Est-il encore besoin de présenter Guillaume Musso ? En 10 ans, il est devenu l'un des recordmen des ventes en librairie. Au rythme d'un livre par an, Musso a su conquérir un public, large et fidèle et les ventes s'envolent dès qu'un nouveau titre apparaît en vitrine.En 2004, avec « Et après », les lecteurs découvrent un jeune homme d'Antibes, un peu timide, qui leur racontent l'histoire d'un enfant de 8 ans, Nathan, miraculeusement sauvé de la mort. 3 millions de livres vendus, un roman traduit en une vingtaine de langues....
La jeune fille et la nuit de Guillaume Musso - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Guillaume Musso.Guillaume Musso :Bonjour.Philippe Chauveau :Votre actualité, c'est « Central Park » aux éditions XO. J'ai envie de dire que le compte est bon, 10 ans et 10 romans. C'est volontaire ou c'est un peu le hasard ? Vous vous dites tous les ans : « Voilà, j'ai le rendez-vous avec les lecteurs. » ?Guillaume Musso :Alors, c'est vrai que c'est devenu au fil des ans un rendez-vous qui moi me correspond bien. Mais rien ne dit que ça va continuer.Philippe Chauveau :On va remonter un peu le...
La jeune fille et la nuit de Guillaume Musso - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Guillaume Musso, un nouveau roman, le dixième en dix ans à peu près, « Central Park » aux éditions XO. New York est une ville qui vous fascine. Alors c'est vrai que vous y avez passé plusieurs années, mais ce n'est pas la première fois que vous placez une intrigue à New York. Guillaume Musso :Absolument. Et le paradoxe, c'est qu'au début, le roman devait se passer à Hong-Kong. Et effectivement, il y a des endroits, là, où vous avez l'impression d'être dans une forêt, et vous faites trois pas, et vous...
La jeune fille et la nuit de Guillaume Musso - Le livre - Suite
Guillaume Musso
Central Park
Présentation 1'27Est-il encore besoin de présenter Guillaume Musso ? En 10 ans, il est devenu l'un des recordmen des ventes en librairie. Au rythme d'un livre par an, Musso a su conquérir un public, large et fidèle et les ventes s'envolent dès qu'un nouveau titre apparait en vitrine.
En 2004, avec « Et après », les lecteurs découvrent un jeune homme d'Antibes, un peu timide, qui leur racontent l'histoire d'un enfant de 8 ans, Nathan, miraculeusement sauvé de la mort. 3 millions de livres vendus, un roman traduit en une vingtaine de langues.
Mais au-delà des chiffres, il y a surtout le style Musso, mêlant intrigue, suspense, romance, surnaturel parfois et toujours, derrière, une interrogation sur la vie, les choix, la destinée,
le pourquoi des rencontres ou des non-rencontres, les hasards et les coïncidences de l'existence, le questionnement sur ce qu'il peut y avoir après...
« Demain », « 7 jours après », « La fille de papier », « L'appel de l'ange »… 10 romans en 10ans, 10 cartons en librairie.
On retrouve la recette de Guillaume Musso dans ce nouveau titre « Central Park ». Une drôle de rencontre. Un homme et une femme qui se réveillent, au petit matin, menottés, sur un banc dans le célèbre parc de New York.
Elle est française, il est irlandais, ils ne se connaissent pas. Alors que font-ils là ? Et déjà, vous avez envie de connaître la suite
« Central Park », le nouveau roman de Guillaume Musso aux éditions XO
Guillaume Musso est sur WTC.
Est-il encore besoin de présenter Guillaume Musso ? En 10 ans, il est devenu l'un des recordmen des ventes en librairie. Au rythme d'un livre par an, Musso a su conquérir un public, large et fidèle et les ventes s'envolent dès qu'un nouveau titre apparaît en vitrine.
En 2004, avec « Et après », les lecteurs découvrent un jeune homme d'Antibes, un peu timide, qui leur racontent l'histoire d'un enfant de 8 ans, Nathan, miraculeusement sauvé de la mort. 3 millions de livres vendus, un roman traduit en une vingtaine de langues. Mais au-delà des chiffres, il y a surtout le style Musso, mêlant intrigue, suspense, romance, surnaturel parfois et toujours, derrière, une interrogation sur la vie, les choix, la destinée, le pourquoi des rencontres ou des non-rencontres, les hasards et les coïncidences de l'existence, le questionnement sur ce qu'il peut y avoir après...
« Demain », « 7 jours après », « La fille de papier », « L'appel de l'ange »… 10 romans en 10ans, 10 cartons en librairie.
On retrouve la recette de Guillaume Musso dans ce nouveau titre « Central Park ». Une drôle de rencontre. Un homme et une femme qui se réveillent, au petit matin, menottés, sur un banc dans le célèbre parc de New York. Elle est française, il est irlandais, ils ne se connaissent pas. Alors que font-ils là ? Et déjà, vous avez envie de connaître la suite
« Central Park », le nouveau roman de Guillaume Musso aux éditions XO
Guillaume Musso est sur WTC.
Guillaume Musso
Central Park
Portrait 4'51Bonjour Guillaume Musso.
Bonjour.
Votre actualité, c'est « Central Park » aux éditions XO. J'ai envie de dire que le compte est bon, 10 ans et 10 romans. C'est volontaire ou c'est un peu le hasard ? Vous vous dites tous les ans : « Voilà, j'ai le rendez-vous avec les lecteurs. » ?
Alors, c'est vrai que c'est devenu au fil des ans un rendez-vous qui moi me correspond bien. Mais rien ne dit que ça va continuer.
On va remonter un peu le fil du temps lorsque vous étiez enfant. Vous avez un souvenir marquant de livres, de romans qui vous ont vraiment marqué et qui, peut être, vous ont conduit sur les chemins de l'écriture.
Oui clairement. Il y a « Les Hauts de Hurlevent » d'Emily Brontë. Là j'avais presque l'impression de rencontrer l'intimité d'Emily Brontë qui avait écrit ce texte un siècle et demi avant.
Vous devenez professeur de sciences économiques et sociales et puis il y a un moment déterminant dans votre vie, c'est ce fameux accident de voiture qui vous cloue au lit et qui vous incite à prendre la plume.
D'abord, ça entraine un certain nombre de lectures, à la fois les philosophes stoïciens, puis des récits de gens qui ont frôlé la mort, qui ont vécu des expériences de morts imminentes et en sont revenus en ayant changé leur système de valeurs.
Et donc, j'ai cette envie de parler du deuil mais de façon ludique en utilisant un argument surnaturel et ça donnera mon premier livre : « Et Après ».
On sent bien l'empathie pour les personnages, ces personnages complexes mais dont on arrive à comprendre pourquoi ils cheminent ainsi.
En revanche, on se pose toujours la question : « Guillaume Musso » pense t-il que l'homme est maître de son destin ou au contraire, y a t-il une certaine fatalité, l'homme est-il obligé de vivre les évènements qui lui arrivent ?
Vous savez, lorsque l'on tombe amoureux, on aime bien croire que finalement ont était destiné à se rencontrer. Et il y a des jours où on a l'impression que notre existence n 'obéit à aucune règle et est gouvernée par le chaos.
Cette dialectique là, elle est fascinante pour un romancier car elle est porteuse de trames et d'embryons d'histoires différentes.
Il y a des personnages avec lesquels vous continuez à avoir une relation au fil des années. Même si vous les avez écrits il y a longtemps, sont-ils toujours présents ?
Oui, d'autant plus que les lecteurs me rappellent à leurs bons souvenirs, mais c'est que mon désir dans l'avenir serait d'essayer d'avoir des héros récurrents. Je travaille sur ça depuis longtemps.
J'essaye de construire un couple d'enquêteurs qu'on retrouverait de romans en romans. Et dans un monde idéal, j'aimerais alterner : une année un roman « One Shot » et l'année suivante, retrouver ces personnages.
C'est assez fascinant finalement d'avoir des personnages qui vieilliraient avec vous.
Dans chacun de vos romans, il y a toujours des sujets de société qui interpellent le lecteur, parfois ce sont les relations familiales, intergénérationnelles ou des sujets plus graves comme dans votre nouveau roman « Central Park » où là, on aborde la maladie.
C'est important pour vous d'inviter vos lecteurs à la réflexion ? C'est votre rôle ?
Oui, j'écris toujours mes romans à deux niveaux. Un premier où l'on peut se contenter de tourner les pages et se laisser emporter par l'enquête et un second niveau où j'essaie d'aborder un ou plusieurs thèmes
Vous savez, c'est un peu comme dans une histoire d'amour. Vous avez besoin que ce soit la bonne personne, au bon moment.
Et là, pareil : ça doit être le bon thème au moment où vous, vous êtes à une période de votre vie où ce thème a un écho, une résonance, et vous allez être capable de le mêler de façon habile à la fiction, sans que ce soit trop donneur de leçons non plus.
La fiction prime mais la fiction et le divertissement de qualité n'empêchent pas de réfléchir pour autant.
Eu égard à tout ce que vous venez de dire, est-ce que vous avez une philosophie de vie, est-ce que vous avez une devise ?
Ma devise d'écrivain, c'est de toujours écrire le roman que j'aimerais lire en tant que lecteur, et ma devise d'homme, c'est de ne pas fréquenter la médiocrité parce que c'est une maladie contagieuse.
Merci Guillaume Musso pour votre sincérité. « Central Park, », c'est votre actualité, et vous êtes fidèle aux éditions XO.
Philippe Chauveau :
Bonjour Guillaume Musso.
Guillaume Musso :
Bonjour.
Philippe Chauveau :
Votre actualité, c'est « Central Park » aux éditions XO. J'ai envie de dire que le compte est bon, 10 ans et 10 romans. C'est volontaire ou c'est un peu le hasard ? Vous vous dites tous les ans : « Voilà, j'ai le rendez-vous avec les lecteurs. » ?
Guillaume Musso :
Alors, c'est vrai que c'est devenu au fil des ans un rendez-vous qui moi me correspond bien. Mais rien ne dit que ça va continuer.
Philippe Chauveau :
On va remonter un peu le fil du temps lorsque vous étiez enfant. Vous avez un souvenir marquant de livres, de romans qui vous ont vraiment marqué et qui, peut être, vous ont conduit sur les chemins de l'écriture.
Guillaume Musso :
Oui clairement. Il y a « Les Hauts de Hurlevent » d'Emily Brontë. Là j'avais presque l'impression de rencontrer l'intimité d'Emily Brontë qui avait écrit ce texte un siècle et demi avant.
Philippe Chauveau :
Vous devenez professeur de sciences économiques et sociales et puis il y a un moment déterminant dans votre vie, c'est ce fameux accident de voiture qui vous cloue au lit et qui vous incite à prendre la plume.
Guillaume Musso :
D'abord, ça entraîne un certain nombre de lectures, à la fois les philosophes stoïciens, puis des récits de gens qui ont frôlé la mort, qui ont vécu des expériences de morts imminentes et en sont revenus en ayant changé leur système de valeurs. Et donc, j'ai cette envie de parler du deuil mais de façon ludique en utilisant un argument surnaturel et ça donnera mon premier livre : « Et Après ».
Philippe Chauveau :
On sent bien l'empathie pour les personnages, ces personnages complexes mais dont on arrive à comprendre pourquoi ils cheminent ainsi. En revanche, on se pose toujours la question : « Guillaume Musso » pense t-il que l'homme est maître de son destin ou au contraire, y a t-il une certaine fatalité, l'homme est-il obligé de vivre les événements qui lui arrivent ?
Guillaume Musso :
Vous savez, lorsque l'on tombe amoureux, on aime bien croire que finalement ont était destiné à se rencontrer. Et il y a des jours où on a l'impression que notre existence n 'obéit à aucune règle et est gouvernée par le chaos. Cette dialectique là, elle est fascinante pour un romancier car elle est porteuse de trames et d'embryons d'histoires différentes.
Philippe Chauveau :
Il y a des personnages avec lesquels vous continuez à avoir une relation au fil des années. Même si vous les avez écrits il y a longtemps, sont-ils toujours présents ?
Guillaume Musso :
Oui, d'autant plus que les lecteurs me rappellent à leurs bons souvenirs, mais c'est que mon désir dans l'avenir serait d'essayer d'avoir des héros récurrents. Je travaille sur ça depuis longtemps. J'essaye de construire un couple d'enquêteurs qu'on retrouverait de romans en romans. Et dans un monde idéal, j'aimerais alterner : une année un roman « One Shot » et l'année suivante, retrouver ces personnages. C'est assez fascinant finalement d'avoir des personnages qui vieilliraient avec vous.
Philippe Chauveau :
Dans chacun de vos romans, il y a toujours des sujets de société qui interpellent le lecteur, parfois ce sont les relations familiales, intergénérationnelles ou des sujets plus graves comme dans votre nouveau roman « Central Park » où là, on aborde la maladie. C'est important pour vous d'inviter vos lecteurs à la réflexion ? C'est votre rôle ?
Guillaume Musso :
Oui, j'écris toujours mes romans à deux niveaux. Un premier où l'on peut se contenter de tourner les pages et se laisser emporter par l'enquête et un second niveau où j'essaie d'aborder un ou plusieurs thèmes. Vous savez, c'est un peu comme dans une histoire d'amour. Vous avez besoin que ce soit la bonne personne, au bon moment. Et là, pareil : ça doit être le bon thème au moment où vous, vous êtes à une période de votre vie où ce thème a un écho, une résonance, et vous allez être capable de le mêler de façon habile à la fiction, sans que ce soit trop donneur de leçons non plus. La fiction prime mais la fiction et le divertissement de qualité n'empêchent pas de réfléchir pour autant.
Philippe Chauveau :
Eu égard à tout ce que vous venez de dire, est-ce que vous avez une philosophie de vie, est-ce que vous avez une devise ?
Guillaume Musso :
Ma devise d'écrivain, c'est de toujours écrire le roman que j'aimerais lire en tant que lecteur, et ma devise d'homme, c'est de ne pas fréquenter la médiocrité parce que c'est une maladie contagieuse.
Philippe Chauveau :
Merci Guillaume Musso pour votre sincérité. « Central Park, », c'est votre actualité, et vous êtes fidèle aux éditions XO.
Guillaume Musso
Central Park
Le livre 4'59Guillaume Musso, un nouveau roman, le dixième en dix ans à peu près, « Central Park » aux éditions XO. New York est une ville qui vous fascine. Alors c'est vrai que vous y avez passé plusieurs années, mais ce n'est pas la première fois que vous placez une intrigue à New York.
Absolument. Et le paradoxe, c'est qu'au début, le roman devait se passer à Hong-Kong. Et effectivement, il y a des endroits, là, où vous avez l'impression d'être dans une forêt, et vous faites trois pas, et vous voyez la ville polluée, avec des grattes-ciels à vos pieds.
Et c'est de là qu'est née l'idée de la situation initiale, un homme et une femme qui se réveillent menottés l'un à l'autre à un banc dans un environnement végétal. Ils pensent que c'est une forêt d'abord, et ils se rendent compte qu'ils sont en pleine ville.
Alors ces deux personnages, on va apprendre à les découvrir au fil des pages. Gabriel, un jazzman irlandais, qui jouait la veille au soir à Dublin, et Alice, qui est une jeune femme française qui la veille au soir était sur les champs Elysées avec ses copines.
Et ces deux-là se retrouvent menottés à 8h du matin au coeur de Central Park.
Ce qui les interroge, c'est par quelle logistique ils ont pu arriver ici. Alors, ce n'est pas irrationnel, c'est faisable, mais il faut quand même prendre des avions et c'est compliqué. Elle a son chemisier qui est taché de sang, et ce n'est pas le sien, et elle a une arme.
Et dans cette arme, il manque une balle. A partir de là, son instinct de flic lui dit que la nuit a dû être dramatique, et elle commence à enquêter. Donc c'est un livre qui est écrit en temps réel. Il commence à 8h du matin et il finit à minuit.
Et finalement, ces deux personnages enquêtent sur eux-mêmes mais dans une atmosphère assez dangereuse, et le danger sert de révélateur de personnalité. Et ce qu'ils vont découvrir sur eux-mêmes vont les surprendre et pas dans la façon la plus agréable qui soit.
On sait que vous aimez travailler sur la psychologie de vos personnages. Là, on a deux personnages, vous le disiez, diamétralement opposés.
Et c'est vrai qu'Alice ne force pas la sympathie, en tous cas, dans les premiers chapitres, c'est une femme dure, même avec son collègue et ami Seymour, elle le traite un peu comme un chien.
Vraiment, c'est une femme, à certains moments, on a envie de lui dire «quelque part c'est bien fait ce qu'il t'arrive ! »
Absolument, il y avait ce pari... C'est assez risqué de partir avec un personnage principal qui de prime abord, n'est pas sympathique, mais il y a deux récits.
Il y a le récit direct, entrecoupé de flash-backs sur la vie d'Alice et où on en apprend à chaque fois un peu plus sur pourquoi elle avait ce comportement là,
et finalement, le roman culmine à la fin par le télescopage entre le passé d'Alice et le présent et l'intensité de l'enquête actuelle.
Il y a un sujet que l'on retrouve de façon récurrente dans certains de vos romans, ce sont les relations entre parents et enfants, et là on se rend compte que Alice a une relation conflictuelle avec son père, mais aussi avec sa mère qui l'a plus ou moins laissée tomber.
C'est important pour vous de toujours revenir là-dessus ?
Là effectivement, la paternité, la maternité... A un moment, dans les flash-backs, on comprend qu'elle est devenue mère et que ça s'est mal passé. Oui, il y avait cette envie là.
Ça a correspondu aussi au moment où je suis devenu père moi-même pour la première fois. Et vous avez à ces moments des télescopages entre votre trajectoire personnel d'un côté et finalement la trajectoire de vos personnages de l'autre.
Ce personnage d'Alice, il a été difficile à quitter, cette femme que l'on voit partir dans le brouillard à la fin ?
Les moments les plus durs, ce sont les deux-trois mois où vous avez rendu complètement votre dernière version, et le moment où le roman sort.
A partir du moment où le roman est sorti, là, l'histoire appartient au lecteur, et là vous avez massivement des retours de lecture qui montrent que ça y est, Alice, elle continue à vivre dans l'imagination des lecteurs, elle existe.
Merci Guillaume Musso. Une intrigue bien ficelée, des personnages auxquels on s'attache et une fin complètement bluffante. Félicitations. C'est votre actualité, ça s'appelle Central Park et vous publiez chez XO.
Philippe Chauveau :
Guillaume Musso, un nouveau roman, le dixième en dix ans à peu près, « Central Park » aux éditions XO. New York est une ville qui vous fascine. Alors c'est vrai que vous y avez passé plusieurs années, mais ce n'est pas la première fois que vous placez une intrigue à New York.
Guillaume Musso :
Absolument. Et le paradoxe, c'est qu'au début, le roman devait se passer à Hong-Kong. Et effectivement, il y a des endroits, là, où vous avez l'impression d'être dans une forêt, et vous faites trois pas, et vous voyez la ville polluée, avec des grattes-ciels à vos pieds. Et c'est de là qu'est née l'idée de la situation initiale, un homme et une femme qui se réveillent menottés l'un à l'autre à un banc dans un environnement végétal. Ils pensent que c'est une forêt d'abord, et ils se rendent compte qu'ils sont en pleine ville.
Philippe Chauveau :
Alors ces deux personnages, on va apprendre à les découvrir au fil des pages. Gabriel, un jazzman irlandais, qui jouait la veille au soir à Dublin, et Alice, qui est une jeune femme française qui la veille au soir était sur les champs Élysées avec ses copines. Et ces deux-là se retrouvent menottés à 8h du matin au cœur de Central Park.
Guillaume Musso :
Ce qui les interroge, c'est par quelle logistique ils ont pu arriver ici. Alors, ce n'est pas irrationnel, c'est faisable, mais il faut quand même prendre des avions et c'est compliqué. Elle a son chemisier qui est taché de sang, et ce n'est pas le sien, et elle a une arme. Et dans cette arme, il manque une balle. A partir de là, son instinct de flic lui dit que la nuit a dû être dramatique, et elle commence à enquêter. Donc c'est un livre qui est écrit en temps réel. Il commence à 8h du matin et il finit à minuit. Et finalement, ces deux personnages enquêtent sur eux-mêmes mais dans une atmosphère assez dangereuse, et le danger sert de révélateur de personnalité. Et ce qu'ils vont découvrir sur eux-mêmes vont les surprendre et pas dans la façon la plus agréable qui soit.
Philippe Chauveau :
On sait que vous aimez travailler sur la psychologie de vos personnages. Là, on a deux personnages, vous le disiez, diamétralement opposés. Et c'est vrai qu'Alice ne force pas la sympathie, en tous cas, dans les premiers chapitres, c'est une femme dure, même avec son collègue et ami Seymour, elle le traite un peu comme un chien. Vraiment, c'est une femme, à certains moments, on a envie de lui dire «quelque part c'est bien fait ce qu'il t'arrive ! »
Guillaume Musso :
Absolument, il y avait ce pari... C'est assez risqué de partir avec un personnage principal qui de prime abord, n'est pas sympathique, mais il y a deux récits. Il y a le récit direct, entrecoupé de flash-backs sur la vie d'Alice et où on en apprend à chaque fois un peu plus sur pourquoi elle avait ce comportement là, et finalement, le roman culmine à la fin par le télescopage entre le passé d'Alice et le présent et l'intensité de l'enquête actuelle.
Philippe Chauveau :
Il y a un sujet que l'on retrouve de façon récurrente dans certains de vos romans, ce sont les relations entre parents et enfants, et là on se rend compte que Alice a une relation conflictuelle avec son père, mais aussi avec sa mère qui l'a plus ou moins laissée tomber. C'est important pour vous de toujours revenir là-dessus ?
Guillaume Musso :
Là effectivement, la paternité, la maternité... A un moment, dans les flash-backs, on comprend qu'elle est devenue mère et que ça s'est mal passé. Oui, il y avait cette envie là. Ça a correspondu aussi au moment où je suis devenu père moi-même pour la première fois. Et vous avez à ces moments des télescopages entre votre trajectoire personnel d'un côté et finalement la trajectoire de vos personnages de l'autre.
Philippe Chauveau :
Ce personnage d'Alice, il a été difficile à quitter, cette femme que l'on voit partir dans le brouillard à la fin ?
Guillaume Musso :
Les moments les plus durs, ce sont les deux-trois mois où vous avez rendu complètement votre dernière version, et le moment où le roman sort. A partir du moment où le roman est sorti, là, l'histoire appartient au lecteur, et là vous avez massivement des retours de lecture qui montrent que ça y est, Alice, elle continue à vivre dans l'imagination des lecteurs, elle existe.
Philippe Chauveau :
Merci Guillaume Musso. Une intrigue bien ficelée, des personnages auxquels on s'attache et une fin complètement bluffante. Félicitations. C'est votre actualité, ça s'appelle Central Park et vous publiez chez XO.