Ah ! Jean d'Ormesson… Quel homme épatant, pour reprendre l'une de ces formules favorites. Et c'est vrai que rencontrer Jean d'Ormesson est toujours un moment rare, privilégié. C'est ce que je vais essayer de partager avec vous.Jean d'Ormesson, après des études de lettres et d'histoire, se lance un peu par hasard dans le journalisme. Et si la littérature a toujours fait partie de son éducation, l'écriture romanesque vient, elle aussi, un peu par hasard. Le hasard, ou la chance, sont d'ailleurs une constante dans le parcours de...
Hommage à un Immortel... épatant ! de Jean Ormesson (d') - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Jean d'Ormesson
Jean d'Ormesson :Bonjour
Philippe Chauveau :J'ai toujours grand plaisir à vous retrouver, c'est vrai qu'on passe toujours de bons moments lorsque l'on vous entends, lorsque l'on vous voit. Est-ce parfois difficile pour vous d'petre considéré un petit peu comme la statue du commandeur ? Parce que lorsque l'on cite Jean d'Ormesson, il y a toujours un silence qui se fait. Les gens se disent « Ah Jean d'Ormesson ! ». Vous n'avez pas toujours été consensuel comme ça. Parfois il y a eu...
Hommage à un Immortel... épatant ! de Jean Ormesson (d') - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Votre actualité Jean d'Ormesson, « Comme un chant d'espérance » c'est un livre assez court, une centaine de pages mais c'est un livre énorme. Parce que c'est toute l'histoire, c'est notre histoire, c'est l'histoire de l'humanité, c'est notre relation à Dieu, s'il existe, s'il n'existe pas. Puisque finalement c'est la seule question valable. Pourquoi ce livre arrive-t-il maintenant ?Jean d'Ormesson :Aujourd'hui, c'est encore une hypothèse mais acceptée par 95% des savants. Le monde commence avec le big...
Hommage à un Immortel... épatant ! de Jean Ormesson (d') - Le livre - Suite
Librairie BHV/Marais
Pascal Pannetier
Pascal Pannetier : « Comme un chant d'espérance », le nouveau livre de Jean D'Ormesson n'est pas à proprement parlé un roman. L'idée cher à Flaubert qui traverse ces pages est le néant.L'académicien au commencement se réfère aux grands penseurs grecs, aux religions monothéistes, la sienne, le christianisme et a imaginé le néant. L'esprit se libère comme le Big Bang a donné naissance à notre univers.C'est avec un plaisir simple que nous lisons le roman d'une pensée à l'oeuvre....
Hommage à un Immortel... épatant ! de Jean Ormesson (d') - L'avis du libraire - Suite
Jean d'Ormesson
Comme un chant d'espérance
Présentation 1'50Ah ! Jean d'Ormesson… Quel homme épatant, pour reprendre l'une de ces formules favorites. Et c'est vrai que rencontrer Jean d'Ormesson est toujours un moment rare, privilégié. C'est ce que je vais essayer de partager avec vous.
Jean d'Ormesson, après des études de lettres et d'histoire, se lance un peu par hasard dans le journalisme. Et si la littérature a toujours fait partie de son éducation, l'écriture romanesque vient, elle aussi, un peu par hasard.
Le hasard, ou la chance, sont d'ailleurs une constante dans le parcours de Jean d'Ormesson qui reconnait que son optimisme légendaire vient de là : se laisser porter par les événements.
Mais que de chemin parcouru depuis son premier succès de librairie, « La gloire de l'Empire » en 1971. Et si aujourd'hui, une sorte d'admiration générale s'est installé autour de Jean d'Ormesson mais ce ne fut pas toujours le cas et certaines
de ses prises de position ne lui ont pas fait que des amis.
Aujourd'hui, ses livres se comptent par dizaine et la dimension autobiographique est souvent présente comme dans « Le rapport Gabriel », « Au plaisir de Dieu », « Au revoir et merci » ou « Du côté de chez Jean ».
Dans son nouveau titre, « Comme un chant d'espérance », Jean d'Ormesson poursuit en quelque sorte le travail entamé dans « Un jour je m'en irai avant d'voir tout dit » ou « C'est une chose étrange à la fin que le monde ».
Ici, avec la faconde qui e caractérise, l'auteur nous raconte Dieu, l'univers, le tout et le rien, la beauté et le néant. Un livre court et pourtant énorme puisqu'il parle de l'Homme avec un H majuscule. Jean d'Ormesson n'a pas fini de nous surprendre.
« Comme un chant d'espérance » de Jean d'Ormesson, aux éditions Héloise d'Ormesson. Jean d'Ormesson est sur WTC.
Ah ! Jean d'Ormesson… Quel homme épatant, pour reprendre l'une de ces formules favorites. Et c'est vrai que rencontrer Jean d'Ormesson est toujours un moment rare, privilégié. C'est ce que je vais essayer de partager avec vous.
Jean d'Ormesson, après des études de lettres et d'histoire, se lance un peu par hasard dans le journalisme. Et si la littérature a toujours fait partie de son éducation, l'écriture romanesque vient, elle aussi, un peu par hasard. Le hasard, ou la chance, sont d'ailleurs une constante dans le parcours de Jean d'Ormesson qui reconnaît que son optimisme légendaire vient de là : se laisser porter par les événements.
Mais que de chemin parcouru depuis son premier succès de librairie, « La gloire de l'Empire » en 1971. Et si aujourd'hui, une sorte d'admiration générale s'est installé autour de Jean d'Ormesson mais ce ne fut pas toujours le cas et certaines de ses prises de position ne lui ont pas fait que des amis.
Aujourd'hui, ses livres se comptent par dizaine et la dimension autobiographique est souvent présente comme dans « Le rapport Gabriel », « Au plaisir de Dieu », « Au revoir et merci » ou « Du côté de chez Jean ».
Dans son nouveau titre, « Comme un chant d'espérance », Jean d'Ormesson poursuit en quelque sorte le travail entamé dans « Un jour je m'en irai avant d'voir tout dit » ou « C'est une chose étrange à la fin que le monde ». Ici, avec la faconde qui e caractérise, l'auteur nous raconte Dieu, l'univers, le tout et le rien, la beauté et le néant. Un livre court et pourtant énorme puisqu'il parle de l'Homme avec un H majuscule. Jean d'Ormesson n'a pas fini de nous surprendre.
« Comme un chant d'espérance » de Jean d'Ormesson, aux éditions Héloise d'Ormesson. Jean d'Ormesson est sur WTC.
Jean d'Ormesson
Comme un chant d'espérance
Portrait 4'45Bonjour Jean d'Ormesson
Bonjour
J'ai toujours grand plaisir à vous retrouver, c'est vrai qu'on passe toujours de bons moments lorsque l'on vous entends, lorsque l'on vous voit. Est-ce parfois difficile pour vous d'petre considéré un petit peu comme la statue du commandeur ?
Parce que lorsque l'on cite Jean d'Ormesson, il y a toujours un silence qui se fait. Les gens disent « Ah Jean d'Ormesson ! ». Vous n'avez pas toujours été consensuel comme ça.
Parfois il y a eu des prises de positions qui vous ont crées quelques inimitiés, mais aujourd'hui il y a quand même une unanimité autour de vous. C'est lourd à porter parfois ?
Alors on disait à Gide, « est-ce que ça vous gène parfois, tous ces gens qui vous reconnaissent dans la rue ? » et André Gide répondais : « Oui, je pense à tous ceux qui ne me reconnaissent pas. ».
Alors vous savez ce qui se passe, peut-être que mon seul motif d'une modeste fierté c'est que pendant des années j'ai été très habitué à voir arriver des ravissantes jeunes filles qui me disait : « ma mère vous admire tellement ».
Ensuite ça a été « ma grand-mère vous admire tellement » et un jour chez Gallimard je racontais cette histoire, la porte s'ouvre et entre une stagiaire, ravissante d'ailleurs qui avait 18 ans, et qui dit :
« Oh, monsieur d'Ormesson, je crois que vous êtes un ami de mon arrière grand-mère. ». Et qu'est ce qu'il se passe depuis 4 ou 5 ans, c'est que je rencontre maintenant des vieilles dames dans la rue qui me disent « mon petit fils vous aime beaucoup ».
Et ça évidemment, c'est un bonheur pour moi. Je reçois beaucoup de lettres en ce moment, peut-être que la moitié des lettres, peut être entre 8 et 12 lettres par jour, viennent de garçons et de filles de moins de 20 ans.
Et ça évidemment, c'est un motif de satisfaction. Parce que le monde n'est fait que de jeunes gens.
L'écriture a-t-elle été finalement pour vous, une sorte de drogue, après y avoir gouté ? Vous n'avez plus pu vous en passer.
C'est tout à fait vrai. Dès que je n'écris pas, je suis d'une humeur massacrante et probablement menacé par une sorte de dépression. Si j'écris, c'est pour ne pas être déprimé.
Ce qui est intéressant c'est que vous nous expliquez que l'écriture vous protège de la déprime en quelque sorte, alors que vous avez l'image de quelqu'un de plutôt jovial, de toujours bonne humeur, avec un optimisme à tous crins.
Est-ce finalement une carapace, est-ce qu'il y a un coté un peu désabusé chez vous?
En réalité, oui, je suis mélancolique, probablement. Vous savez, ce monde, voulez-vous que je vous dise, je le trouve dur ce monde, je le trouve difficile, je le trouve cruel. Je pense à tous les gens qui souffrent, il y en a beaucoup.
Peut-être que moi-même, l'année dernière n'a pas été pour moi extrêmement gaie. Et bien je crois qu'il faut dominer cette tristesse du monde.
C'est une chance d'être né, quelque soit les avatars, les difficultés de ce monde, et peut-être que ma formule c'est « merci pour les roses, merci pour les épines. »
Un mot justement, puisque vous évoquez l'année passée qui à été difficile, avec la maladie. L'avez-vous vécue comme une épreuve, comme une expérience ?
Je l'ai vécue surement comme une épreuve, vous savez. 8 mois d'hôpital c'est dur. Et qu'est-ce que je vous dirais ? Je vous dirais que je suis sorti avec deux sentiments. Un sentiment de gratitude et d'admiration pour le système médical français qui est admirable.
Des grands-patrons aux filles de salle, ce sont des gens extraordinaires, extraordinaires, à qui je dois beaucoup. Le deuxième sentiment c'est ce que les communistes appelleraient la solidarité, c'est que les bouddhistes appelleraient la compassion,
ce que les chrétiens appelleraient la charité. Il y a des gens qui souffrent, il y a des gens qui souffrent plus que moi, qui ont souffert plus que moi.
Et je me dis que l'idée de vouloir être heureux seul... Au bac de cette année, un des sujets de philosophie c'était magnifique, « la vie consiste-t-elle à être heureux ? ».
Et bien la vie, oui, il faut être heureux, il faut être heureux. Mais est-ce que c'est la valeur suprême d'être heureux ? Bien sur que non, la vérité, la justice, la beauté. C'est au dessus, d'être heureux.
Et l'idée d'être heureux tout seul, c'est impossible. Je crois que le meilleur moyen d'être malheureux, c'est de penser sans cesse à soi. Je crois que le seul moyen d'être heureux c'est de penser un peu aux autres.
Philippe Chauveau :
Bonjour Jean d'Ormesson
Jean d'Ormesson :
Bonjour
Philippe Chauveau :
J'ai toujours grand plaisir à vous retrouver, c'est vrai qu'on passe toujours de bons moments lorsque l'on vous entends, lorsque l'on vous voit. Est-ce parfois difficile pour vous d'petre considéré un petit peu comme la statue du commandeur ? Parce que lorsque l'on cite Jean d'Ormesson, il y a toujours un silence qui se fait. Les gens se disent « Ah Jean d'Ormesson ! ». Vous n'avez pas toujours été consensuel comme ça. Parfois il y a eu des prises de positions qui vous ont crées quelques inimitiés, mais aujourd'hui il y a quand même une unanimité autour de vous. C'est lourd à porter parfois ?
Jean d'Ormesson :
Alors on le disait à Gide, est-ce que ça vous gène tous ces gens qui vous reconnaissent dans la rue et Gide répondais : « Oui, je pense à tous ceux qui ne me reconnaissent pas. ». Alors vous savez ce qui se passe, peut-être que mon seul motif d'une modeste fierté c'est que pendant des années j'ai été très habitué à voir arriver des ravissantes jeunes filles qui me disait : « ma mère vous admire tellement ». Ensuite ça a été « ma grand-mère vous admire tellement » et un jour chez Gallimard je racontais cette histoire, la porte s'ouvre et entre une stagiaire, ravissante d'ailleurs qui avait 18 ans, et qui dit : « Oh, monsieur d'Ormesson, je crois que vous êtes un ami de mon arrière grand-mère. ». Et qu'est ce qu'il se passe depuis 4 ou 5 ans, c'est que je rencontre maintenant des vieilles dames dans la rue qui me disent « mon petit fils vous aime beaucoup ». Et ça évidemment, c'est un bonheur pour moi. Je reçois beaucoup de lettres en ce moment, peut-être que ka loitié des lettres, peut être entre 8 et 12 lettres par jour, viennent de garçons et de filles de moins de 20 ans. Ca évidemment c'est un motif de satisfaction. Parce que le monde n'est fait que de jeunes gens.
Philippe Chauveau :
L'écriture à-t-elle été finalement pour vous, une sorte de drogue, après y avoir gouté ? Vous n'avez plus pu vous en passer.
Jean d'Ormesson :
C'est vrai dès que je n'écris pas, je suis d'une humeur massacrante et probablement menacé par une sorte de dépression. Si j'écris c'(est pour ne pas être déprimé.
Philippe Chauveau :
Ce qui est intéressant c'est que vous nous expliquez que l'écriture vous protège de la déprime en quelque sorte, alors que vous avez l'image de quelqu'un de plutôt jovial, de toujours bonne humeur, avec un optimisme à tous crins. Est-ce finalement une carapace, est-ce qu'il y a un coté désabusé chez vous?
Jean d'Ormesson :
En réalité, oui, je suis mélancolique, probablement. Vous savez, ce monde, voulez-vous que je vous dise, je le trouve dur ce monde, je le trouve difficile, je le trouve cruel. Je pense à tous les gens qui souffrent, il y en a beaucoup. Peut-être que moi-même, l'année dernière n'a pas été pour moi extrêmement gaie. Et bien je crois qu'il faut dominer cette tristesse du monde. C'est une chance d'être né, quelque soit les avatars, les difficultés de ce monde, et peu-être que ma formule c'est « merci pour les roses, merci pour les épines. »
Philippe Chauveau :
Un mot justement, puisque vous évoquez l'année passée qui à été difficile, avec la maladie. L'avez-vous vécue comme une épreuve, comme une expérience ?
Jean d'Ormesson :
Je l'ai vécue surement comme une épreuve, vous savez. 8 mois d'hôpital c'est dur. Et qu'est-ce que je vous dirais ? Je vous dirais que je suis sorti avec deux sentiments. Un sentiment de gratitude et d'admiration pour le système médical français qui est admirable. Des grands-patrons aux filles de salle, ce sont des gens extraordinaires, extraordinaires, à qui je dois beaucoup. Le deuxième sentiment c'est ce que les communistes appelleraient la solidarité, c'est que les bouddhistes appelleraient la compassion, ce que les chrétiens appelleraient la charité. Il y a des gens qui souffrent, il y a des gens qui souffrent plus que moi, qui ont souffert plus que moi. Et je me dis que l'idée de vouloir être heureux seul... Au bac de cette année, un des sujets de philosophie c'était magnifique, « la vie consiste-t-elle à être heureux ? ». Et bien la vie, oui, il faut être heureux, il faut être heureux. Mais est-ce que c'est la valeur suprême d'être heureux ? Bien sur que non, la vérité, la justice, la beauté. C'est au dessus, d'être heureux. Et l'idée d'être heureux tout seul, c'est impossible. Je crois que le meilleur moyen d'être malheureux, c'est de penser sans cesse à soi. Je crois que le seul moyen d'être heureux c'est de penser un peu aux autres.
Jean d'Ormesson
Comme un chant d'espérance
Le livre 5'29Votre actualité Jean d'Ormesson, « Comme un chant d'espérance » c'est un livre assez court, une centaine de pages mais c'est un livre énorme. Parce que c'est toute l'histoire, c'est notre histoire, c'est l'histoire de l'humanité,
c'est notre relation à Dieu, s'il existe, s'il n'existe pas. Puisque finalement c'est la seule question valable. Pourquoi ce livre arrive-t-il maintenant ?
Aujourd'hui, c'est encore une hypothèse, mais acceptée par 95% des savants. Le monde commence avec le big bang, le monde a une histoire, contrairement aux grecs et à Aristote qui pensaient que le monde était infini, éternel, le monde a une histoire.
Il a un début et il a une fin. Je me suis occupé de ces 14 milliards d'années et là, de quoi est-ce que je m'occupe ? De ce qu'il y a avant le début et de ce qu'il y a après la fin. Au début nous avons un mur, qui s'appelle le mur de Planck.
Le mur de Planck ce n'est pas un mur religieux ou poétique. C'est un mur scientifique. A partir du big bang, le science ne peut pas aller plus loin. Forcément puisque la science c'est dans l'espace et le temps et l'espace et le temps naissent avec le big bang.
Et là il y a un mur, à 14 milliards d'années derrière nous. Et puis devant nous, à deux ans, peut-être à 3 jours, peut-être à 80 ans ou 100 ans pour les plus jeunes, vous avez un autre mur qui est notre mort.
Alors après notre mort et avant le big bang, est-ce que c'est le même rien, et on peut aller un peu plus loin, est-ce que même, c'est rien et est-ce qu'il y a quelque chose ?
Lorsque vous écrivez, « la mort est l'autre nom de la vie »...
Oui
C'est de la provocation
Vous savez pourquoi vous mourrez. Parce que vous avez vécu. « La mort c'est l'autre nom de la vie ». Quand vous naissez, vous naissez pour la mort. Il y a un grand philosophe qui a fait son œuvre là dessus c'est Heidegger, « l'être pour la mort ».
Il y a des formules d'ailleurs, souvent il est très obscur mais il y a des formules terriblement claires. Il dit : l'enfant qui nait est assez vieux pour mourir ». Et bien, entrer dans le temps par la naissance, c'est signer une espèce de contrat avec la mort.
Vous acceptez de mourir. Vous mourrez parce que vous avez vécu. N'essayez pas d'échapper à la mort, la mort fait partie de la vie, et c'est une bénédiction.
Ce qui vous fascine aussi c'est que l'homme est capable du meilleur et il est capable du pire.
Il est même capable de se détruire. Vous savez l'homme est un peu l'architecte associé de Dieu, s'il existe. Si Dieu existe. Si Dieu existe, on peut imaginer qu'il a passé ses pouvoirs à l'homme. C'est l'homme, c'est pas Dieu...
Si vous comptez sur Dieu pour que cet entretien soit réussi, vous savez... C'est pas Dieu. Faut travailler. C'est l'homme qui est chargé de son destin. Et l'homme ayant pris le pouvoir de Dieu,
je ne suis pas sur qu'il soit tout à fait aussi sage et aussi raisonnable et aussi puissant que Dieu. Et peut-être que l'homme va se détruire lui même. Ce qui est sur, ce que non seulement vous et moi et tous ceux qui nous écoute
et nous regarde mourrons mais l'homme disparaitra. Il y a eu un monde sans l'homme et il y aura un monde, plus tard, sans l'homme. Et le monde lui même disparaitra. Donc tout est appelé à disparaître mais pendant ce temps là,
nous sommes dans le temps, nous sommes les acteurs de notre propre vie et il ne faut pas uniquement compter sur Dieu. Je pense qu'il faut penser comme si Dieu existait et il faut agir comme s'il n'existait pas.
Avez-vous écrit cet ouvrage, avant tout pour vous ou en pensant déjà au lecteur ?
C'est une question très bonne. Il y a eu beaucoup de réponses. « Pourquoi écrivez-vous ? ». Il y a des réponses cyniques, Drieu La Rochelle disait : « Pour devenir riche et célèbre ».
Mais ce livre là en particulier ?
Alors ce livre là. Borgese disait : « j'écris pour quelques amis ». Ce livre là, je ne l'ai pas écrit pour moi seul. Je ne crois pas beaucoup à la solitude de l'écrivain.
Je pense que j'ai écrit ce livre pour ceux qui le liront et j'espère qu'il les transformera un peu comme il m'a transformé moi même.
D'où le titre, « comme un chant d'espérance », vous voulez être un passeur, que ce livre soit porteur d'espérance ?
Oui. Qu'est-ce qui nous manque le plus aujourd'hui ? En politique, en économie, dans notre vie sociale, ce qui nous manque, c'est l'espérance. Vous savez les choses changent si vite, le monde a toujours changé mais il changeait lentement, il a changé.
L'invention du feu, l'invention de la roue, l'invention de l'écriture, l'invention de l'imprimerie, c'est des changements, mais ça allait très lentement. A notre époque, ça va à une allure terrifiante et les gens sont bouleversés par ces changements.
Et bien ils ont perdu l'espérance, ils sont déboussolés, et bien il faut leur rendre un peu d'espérance. C'est le but de ce livre.
Philippe Chauveau :
Votre actualité Jean d'Ormesson, « Comme un chant d'espérance » c'est un livre assez court, une centaine de pages mais c'est un livre énorme. Parce que c'est toute l'histoire, c'est notre histoire, c'est l'histoire de l'humanité, c'est notre relation à Dieu, s'il existe, s'il n'existe pas. Puisque finalement c'est la seule question valable. Pourquoi ce livre arrive-t-il maintenant ?
Jean d'Ormesson :
Aujourd'hui, c'est encore une hypothèse mais acceptée par 95% des savants. Le monde commence avec le big bang, le monde a une histoire, contrairement aux grecs et à Aristote qui pensaient que le monde était infini, éternel, le monde a une histoire. Il a un début et une fin. Je me suis occupé de ces 14 milliards d'années et là, de quoi est-ce que je m'occupe ? De ce qu'il y a avant le début et de ce qu'il y a après ma fin. Au début nous avons un mur, qui s'appelle le mur de Plank. La mur de Plank ce n'est pas un mur religieux ou poétique. C'est un mur scientifique. A partir du big bang, le science ne peut pas aller plus loin. Forcément puisque la science c'est dans l'espace et le temps et l'espace et le temps naissent avec le big bang. Et là il y a un mur, à 14 milliards d'années derrière nous. Et puis devant nous, à deux ans, peut-être à 3 jours, peut-être à 80 ans ou 100 ans pour les plus jeunes, vous avez un autre mur qui est notre mort. Alors après notre mort et avant le big bang, est-ce que c'est le même rien, et on peut même aller un peu plus loin, est-ce que même c'est rien et est-ce qu'il y a quelque chose ?
Philippe Chauveau :
Lorsque vous écrivez, la mort est l'autre nom de la vie.
Jean d'Ormesson :
Oui
Philippe Chauveau :
C'est de la provocation
Jean d'Ormesson :
Vous savez pourquoi vous mourrez. Parce que vous avez vécu. « La mort c'est l'autre nom de la vie ». Quand vous naissez, vous naissez pour la mort. Il y a un grand philosophe qui a écrit son œuvre là dessus c'est Heidegger, « l'être pour la mort ». Il y a des formules d'ailleurs, souvent il est très obscur mais il y a des formules terriblement claires. Il dit : l »enfant qui nait est assez vieux pour mourrir ». Et bien entrer dans le temps par la naissance, c'est signé une espèce de contrat avec la mort. Vous acceptez de mourir. Vous mourrez parce que vous avez vécu. N'essayez pas d'échapper à la mort, la mort fait partie de la vie, et c'est une bénédiction.
Philippe Chauveau :
Ce qui vous fascine aussi c'est que l'homme est capable du meilleur et il est capable aussi du pire.
Jean d'Ormesson :
Il est même capable de se détruire. Vous savez l'homme est un peu l'architecte associé de Dieu, s'il existe. Si Dieu existe. Si Dieu existe, on peut imaginer qu'il a passé ses pouvoirs à l'homme. C'est l'homme, c'est pas Dieu... Si vous comptez sur Dieu pour que cet entretien soit réussi, vous savez... C'est pas Dieu. Faut travailler. C'est l'homme qui est chargé de son destin. Et l'homme ayant pris le pouvoir de Dieu, je ne suis pas sur qu'il soit tout à fait aussi sage et aussi raisonnable et aussi puissant que Dieu. Et peut-être que l'homme va se détruire lui même. Ce qui est sur, ce que non seulement vous et moi et tous ceux qui nous écoute et nous regarde mourrons mais l'homme disparaitra. Il y a eu un monde sans l'homme et il y aura un monde, plus tard, sans l'homme. Et le monde lui même disparaitra. Donc tout est appellé à disparaître mais pendant ce temps là, nous sommes dans le temps, nous sommes les acteurs de notre propre vie et il ne faut pas uniquement compter sur Dieu. Je pense qu'il faut penser comme si Dieu existait et il faut agir comme s'il n'existait pas.
Philippe Chauveau :
Avez-vous écrit cet ouvrage, avant tout pour vous ou en pensant déjà au lecteur ?
Jean d'Ormesson :
C'est une question très bonne. Il y a eu beaucoup de réponses. « Pourquoi écrivez-vous ? ». Il y a des réponses cyniques, Drieu La Rochelle disait : « Pour devenir riche et célèbre ».
Philippe Chauveau :
Mais ce livre là en particulier ?
Jean d'Ormesson :
Alors ce livre là. Borgese disait : »j'écris pour quelques amis ». Ce livre là, je ne l'ai pas écrit pour moi seul. Je ne crois pas beaucoup à la solitude de l'écrivain. Je pense que j'ai écrit ce livre pour ceux qui le liront et j'espère qu'il les transformera un peu comme il m'a tranformé moi même.
Philippe Chauveau :
D'où le titre, « comme un chant d'espérance », vous voulez être un passeur d'espérance ?
Jean d'Ormesson :
Oui. Qu'est-ce qui nous manque le plus aujourd'hui ? En politique, en économie, dans notre vie sociale, c'est l'espérance. Vous savez les choses changent si vite, le monde à toujours changé mais il changeait lentement, il a changé. L'invention du feu, l'invention de la roue, l'invention de l'écriture, l'invention de l'imprimerie, c'est des changements, mais ça allait très lentement. A notre époque, ça va à une allure terrifiante et les gens sont bouleversés par ces changements. Et bien ils ont perdu l'espérance, ils sont déboussolés, et bien il faut leur rendre un peu d'espérance. C'est le but de ce livre.
Jean d'Ormesson
Comme un chant d'espérance
L'avis du libraire 1'52« Comme un chant d'espérance », le nouveau livre de Jean D'Ormesson n'est pas à proprement parlé un roman. L'idée cher à Flaubert qui traverse ces pages est le néant.
L'académicien au commencement se réfère aux grands penseurs grecs, aux religions monothéistes, la sienne, le christianisme et a imaginé le néant. L'esprit se libère comme le Big Bang a donné naissance à notre univers.
C'est avec un plaisir simple que nous lisons le roman d'une pensée à l'oeuvre. Celle de Jean D'Ormesson. Ecrire sur le rien revient à écrire sur le tout car la seule question pour l'auteur, c'est Dieu. Qu'il existe ou qu'il n'existe pas.
Dieu qui se confond avec le tout et le rien. Des croyances aux explications scientifiques comme ces calculs mathématiques qui semblent laisser penser que la naissance de notre univers n'est que le choc de deux multi-univers.
Comme la rencontre entre l'auteur et le lecteur un acte de littérature, un acte singulier, l'auteur ne peut répondre au sens de notre univers. Mais le lecteur que je suis peux répondre au sens de la vie de Jean D'Ormesson.
Ecrire la beauté du monde. Dans ce roman c'est le Jean D'Ormesson que nous aimons, celui qui nous raconte une histoire, celle de la création de son monde, de notre monde. Le temps, l'espace, l'homme, Dieu.
Et pour finir car dans chaque début est inscrit une fin, je citerai l'auteur :« Un roman imprévu et pourtant prévisible mais en fin de compte nécessaire. Un livre que nous vous invitons à lire comme un chant d'espérance.
Librairie BHV/Marais
Pascal Pannetier
Pascal Pannetier : « Comme un chant d'espérance », le nouveau livre de Jean D'Ormesson n'est pas à proprement parlé un roman. L'idée cher à Flaubert qui traverse ces pages est le néant.
L'académicien au commencement se réfère aux grands penseurs grecs, aux religions monothéistes, la sienne, le christianisme et a imaginé le néant. L'esprit se libère comme le Big Bang a donné naissance à notre univers.
C'est avec un plaisir simple que nous lisons le roman d'une pensée à l'oeuvre. Celle de Jean D'Ormesson. Ecrire sur le rien revient à écrire sur le tout car la seule question pour l'auteur, c'est Dieu. Qu'il existe ou qu'il n'existe pas.
Dieu qui se confond avec le tout et le rien. Des croyances aux explications scientifiques comme ces calculs mathématiques qui semblent laisser penser que la naissance de notre univers n'est que le choc de deux multi-univers.
Comme la rencontre entre l'auteur et le lecteur un acte de littérature, un acte singulier, l'auteur ne peut répondre au sens de notre univers. Mais le lecteur que je suis peux répondre au sens de la vie de Jean D'Ormesson.
Ecrire la beauté du monde. Dans ce roman c'est le Jean D'Ormesson que nous aimons, celui qui nous raconte une histoire, celle de la création de son monde, de notre monde. Le temps, l'espace, l'homme, Dieu.
Et pour finir car dans chaque début est inscrit une fin, je citerai l'auteur :« Un roman imprévu et pourtant prévisible mais en fin de compte nécessaire. Un livre que nous vous invitons à lire comme un chant d'espérance.