David Emton

David Emton

Le dernier déluge

Le livre 5'05

Dans ce nouveau titre, David Emton, nous sommes au mois de décembre, c'est Noël, Noël qui approche, nous sommes le 24. Paris est dans la tempête, il tombe des cordes, l'eau de la Seine ne cesse de s'élever,
et nous avons Christine qui reçoit un paquet à son domicile. Dans ce paquet un enfant, entouré d'une membrane, et elle va aller sonner chez son voisin pour trouver de l'aide. C'est le point de départ.
D'où vient-elle cette histoire ? Pourquoi Paris sous la tempête, pourquoi ce Paris apocalyptique ? Et pourquoi cette femme qui reçoit un enfant, comme ça le 24 décembre ? Ca me rappelle vaguement une histoire.
Vaguement effectivement, comme le déluge, peut être. Il y a beaucoup d'inspiration biblique. D'ailleurs il faut relire la Bible, c'est un formidable livre, c'est très épique.
Et bien à l'origine, je me suis aperçu que si une crue aussi comparable à celle de 1910, se reproduisait à Paris, comme entre temps nous avons percé notre capitale comme un gruyère,
avec les RER, les métros, le câble, la fibre, ça serait une dévastation généralisée. Voilà. Alors moi j'ai choisi de lancer sur Paris, une crue comparable non pas à celle de 1910,
mais à l'une de celle du 16ème que avait emportée Paris presque comme Vaison-la Romaine, ce qu'on a tendance à oublier. Et voilà, ça c'est le cadre. Et effectivement, les ministères sont évacués,
puisqu'ils sont dans les beaux quartiers, les musées sont évacués autant que faire se pourra, puisque le Louvre, si une telle crue devait arriver et arrivera un jour, il y aurait des pertes.
Le personnage du conservateur du Louvre qui est assez intéressant dans le roman.
Oui mais ça aussi c'est une situation d'anticipation je le crains hélas, et pas d'invention pure.
Et voilà, l'idée de la crue, c'est que si nous connaissions une crue comme celle de 1910 aujourd'hui, ça serait une catastrophe à laquelle nous ne nous attendons pas vraiment.
Pourquoi avoir choisi de placer votre intrigue le soir de Noël ?
Il y a plusieurs raisons, d'abord c'est un soir symbolique et puis tous les sociologues vous le dirons, que le soir de Noël, comme le Nouvel An, c'est la période des grands drames.
Les gens qui se sentent seuls ou qui ne sont pas heureux très souvent font des bêtises ces jours là. Et ce sont des jours qui ne sont pas anodins quand on est seul, isolé.
Et nos personnages sont seuls, notamment à cause de la crue, et Christine aussi parce que sa vie est un peu un désert affectif.
Dans votre premier roman, Le secret de Dieu, l'intrigue se passait en partie à Jérusalem et il y avait des descriptions de Jérusalem tout à fait étonnantes. C'est un petit peu la même chose, là on sent que vous êtes fasciné par la ville de Paris,
que vous la connaissez bien, que vous vous êtes énormément documenté notamment sur les catacombes, vous en faites une description tout à fait étonnante.
De la même façon que Jérusalem dans votre premier roman, Paris est un personnage à part entière de votre intrigue.
Oui, trop souvent je crois qu'on visite, on traverse les villes, sans les voir. J'essaye dans mes romans, en plus du rythme, en plus des rebondissements, en plus du thème général, j'essaye aussi d'ouvrir les entrailles d'une ville.
Qu'on ressorte de ce livre, en connaissant, en étant familier, presque intime, de la pierre, des murs, des rues ou des souterrains qu'on a traversés. Oui il y a un travail de présentation qui est très important pour moi.
Jérusalem et là Paris. Je pense qu'il y a du voyage aussi dans les livres et pas que dans l'imaginaire. Moi j'aime bien que le lieu ait une consistance aussi.
Et puis finalement il y a deux grandes thématiques, dans Le dernier déluge. Il y a la science dont il est beaucoup question et puis il y a la nature. La nature nous veut-elle du bien ?
Parce que finalement, c'est un petit peu se qui résume votre histoire. Faut-il se méfier de la nature ?
Je dirais que c'est le même thème. Pour moi, mais ça n'engage que moi, la science est une arme contre la nature aussi. La religion moderne, je parle de l'écologie évidement,
veut que l'on vénère la nature comme une mère nourricière. Je crois que c'est une profonde erreur. Il faut la protéger, il faut la préserver comme notre jardin et pour nos descendants incontestablement,
mais la nature considère indifféremment l'orchidée ou l'ortie, broie les espèces. La plus grande exterminatrice de forme vivante, c'est la nature, c'est pas l'homme et la pollution.
Les crues, les déluges, les tsunamis, les virus, ceux que l'on connait et ceux qui arrivent, parce que là aussi il y a de l'anticipation, c'est bien la nature qui les fabriquent. Pour prendre un seul exemple, celui du virus.
Le virus, songez qu'il n'a aucune place dans la chaine alimentaire. Aucune, il ne mange personne, il n'est mangé par personne. A priori, aucune logique à son existence.
Pourtant, c'est la forme vivante que la nature reproduit et recycle en permanence. Alors que sa seule fonction, c'est l'extermination des espèces vivantes. Je ne trouve pas ça très sympathique,
et je ne pense pas que la nature soit notre maman, oui ça c'est très clair.
Je vais utiliser un terme que je n'aime pas beaucoup mais c'est un excellent « page turner », voilà, c'est un livre que l'on dévore de la première à la dernière page,
lorsque vous aurez commencé vous ne pourrez plus le lâcher, ça s'appelle Le dernier déluge, que David Emton publie aux éditions Albin Michel. Merci beaucoup.
Merci à vous.

Philippe Chauveau :
Dans ce nouveau titre, David Emton, nous sommes au mois de décembre, c'est Noël, Noël qui approche, nous sommes le 24. Paris est dans la tempête, il tombe des cordes, l'eau de la Seine ne cesse de s'élever et nous avons Christine qui reçoit un paquet à son domicile. Dans ce paquet un enfant, entouré d'une membrane, et elle va aller sonner chez son voisin pour trouver de l'aide. C'est le point de départ. D'où vient-elle cette histoire ? Pourquoi Paris sous la tempête, pourquoi ce Paris apocalyptique ? Et pourquoi cette femme qui reçoit un enfant, comme ça le 24 décembre ? Ca me rappelle vaguement une histoire.

David Emton :
Vaguement effectivement, comme le déluge, peut être. Il y a beaucoup d'inspiration biblique. D'ailleurs il faut relire la Bible, c'est un formidable livre, c'est très épique. Et bien à l'origine, je me suis aperçu que si une crue aussi comparable à celle de 1910, se reproduisait à Paris, comme entre temps nous avons percé notre capitale comme un gruyère, avec les RER, les métros, le câble, la fibre, ça serait une dévastation généralisée. Voilà. Alors moi j'ai choisi de lancer sur Paris, une crue comparable non pas à celle de 1910, mais à l'une de celle du 16ème que avait emportée Paris presque comme Vaison-la Romaine, ce qu'on a tendance à oublier. Et voilà, ça c'est le cadre. Et effectivement, les ministères sont évacués, puisqu'ils sont dans les beaux quartiers, les musées sont évacués autant que faire se pourra, puisque le Louvre, si une telle crue devait arriver et arrivera un jour, il y aurait des pertes.

Philippe Chauveau :
Le personnage du conservateur du Louvre dans le roman qui est assez intéressant dans le roman.

David Emton :
Oui mais ça aussi c'est une situation d'anticipation je le crains hélas, et pas d'invention pure. Et voilà, l'idée de la crue, c'est que si nous connaissions une crue comme celle de 1910 aujourd'hui, ça serait une catastrophe à laquelle nous ne nous attendons pas vraiment.

Philippe Chauveau :
Pourquoi avoir choisi de placer votre intrigue le soir de Noël ?

David Emton :
Il y a plusieurs raisons, d'abord c'est un soir symbolique et puis tous les sociologues vous le dirons, que le soir de Noël, comme le Nouvel An, c'est la période des grands drames. Les gens qui se sentent seuls ou qui ne sont pas heureux très souvent font des bêtises ces jours là. Et ce sont des jours qui ne sont pas anodins quand on est seul, isolé. Et nos personnages sont seuls, notamment à cause de la crue, et Christine aussi parce que sa vie est un peu un désert affectif.

Philippe Chauveau :
Dans votre premier roman, Le secret de Dieu, l'intrigue se passait en partie à Jérusalem et il y avait des descriptions de Jérusalem tout à fait étonnantes. C'est un petit peu la même chose, là on sent que vous êtes fasciné par la ville de Paris, que vous la connaissez bien, que vous vous êtes énormément documenté notamment sur les catacombes, vous en faites une description tout à fait étonnante. De la même façon que Jérusalem dans votre premier roman, Paris est un personnage à part entière de votre intrigue.

David Emton :
Oui, trop souvent je crois qu'on visite, on traverse les villes, sans les voir. J'essaye dans mes romans, en plus du rythme, en plus des rebondissements, en plus du thème général, j'essaye aussi d'ouvrir les entrailles d'une ville. Qu'on ressorte de ce livre, en connaissant, en étant familier, presque intime, de la pierre, des murs, des rues ou des souterrains qu'on a traversés. Oui il y a un travail de présentation qui est très important pour moi. Jérusalem et là Paris. Je pense qu'il y a du voyage aussi dans les livres et pas que dans l'imaginaire. Moi j'aime bien que le lieu ait une consistance aussi.

Philippe Chauveau :
Et puis finalement il y a deux grandes thématiques, dans Le dernier déluge. Il y a la science dont il est beaucoup question et puis il y a la nature. La nature nous veut-elle du bien ? Parce que finalement, c'est un petit peu se qui résume votre histoire. Faut-il se méfier de la nature ?

David Emton :
Je dirais que c'est le même thème. Pour moi, mais ça n'engage que moi, la science est une arme contre la nature aussi. La religion moderne, je parle de l'écologie évidement, veut que l'on vénère la nature comme une mère nourricière. Je crois que c'est une profonde erreur. Il faut la protéger, il faut la préserver comme notre jardin et pour nos descendants incontestablement mais la nature considère indifféremment l'orchidée ou l'ortie, broie les espèces. La plus grande exterminatrice de forme vivante, c'est la nature, c'est pas l'homme et la pollution. Les crues, les déluges, les tsunamis, les virus, ceux que l'on connait et ceux qui arrivent, parce que là aussi il y a de l'anticipation, c'est la nature qui les fabriquent. Pour prendre un seul exemple, celui du virus. Le virus, songez qu'il n'a aucune place dans la chaine alimentaire. Aucune, il ne mange personne, il n'est mangé par personne. A priori, aucune logique à son existence. Pourtant, c'est la forme vivante que la nature reproduit et recycle en permanence. Alors que sa seule fonction, c'est l'extermination des espèces vivantes. Je ne trouve pas ça très sympathique, et je ne pense pas que la nature soit notre maman, oui ça c'est très clair.

Philippe Chauveau :
Je vais utiliser un terme que je n'aime pas beaucoup mais c'est un excellent « page turner », voilà, c'est un livre que l'on dévore de la première à la dernière page, lorsque vous aurez commencé vous ne pourrez plus le lâcher, ça s'appelle Le dernier déluge, que David Emton publie aux éditions Albin Michel. Merci beaucoup.

David Emton :
Merci à vous.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • De son métier de reporter et de journaliste d'investigation, David Emton a conservé le goût de l'enquête, de la précision que l'on retrouve dans ses romans où le cadre et les thèmes abordés ont autant d'importance que l'intrigue et les personnages. Se consacrant désormais à l'écriture, il a choisi le thriller pour exprimer sa vision du monde et peut-être aussi apaiser ses propres angoisses. Après « Le secret de Dieu », roman apocalyptique qui nous entrainait dans les entrailles de Jérusalem, on retrouve le rythme...Le dernier déluge de David Emton - Présentation - Suite
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