De son métier de reporter et de journaliste d'investigation, David Emton a conservé le goût de l'enquête, de la précision que l'on retrouve dans ses romans où le cadre et les thèmes abordés ont autant d'importance que l'intrigue et les personnages. Se consacrant désormais à l'écriture, il a choisi le thriller pour exprimer sa vision du monde et peut-être aussi apaiser ses propres angoisses. Après « Le secret de Dieu », roman apocalyptique qui nous entrainait dans les entrailles de Jérusalem, on retrouve le rythme...
Le dernier déluge de David Emton - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour David Emton.David Emton :Bonjour.Philippe Chauveau :Nous avions eu l'occasion de vous rencontrer il y a quelque temps déjà, il y a deux ans, lorsque aviez sorti votre premier roman, Le secret de Dieu, c'était déjà un thriller, vous réitérez aujourd'hui avec Le dernier déluge. Expliquez moi vous qui avez été journaliste, reporter, donc qui retracez des faits avérés. Pourquoi vous lancez dans l'écriture de romans et plus spécifiquement dans ce type d'écriture, ces romans apocalyptiques ?David...
Le dernier déluge de David Emton - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Dans ce nouveau titre, David Emton, nous sommes au mois de décembre, c'est Noël, Noël qui approche, nous sommes le 24. Paris est dans la tempête, il tombe des cordes, l'eau de la Seine ne cesse de s'élever et nous avons Christine qui reçoit un paquet à son domicile. Dans ce paquet un enfant, entouré d'une membrane, et elle va aller sonner chez son voisin pour trouver de l'aide. C'est le point de départ. D'où vient-elle cette histoire ? Pourquoi Paris sous la tempête, pourquoi ce Paris apocalyptique ? Et...
Le dernier déluge de David Emton - Le livre - Suite
David Emton
Le dernier déluge
Présentation 1'30De son métier de reporter et de journaliste d'investigation, David Emton a conservé le goût de l'enquête, de la précision que l'on retrouve dans ses romans où le cadre et les thèmes abordés ont autant d'importance que l'intrigue et les personnages.
Se consacrant désormais à l'écriture, il a choisi le thriller pour exprimer sa vision du monde et peut-être aussi apaiser ses propres angoisses.
Après « Le secret de Dieu », roman apocalyptique qui nous entrainait dans les entrailles de Jérusalem, on retrouve le rythme trépidant propre à l'écriture de David Emton dans ce nouveau titre « Le dernier déluge ».
Nous sommes à Paris, un soir de Noël, la capitale subit une incroyable tempête, la Seine ne cesse de monter et les éléments sont déchainés. Seule dans son appartement, dans ce Paris de fin du monde,
Christine, une jeune femme, reçoit un étrange paquet. Il contient un bébé, enveloppé dans une membrane de survie. Christine va devoir protéger cet enfant très convoité mais, n'est-il pas lui-même une menace pour la jeune femme?
Et nous voilà embarqués dans une incroyable aventure où tous les coups sont permis, où les méchants ne sont pas forcément ceux que l'on croit,
où l'argent et la science vont se croiser et où la nature va démontrer qu'elle ne veut pas forcément du bien à l'espèce humaine.
Un thriller que vous allez dévorer, de la première à la dernière page sans pouvoir le poser. Un livre à recommander donc, aux amateurs du genre.
« Le dernier déluge » de David Emton aux éditions Albin Michel.
David Emton est avec nous sur WTC.
De son métier de reporter et de journaliste d'investigation, David Emton a conservé le goût de l'enquête, de la précision que l'on retrouve dans ses romans où le cadre et les thèmes abordés ont autant d'importance que l'intrigue et les personnages. Se consacrant désormais à l'écriture, il a choisi le thriller pour exprimer sa vision du monde et peut-être aussi apaiser ses propres angoisses. Après « Le secret de Dieu », roman apocalyptique qui nous entrainait dans les entrailles de Jérusalem, on retrouve le rythme trépidant propre à l'écriture de David Emton dans ce nouveau titre « Le dernier déluge ». Nous sommes à Paris, un soir de Noël, la capitale subit une incroyable tempête, la Seine ne cesse de monter et les éléments sont déchainés. Seule dans son appartement, dans ce Paris de fin du monde, Christine, une jeune femme, reçoit un étrange paquet. Il contient un bébé, enveloppé dans une membrane de survie. Christine va devoir protéger cet enfant très convoité mais, n'est-il pas lui-même une menace pour la jeune femme?
Et nous voilà embarqués dans une incroyable aventure où tous les coups sont permis, où les méchants ne sont pas forcément ceux que l'on croit, où l'argent et la science vont se croiser et où la nature va démontrer qu'elle ne veut pas forcément du bien à l'espèce humaine.
Un thriller que vous allez dévorer, de la première à la dernière page sans pouvoir le poser. Un livre à recommander donc, aux amateurs du genre.
« Le dernier déluge » de David Emton aux éditions Albin Michel.
David Emton est avec nous sur WTC.
David Emton
Le dernier déluge
Portrait 4'55Bonjour David Emton.
Bonjour.
Nous avions eu l'occasion de vous rencontrer il y a quelques temps déjà, il y a deux ans, lorsque aviez sorti votre premier roman, Le secret de Dieu, c'était déjà un thriller, vous réitérez aujourd'hui avec Le dernier déluge.
Expliquez moi vous qui avez été journaliste, reporter, donc qui retracez des faits avérés. Pourquoi vous lancer dans l'écriture de romans et plus spécifiquement dans ce type d'écriture, ces romans apocalyptiques ?
Parce que le métier de reporter est fabuleux mais vous êtes corseté, il faut raconter ce que vous voyez. Quand vous écrivez un roman, vous pouvez vous inspirer de la réalité, qui est un gisement fabuleux,
mais il n'y a plus de limite, sinon celle de votre imagination. Et c'est un challenge, un défi qui est magnifique.
Mais dans vos intrigues, vous utilisez nos peurs, les plus inavouées, est-ce à dire que l'époque dans laquelle nous vivons vous semble terrifiante ou vous en rajoutez un peu ?
Et bien je crois que je n'en rajoute pas du tout, je suis même en deçà parfois il me semble. Je veux dire par là que ce sont des livres d'anticipation. Le livre dont nous allons parler, Le dernier déluge, concerne Paris,
pris dans une crue du millénaire. La question n'est pas de savoir si ça va arriver mais quand. Quand aux autres peurs, que j'exploite dans ce roman, elles sont toutes fondées et à mon sens à peine exagérées.
Dans Le secret de Dieu, il était beaucoup question des religions, des relations internationales. Dans Le dernier déluge, il est beaucoup question de science. On sent là que le journaliste et le reporter revient en étant très précis sur les faits,
sur les informations données, on sent qu'il y a beaucoup de recherches dans votre écriture. C'est quand même aussi votre envie, c'est de donner à la fois plaisir au lecteur et de lui apporter de l'information ?
Oui, c'est ça, c'est à la fois un plaisir de lecture. J'ai un jeu un peu sadique avec mon lecteur, j'aime bien le trimballer de chapitre en chapitre, lui faire peur comme vous dites.
Mais je crois que un récit fantastique, un récit imaginaire est d'autant plus puissant, captivant, vous renverse d'autant plus qu'il prend place dans un décor réel, avec des faits avérés, que vous pouvez vérifier.
Parce que alors les limites entre le fantasme, la peur et la réalité observable, s'estompent, elles n'existent plus.
Que vous apporte l'écriture dans votre vie, au quotidien ?
De la souffrance d'abord, parce que écrire, il faut que les gens le sache, c'est pas une partie de plaisir, c'est du travail, c'est du labeur. Et puis un sens de la responsabilité, comme un parent, quand on commence un ouvrage,
je suis en train de finir le troisième, actuellement, il faut aller jusqu'au bout, bien faire les choses, c'est quelque chose parfois d'écrasant, vous voyez c'est pas forcément positif ce que j'ai à dire sur le travail d'écriture.
Et puis après c'est une libération et un formidable plaisir.
Comment réagiriez-vous si vous étiez confronté aux événements que vous faites vivre à vos personnages ? Est-ce une façon de conjurer la peur, l'écriture pour vous ?
Certainement, vous l'avez noté dans Le secret de Dieu, et puis maintenant dans le Dernier déluge et dans celui qui suivra, je m'attache toujours à explorer des scénarios où tout fini. J'aime bien penser à la fin, comment on termine, individuellement ou collectivement.
Alors effectivement, ce n'est pas sans rapport avec la peur. Je crois que toute créature dotée d'un minimum d'intelligence doit avoir peur dans l'existence, parce que son terme déjà est angoissant,
et c'était quelque chose qui me travaille, alors donc je l'exploite dans les romans. Si j'étais l'un de mes personnages, comment je réagirais ? Je suis pas sûr que je serais très héroïque, je ne sais pas.
Il y a déjà l'écriture d'un troisième roman en cours, vous êtes déjà en écriture ou là vous vous accordez un petit moment de détente après Le dernier déluge ?
Alors je m'accorderais un moment de détente quand j'aurais, dans quelques jours fini le troisième thriller.
C'est déjà quasiment bouclé ?
Il est bouclé oui.
Ah oui, vous êtes un acharné. Un gros travailleur ?
Ecoutez, je crois qu'il est notoire que pour produire des bons livres il faut 99% de sueur et 1% de génie. Moi j'ai tablé sur les 99% de travail.
Sans rien dévoiler, on reste dans notre époque contemporaine, on sera en Europe, on sera dans une autre partie du monde ? Allez, mettez-nous l'eau à la bouche.
On sera perdus dans les neiges éternelles, de nos jours. Mais ça sera quelque chose de très lunaire.
Alors en attendant de découvrir ce troisième roman, on va déjà profiter de celui-ci qui est excellent. Si vous aimez les thrillers, vous allez adorer. Le dernier déluge de David Emton, c'est chez Albin Michel. Merci
Philippe Chauveau :
Bonjour David Emton.
David Emton :
Bonjour.
Philippe Chauveau :
Nous avions eu l'occasion de vous rencontrer il y a quelque temps déjà, il y a deux ans, lorsque aviez sorti votre premier roman, Le secret de Dieu, c'était déjà un thriller, vous réitérez aujourd'hui avec Le dernier déluge. Expliquez moi vous qui avez été journaliste, reporter, donc qui retracez des faits avérés. Pourquoi vous lancez dans l'écriture de romans et plus spécifiquement dans ce type d'écriture, ces romans apocalyptiques ?
David Emton :
Parce que le métier de reporter est fabuleux mais vous êtes corseté, il faut raconter ce que vous voyez. Quand vous écrivez un roman, vous pouvez vous inspirer de la réalité, qui est un gisement fabuleux, mais il n'y a plus de limite, sinon celle de votre imagination. Et c'est un challenge, un défi qui est magnifique.
Philippe Chauveau :
Mais dans vos intrigues, vous utilisez nos peurs, les plus inavouées, est-ce à dire que l'époque dans laquelle nous vivons vous semble terrifiante ou vous en rajoutez un peu ?
David Emton :
Et bien je crois que je n'en rajoute pas du tout, je suis même en deçà parfois il me semble. Je veux dire par là que ce sont des livres d'anticipation. Le livre dont nous allons parler, Le dernier déluge, concerne Paris, pris dans une crue du millénaire. La question n'est pas de savoir si ça va arriver mais quand. Quand aux autres peurs, que j'exploite dans ce roman, elles sont toutes fondées et à mon sens à peine exagérées.
Philippe Chauveau :
Dans Le secret de Dieu, il était beaucoup question des religions, des relations internationales. Dans Le dernier déluge, il est beaucoup question de science. On sent là que le journaliste et le reporter revient en étant très précis sur les faits, sur les informations données, on sent qu'il y a beaucoup de recherches dans votre écriture. C'est quand même aussi votre envie, c'est de donner à la fois plaisir au lecteur et de lui apporter de l'information ?
David Emton :
Oui, c'est ça, c'est à la fois un plaisir de lecture. J'ai un jeu un peu sadique avec mon lecteur, j'aime bien le trimballer de chapitre en chapitre, lui faire peur comme vous dites. Mais je crois que un récit fantastique, un récit imaginaire est d'autant plus puissant, captivant, vous renverse d'autant plus qu'il prend place dans un décor réel, avec des faits avérés, que vous pouvez vérifier. Parce que alors les limites en le fantasme, la peur et la réalité observable, s'estompent, elles n'existent plus.
Philippe Chauveau :
Que vous apporte l'écriture dans votre vie, au quotidien ?
David Emton :
De la souffrance d'abord, parce que écrire, il faut que les gens le sache, c'est pas une partie de plaisir, c'est du travail, c'est du labeur. Et puis un sens de la responsabilité, comme une parent, quand on commence un ouvrage, je suis en train de finir le troisième, actuellement, il faut aller jusqu'au bout, bien faire les choses, c'est quelque chose parfois d'écrasant, vous voyez c'est pas forcément positif ce que j'ai à dire sur le travail d'écriture. Et puis après c'est une libération et un formidable plaisir.
Philippe Chauveau :
Comment réagiriez-vous si vous étiez confronté aux événements que vous faites vivre à vos personnages ? Est-ce une façon de conjurer la peur, l'écriture pour vous ?
David Emton :
Certainement, vous l'avez noté dans Le secret de Dieu, et puis maintenant dans le Dernier déluge et dans celui qui suivra, je m'attache toujours à explorer des scénarios où tout fini. J'aime bien penser à la fin, comment on termine, individuellement ou collectivement. Alors effectivement, ce n'est pas sans rapport avec la peur. Je crois que toute créature dotée d'un minimum d'intelligence doit avoir peur dans l'existence, parce que son terme déjà est angoissant, et c'était quelque chose qui me travaille, alors donc je l'exploite dans les romans. Si j'étais l'un de mes personnages, comment je réagirais ? Je suis pas sûr que je serais très héroïque, je ne sais pas.
Philippe Chauveau :
Il y a déjà l'écriture d'un troisième roman en cours, vous êtes déjà en écriture ou là vous vous accordez un petit moment de détente après Le dernier déluge ?
David Emton :
Alors je m'accorderais un moment de détente quand j'aurais, dans quelques jours fini le troisième thriller.
Philippe Chauveau :
C'est déjà quasiment bouclé ?
David Emton :
Il est bouclé oui.
Philippe Chauveau :
Ah oui, vous êtes un acharné. Un gros travailleur ?
David Emton :
Ecoutez, je crois qu'il est notoire que pour produire des bons livres il faut 99% de sueur et 1% de génie. Moi j'ai tablé sur les 99% de travail.
Philippe Chauveau :
Sans rien dévoiler, on reste dans notre époque contemporaine, on sera en Europe, on sera dans une autre partie du monde ? Allez, mettez-nous l'eau à la bouche.
David Emton :
On sera perdus dans les neiges éternelles, de nos jours. Mais ça sera quelque chose de très lunaire.
Philippe Chauveau :
Alors en attendant de découvrir ce troisième roman, on va déjà profiter de celui-ci qui est excellent. Si vous aimez les thrillers, vous allez adorer. Le dernier déluge de David Emton, c'est chez Albin Michel. Merci
David Emton
Le dernier déluge
Le livre 5'05Dans ce nouveau titre, David Emton, nous sommes au mois de décembre, c'est Noël, Noël qui approche, nous sommes le 24. Paris est dans la tempête, il tombe des cordes, l'eau de la Seine ne cesse de s'élever,
et nous avons Christine qui reçoit un paquet à son domicile. Dans ce paquet un enfant, entouré d'une membrane, et elle va aller sonner chez son voisin pour trouver de l'aide. C'est le point de départ.
D'où vient-elle cette histoire ? Pourquoi Paris sous la tempête, pourquoi ce Paris apocalyptique ? Et pourquoi cette femme qui reçoit un enfant, comme ça le 24 décembre ? Ca me rappelle vaguement une histoire.
Vaguement effectivement, comme le déluge, peut être. Il y a beaucoup d'inspiration biblique. D'ailleurs il faut relire la Bible, c'est un formidable livre, c'est très épique.
Et bien à l'origine, je me suis aperçu que si une crue aussi comparable à celle de 1910, se reproduisait à Paris, comme entre temps nous avons percé notre capitale comme un gruyère,
avec les RER, les métros, le câble, la fibre, ça serait une dévastation généralisée. Voilà. Alors moi j'ai choisi de lancer sur Paris, une crue comparable non pas à celle de 1910,
mais à l'une de celle du 16ème que avait emportée Paris presque comme Vaison-la Romaine, ce qu'on a tendance à oublier. Et voilà, ça c'est le cadre. Et effectivement, les ministères sont évacués,
puisqu'ils sont dans les beaux quartiers, les musées sont évacués autant que faire se pourra, puisque le Louvre, si une telle crue devait arriver et arrivera un jour, il y aurait des pertes.
Le personnage du conservateur du Louvre qui est assez intéressant dans le roman.
Oui mais ça aussi c'est une situation d'anticipation je le crains hélas, et pas d'invention pure.
Et voilà, l'idée de la crue, c'est que si nous connaissions une crue comme celle de 1910 aujourd'hui, ça serait une catastrophe à laquelle nous ne nous attendons pas vraiment.
Pourquoi avoir choisi de placer votre intrigue le soir de Noël ?
Il y a plusieurs raisons, d'abord c'est un soir symbolique et puis tous les sociologues vous le dirons, que le soir de Noël, comme le Nouvel An, c'est la période des grands drames.
Les gens qui se sentent seuls ou qui ne sont pas heureux très souvent font des bêtises ces jours là. Et ce sont des jours qui ne sont pas anodins quand on est seul, isolé.
Et nos personnages sont seuls, notamment à cause de la crue, et Christine aussi parce que sa vie est un peu un désert affectif.
Dans votre premier roman, Le secret de Dieu, l'intrigue se passait en partie à Jérusalem et il y avait des descriptions de Jérusalem tout à fait étonnantes. C'est un petit peu la même chose, là on sent que vous êtes fasciné par la ville de Paris,
que vous la connaissez bien, que vous vous êtes énormément documenté notamment sur les catacombes, vous en faites une description tout à fait étonnante.
De la même façon que Jérusalem dans votre premier roman, Paris est un personnage à part entière de votre intrigue.
Oui, trop souvent je crois qu'on visite, on traverse les villes, sans les voir. J'essaye dans mes romans, en plus du rythme, en plus des rebondissements, en plus du thème général, j'essaye aussi d'ouvrir les entrailles d'une ville.
Qu'on ressorte de ce livre, en connaissant, en étant familier, presque intime, de la pierre, des murs, des rues ou des souterrains qu'on a traversés. Oui il y a un travail de présentation qui est très important pour moi.
Jérusalem et là Paris. Je pense qu'il y a du voyage aussi dans les livres et pas que dans l'imaginaire. Moi j'aime bien que le lieu ait une consistance aussi.
Et puis finalement il y a deux grandes thématiques, dans Le dernier déluge. Il y a la science dont il est beaucoup question et puis il y a la nature. La nature nous veut-elle du bien ?
Parce que finalement, c'est un petit peu se qui résume votre histoire. Faut-il se méfier de la nature ?
Je dirais que c'est le même thème. Pour moi, mais ça n'engage que moi, la science est une arme contre la nature aussi. La religion moderne, je parle de l'écologie évidement,
veut que l'on vénère la nature comme une mère nourricière. Je crois que c'est une profonde erreur. Il faut la protéger, il faut la préserver comme notre jardin et pour nos descendants incontestablement,
mais la nature considère indifféremment l'orchidée ou l'ortie, broie les espèces. La plus grande exterminatrice de forme vivante, c'est la nature, c'est pas l'homme et la pollution.
Les crues, les déluges, les tsunamis, les virus, ceux que l'on connait et ceux qui arrivent, parce que là aussi il y a de l'anticipation, c'est bien la nature qui les fabriquent. Pour prendre un seul exemple, celui du virus.
Le virus, songez qu'il n'a aucune place dans la chaine alimentaire. Aucune, il ne mange personne, il n'est mangé par personne. A priori, aucune logique à son existence.
Pourtant, c'est la forme vivante que la nature reproduit et recycle en permanence. Alors que sa seule fonction, c'est l'extermination des espèces vivantes. Je ne trouve pas ça très sympathique,
et je ne pense pas que la nature soit notre maman, oui ça c'est très clair.
Je vais utiliser un terme que je n'aime pas beaucoup mais c'est un excellent « page turner », voilà, c'est un livre que l'on dévore de la première à la dernière page,
lorsque vous aurez commencé vous ne pourrez plus le lâcher, ça s'appelle Le dernier déluge, que David Emton publie aux éditions Albin Michel. Merci beaucoup.
Merci à vous.
Philippe Chauveau :
Dans ce nouveau titre, David Emton, nous sommes au mois de décembre, c'est Noël, Noël qui approche, nous sommes le 24. Paris est dans la tempête, il tombe des cordes, l'eau de la Seine ne cesse de s'élever et nous avons Christine qui reçoit un paquet à son domicile. Dans ce paquet un enfant, entouré d'une membrane, et elle va aller sonner chez son voisin pour trouver de l'aide. C'est le point de départ. D'où vient-elle cette histoire ? Pourquoi Paris sous la tempête, pourquoi ce Paris apocalyptique ? Et pourquoi cette femme qui reçoit un enfant, comme ça le 24 décembre ? Ca me rappelle vaguement une histoire.
David Emton :
Vaguement effectivement, comme le déluge, peut être. Il y a beaucoup d'inspiration biblique. D'ailleurs il faut relire la Bible, c'est un formidable livre, c'est très épique. Et bien à l'origine, je me suis aperçu que si une crue aussi comparable à celle de 1910, se reproduisait à Paris, comme entre temps nous avons percé notre capitale comme un gruyère, avec les RER, les métros, le câble, la fibre, ça serait une dévastation généralisée. Voilà. Alors moi j'ai choisi de lancer sur Paris, une crue comparable non pas à celle de 1910, mais à l'une de celle du 16ème que avait emportée Paris presque comme Vaison-la Romaine, ce qu'on a tendance à oublier. Et voilà, ça c'est le cadre. Et effectivement, les ministères sont évacués, puisqu'ils sont dans les beaux quartiers, les musées sont évacués autant que faire se pourra, puisque le Louvre, si une telle crue devait arriver et arrivera un jour, il y aurait des pertes.
Philippe Chauveau :
Le personnage du conservateur du Louvre dans le roman qui est assez intéressant dans le roman.
David Emton :
Oui mais ça aussi c'est une situation d'anticipation je le crains hélas, et pas d'invention pure. Et voilà, l'idée de la crue, c'est que si nous connaissions une crue comme celle de 1910 aujourd'hui, ça serait une catastrophe à laquelle nous ne nous attendons pas vraiment.
Philippe Chauveau :
Pourquoi avoir choisi de placer votre intrigue le soir de Noël ?
David Emton :
Il y a plusieurs raisons, d'abord c'est un soir symbolique et puis tous les sociologues vous le dirons, que le soir de Noël, comme le Nouvel An, c'est la période des grands drames. Les gens qui se sentent seuls ou qui ne sont pas heureux très souvent font des bêtises ces jours là. Et ce sont des jours qui ne sont pas anodins quand on est seul, isolé. Et nos personnages sont seuls, notamment à cause de la crue, et Christine aussi parce que sa vie est un peu un désert affectif.
Philippe Chauveau :
Dans votre premier roman, Le secret de Dieu, l'intrigue se passait en partie à Jérusalem et il y avait des descriptions de Jérusalem tout à fait étonnantes. C'est un petit peu la même chose, là on sent que vous êtes fasciné par la ville de Paris, que vous la connaissez bien, que vous vous êtes énormément documenté notamment sur les catacombes, vous en faites une description tout à fait étonnante. De la même façon que Jérusalem dans votre premier roman, Paris est un personnage à part entière de votre intrigue.
David Emton :
Oui, trop souvent je crois qu'on visite, on traverse les villes, sans les voir. J'essaye dans mes romans, en plus du rythme, en plus des rebondissements, en plus du thème général, j'essaye aussi d'ouvrir les entrailles d'une ville. Qu'on ressorte de ce livre, en connaissant, en étant familier, presque intime, de la pierre, des murs, des rues ou des souterrains qu'on a traversés. Oui il y a un travail de présentation qui est très important pour moi. Jérusalem et là Paris. Je pense qu'il y a du voyage aussi dans les livres et pas que dans l'imaginaire. Moi j'aime bien que le lieu ait une consistance aussi.
Philippe Chauveau :
Et puis finalement il y a deux grandes thématiques, dans Le dernier déluge. Il y a la science dont il est beaucoup question et puis il y a la nature. La nature nous veut-elle du bien ? Parce que finalement, c'est un petit peu se qui résume votre histoire. Faut-il se méfier de la nature ?
David Emton :
Je dirais que c'est le même thème. Pour moi, mais ça n'engage que moi, la science est une arme contre la nature aussi. La religion moderne, je parle de l'écologie évidement, veut que l'on vénère la nature comme une mère nourricière. Je crois que c'est une profonde erreur. Il faut la protéger, il faut la préserver comme notre jardin et pour nos descendants incontestablement mais la nature considère indifféremment l'orchidée ou l'ortie, broie les espèces. La plus grande exterminatrice de forme vivante, c'est la nature, c'est pas l'homme et la pollution. Les crues, les déluges, les tsunamis, les virus, ceux que l'on connait et ceux qui arrivent, parce que là aussi il y a de l'anticipation, c'est la nature qui les fabriquent. Pour prendre un seul exemple, celui du virus. Le virus, songez qu'il n'a aucune place dans la chaine alimentaire. Aucune, il ne mange personne, il n'est mangé par personne. A priori, aucune logique à son existence. Pourtant, c'est la forme vivante que la nature reproduit et recycle en permanence. Alors que sa seule fonction, c'est l'extermination des espèces vivantes. Je ne trouve pas ça très sympathique, et je ne pense pas que la nature soit notre maman, oui ça c'est très clair.
Philippe Chauveau :
Je vais utiliser un terme que je n'aime pas beaucoup mais c'est un excellent « page turner », voilà, c'est un livre que l'on dévore de la première à la dernière page, lorsque vous aurez commencé vous ne pourrez plus le lâcher, ça s'appelle Le dernier déluge, que David Emton publie aux éditions Albin Michel. Merci beaucoup.
David Emton :
Merci à vous.