Découvrir la philosophie à l’âge de 13 ans en lisant « Le Banquet » de Platon et en faire son chemin de vie, voilà résumé le parcours de Frédéric Lenoir. Ayant suivi des études de philosophie, il se spécialise ensuite dans l’histoire des religions, obtenant un doctorat sur le bouddhisme à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. C’est dire que Frédéric Lenoir maîtrise son sujet.
Mais sa véritable vocation, il la trouve en partageant ses connaissances. Collaborant à différences titres en presse magazine...
La consolation de l'ange de Frédéric Lenoir - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :
Bonjour Frédéric Lenoir. Vous êtes dans l'actualité avec ce nouveau livre, « La consolation de l’ange », qui prend place dans une bibliographie déjà conséquente mais, en terme de roman, c'est le septième. On dit souvent de vous que vous êtes un écrivain philosophe ou le philosophe écrivain. C'est une définition qui vous plaît, qui vous convient ?
Frédéric Lenoir :
Oui, pourquoi pas, puisque j’ai écrit une cinquantaine de livres et j'essaye de philosopher depuis l'âge de 13 ans, âge auquel...
La consolation de l'ange de Frédéric Lenoir - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :
Dans ce qui est donc votre septième roman Frédéric Lenoir, « La consolation de l'ange », voilà un duo tout à fait étonnant. Il y a il y a Hugo qui vient de faire une tentative de suicide. Il est encore tout jeune. Mais la situation de l'hôpital étant ce qu'elle est, il se retrouve dans une chambre où il y a déjà un autre patient, Blanche. Une femme âgée en fin de vie attendant doucement que la mort l'emporte. Ces deux personnages vont découvrir le monde, vont se découvrir, vont s'apprivoiser....
La consolation de l'ange de Frédéric Lenoir - Livre - Suite
Frédéric Lenoir
La consolation de l'ange
Présentation 00'02'33"Découvrir la philosophie à l’âge de 13 ans en lisant « Le Banquet » de Platon et en faire son chemin de vie, voilà résumé le parcours de Frédéric Lenoir. Ayant suivi des études de philosophie, il se spécialise ensuite dans l’histoire des religions, obtenant un doctorat sur le bouddhisme à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. C’est dire que Frédéric Lenoir maîtrise son sujet.
Mais sa véritable vocation, il la trouve en partageant ses connaissances. Collaborant à différences titres en presse magazine dont Le Monde des religions ou Philosophie Magazine, on le retrouve aussi en radio ou en télévision, ouvrant les arcanes de la philosophie au plus grand nombre. Par ses conférences et ses différents ouvrages, il a fidélisé un public fidèle, se retrouvant aussi bien dans ses romans que dans ses essais, ses contes ou ses pièces de théâtre. Auteur d’une quarantaine d’ouvrages, vendus à plus de 7 millions d’exemplaires et traduits en une vingtaine de langues, Frédéric Lenoir publie aujourd’hui « L’ange de la consolation ».
Voici Blanche, 92 ans, en soins palliatifs à l’hôpital où elle attend la mort. Dans sa chambre, par manque de lit, arrive Hugo, il a 20 ans et réchappe à une tentative de suicide. Entre la vieille femme, rescapée des camps et le jeune garçon dégoûté de la vie, débute un dialogue sur le sens de l’existence et notre place dans le monde.
Avec pudeur, sensibilité et une pointe d’humour, Frédéric Lenoir nous offre ici un joli conte philosophique. A quoi servent les religions et la philosophie, comment vivre l’amour et trouver sa place, pourquoi entretenir ses relations aux autres, quelle place accorder à l’information et autres réseaux sociaux, que sommes nous après la mort… autant de questions qui, à travers Blanche et Hugo, les héros du livre, sont les questions que chacun se pose au fil de sa propre existence. Agrémenté des poèmes de Victor Hugo et auréolé de l’image d’Etty Hillesum, cette jeune femme juive gardant l’espoir au milieu de l’innommable, le nouveau roman de Frédéric Lenoir est une belle leçon de vie dont la lecture vous accompagnera longtemps.
« Tout le chemin de la vie, c’est de passer de l’inconscience à la conscience, de la peur à l’amour ».
« La consolation de l’ange », de Frédéric Lenoir, est publié chez Albin Michel.
Frédéric Lenoir
La consolation de l'ange
Portrait 00'06'16"Philippe Chauveau :
Bonjour Frédéric Lenoir. Vous êtes dans l'actualité avec ce nouveau livre, « La consolation de l’ange », qui prend place dans une bibliographie déjà conséquente mais, en terme de roman, c'est le septième. On dit souvent de vous que vous êtes un écrivain philosophe ou le philosophe écrivain. C'est une définition qui vous plaît, qui vous convient ?
Frédéric Lenoir :
Oui, pourquoi pas, puisque j’ai écrit une cinquantaine de livres et j'essaye de philosopher depuis l'âge de 13 ans, âge auquel j'ai découvert « Le Banquet » de Platon et cela m'a illuminé. Depuis, j'ai une passion pour la philosophie. Alors si on m'appelle le philosophe écrivain, je prends !
Philippe Chauveau :
Comment découvre-t-on, à treize ans, « Le Banquet » de Platon à l'heure où certains sont encore avec les Pieds Nickelés ?
Frédéric Lenoir :
Ah mais je lisais aussi Astérix, Tintin ou Le Club des Cinq etc. Mais un jour, mon père qui est passionné de philosophie, donc transmission familiale, me dit : « Tiens, tu devrais lire ça ! » parce que je lui posais une question sur l'amour ou je ne sais pas quoi. Et là, c'est passionnant parce qu'on a des philosophes qui discutent d'un sujet majeur. L'amour, c'est quoi ? Ils ne sont pas d'accord entre eux mais c'est passionnant de pouvoir débattre de cette question-là. Dès lors, j'ai lu tous les dialogues socratiques puis Epicure, puis Epictète et j'ai lu nombre de philosophes. Ce qui fait que la philosophie m'a accompagné toute ma scolarité bien avant d'en faire en terminale. C'est pour ça que j'ai créé, il y a trois ans, une association qui s'appelle SEVE, ça veut dire savoir être et vivre ensemble. On y forme des animateurs à faire des ateliers de philo avec les enfants dès l'école primaire car il faudrait commencer la philosophie beaucoup plus tôt.
Philippe Chauveau :
La transmission et le partage font vraiment partie de votre ADN. Que ce soit pour les plus jeunes ou pour les adultes, vous aimez transmettre
Frédéric Lenoir :
Complètement. J'aime transmettre et j'aime simplifier les idées, les rendre accessibles puisque la philosophie paraît inaccessible a beaucoup de gens. C'est vrai qu'un certain nombre de philosophes sont difficiles. Si vous lisez « La critique de la raison pure » de Kant ou « L’éthique » de Spinoza, ce sont des ouvrages extrêmement difficiles à lire. Pourtant, les idées sont capitales et tout le monde peut avoir accès à ces idées si on simplifie un peu, sans les trahir mais en donnant des mots plus accessibles, les raisonnements qui sont expliqués dans ces livres. J'essaie de populariser la philosophie. Comme disait Diderot au XVIIIème siècle, rien n'est plus urgent que de rendre la philosophie populaire.
Philippe Chauveau :
Avez-vous l'impression, qu'en terme de pédagogie et d'enseignement, la France n'est peut-être pas au point pour l'apprentissage de la philosophie ?
Frédéric Lenoir :
Ce n'est pas que la France n'est pas au point, c’est le fait que la philosophie ne commence qu’en terminale. Mais je sais qu'il y a des pays où il n'y a pas de philosophie du tout. La France est donc déjà mieux que beaucoup d'autres pays. En revanche, on pourrait faire beaucoup mieux. Plutôt que d'étudier la philosophie, il faudrait l’aborder beaucoup plus tôt et pas uniquement à travers l'apprentissage des grands auteurs mais à travers des ateliers de philo, faire philosopher les gens, les faire discuter, les faire débattre, apprendre à argumenter et à conceptualiser, à écouter les autres etc… C'est formidable parce qu'on développe une intelligence, un discernement, une capacité d'écoute. Ce serait des laboratoires de citoyenneté de faire philosopher les gens dès l'école primaire.
Philippe Chauveau :
Si vous deviez donner une définition de la philosophie, une définition simple, c'est quoi ? La philosophie est-elle un regard sur le monde ?
Frédéric Lenoir :
Je dirais que l'objet de la philosophie, c'est le monde, c'est le réel, c'est la totalité du réel. Par l'utilisation d'un outil qui est la raison, la norme de la philosophie est la vérité et le but de la philosophie est d'améliorer la vie donc, si possible, d'être heureux. C'est la définition même de la philosophie chez les Grecs. Pour synthétiser tout cela en peu de mots, je reprendrais la définition de mon ami André Comte-Sponville qui dit de la philosophie : « C'est apprendre à penser mieux pour vivre mieux ».
Philippe Chauveau :
Est-ce parfois lourd à vivre au quotidien d'être philosophe ?
Frédéric Lenoir :
En tout cas de philosopher, oui ! Parce que finalement, qui peut décréter qu'il est philosophe ou non. On peut tous être philosophe ! Je dirais qu'il n'y a pas de philosophes professionnels, il y a des gens qui, dans leur vie, pratiquent la philosophie et l'usage de la raison telle que je l'ai définie pour essayer de vivre mieux. Je dirais, qu'au contraire, le fait de se poser des questions, de réfléchir, d'essayer d'être lucide, moi ça m'aide à vivre mieux. Je me sens mieux quand je comprends les choses, quand je comprends comment je fonctionne, quand j'apprends à me connaître puisque l'injonction socratique : « Connais toi toi-même » est le fondement même de la philosophie. Cela veut dire qu’en arrivant à s'observer et à se comprendre, on comprend les autres, on comprend le monde puisqu'on s'aperçoit que tous les êtres humains se ressemblent. Finalement, ce travail d'introspection m'aide à mieux vivre. Donc, pour moi, philosopher, c'est mieux me connaître, mieux connaître le monde et essayer de comprendre les mécanismes qui sont des lois de l'univers. Cela me passionne. C'est ça qui me donne envie de vivre, c'est de comprendre le monde.
Philippe Chauveau :
Allez, je vous titille un peu, je suis l'avocat du diable. Depuis l'Antiquité il y a des philosophes mais depuis toujours les hommes se font la guerre. Le monde ne tourne pas rond. La philosophie ne sert à rien si ça ne change pas le monde.
Frédéric Lenoir :
Qu’en savez-vous puisqu'on a l'impression que le monde grandit en conscience. Si vous regardez l'histoire de l'humanité, l'histoire longue, pas uniquement les quinze dernières années, on s'aperçoit qu'il y a un progrès de la conscience humaine parce qu'il y a deux mille ans, on estimait que ceux qui n'étaient pas de notre tribu étaient des sous-hommes. Les Grecs eux-mêmes, qui étaient pourtant éclairés, qui ont inventé la philosophie, considéraient que les citoyens hommes grecs étaient supérieurs aux non grecs. On a progressivement aboli les frontières entre les hommes et, aujourd'hui, on a les Droits de l'homme universels dans lesquels on considère que tout être humain, homme, femme, enfant, peu importe sa religion ou sa race, sont tous égaux en dignité. C'est un progrès colossal de la conscience humaine. Peut-être que la philosophie a joué alors un rôle important.
Philippe Chauveau :
Que ce soit lors de la présentation de vos livres ou dans les conférences que vous animez, vous aimez la rencontre, vous aimez l'échange et le partage, Quelle est la phrase qui revient le plus souvent, le compliment qui revient et où vous vous dites que vous avez trouvé votre voie.
Frédéric Lenoir :
Ce qui me touche le plus, c’est quand j'entends des gens qui me disent : "Votre livre a changé ma vie". Alors, je ne sais pas ce que ça veut dire changer sa vie mais le fait qu'ils le disent, et qu'ils aient envie de me remercier, qu'il y ait de la gratitude, cela me touche parce que je me dis, qu'au fond, je suis utile aux autres. Je crois que, pour moi, le bonheur n'est pas simplement être heureux égoïstement, dans mon coin, c'est aussi faire des choses qui aident les autres à être plus heureux, à s'améliorer, à mieux comprendre ce qui les entoure. Quand j'entends ça, cela me touche parce que ça participe à mon bonheur de savoir que je fais quelque chose qui aide les autres.
Philippe Chauveau :
Votre actualité, Frédéric Lenoir, « La consolation de l'ange » chez Albin Michel.
Frédéric Lenoir
La consolation de l'ange
Livre 00'06'48"Philippe Chauveau :
Dans ce qui est donc votre septième roman Frédéric Lenoir, « La consolation de l'ange », voilà un duo tout à fait étonnant. Il y a il y a Hugo qui vient de faire une tentative de suicide. Il est encore tout jeune. Mais la situation de l'hôpital étant ce qu'elle est, il se retrouve dans une chambre où il y a déjà un autre patient, Blanche. Une femme âgée en fin de vie attendant doucement que la mort l'emporte. Ces deux personnages vont découvrir le monde, vont se découvrir, vont s'apprivoiser. Présentez-nous.Blanche et Hugo. Qui sont-ils ?
Frédéric Lenoir :
Tout les oppose. D'abord l'âge effectivement, le sexe et puis surtout Hugo. Il a très peu vécu mais le peu qu'il a vécu ne lui donne pas envie de vivre, ne lui donne pas envie de continuer. Il dit : "Cela n'a aucun sens, je n'ai pas choisi de vivre et tout ce que je vois sur terre ne me donne pas envie de continuer à vivre". Pour Blanche, c'est l'inverse. Blanche, elle, a beaucoup vécu et malgré toutes les difficultés qu'elle a traversées, et elle en a traversées pas mal, elle adore la vie. Donc, elle va essayer de lui expliquer pourquoi la vie vaut la peine d'être vécue malgré toutes les apparences qui peuvent être contraires.
Philippe Chauveau :
Le roman est découpé en chapitres relativement courts. Il y a notre époque contemporaine, la discussion entre Blanche et Hugo et puis, de façon très régulière, on revient à la fin de la guerre, en 1945, en Pologne. Et il y a un autre personnage que l’on va découvrir au fil du temps. Mais pourquoi avoir choisi cette construction et cette alternance des deux époques ?
Frédéric Lenoir :
Déjà, de manière générale, j'aime bien ce procédé narratif. J'ai déjà fait deux romans qui sont construits comme ça où j'alterne des chapitres du passé et des chapitres du présent. Je trouve qu'en terme de dramaturgie, c'est toujours intéressant de voir comment le passé éclaire le présent et que cela se fait progressivement. Et, du coup, cela rajoute, selon moi, de l'intérêt au roman. On n'est pas simplement dans une discussion dans le présent, on est dans un événement qui, en l'occurrence, a marqué très profondément Blanche lorsqu'elle avait 17 ans, donc quasiment l'âge d'Hugo. Et cet événement a marqué toute sa vie, on va le découvrir progressivement. Donc, je trouve que cela enrichit la narration.
Philippe Chauveau :
Ces deux personnages, à priori, n'avaient rien pour se rencontrer pour se croiser ni même pour s'entendre et finalement, ils vont s'apprivoiser parce qu'ils vont s'apporter mutuellement. Certes, blanche va apporter son expérience à Hugo et, peut-être, lui faire changer sa vision du monde. Mais Hugo va aussi apporter à Blanche quelque chose.
Frédéric Lenoir :
Il va déjà lui apporter son propre témoignage, la réalité de son existence. Blanche est plutôt une optimiste mais là, elle est confrontée à un pessimiste. Cela la fait aussi réfléchir. Et puis, Hugo est scientifique et, du coup, il y a toute une connaissance scientifique qui lui permet d'apporter à Blanche un certain nombre d'éléments. Par exemple, lorsqu'ils parlent de l'amour, Blanche, qui était prof de philo, en parle en termes plutôt philosophiques, elle parle de choses très belles. Lui va lui répondre que l'amour, ce n'est que de la chimie, c'est la chimie du cerveau, c'est la dopamine de l'ocytocine etc. Donc, il y a des discussions très intéressantes puisque Blanche ne connaît pas très bien tout ça. Finalement, la réalité est sans doute entre les deux. Peut-être que l'amour, c'est beaucoup de la chimie, effectivement c'est important, mais il n'y a pas que ça. C'est ce que j'essaye aussi de faire comprendre. Il y a donc ce dialogue entre un jeune qui connaît très bien la technologie, qui connaît très bien la science d'aujourd'hui, et puis une femme plutôt littéraire et philosophe, je pense qu'ils s'enrichissent mutuellement.
Philippe Chauveau :
On va parler de religion, on va parler d'amour, on va parler de la vie de la mort, on va parler de la famille et de l'amitié. On va parler de la difficulté de se construire. Vous aviez envie d'aborder tout ce qui, finalement, vous fait vibrer depuis l'âge de vos 13 ans, depuis la découverte de la philosophie.
Frédéric Lenoir :
J'avais envie de parler de la vie ! Et la vie c'est quoi ? La vie, c'est tout ça... C'est aussi bien la sexualité, la philosophie, la musique, ils parlent beaucoup de musique, de la danse. Mais ils parlent aussi des réseaux sociaux, des médias,
J'avais envie de parler de la vie telle qu'on peut l'expérimenter dans toutes ses dimensions, à la fois les dimensions intellectuelles et les dimensions corporelles mais aussi la dimension affective. Un être humain est à la fois corps, cœur et esprit.
Philippe Chauveau :
Vous avez choisi de dédicacer ce livre, dans les toutes premières pages, à Victor Hugo que vous citez régulièrement puisque c'est l'un des auteurs fétiches de notre héroïne, Blanche. Vous dédicacez aussi l'ouvrage Etty Hillesum. Rappelons qui elle était et pourquoi avoir choisi ces deux personnages en dédicace.
Frédéric Lenoir :
Victor Hugo parce que j'adore sa poésie et que mon livre de chevet, ce sont « Les contemplations », un livre de poèmes. J'avais envie de faire redécouvrir ou découvrir au lecteur les poèmes de Victor Hugo. On le connaît beaucoup plus à travers ses romans notamment « Les Misérables » ou « Notre-Dame de Paris » mais très peu de gens connaissent sa poésie qui est magnifique. Et puis Etty Hillesum parce que c'est une personne qui m'a beaucoup inspiré et qui a vécu une expérience similaire d'une certaine manière à Blanche puisque elle a été déportée. Là, on est dans la réalité, on entre dans l'Histoire.
C'est une jeune femme juive néerlandaise de 27 ans qui est morte à Auschwitz. Et juste avant d'être déportée à Auschwitz, elle était dans le camp de concentration de Westerbork où elle a écrit des lettres magnifiques. Elles nous disent : "Il y a une chose que mes bourreaux ne peuvent pas m’enlever, c'est ma liberté intérieure et ma joie intérieure."
Elle est restée dans cette joie de vivre malgré tout et c'est un peu le message que Blanche va transmettre à Hugo. Je trouvais important de le fonder sur le témoignage de quelqu'un qui a vraiment vécu ça, qui l’a raconté dans un livre qui s'appelle « Une vie bouleversée ». Ce sont les lettres de Westerbork et son journal intime. L'amour qu'elle a de la vie est extraordinaire. Malgré la fin tragique, elle dit que finalement, il faut voir la vie comme un tout indivisible : « Aujourd'hui, je vis une expérience extrêmement violente des camps de concentration mais j'ai vécu des moments tellement merveilleux que si tout était à revivre je serais prête à tout revivre finalement ».
Philippe Chauveau :
Sur la couverture, il est précisé roman mais j'ai envie de dire que votre livre est bien plus que cela. Il y a l'esprit du conte initiatique mais il y a aussi l’esprit des petits traités de philosophie. D’ailleurs, ce pourrait être le sous-titre de votre ouvrage. C'est le genre de livre à avoir toujours à portée de main, sur la table du salon ou sur la table de chevet, pour les jours de cafard.
Si vous deviez donner une définition du livre, qu’avez-vous envie d'offrir aux lecteurs au-delà du roman ?
Frédéric Lenoir :
Un conte philosophique effectivement puisqu’il y a beaucoup d'idées qui sont véhiculées et qui peuvent nous faire réfléchir sur la vie. Mais j'ai préféré l'écrire à travers des personnages parce que je trouvais important que le thème soit le sens de la vie. Pourquoi est-on est sur terre ? Je trouvais important que ce ne soient pas que des idées, que les mots soient incarnées dans des émotions, dans des parcours de vie, dans des trajectoires. Donc je dirais que c'est un c'est un manuel de vie.
Philippe Chauveau :
Votre actualité Frédéric Lenoir, votre nouveau titre chez Albin Michel, « La consolation de l'ange ». Merci beaucoup