Jean d'Ormesson

Jean d'Ormesson

Comme un chant d'espérance

Le livre 5'29

Votre actualité Jean d'Ormesson, « Comme un chant d'espérance » c'est un livre assez court, une centaine de pages mais c'est un livre énorme. Parce que c'est toute l'histoire, c'est notre histoire, c'est l'histoire de l'humanité,
c'est notre relation à Dieu, s'il existe, s'il n'existe pas. Puisque finalement c'est la seule question valable. Pourquoi ce livre arrive-t-il maintenant ?
Aujourd'hui, c'est encore une hypothèse, mais acceptée par 95% des savants. Le monde commence avec le big bang, le monde a une histoire, contrairement aux grecs et à Aristote qui pensaient que le monde était infini, éternel, le monde a une histoire.
Il a un début et il a une fin. Je me suis occupé de ces 14 milliards d'années et là, de quoi est-ce que je m'occupe ? De ce qu'il y a avant le début et de ce qu'il y a après la fin. Au début nous avons un mur, qui s'appelle le mur de Planck.
Le mur de Planck ce n'est pas un mur religieux ou poétique. C'est un mur scientifique. A partir du big bang, le science ne peut pas aller plus loin. Forcément puisque la science c'est dans l'espace et le temps et l'espace et le temps naissent avec le big bang.
Et là il y a un mur, à 14 milliards d'années derrière nous. Et puis devant nous, à deux ans, peut-être à 3 jours, peut-être à 80 ans ou 100 ans pour les plus jeunes, vous avez un autre mur qui est notre mort.
Alors après notre mort et avant le big bang, est-ce que c'est le même rien, et on peut aller un peu plus loin, est-ce que même, c'est rien et est-ce qu'il y a quelque chose ?
Lorsque vous écrivez, « la mort est l'autre nom de la vie »...
Oui
C'est de la provocation
Vous savez pourquoi vous mourrez. Parce que vous avez vécu. « La mort c'est l'autre nom de la vie ». Quand vous naissez, vous naissez pour la mort. Il y a un grand philosophe qui a fait son œuvre là dessus c'est Heidegger, « l'être pour la mort ».
Il y a des formules d'ailleurs, souvent il est très obscur mais il y a des formules terriblement claires. Il dit : l'enfant qui nait est assez vieux pour mourir ». Et bien, entrer dans le temps par la naissance, c'est signer une espèce de contrat avec la mort.
Vous acceptez de mourir. Vous mourrez parce que vous avez vécu. N'essayez pas d'échapper à la mort, la mort fait partie de la vie, et c'est une bénédiction.
Ce qui vous fascine aussi c'est que l'homme est capable du meilleur et il est capable du pire.
Il est même capable de se détruire. Vous savez l'homme est un peu l'architecte associé de Dieu, s'il existe. Si Dieu existe. Si Dieu existe, on peut imaginer qu'il a passé ses pouvoirs à l'homme. C'est l'homme, c'est pas Dieu...
Si vous comptez sur Dieu pour que cet entretien soit réussi, vous savez... C'est pas Dieu. Faut travailler. C'est l'homme qui est chargé de son destin. Et l'homme ayant pris le pouvoir de Dieu,
je ne suis pas sur qu'il soit tout à fait aussi sage et aussi raisonnable et aussi puissant que Dieu. Et peut-être que l'homme va se détruire lui même. Ce qui est sur, ce que non seulement vous et moi et tous ceux qui nous écoute
et nous regarde mourrons mais l'homme disparaitra. Il y a eu un monde sans l'homme et il y aura un monde, plus tard, sans l'homme. Et le monde lui même disparaitra. Donc tout est appelé à disparaître mais pendant ce temps là,
nous sommes dans le temps, nous sommes les acteurs de notre propre vie et il ne faut pas uniquement compter sur Dieu. Je pense qu'il faut penser comme si Dieu existait et il faut agir comme s'il n'existait pas.
Avez-vous écrit cet ouvrage, avant tout pour vous ou en pensant déjà au lecteur ?
C'est une question très bonne. Il y a eu beaucoup de réponses. « Pourquoi écrivez-vous ? ». Il y a des réponses cyniques, Drieu La Rochelle disait : « Pour devenir riche et célèbre ».
Mais ce livre là en particulier ?
Alors ce livre là. Borgese disait : « j'écris pour quelques amis ». Ce livre là, je ne l'ai pas écrit pour moi seul. Je ne crois pas beaucoup à la solitude de l'écrivain.
Je pense que j'ai écrit ce livre pour ceux qui le liront et j'espère qu'il les transformera un peu comme il m'a transformé moi même.
D'où le titre, « comme un chant d'espérance », vous voulez être un passeur, que ce livre soit porteur d'espérance ?
Oui. Qu'est-ce qui nous manque le plus aujourd'hui ? En politique, en économie, dans notre vie sociale, ce qui nous manque, c'est l'espérance. Vous savez les choses changent si vite, le monde a toujours changé mais il changeait lentement, il a changé.
L'invention du feu, l'invention de la roue, l'invention de l'écriture, l'invention de l'imprimerie, c'est des changements, mais ça allait très lentement. A notre époque, ça va à une allure terrifiante et les gens sont bouleversés par ces changements.
Et bien ils ont perdu l'espérance, ils sont déboussolés, et bien il faut leur rendre un peu d'espérance. C'est le but de ce livre.

Philippe Chauveau :
Votre actualité Jean d'Ormesson, « Comme un chant d'espérance » c'est un livre assez court, une centaine de pages mais c'est un livre énorme. Parce que c'est toute l'histoire, c'est notre histoire, c'est l'histoire de l'humanité, c'est notre relation à Dieu, s'il existe, s'il n'existe pas. Puisque finalement c'est la seule question valable. Pourquoi ce livre arrive-t-il maintenant ?

Jean d'Ormesson :
Aujourd'hui, c'est encore une hypothèse mais acceptée par 95% des savants. Le monde commence avec le big bang, le monde a une histoire, contrairement aux grecs et à Aristote qui pensaient que le monde était infini, éternel, le monde a une histoire. Il a un début et une fin. Je me suis occupé de ces 14 milliards d'années et là, de quoi est-ce que je m'occupe ? De ce qu'il y a avant le début et de ce qu'il y a après ma fin. Au début nous avons un mur, qui s'appelle le mur de Plank. La mur de Plank ce n'est pas un mur religieux ou poétique. C'est un mur scientifique. A partir du big bang, le science ne peut pas aller plus loin. Forcément puisque la science c'est dans l'espace et le temps et l'espace et le temps naissent avec le big bang. Et là il y a un mur, à 14 milliards d'années derrière nous. Et puis devant nous, à deux ans, peut-être à 3 jours, peut-être à 80 ans ou 100 ans pour les plus jeunes, vous avez un autre mur qui est notre mort. Alors après notre mort et avant le big bang, est-ce que c'est le même rien, et on peut même aller un peu plus loin, est-ce que même c'est rien et est-ce qu'il y a quelque chose ?

Philippe Chauveau :
Lorsque vous écrivez, la mort est l'autre nom de la vie.

Jean d'Ormesson :
Oui

Philippe Chauveau :
C'est de la provocation

Jean d'Ormesson :
Vous savez pourquoi vous mourrez. Parce que vous avez vécu. « La mort c'est l'autre nom de la vie ». Quand vous naissez, vous naissez pour la mort. Il y a un grand philosophe qui a écrit son œuvre là dessus c'est Heidegger, « l'être pour la mort ». Il y a des formules d'ailleurs, souvent il est très obscur mais il y a des formules terriblement claires. Il dit : l »enfant qui nait est assez vieux pour mourrir ». Et bien entrer dans le temps par la naissance, c'est signé une espèce de contrat avec la mort. Vous acceptez de mourir. Vous mourrez parce que vous avez vécu. N'essayez pas d'échapper à la mort, la mort fait partie de la vie, et c'est une bénédiction.

Philippe Chauveau :
Ce qui vous fascine aussi c'est que l'homme est capable du meilleur et il est capable aussi du pire.

Jean d'Ormesson :
Il est même capable de se détruire. Vous savez l'homme est un peu l'architecte associé de Dieu, s'il existe. Si Dieu existe. Si Dieu existe, on peut imaginer qu'il a passé ses pouvoirs à l'homme. C'est l'homme, c'est pas Dieu... Si vous comptez sur Dieu pour que cet entretien soit réussi, vous savez... C'est pas Dieu. Faut travailler. C'est l'homme qui est chargé de son destin. Et l'homme ayant pris le pouvoir de Dieu, je ne suis pas sur qu'il soit tout à fait aussi sage et aussi raisonnable et aussi puissant que Dieu. Et peut-être que l'homme va se détruire lui même. Ce qui est sur, ce que non seulement vous et moi et tous ceux qui nous écoute et nous regarde mourrons mais l'homme disparaitra. Il y a eu un monde sans l'homme et il y aura un monde, plus tard, sans l'homme. Et le monde lui même disparaitra. Donc tout est appellé à disparaître mais pendant ce temps là, nous sommes dans le temps, nous sommes les acteurs de notre propre vie et il ne faut pas uniquement compter sur Dieu. Je pense qu'il faut penser comme si Dieu existait et il faut agir comme s'il n'existait pas.

Philippe Chauveau :
Avez-vous écrit cet ouvrage, avant tout pour vous ou en pensant déjà au lecteur ?

Jean d'Ormesson :
C'est une question très bonne. Il y a eu beaucoup de réponses. « Pourquoi écrivez-vous ? ». Il y a des réponses cyniques, Drieu La Rochelle disait : « Pour devenir riche et célèbre ».

Philippe Chauveau :
Mais ce livre là en particulier ?

Jean d'Ormesson :
Alors ce livre là. Borgese disait : »j'écris pour quelques amis ». Ce livre là, je ne l'ai pas écrit pour moi seul. Je ne crois pas beaucoup à la solitude de l'écrivain. Je pense que j'ai écrit ce livre pour ceux qui le liront et j'espère qu'il les transformera un peu comme il m'a tranformé moi même.

Philippe Chauveau :
D'où le titre, « comme un chant d'espérance », vous voulez être un passeur d'espérance ?

Jean d'Ormesson :
Oui. Qu'est-ce qui nous manque le plus aujourd'hui ? En politique, en économie, dans notre vie sociale, c'est l'espérance. Vous savez les choses changent si vite, le monde à toujours changé mais il changeait lentement, il a changé. L'invention du feu, l'invention de la roue, l'invention de l'écriture, l'invention de l'imprimerie, c'est des changements, mais ça allait très lentement. A notre époque, ça va à une allure terrifiante et les gens sont bouleversés par ces changements. Et bien ils ont perdu l'espérance, ils sont déboussolés, et bien il faut leur rendre un peu d'espérance. C'est le but de ce livre.

Comme un chant d'espérance Héloïse d'Ormesson
  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Ah ! Jean d'Ormesson… Quel homme épatant, pour reprendre l'une de ces formules favorites. Et c'est vrai que rencontrer Jean d'Ormesson est toujours un moment rare, privilégié. C'est ce que je vais essayer de partager avec vous.Jean d'Ormesson, après des études de lettres et d'histoire, se lance un peu par hasard dans le journalisme. Et si la littérature a toujours fait partie de son éducation, l'écriture romanesque vient, elle aussi, un peu par hasard. Le hasard, ou la chance, sont d'ailleurs une constante dans le parcours de...Hommage à un Immortel... épatant ! de Jean Ormesson (d') - Présentation - Suite
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    Librairie BHV/Marais Pascal Pannetier Pascal Pannetier : « Comme un chant d'espérance », le nouveau livre de Jean D'Ormesson n'est pas à proprement parlé un roman. L'idée cher à Flaubert qui traverse ces pages est le néant.L'académicien au commencement se réfère aux grands penseurs grecs, aux religions monothéistes, la sienne, le christianisme et a imaginé le néant. L'esprit se libère comme le Big Bang a donné naissance à notre univers.C'est avec un plaisir simple que nous lisons le roman d'une pensée à l'oeuvre....Hommage à un Immortel... épatant ! de Jean Ormesson (d') - L'avis du libraire - Suite