-Catherine Bergeret-Amselek est psychanalyste à Paris, à deux pas des Invalides. Par ses travaux, les colloques auxquels elle participe, elle est reconnue internationalement. Vous la connaissez aussi peut- être pour ses interventions en radio, à la télévision ou en presse magazine.
Ses livres ont également un large retentissement car Catherine Bergeret-Amselek sait parler de la psychanalyse avec des mots simples.
Depuis « Le mystère des mères » publié en 1996, Catherine Bergeret-Amselek a choisi d’évoquer les...
La femme en crise de Catherine Bergeret-Amselek - Présentation - Suite
Catherine Bergeret-Amselek, merci de nous recevoir pour Web tv Culture à l’occasion de la réédition de votre livre chez Desclée de Brower « La Femme en crise ». On reparlera dans un instant de votre métier de psychanalyste, mais votre parcours est jalonné de plusieurs étapes, votre enfance en Bretagne, les peintures de votre père qui nous entourent , tout ça, ce sont des souvenirs auxquels vous êtes attachée ?
Je suis née à Paris, mais j’avais trois mois quand je suis arrivée à Saint-Cas dans les Cotes...
La femme en crise de Catherine Bergeret-Amselek - Portrait - Suite
Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : Catherine Bergeret-Amselek, merci d’être avec nous sur Web Tv Culture, à l’occasion de la réédition de « La femme en crise » chez Desclée de Brower. Pourquoi cette réédition ?
Catherine Bergeret-Amselek (La femme en crise) : C’est mon éditeur qui a pris cette initiative, suite au succès – toute proportion gardée- du livre et un nombre de courriers de lectrices, qui m’ont remerciée d’avoir écrit cela.
En remettant en lumière cet ouvrage, ça permettait peut-être un autre...
La femme en crise de Catherine Bergeret-Amselek - Le livre - Suite
Librairie LIPSY
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15 rue Monge
75005 PARIS
Tel : 01 43 54 71 05
-C’est quelqu’un d’intègre, de sérieux, elle est ouverte à la vie, aux autres .Comme tous les psychanalystes, ils ont besoin de sortir, de se confronter, d’établir des relations avec les autres collègues et nous. Elle vient souvent aux signatures qu’on organise à la librairie. Elle est prête à engager un dialogue avec ses autres collègues, même s’ils viennent d’autres écoles, ou avec d‘autres théories derrière.
Je pense qu’elle...
La femme en crise de Catherine Bergeret-Amselek - L'avis du libraire - Suite
Catherine Bergeret-Amselek
La femme en crise
Présentation 00'41"Catherine Bergeret-Amselek
La femme en crise
Portrait 41'14"Catherine Bergeret-Amselek, merci de nous recevoir pour Web tv Culture à l’occasion de la réédition de votre livre chez Desclée de Brower « La Femme en crise ». On reparlera dans un instant de votre métier de psychanalyste, mais votre parcours est jalonné de plusieurs étapes, votre enfance en Bretagne, les peintures de votre père qui nous entourent , tout ça, ce sont des souvenirs auxquels vous êtes attachée ?
Je suis née à Paris, mais j’avais trois mois quand je suis arrivée à Saint-Cas dans les Cotes d’Armor, ou j’ai été élevée avec beaucoup de bonheur par mes grands-parents, mes parents venaient me voir bien sur…Je me souviens que quand j’étais petite, je m’attardais déjà sur les questions existentielles, concernant les origines, la mort et c’est ce que j’ai cherché après.
Paradoxalement, vous avez – avant la psychanalyse -essayé d’autres univers, le cinéma, le théâtre ?
Je pense que le métier d‘analyse, c’est un métier à tisser, c’est un métier d’artisan, c’est pas un métier qui s’apprend à la fac, en appliquant des théories, ou qui s’apprend dans les sociétés de psychanalyse . C’est un processus de vie . Donc avant , j’ai vécu, tout simplement.
J’ai commencé médecine à vingt ans . J’avais un papa médecin qui était un grand clinicien, qui écrivait aussi des livres , j’avais certainement envie de faire comme lui.Mais au fond, ma passion c’était de devenir comédienne , donc je me suis fait ce plaisir, pendant 17 ans .J’a joué au café-théâtre, j’ai pris des cours chez Viriot. Et mon premier spectacle de café-théâtre , c’était un one-woman-show.c’était l’histoire d’une standardiste de maison close, qui est en psychanalyse e qui veut devenir une star.
L’écoute est un mot qui pourrait caractériser la psychanalyse,mais j’ai l’impression que vous voulez y ajouter le mot partage pour définir la psychanalyse ?
C’est vrai c’est un partage d’intimité. C ‘est une histoire, c’est une rencontre.Analyste, c’est un des rares métiers qui permet encore de rencontrer des gens.C’st quand même très émouvant d’ouvrir la porte à une heure précise, et de voir pendant cinq, six, dix ans, une personne , de la voir changer. Elle nous fait la grâce de parler de son âme, de se mettre à nu.Il se passe des choses, elle ne nous laisse pas intacte.
Vous auriez pu vous contenter d’être psychanalyste, de recevoir en cabinet , alors pourquoi avoir eu envie d’écrire ?
Quand on est psychanalyste, c’est un travail intérieur permanent.Nos patients nous font grandir et nous permettent de poursuivre ces fameuses questions existentielles. Parce que pour choisir d’écouter des personnes qui souffrent et qui nous font partager leur histoire, c’est une façon de rester en analyse toute sa vie.Ecrire, ça permet de prendre du recul, de nous structurer et de continuer ce chemin de transmission qui est que un jour on va être lu par quelqu’un, et ça c’est magique.
Entre vos analyses et vos livres, est-ce que vous avez envie que vos lecteurs ou vos patients fassent une pause dans leur vie pour apprendre à mieux se connaître, c’est ça la mission que vous vous êtes fixée ?
C’est qu’ils aient envie de vivre , parce que c’est important aussi de faire du sport, c’est s’occuper de son corps, c’est regarder le soleil ,c’est prendre le temps d’être…
-Catherine Bergeret-Amselek, merci de nous avoir reçu pour Web Tv Culture, et je rappelle le titre de votre livre « La Femme en crise », chez Desclée de Brower.
Catherine Bergeret-Amselek
La femme en crise
Le livre 03'38"Catherine Bergeret-Amselek (La femme en crise) : C’est mon éditeur qui a pris cette initiative, suite au succès – toute proportion gardée- du livre et un nombre de courriers de lectrices, qui m’ont remerciée d’avoir écrit cela.
En remettant en lumière cet ouvrage, ça permettait peut-être un autre regard, et aujourd’hui en 2008, on voit tout le travail parcouru, le regard de la société par rapport au grand âge, par rapport à la féminité change.
Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : La femme en crise, c’est vers quel âge finalement ?
Catherine Bergeret-Amselek (La femme en crise) : Je pense que c’est parfois lorsque l’on a deux fois vingt ans .Lors d’un évènement heureux comme la naissance d’un petit dernier qui se faufile avant la fermeture des portes, ça peut être lors d’un divorce, d’un deuil, ça peut être tout événement qui fait que tout d’un coup, on s’aperçoit qu’on est peut être à la moitié du parcours.
C’est la crise du milieu de la vie des femmes avec un événement majeur, hautement tabou, jusque là réservé au domaine strictement médical, la ménopause. C’est l’éclat d’une crise existentielle où ça vibre, mais c’est l’éclat dune pierre précieuse puisque c’est une étape du développement de la féminité, donc c’est vers cinquante ans le milieu de la vie d’une femme aujourd’hui. C’est une autre étape. J’avais presque envie de dire, on commence à être une femme à cinquante ans parce que c’est là qu’on a compris le mode d’emploi de la vie. C’est là qu’on commence à comprendre comment ça marche ce truc-là et qu’on ne refait pas les mêmes bêtises.
Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : Finalement, vous vous nourrissez beaucoup des témoignages de vos patients lors des analyses ?
Catherine Bergeret-Amselek (La femme en crise) : Sans les patients, je ne pourrais pas écrire. Ce sont eux qui font avancer la plume ou l’ordinateur. Quand je sens que je suis émue en écrivant, c’est que c’est en corrélation avec ce que j’ai voulu faire passer, parce que quand je les écoute, je suis avant tout très émue.
Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : Votre style d’écriture est fluide, limpide, clair, c’est important pour le message que vous souhaitez délivrer à vos lecteurs et lectrices ?
Catherine Bergeret-Amselek (La femme en crise) : Ce ne sont pas forcément les intellectuelles qui vont être touchées par le livre, ça peut être des femmes de toute sorte, et c’est ça qui m’a touchée. C’est de parler à ces personnes et qu’elles aient pu en recevoir quelque chose. Des femmes caissières, vendeuses, profs, me disent, j’ai lu ça, je me suis reconnue, ça m’a touchée et j’ai eu envie de vous voir
Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : Est ce que finalement vous souhaitez que ce livre soit une sorte de sésame pour ces femmes en crise, pour leur permettre d’avancer ?
Catherine Bergeret-Amselek (La femme en crise) : J’aimerais bien qu’elles se disent qu’elles ne sont pas seules, que ce n’est pas si dramatique que ça parce que je connais beaucoup de femmes dans mon entourage pour qui ça été le coup de bâton sur la tête le coup de massue, et puis il y a des adresses à se passer, des choses à savoir.
Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : Et demain, vous allez continuer à travailler sur les autres périodes de la vie des femmes ?
Catherine Bergeret-Amselek (La femme en crise) : Je m’intéresse à un autre tabou, la vieillesse. Je vais essayer de vous montrer qu’on peut rencontrer un psychanalyste à tous les âges de la vie à partir de soixante dix ans et jusqu’à la fin, et qu’il y a beaucoup à faire ? Ca me permet de quitter mon cabinet, d’aller les voir chez eux.
Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : Catherine Bergeret-Amselek, merci de nous avoir reçus pour Web Tv Culture. Je rappelle le titre de votre livre « La femme en crise », cette réédition proposée chez Desclée de Brower.
Catherine Bergeret-Amselek
La femme en crise
L'avis du libraire 02'24"Laura CECOTTI
15 rue Monge
75005 PARIS
Tel : 01 43 54 71 05
-C’est quelqu’un d’intègre, de sérieux, elle est ouverte à la vie, aux autres .Comme tous les psychanalystes, ils ont besoin de sortir, de se confronter, d’établir des relations avec les autres collègues et nous. Elle vient souvent aux signatures qu’on organise à la librairie. Elle est prête à engager un dialogue avec ses autres collègues, même s’ils viennent d’autres écoles, ou avec d‘autres théories derrière.
Je pense qu’elle a une grande capacité d’écoute qu’on ressent dans son écriture.
Dans « La Femme en crise », on trouve une approche d’un phénomène assez peu connu, la ménopause. C’est une approche très ouverte. Il y a le coté physiologique, psychologique, il y a la crise existentielle, la crise de la féminité. Mais dans ce désastre que vivent ces femmes, il y a toujours un fil conducteur qu’est la déconstruction pour ensuite se reconstruire. C’est toujours positif, toujours quelque chose qui va vers le mieux, sauf que c’est un passage difficile. C’est ce qu’elle écoute dans ses séances en cabinet, et c’est ce qu’elle retransmet dans ce livre par un langage simple, direct. Ce qu’il reste aussi de ce livre, c’est le fait qu’on a besoin de partager avec le mari, le compagnon, la famille ou un psychanalyste, on peut en parler.
S’il y a une clé à trouver dans ce livre, c’est l’extrême liberté de vivre sa vie comme on peut, comme on veut. Le plus de ce livre est de donner cette liberté à chaque femme, de vivre, de ressentir les choses, de ne pas les cacher ou les supprimer, essayer de dire que tout va bien alors que c’est pas vrai. C’est une grande liberté de vivre sans tenir compte du fait qu’on ne doit pas avoir de rides, qu’on ne doit pas être gros, pas être jeune tout le temps et vivre selon les âges qu’on a de la vie, c’est comme ça.