cette écriture qui revient tout le temps, qui est superbe et qui vous donne envie aussi bien de rire que de pleurer. Et ça c'est vraiment magnifique, c'est rare et c'est ce qui fait qu'un auteur vous tient du début à la...La course parfaite de Theresa Révay - L'avis du libraire - Suite