David Foenkinos est un habitué des librairies et fait partie de ces écrivains aux lecteurs inconditionnels. « Les souvenirs », « Je vais mieux » ou « La délicatesse » ont marqué les esprits et on se souvient que David Foenkinos et son frère Stéphane ont eux-mêmes adapté ce dernier titre au cinéma.Dans ces histoires contemporaines écrites par David Foenkinos, les souvenirs, les non-dits, la difficulté à trouver sa place dans la société sont des sujets récurrents. Mais au-delà de la dureté des thèmes évoqués,...
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de David Foenkinos - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour David Foenkinos.David Foenkinos :Bonjour.Philippe Chauveau :« Charlotte » c'est ce prénom qui illustre votre 13ème livre, votre 13ème roman. On va quand même remonter un peu l'histoire. Vous n'êtes pas d'une famille littéraire, il n'y avait pas beaucoup de livres chez vous, c'est ce que vous m'aviez confié lors d'une précédente rencontre. Finalement, la découverte de la lecture, de la littérature, s'est faite comment ?David Foenkinos :Oui c'est vrai que c'est arrivé plus tard dans ma vie....
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de David Foenkinos - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Dans ce nouveau roman David Foenkinos, le 13ème livre que vous nous offrez, vous nous parlez de Charlotte et derrière ce joli prénom se cache le destin d'une femme. Elle s'appelle Charlotte Salomon. Présentez nous ce personnage et comment l'avez vous découverte cette femme ?David Foenkinos :Je l'ai découverte lors d'une exposition à Paris il y a 8 ans et pour moi ça a été un grand bouleversement dans ma vie, d'abord ça a été sur un rapport esthétique majeur. Tous les gens qui découvrent l'oeuvre de...
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de David Foenkinos - Le livre - Suite
Le nouveau Foenkinos est une très bonne surprise de cette rentrée littéraire, je trouve qu'il a un ton, une finesse d'analyse de portrait qui fond ses comédies extrêmement touchantes et je trouve qu'il ne tombe jamais dans le gnan-gnan,Sans jamais être méchant non plus, donc dans cet équilibre là il a une place à part à mon avis dans la littérature française.Il y a beaucoup de points fort dans ce roman, d'abord c'est un livre qui se lit d'une traite, vous tombé dedans à la première page, vous ne le lâchez pas, il vous...
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de David Foenkinos - L'avis du libraire - Suite
David Foenkinos
Charlotte
Présentation 1'44David Foenkinos est un habitué des librairies et fait partie de ces écrivains aux lecteurs inconditionnels. « Les souvenirs », « Je vais mieux » ou « La délicatesse » ont marqué les esprits
et on se souvient que David Foenkinos et son frère Stéphane ont eux-mêmes adapté ce dernier titre au cinéma. Dans ces histoires contemporaines écrites par David Foenkinos, les souvenirs, les non-dits, la difficulté à trouver sa place dans la société sont des sujets récurrents.
Mais au-delà de la dureté des thèmes évoqués, David Foenkinos sait toujours trouver une parade pour apporter légèreté ou humour à son texte. Dans ce nouveau roman « Charlotte », l'auteur surprend et change de registre.
Il se fait volontairement plus grave pour évoquer la mémoire de Charlotte Salomon, jeune artiste peintre dont la barbarie nazie aura raison. Et pourtant, Charlotte a tout fait pour exister, aimer, bâtir une vie alors que le drame était l'essence même de sa vie.
Un roman certes, mais mené comme une véritable enquête dans laquelle l'auteur est lui-même présent, faisant ressentir au lecteur ses propres sensations.
Une écriture dense, serrée, avec des phrases courtes, des retours à la ligne, une façon de montrer l'urgence de vivre quand tout peut s'écrouler à chaque instant.
Un roman bouleversant écrit comme un long poème, un récit dans lequel David Foenkinos s'implique complètement en laissant fendre sa carapace. Un bel hommage à cette femme, Charlotte Salomon, qui vous hantera longtemps.
Un livre pour lequel j'ai un véritable coup de cœur en cette rentrée littéraire. « Charlotte » de David Foenkinos aux éditions Gallimard David Foenkinos est sur WTC.
David Foenkinos est un habitué des librairies et fait partie de ces écrivains aux lecteurs inconditionnels. « Les souvenirs », « Je vais mieux » ou « La délicatesse » ont marqué les esprits et on se souvient que David Foenkinos et son frère Stéphane ont eux-mêmes adapté ce dernier titre au cinéma.
Dans ces histoires contemporaines écrites par David Foenkinos, les souvenirs, les non-dits, la difficulté à trouver sa place dans la société sont des sujets récurrents. Mais au-delà de la dureté des thèmes évoqués, David Foenkinos sait toujours trouver une parade pour apporter légèreté ou humour à son texte.
Dans ce nouveau roman « Charlotte », l'auteur surprend et change de registre. Il se fait volontairement plus grave pour évoquer la mémoire de Charlotte Salomon, jeune artiste peintre dont la barbarie nazie aura raison. Et pourtant, Charlotte a tout fait pour exister, aimer, bâtir une vie alors que le drame était l'essence même de sa vie. Un roman certes, mais mené comme une véritable enquête dans laquelle l'auteur est lui-même présent, faisant ressentir au lecteur ses propres sensations. Une écriture dense, serrée, avec des phrases courtes, des retours à la ligne, une façon de montrer l'urgence de vivre quand tout peut s'écrouler à chaque instant.
Un roman bouleversant écrit comme un long poème, un récit dans lequel David Foenkinos s'implique complètement en laissant fendre sa carapace. Un bel hommage à cette femme, Charlotte Salomon, qui vous hantera longtemps. Un livre pour lequel j'ai un véritable coup de cœur en cette rentrée littéraire.
« Charlotte » de David Foenkinos aux éditions Gallimard
David Foenkinos est sur WTC.
David Foenkinos
Charlotte
Portrait 4'52Bonjour David Foenkinos.
Bonjour.
« Charlotte » c'est ce prénom qui illustre votre 13ème livre, votre 13ème roman. On va quand même remonter un peu l'histoire.
Vous n'êtes pas d'une famille littéraire, il n'y avait pas beaucoup de livres chez vous, c'est ce que vous m'aviez confié lors d'une précédente rencontre. Finalement, la découverte de la lecture, de la littérature, s'est faite comment ?
Oui c'est vrai que c'est arrivé plus tard dans ma vie. Suite à une grave maladie, j'ai été opéré à l'âge de seize ans, j'ai passé de nombreux mois à l'hôpital et c'est vrai qu'en ressortant
ça a modifié mon rapport à la vie, à l'art de manière générale. Je me suis mis à aimer la peinture, à faire des études de musique puis la littérature est entré à ce moment là dans ma vie.
En tant que lecteur, je ne pensais pas que ça allait se transformer après par le goût d'écrire.
Qu'est ce que ça vous a apporté finalement dans votre vie ? Si vous deviez d'un mot, d'une phrase, signifier ce que représente la littérature dans votre vie.
A ce moment là, j'ai commencé à être sensible aux mots, à la musique des mots. Je sais que tous les auteurs qui ont commencés à me plaire et à me toucher, qui m'ont embarqué dans des univers parallèles, c'était une richesse inouïe qui est entré dans ma vie et qui n'a cessé de me remplir.
Et toujours maintenant, je suis boulimique de lire, de découvrir des nouveaux auteurs. Chez moi j'ai des piles de livres partout. On avait fait les premiers entretiens chez moi, c'est toujours aussi bordélique.
Même si au départ il y avait beaucoup de choses qui m'intéressait ; la peinture, la musique, c'est devenu progressivement la littérature qui est devenu mon obsession principal.
L'écriture est une façon de marquer votre sensibilité, d'exprimer votre sensibilité ?
Pour moi l'écriture, c'est vraiment la possibilité de tout. C'est à dire que ce n'est pas uniquement lié à la sensibilité, ça peut marquer en l'occurrence pour mon dernier livre, l'amour que j'ai pour cette artiste Charlotte Salomon.
Ça peut marquer notre vision du monde, la façon dont on voit les choses, les détails, ce qui nous excite, ce qui nous repousse. C'est la création d'un monde, de personnages. Moi j'ai l'impression que ce sont des vies justement qui remplissent une vie.
En laissant « Charlotte » de côté, votre nouveau roman, si l'on pense à ce que vous avez écrit avant, il y a souvent des personnages fragilisés par la vie, des gens qui sont cabossés par la vie et qui arrivent plus ou moins à s'en sortir malgré des faiblesses.
Ce sont souvent des sujets difficiles, douloureux mais il y a toujours des petites pirouettes, toujours un peu d'humour, toujours quelques bons mots pour donner un peu de légèreté a vos romans, ça vous caractérise ça aussi de toujours trouver quelque chose pour s'en sortir ?
Sur les derniers livres, jusqu'à « Charlotte », avec « La délicatesse » ou « Les souvenirs », c'est vrai qu'on est dans des sujets un peu grave.
Et c'est un petit peu l'image que vous avez aujourd'hui en tant qu'auteur.
Je pense qu'on est à l'image de ce qu'on écrit. C'est certain. Je pense que les personnalités sont rarement différentes de l'univers ou la tonalité romanesque de chaque écrivain.
Après c'est plus complexe que ça. Moi j'aime bien l'idée que même s'il y a des choses légères , ou qu'il y a de l'humour, de la fantaisie, on puisse y déceler la mélancolie, la nostalgie, la profondeur.
Pour moi, tout est souvent mélangé ; notamment dans mes derniers livres, dans « La délicatesse », « Les souvenirs » ou « Je vais mieux ». Ce qui n'était pas le cas de mes premiers livres qui étaient plus dans une dynamique de divertissement et de loufoquerie.
Vous faîtes partie de la rentrée littéraire 2014, vous êtes un incontournable de cette rentrée, c'est toujours la même appréhension ou il y a du plaisir lorsque vous offrez un livre à vos lecteurs ? Comment vivez vous ce moment ?
Pour moi, la sortie de « Charlotte », c'est la sortie la plus joyeuse parce que c'est un livre que j'ai tellement souvent abandonné, j'ai cru qu'il n'existerait jamais. C'est assez miraculeux pour moi, d'être parvenu à l'écrire.
Ce projet participe au désir de faire connaître cette artiste que j'aime et que j'admire. A la sortie du livre, tous les lecteurs qui s'emparent de cette histoire, qui découvrent Charlotte Salomon
,avec qui je peux échanger, avec qui je vis ce que j'ai gardé au fond de moi depuis des années. C'est assez fort et l'accueil est au delà de mes espoirs.
Votre actualité David Foenkinos, « Charlotte », c'est aux éditions Gallimard.
Philippe Chauveau :
Bonjour David Foenkinos.
David Foenkinos :
Bonjour.
Philippe Chauveau :
« Charlotte » c'est ce prénom qui illustre votre 13ème livre, votre 13ème roman. On va quand même remonter un peu l'histoire. Vous n'êtes pas d'une famille littéraire, il n'y avait pas beaucoup de livres chez vous, c'est ce que vous m'aviez confié lors d'une précédente rencontre. Finalement, la découverte de la lecture, de la littérature, s'est faite comment ?
David Foenkinos :
Oui c'est vrai que c'est arrivé plus tard dans ma vie. Suite à une grave maladie, j'ai été opéré à l'âge de seize ans, j'ai passé de nombreux mois à l'hôpital et c'est vrai qu'en ressortant, ça a modifié mon rapport à la vie, à l'art de manière générale. Je me suis mis à aimer la peinture, à faire des études de musique puis la littérature est entré à ce moment là dans ma vie.
En tant que lecteur, je ne pensais pas que ça allait se transformer après par le goût d'écrire.
Philippe Chauveau :
Qu'est ce que ça vous a apporté finalement dans votre vie ? Si vous deviez d'un mot, d'une phrase, signifier ce que représente la littérature dans votre vie.
David Foenkinos :
A ce moment là, j'ai commencé à être sensible aux mots, à la musique des mots. Je sais que tous les auteurs qui ont commencés à me plaire et à me toucher, qui m'ont embarqué dans des univers parallèles, c'était une richesse inouïe qui est entré dans ma vie et qui n'a cessé de me remplir.
Et toujours maintenant, je suis boulimique de lire, de découvrir des nouveaux auteurs. Chez moi j'ai des piles de livres partout. On avait fait les premiers entretiens chez moi, c'est toujours aussi bordélique. Même si au départ il y avait beaucoup de choses qui m'intéressait ; la peinture, la musique, c'est devenu progressivement la littérature qui est devenu mon obsession principal.
Philippe Chauveau :
L'écriture est une façon de marquer votre sensibilité, d'exprimer votre sensibilité ?
David Foenkinos :
Pour moi l'écriture, c'est vraiment la possibilité de tout. C'est à dire que ce n'est pas uniquement lié à la sensibilité, ça peut marquer en l'occurrence pour mon dernier livre, l'amour que j'ai pour cette artiste Charlotte Salomon. Ça peut marquer notre vision du monde, la façon dont on voit les choses, les détails, ce qui nous excite, ce qui nous repousse. C'est la création d'un monde, de personnages. Moi j'ai l'impression que ce sont des vies justement
qui remplissent une vie.
Philippe Chauveau :
En laissant « Charlotte » de côté, votre nouveau roman, si l'on pense à ce que vous avez écrit avant, il y a souvent des personnages fragilisés par la vie, des gens qui sont cabossés par la vie et qui arrivent plus ou moins à s'en sortir malgré des faiblesses. Ce sont souvent des sujets difficiles, douloureux mais il y a toujours des petites pirouettes, toujours un peu d'humour, toujours quelques bons mots pour donner un peu de légèreté a vos romans, ça vous caractérise ça aussi de toujours trouver quelque chose pour s'en sortir ?
David Foenkinos :
Sur les derniers livres, jusqu'à « Charlotte », avec « La délicatesse » ou « Les souvenirs », c'est vrai qu'on est dans des sujets un peu grave.
Philippe Chauveau :
Et c'est un petit peu l'image que vous avez aujourd'hui en tant qu'auteur.
David Foenkinos :
Je pense qu'on est à l'image de ce qu'on écrit. C'est certain. Je pense que les personnalités sont rarement différentes de l'univers ou la tonalité romanesque de chaque écrivain.
Après c'est plus complexe que ça. Moi j'aime bien l'idée que même s'il y a des choses légères , ou qu'il y a de l'humour, de la fantaisie, on puisse y déceler la mélancolie, la nostalgie, la profondeur. Pour moi, tout est souvent mélangé ; notamment dans mes derniers livres, dans « La délicatesse », « Les souvenirs » ou « Je vais mieux ». Ce qui n'était pas le cas de mes premiers livres qui étaient plus dans une dynamique de divertissement et de loufoquerie.
Philippe Chauveau :
Vous faîtes partie de la rentrée littéraire 2014, vous êtes un incontournable de cette rentrée, c'est toujours la même appréhension ou il y a du plaisir lorsque vous offrez un livre à vos lecteurs ? Comment vivez vous ce moment ?
David Foenkinos :
Pour moi, la sortie de « Charlotte », c'est la sortie la plus joyeuse parce que c'est un livre que j'ai tellement souvent abandonné, j'ai cru qu'il n'existerait jamais. C'est assez miraculeux pour moi, d'être parvenu à l'écrire. Ce projet participe au désir de faire connaître cette artiste que j'aime et que j'admire. A la sortie du livre, tous les lecteurs qui s'emparent de cette histoire, qui découvrent Charlotte Salomon, avec qui je peux échanger, avec qui je vis ce que j'ai gardé au fond de moi depuis des années. C'est assez fort et l'accueil est au delà de mes espoirs.
Philippe Chauveau :
Votre actualité David Foenkinos, « Charlotte », c'est aux éditions Gallimard.
David Foenkinos
Charlotte
Le livre 5'03Dans ce nouveau roman David Foenkinos, le 13ème livre que vous nous offrez, vous nous parlez de Charlotte et derrière ce joli prénom se cache le destin d'une femme. Elle s'appelle Charlotte Salomon. Présentez nous ce personnage et comment l'avez vous découverte cette femme ?
Je l'ai découverte lors d'une exposition à Paris il y a 8 ans et pour moi ça a été un grand bouleversement dans ma vie, d'abord ça a été sur un rapport esthétique majeur.
Tous les gens qui découvrent l'oeuvre de Charlotte Salomon sont frappés par l'inventivité, la fantaisie, la beauté visuelle que représente son œuvre.
On est vraiment, ou en tout cas c'est mon cas, attrapé au corps. C'est une œuvre autobiographique, des centaines de gouaches qui se lisent comme un roman, comme l'histoire de son histoire.
On est a la fois, en ce qui me concerne, frappé par la beauté esthétique et en même tenu, bouleversé par ce qu'elle raconte, c'est à dire sa vie, la vie d'une jeune femme dans les années 30 à Berlin avec la montée de l'antisémitisme et du nazisme.
Evidemment c'est une femme juive mais le judaïsme n'a pas d'importance dans sa vie. C'est toute cette génération des allemands laïcs, intégrés, la grande domination intellectuelle artistique de l'Allemagne qui est assez fascinante pour cette puissance là.
C'est toute une génération d'hommes et de femmes qui vont être progressivement anéantis, broyés, asphyxiés socialement. Et Charlotte Salomon, une jeune femme n'a plus le droit d'aller à l'école. Par son talent, elle arrive à intégrer les beaux arts, ce qui est exceptionnel.
Elle ne peut même pas aller récupérer sa récompense lorsqu'elle est primée parce qu'elle est juive.
Oui tout à fait. Non seulement, c'était déjà un exploit d'intégrer les beaux arts de Berlin vu sa condition et en plus elle obtient le premier prix. Elle ne peut pas aller le chercher et on envoie une de ses amies, une jeune aryenne, Barabara à sa place.
C'est une humiliation suprême et à ce moment là elle va quitter l'Allemagne et se retrouver en exil à Villefranche Sur Mer et St Jean de Cap Ferrat, là ou elle va composer cette œuvre fabuleuse et d'une si grande richesse visuelle avant d'être dénoncée et déportée.
Une œuvre visuelle et littéraire à la fois à laquelle elle va donner un titre tout à fait étonnant : « Vie, Théâtre ? »
Son œuvre s'appelle « Vie ou Théâtre ? » oui. Symboliquement, c'est très fort parce que c'est vrai que c'est un livre difficile
que j'ai voulu écrire d'une manière légère et pas trop écrasé sous le poids de la destinée que traverse Charlotte mais justement elle est un exemple de résurrection par la création.
L'oeuvre de Charlotte, c'est une sorte d'hommage que vous avez eu envie de lui rendre ? Aussi bien à la femme qu'à l'artiste ? Est ce que le mot est bien choisi quand je dis hommage ?
A vrai dire oui. Parce que c'est vrai qu'il y a une dimension qui est de l'ordre de vouloir faire partager mon amour et mon admiration. Donc c'est une forme d'hommage.
Vous avez choisi une écriture qui est presque un long poème avec des phrases très courtes, beaucoup de retour à la ligne. Pourquoi ce changement d'écriture ?
Pour moi on est pas du tout dans un long poème même si visuellement, évidemment ça peut se rapprocher esthétiquement à l'idée de la poésie. Mais je n'ai pas du tout écrit le livre avec une ambition poétique.
J'ai voulu expliquer dans le livre d'ailleurs pourquoi j'avais voulu l'écrire comme ça. Puisque c'est un livre que j'ai abandonné pleins de fois. Charlotte Salomon est présente dans d'autres de mes livres,
j'ai déjà annoncé à maintes reprises que j'allais écrire ce livre là avant de l'abandonner. Au bout d'un moment après des années de tatonnement et d'errance, j'ai compris que la seule possibilité d'écrire ce roman c'était d'aller à la ligne, de respirer en permanence.
Peut être que j'arrivais pas à l'écrire autrement tout simplement parce que c'était trop lourd, trop difficile. J'ai mis des années à trouver le rythme et la justesse et la distance nécessaire pour pouvoir m'approcher d'elle.
Puis ça donne aussi un rapport de légèreté je pense. Un rapport de douceur. C'est pour ça que j'ai voulu que le titre s'appelle « Charlotte » parce qu'on est dans le tutoiement, on est dans la rencontre émotionnelle quelque part dans ce livre.
J'avais besoin que la forme allège aussi. A l'image de l'oeuvre de Charlotte, qui est pleine de fantaisie, de légèreté alors que lorsque l'on voit ce qu'elle raconte, quand on voit les conditions de création de cette œuvre là. On est plus qu'effrayés, on est attrapés par la nuque.
David Foenkinos, votre actualité « Charlotte », c'est aux éditions Gallimard, merci beaucoup.
Philippe Chauveau :
Dans ce nouveau roman David Foenkinos, le 13ème livre que vous nous offrez, vous nous parlez de Charlotte et derrière ce joli prénom se cache le destin d'une femme. Elle s'appelle Charlotte Salomon. Présentez nous ce personnage et comment l'avez vous découverte cette femme ?
David Foenkinos :
Je l'ai découverte lors d'une exposition à Paris il y a 8 ans et pour moi ça a été un grand bouleversement dans ma vie, d'abord ça a été sur un rapport esthétique majeur. Tous les gens qui découvrent l'oeuvre de Charlotte Salomon sont frappés par l'inventivité, la fantaisie, la beauté visuelle que représente son œuvre.
On est vraiment, ou en tout cas c'est mon cas, attrapé au corps. C'est une œuvre autobiographique, des centaines de gouaches qui se lisent comme un roman, comme l'histoire de son histoire. On est a la fois, en ce qui me concerne, frappé par la beauté esthétique et en même tenu, bouleversé par ce qu'elle raconte, c'est à dire sa vie, la vie d'une jeune femme dans les années 30 à Berlin avec la montée de l'antisémitisme et du nazisme.
Evidemment c'est une femme juive mais le judaïsme n'a pas d'importance dans sa vie. C'est toute cette génération des allemands laïcs, intégrés, la grande domination intellectuelle artistique de l'Allemagne qui est assez fascinante pour cette puissance là.
C'est toute une génération d'hommes et de femmes qui vont être progressivement anéantis, broyés, asphyxiés socialement. Et Charlotte Salomon, une jeune femme n'a plus le droit d'aller à l'école. Par son talent, elle arrive à intégrer les beaux arts, ce qui est exceptionnel.
Philippe Chauveau :
Elle ne peut même pas aller récupérer sa récompense lorsqu'elle est primée parce qu'elle est juive.
David Foenkinos :
Oui tout à fait. Non seulement, c'était déjà un exploit d'intégrer les beaux arts de Berlin vu sa condition et en plus elle obtient le premier prix. Elle ne peut pas aller le chercher et on envoie une de ses amies, une jeune aryenne, Barabara à sa place. C'est une humiliation suprême et à ce moment là elle va quitter l'Allemagne et se retrouver en exil à Villefranche Sur Mer et St Jean de Cap Ferrat, là ou elle va composer cette œuvre fabuleuse et d'une si grande richesse visuelle avant d'être dénoncée et déportée.
Philippe Chauveau :
Une œuvre visuelle et littéraire à la fois à laquelle elle va donner un titre tout à fait étonnant : « Vie, Théâtre ? »
David Foenkinos :
Son œuvre s'appelle « Vie ou Théâtre ? » oui. Symboliquement, c'est très fort parce que c'est vrai que c'est un livre difficile que j'ai voulu écrire d'une manière légère et pas trop écrasé sous le poids de la destinée que traverse Charlotte mais justement elle est un exemple de résurrection par la création.
Philippe Chauveau :
L'oeuvre de Charlotte, c'est une sorte d'hommage que vous avez eu envie de lui rendre ? Aussi bien à la femme qu'à l'artiste ? Est ce que le mot est bien choisi quand je dis hommage ?
David Foenkinos :
A vrai dire oui. Parce que c'est vrai qu'il y a une dimension qui est de l'ordre de vouloir faire partager mon amour et mon admiration. Donc c'est une forme d'hommage.
Philippe Chauveau :
Vous avez choisi une écriture qui est presque un long poème avec des phrases très courtes, beaucoup de retour à la ligne. Pourquoi ce changement d'écriture ?
David Foenkinos :
Pour moi on est pas du tout dans un long poème même si visuellement, évidemment ça peut se rapprocher esthétiquement à l'idée de la poésie. Mais je n'ai pas du tout écrit le livre avec une ambition poétique. J'ai voulu expliquer dans le livre d'ailleurs pourquoi j'avais voulu l'écrire comme ça. Puisque c'est un livre que j'ai abandonné pleins de fois. Charlotte Salomon est présente dans d'autres de mes livres, j'ai déjà annoncé à maintes reprises que j'allais écrire ce livre là avant de l'abandonner. Au bout d'un moment après des années de tatonnement et d'errance, j'ai compris que la seule possibilité d'écrire ce roman c'était d'aller à la ligne, de respirer en permanence. Peut être que j'arrivais pas à l'écrire autrement tout simplement parce que c'était trop lourd, trop difficile. J'ai mis des années à trouver le rythme et la justesse et la distance nécessaire pour pouvoir m'approcher d'elle. Puis ça donne aussi un rapport de légèreté je pense. Un rapport de douceur.
C'est pour ça que j'ai voulu que le titre s'appelle « Charlotte » parce qu'on est dans le tutoiement, on est dans la rencontre émotionnelle quelque part dans ce livre.
J'avais besoin que la forme allège aussi. A l'image de l'oeuvre de Charlotte, qui est pleine de fantaisie, de légèreté alors que lorsque l'on voit ce qu'elle raconte, quand on voit les conditions de création de cette œuvre là. On est plus qu'effrayés, on est attrapés par la nuque.
Philippe Chauveau :
David Foenkinos, votre actualité « Charlotte », c'est aux éditions Gallimard, merci beaucoup.
David Foenkinos
Charlotte
L'avis du libraire 1'25Le nouveau Foenkinos est une très bonne surprise de cette rentrée littéraire, je trouve qu'il a un ton, une finesse d'analyse de portrait qui fond ses comédies extrêmement touchantes et je trouve qu'il ne tombe jamais dans le gnan-gnan,
Sans jamais être méchant non plus, donc dans cet équilibre là il a une place à part à mon avis dans la littérature française.
Il y a beaucoup de points fort dans ce roman, d'abord c'est un livre qui se lit d'une traite, vous tombé dedans à la première page, vous ne le lâchez pas, il vous attrape. Il a cette manière de vous mettre à la place du personnage,
De vous emmener avec l'époque qui marche très très bien et ce qui est important c'est qu'on retrouve l'écriture de Foenkinos, c'est à dire que ce livre est un livre de Foenkinos, ce n'est pas une comédie, ce n'est pas la délicatesse
Mais pourtant personne d'autres n'auraient pu écrire ce livre, c'est déjà un très beau succès, il a son nom. La question était de savoir si son public allait le suivre, la réponse est oui mais en plus de ça il gagne un autre public,
Ne serait-ce que parce qu'il est sur la première sélection du Goncourt, ce qui n'était pas vraiment envisageable avec les précédents.
Le nouveau Foenkinos est une très bonne surprise de cette rentrée littéraire, je trouve qu'il a un ton, une finesse d'analyse de portrait qui fond ses comédies extrêmement touchantes et je trouve qu'il ne tombe jamais dans le gnan-gnan,
Sans jamais être méchant non plus, donc dans cet équilibre là il a une place à part à mon avis dans la littérature française.
Il y a beaucoup de points fort dans ce roman, d'abord c'est un livre qui se lit d'une traite, vous tombé dedans à la première page, vous ne le lâchez pas, il vous attrape. Il a cette manière de vous mettre à la place du personnage,
De vous emmener avec l'époque qui marche très très bien et ce qui est important c'est qu'on retrouve l'écriture de Foenkinos, c'est à dire que ce livre est un livre de Foenkinos, ce n'est pas une comédie, ce n'est pas la délicatesse
Mais pourtant personne d'autres n'auraient pu écrire ce livre, c'est déjà un très beau succès, il a son nom. La question était de savoir si son public allait le suivre, la réponse est oui mais en plus de ça il gagne un autre public,
Ne serait-ce que parce qu'il est sur la première sélection du Goncourt, ce qui n'était pas vraiment envisageable avec les précédents.