Alma Brami aime jouer à cache-cache. Derrière les rôles qu’on lui offre, puisqu’elle est comédienne, derrière les personnages de ses romans et derrière son sourire et son humour qui laissent parfois entrevoir une grande sensibilité et une fragilité certaine. Mais cette fille-là est plus qu’attachante.Les livres et l’écriture sont pour elle comme une seconde nature et elle écrit comme elle respire. Un 1er roman en 2008 « Sans elle » pour lequel elle reçoit plusieurs prix, roman dans lequel Alma Brami évoquait...
C'est pour ton bien d'Alma Brami - Présentation - Suite
Philippe Chauveau : Bonjour Alma Brami.Alma Brami :Bonjour.Philippe Chauveau : Votre actualité au Mercure de France, « C'est pour ton bien » est déjà votre quatrième roman.Alma Brami :C'est ça.Philippe Chauveau :Mais il y a aussi une autre partie de votre vie, c'est le théâtre puisque vous êtes également comédienne. Comment tout cela s'est-il fait dans votre parcours ? Est-ce que déjà enfant ou adolescente, le théâtre, l'écriture étaient des univers qui vous correspondaient ?Alma Brami :En fait, j'ai commencé à écrire...
C'est pour ton bien d'Alma Brami - Portrait - Suite
Philippe Chauveau : Alma Brami votre quatrième roman, « C’est pour ton bien », publié au Mercure de France, avec ce personnage de Lili, cette jeune femme, enfant, adulte. Est-ce que finalement, c’est Lili le personnage principal ou est-ce Charlotte ?Alma Brami :Pour moi les deux et c’est pour ça que j’ai utilisé la troisième personne mais c’est une troisième personne proche du « Je », c’est un « Elles » qui me permet d’être à l’intérieur d’elles également. Philippe Chauveau :On va résumer très...
C'est pour ton bien d'Alma Brami - Le livre - Suite
Bertrand DeschampsLa ProcureParis« J’ai découvert assez tardivement Alma Brami à travers son livre précédent, et j’ai été très heureux, en lisant celui-là, de voir qu’elle avait trouvé un style qui n’appartient qu’à elle. Le livre se lit vite. En fait, derrière les mots, Alma Brami arrive, en particulier dans la fin du livre, à exprimer extrêmement bien la solitude, l’abandon et cette vie en vase clôt entre la mère, Lili, et sa fille, Charlotte. On est tout de suite plongé dans un univers familial qui pourrait...
C'est pour ton bien d'Alma Brami - L'avis du libraire - Suite
Alma Brami
C'est pour ton bien
Présentation 1'19Alma Brami aime jouer à cache-cache. Derrière les rôles qu’on lui offre, puisqu’elle est comédienne, derrière les personnages de ses romans et derrière son sourire et son humour qui laissent parfois entrevoir une grande sensibilité et une fragilité certaine. Mais cette fille-là est plus qu’attachante.
Les livres et l’écriture sont pour elle comme une seconde nature et elle écrit comme elle respire. Un 1er roman en 2008 « Sans elle » pour lequel elle reçoit plusieurs prix, roman dans lequel Alma Brami évoquait l’enfance, la famille et le deuil. Deux autres titres « Ils l’ont laissée là » et « Tant que tu es heureuse » ont confirmé une écriture et un univers qui ont séduits aussi bien les lecteurs que les libraires.
Avec son nouveau roman, « C’est pour ton bien », Alma Brami explore à nouveau les méandres des relations familiales, la difficulté d’aimer, de se le dire.
Lili à 17 ans et tombe enceinte. Figés dans leur amour étouffant et dans le carcan de la société, ses parents ne savent prendre la mesure de l’événement et Lili va élever seule sa fille Charlotte avec un amour débordant, au risque de reproduire les schémas qu’elle a voulu fuir.
Des personnages attachants dans leur faiblesse, une histoire toute en sensibilité, une belle écriture et une jeune auteur dont le sourire vous chavire.
Alma Brami « C’est pour ton bien » au Mercure de France
Alma Brami est sur WTC
Alma Brami aime jouer à cache-cache. Derrière les rôles qu’on lui offre, puisqu’elle est comédienne, derrière les personnages de ses romans et derrière son sourire et son humour qui laissent parfois entrevoir une grande sensibilité et une fragilité certaine. Mais cette fille-là est plus qu’attachante.
Les livres et l’écriture sont pour elle comme une seconde nature et elle écrit comme elle respire. Un 1er roman en 2008 « Sans elle » pour lequel elle reçoit plusieurs prix, roman dans lequel Alma Brami évoquait l’enfance, la famille et le deuil. Deux autres titres « Ils l’ont laissée là » et « Tant que tu es heureuse » ont confirmé une écriture et un univers qui ont séduits aussi bien les lecteurs que les libraires.
Avec son nouveau roman, « C’est pour ton bien », Alma Brami explore à nouveau les méandres des relations familiales, la difficulté d’aimer, de se le dire.
Lili à 17 ans et tombe enceinte. Figés dans leur amour étouffant et dans le carcan de la société, ses parents ne savent prendre la mesure de l’événement et Lili va élever seule sa fille Charlotte avec un amour débordant, au risque de reproduire les schémas qu’elle a voulu fuir.
Des personnages attachants dans leur faiblesse, une histoire toute en sensibilité, une belle écriture et une jeune auteur dont le sourire vous chavire.
Alma Brami « C’est pour ton bien » au Mercure de France
Alma Brami est sur WTC
Alma Brami
C'est pour ton bien
Portrait 4'05Philippe Chauveau :
Bonjour Alma Brami.
Alma Brami :
Bonjour.
Philippe Chauveau :
Votre actualité au Mercure de France, « C'est pour ton bien » est déjà votre quatrième roman.
Alma Brami :
C'est ça.
Philippe Chauveau :
Mais il y a aussi une autre partie de votre vie, c'est le théâtre puisque vous êtes également comédienne. Comment tout cela s'est-il fait dans votre parcours ? Est-ce que déjà enfant ou adolescente, le théâtre, l'écriture étaient des univers qui vous correspondaient ?
Alma Brami :
En fait, j'ai commencé à écrire toute petite et pas du tout comme un choix. Cela s'est imposé à moi et je gardais dans ma tête l'idée que j'avais vraiment envie d'être comédienne. L'écriture c'est ma colonne vertébrale, alors que comédienne pour moi, je voyais ça comme un métier. Mais en fait j'en avais tellement envie que je ne l’ai pas fait. J'avais peur d'être déçue ! J'avais peur de pas être à la hauteur et je me disais que si jamais ça ne me convenait pas, je n'aurais plus de filet, plus d'envie, plus rien. Vers 20 ans, je crois, je me souviens avoir été chez ma soeur et elle m'a dit « Mais qu'est-ce que tu veux vraiment ?», je lui dis « Bah, être comédienne » et elle m'a dit « Qu'est-ce que t'attends ? Vas-y, fonce !». Et c'est pour ça que je me suis inscrite aux cours Florent et que j'ai commencé à m'y mettre vraiment. On voit bien finalement que la vie a fait un choix pour moi puisque l'écriture a pris beaucoup de place, je n’attendais pas ça du tout, je ne savais même pas que j'écrirais un jour un roman, encore moins quatre. Je ne savais pas que je pouvais trouver une maison d'édition, tout ça. Donc je crois que je ne peux pas m'empêcher d'écrire. Ce qui m'a donné le besoin d'écrire, c'est la difficulté de vivre, la douleur de vivre, l'incompréhension que j'ai pu avoir toute petite déjà.
Philippe Chauveau :
Comment, quand on est jeune comme vous, peut-on parler de la difficulté de vivre ? Quelles sont vos failles ?
Alma Brami :
Je crois que c'est ma sensibilité en fait. J'absorbe tout, je suis extrêmement empathique. J'ai mal pour les autres, j'ai tout le temps mal pour les autres. L'écriture me permet de faire quelque chose de cette sensibilité-là. Et puis ça me permet de pas m'ennuyer dans ma vie aussi, parce que de créer tout un monde, ça m'empêche de me lasser de la vie.
Philippe Chauveau :
Lorsque vous reprenez votre casquette de comédienne, que vous interprétez les textes des autres, est ce qu'il y a de la frustration parfois ?
Alma Brami :
Non, justement. Maintenant que l'écriture est bien placée dans la vie, j'ai justement besoin de susciter le désir et d'interpréter les mots de quelqu'un d'autre.
Philippe Chauveau :
« Sans elle », était votre premier titre en 2008. Comment est né ce premier roman ? Est-il est arrivé comme une évidence dans votre vie ?
Alma Brami :
Comme une évidence oui mais je ne savais pas du tout que ce serait un roman en fait. J'ai commencé à écrire une ligne, deux lignes, trois lignes et je ne savais absolument pas ce que ça donnerait. Il se trouve que j'étais en 3e année au cours Florent et il y eu un creux pendant quelques minutes. Il n'y avait personne sur le plateau et j'ai demandé si j'avais le droit de monter. Ils ont accepté et j'ai interprété les quelques premières pages que je venais d'écrire, les bribes qu'il me restait. Et il a y eu un énorme silence dans la salle, la prof m'a dit : « Je vous dirais ce que j'en pense après ». Elle était aux bords des larmes. Je suis restée comme ça stupéfaite et tout le monde m'a dit : « Mais qui a écrit ça, qui a écrit ça ? ». Et je me suis dit que ça valait le coup que je continue, la voix était juste.
Philippe Chauveau :
Votre satisfaction, est-elle lorsque vous mettez un point final à votre roman, ou lorsque vous rencontrez par exemple vos lecteurs, lorsque vous avez des retours de vos lecteurs ?
Alma Brami :
Ce sont toutes sortes de satisfactions parce que quand on écrit, en tout cas en ce qui me concerne, au début j'écris plein de premières phrases. J'écris plein de premières pages et pourtant je sais que c'est ni la première phrase que je vais utiliser ni les premières pages. Et au bout d'un moment, il y a la vraie première phrase qui vient. Et pour moi, c'est un cadeau, c'est comme un coup de foudre.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Alma Brami, c'est votre quatrième roman « C'est pour ton bien » aux éditions Mercure de France, on vous souhaite un très joli chemin.
Philippe Chauveau :
Bonjour Alma Brami.
Alma Brami :
Bonjour.
Philippe Chauveau :
Votre actualité au Mercure de France, « C'est pour ton bien » est déjà votre quatrième roman.
Alma Brami :
C'est ça.
Philippe Chauveau :
Mais il y a aussi une autre partie de votre vie, c'est le théâtre puisque vous êtes également comédienne. Comment tout cela s'est-il fait dans votre parcours ? Est-ce que déjà enfant ou adolescente, le théâtre, l'écriture étaient des univers qui vous correspondaient ?
Alma Brami :
En fait, j'ai commencé à écrire toute petite et pas du tout comme un choix. Cela s'est imposé à moi et je gardais dans ma tête l'idée que j'avais vraiment envie d'être comédienne. L'écriture c'est ma colonne vertébrale, alors que comédienne pour moi, je voyais ça comme un métier. Mais en fait j'en avais tellement envie que je ne l’ai pas fait. J'avais peur d'être déçue ! J'avais peur de pas être à la hauteur et je me disais que si jamais ça ne me convenait pas, je n'aurais plus de filet, plus d'envie, plus rien. Vers 20 ans, je crois, je me souviens avoir été chez ma soeur et elle m'a dit « Mais qu'est-ce que tu veux vraiment ?», je lui dis « Bah, être comédienne » et elle m'a dit « Qu'est-ce que t'attends ? Vas-y, fonce !». Et c'est pour ça que je me suis inscrite aux cours Florent et que j'ai commencé à m'y mettre vraiment. On voit bien finalement que la vie a fait un choix pour moi puisque l'écriture a pris beaucoup de place, je n’attendais pas ça du tout, je ne savais même pas que j'écrirais un jour un roman, encore moins quatre. Je ne savais pas que je pouvais trouver une maison d'édition, tout ça. Donc je crois que je ne peux pas m'empêcher d'écrire. Ce qui m'a donné le besoin d'écrire, c'est la difficulté de vivre, la douleur de vivre, l'incompréhension que j'ai pu avoir toute petite déjà.
Philippe Chauveau :
Comment, quand on est jeune comme vous, peut-on parler de la difficulté de vivre ? Quelles sont vos failles ?
Alma Brami :
Je crois que c'est ma sensibilité en fait. J'absorbe tout, je suis extrêmement empathique. J'ai mal pour les autres, j'ai tout le temps mal pour les autres. L'écriture me permet de faire quelque chose de cette sensibilité-là. Et puis ça me permet de pas m'ennuyer dans ma vie aussi, parce que de créer tout un monde, ça m'empêche de me lasser de la vie.
Philippe Chauveau :
Lorsque vous reprenez votre casquette de comédienne, que vous interprétez les textes des autres, est ce qu'il y a de la frustration parfois ?
Alma Brami :
Non, justement. Maintenant que l'écriture est bien placée dans la vie, j'ai justement besoin de susciter le désir et d'interpréter les mots de quelqu'un d'autre.
Philippe Chauveau :
« Sans elle », était votre premier titre en 2008. Comment est né ce premier roman ? Est-il est arrivé comme une évidence dans votre vie ?
Alma Brami :
Comme une évidence oui mais je ne savais pas du tout que ce serait un roman en fait. J'ai commencé à écrire une ligne, deux lignes, trois lignes et je ne savais absolument pas ce que ça donnerait. Il se trouve que j'étais en 3e année au cours Florent et il y eu un creux pendant quelques minutes. Il n'y avait personne sur le plateau et j'ai demandé si j'avais le droit de monter. Ils ont accepté et j'ai interprété les quelques premières pages que je venais d'écrire, les bribes qu'il me restait. Et il a y eu un énorme silence dans la salle, la prof m'a dit : « Je vous dirais ce que j'en pense après ». Elle était aux bords des larmes. Je suis restée comme ça stupéfaite et tout le monde m'a dit : « Mais qui a écrit ça, qui a écrit ça ? ». Et je me suis dit que ça valait le coup que je continue, la voix était juste.
Philippe Chauveau :
Votre satisfaction, est-elle lorsque vous mettez un point final à votre roman, ou lorsque vous rencontrez par exemple vos lecteurs, lorsque vous avez des retours de vos lecteurs ?
Alma Brami :
Ce sont toutes sortes de satisfactions parce que quand on écrit, en tout cas en ce qui me concerne, au début j'écris plein de premières phrases. J'écris plein de premières pages et pourtant je sais que c'est ni la première phrase que je vais utiliser ni les premières pages. Et au bout d'un moment, il y a la vraie première phrase qui vient. Et pour moi, c'est un cadeau, c'est comme un coup de foudre.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Alma Brami, c'est votre quatrième roman « C'est pour ton bien » aux éditions Mercure de France, on vous souhaite un très joli chemin.
Alma Brami
C'est pour ton bien
Le livre 4'01Philippe Chauveau :
Alma Brami votre quatrième roman, « C’est pour ton bien », publié au Mercure de France, avec ce personnage de Lili, cette jeune femme, enfant, adulte. Est-ce que finalement, c’est Lili le personnage principal ou est-ce Charlotte ?
Alma Brami :
Pour moi les deux et c’est pour ça que j’ai utilisé la troisième personne mais c’est une troisième personne proche du « Je », c’est un « Elles » qui me permet d’être à l’intérieur d’elles également.
Philippe Chauveau :
On va résumer très brièvement Alma, Lili a eu cette enfant par accident et par amour à la fois, un cirque qui dresse sa tente un beau jour et puis voilà, le coup de foudre pour un jeune homme, et puis un enfant qui naît. Il y a à la fois dans ce roman, beaucoup de douleur, de tristesse de désappointement et puis aussi beaucoup de lumière et de vie, vous aviez envie de jouer sur cette ambivalence ?
Alma Brami :
Dans tous mes romans j’ai instillé et insuffler de la lumière et de l’espoir, j’ai vraiment envie de donner de la force aux lecteurs. Déjà, cela me donne de la force à moi, mais j’ai envie de sauver mes personnages, ça démarre toujours sur des situations de crise mais finalement, chaque personnage arrive à faire un bout de chemin.
Philippe Chauveau :
Comment l’imaginez-vous ce personnage de cirque ?
Alma Brami :
Je l’imagine dans une liberté qu’elle n’a pas, il y a quelque chose comme ça de complètement magique, comme un fantasme. Et pourtant on sait qu’il y a beaucoup de règles dans un cirque.
Philippe Chauveau :
Lili va se retrouver « fille-mère » et les parents sont incapables de surmonter ce qui pour eux est une épreuve.
Alma Brami :
Oui, pour eux c’est un déshonneur et puis l’avortement est interdit dans cette communauté religieuse, comme dans toutes les autres d’ailleurs. Les parents ont peur des rumeurs et ils ont peur que cela l’empêche de grandir comme il faut. Ce n’est pas seulement de l’égoïsme de la part des parents, ils espèrent mieux pour leur fille que de se retrouver avec un bébé à 17 ans.
Philippe Chauveau :
Lili va donc partir, s’installer dans un appartement, avec l’argent de ses propres parents puisqu’ils continuent de lui donner de l’argent…
Alma Brami :
Oui, les parents l’exilent vraiment ! Il lui achètent un appartement…
Philippe Chauveau :
Pour l’éloigner ?
Alma Brami :
Oui et en même temps pour qu’elle ne manque de rien. C’est toujours l’ambivalence. Ils essaient de faire au mieux avec ce qu’ils sont. Dans une famille, personne ne fait bien, ni comme il faut, mais on fait au mieux. Et sans famille, je pense que c’est extrême difficile de se construire.
Philippe Chauveau :
On a parfois l’impression que Lili est sortie d’une prison, celle de sa famille, celle de ses parents, pour s’enfermer dans une autre qu’elle s’est elle-même construite avec sa fille Charlotte.
Alma Brami :
Exactement ! C’est exactement pourquoi j’ai voulu écrire ce livre ! Ce qu’il y a de terrible, c’est que Lili, avant sa rencontre avec cet homme de cirque, et le fait de sentir quelque chose dans son ventre, elle avait une vie qui ne l’intéressait absolument pas, dans une école en uniforme. Il n’y avait pas d’éclat ! Elle va créer un lien avec sa petite fille, c’est un lien de vie mais qui va l’étouffer ! Elle ne vit que par son enfant.
Philippe Chauveau :
Elle aussi va avoir besoin de se rebeller contre l’omniprésence de sa mère.
Alma Brami :
En voulant faire mieux que ses parents, on fait parfois pire ou alors on reproduit inconsciemment ce qu’on a vécu.
Philippe Chauveau :
Vous êtes présente dans ce roman. Etes-vous plus présente dans le personnage de Charlotte, de Lili ? Je n’ose pas vous demander si vous êtes présente dans le personnage de la mère de Lili. En tout cas êtes-vous présente dans ces deux personnages féminins ?
Alma Brami :
Mais, je suis présente dans tous les personnages ! Même dans le personnage principal masculin qui vient à la fin. Exactement comme en psychanalyse quand on analyse les rêves, on est dans tous les personnages. Pour moi l’écriture c’est la même chose. Je suis partout et en même temps. Je n’ai pas du tout envie de savoir où je me trouve, ça ne m’intéresse pas.
Philippe Chauveau :
A-t-il été difficile de mettre le point final ? Auriez-vous aimé continuer à voir grandir Charlotte ?
Alma Brami :
Non, moi quand je mets le point final, c’est que mes personnages sont assez forts pour vivre d’eux même.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Alma Brami pour ce très joli roman, très fort ! « C’est pour ton bien » aux éditions Mercure de France.
Philippe Chauveau :
Alma Brami votre quatrième roman, « C’est pour ton bien », publié au Mercure de France, avec ce personnage de Lili, cette jeune femme, enfant, adulte. Est-ce que finalement, c’est Lili le personnage principal ou est-ce Charlotte ?
Alma Brami :
Pour moi les deux et c’est pour ça que j’ai utilisé la troisième personne mais c’est une troisième personne proche du « Je », c’est un « Elles » qui me permet d’être à l’intérieur d’elles également.
Philippe Chauveau :
On va résumer très brièvement Alma, Lili a eu cette enfant par accident et par amour à la fois, un cirque qui dresse sa tente un beau jour et puis voilà, le coup de foudre pour un jeune homme, et puis un enfant qui naît. Il y a à la fois dans ce roman, beaucoup de douleur, de tristesse de désappointement et puis aussi beaucoup de lumière et de vie, vous aviez envie de jouer sur cette ambivalence ?
Alma Brami :
Dans tous mes romans j’ai instillé et insuffler de la lumière et de l’espoir, j’ai vraiment envie de donner de la force aux lecteurs. Déjà, cela me donne de la force à moi, mais j’ai envie de sauver mes personnages, ça démarre toujours sur des situations de crise mais finalement, chaque personnage arrive à faire un bout de chemin.
Philippe Chauveau :
Comment l’imaginez-vous ce personnage de cirque ?
Alma Brami :
Je l’imagine dans une liberté qu’elle n’a pas, il y a quelque chose comme ça de complètement magique, comme un fantasme. Et pourtant on sait qu’il y a beaucoup de règles dans un cirque.
Philippe Chauveau :
Lili va se retrouver « fille-mère » et les parents sont incapables de surmonter ce qui pour eux est une épreuve.
Alma Brami :
Oui, pour eux c’est un déshonneur et puis l’avortement est interdit dans cette communauté religieuse, comme dans toutes les autres d’ailleurs. Les parents ont peur des rumeurs et ils ont peur que cela l’empêche de grandir comme il faut. Ce n’est pas seulement de l’égoïsme de la part des parents, ils espèrent mieux pour leur fille que de se retrouver avec un bébé à 17 ans.
Philippe Chauveau :
Lili va donc partir, s’installer dans un appartement, avec l’argent de ses propres parents puisqu’ils continuent de lui donner de l’argent…
Alma Brami :
Oui, les parents l’exilent vraiment ! Il lui achètent un appartement…
Philippe Chauveau :
Pour l’éloigner ?
Alma Brami :
Oui et en même temps pour qu’elle ne manque de rien. C’est toujours l’ambivalence. Ils essaient de faire au mieux avec ce qu’ils sont. Dans une famille, personne ne fait bien, ni comme il faut, mais on fait au mieux. Et sans famille, je pense que c’est extrême difficile de se construire.
Philippe Chauveau :
On a parfois l’impression que Lili est sortie d’une prison, celle de sa famille, celle de ses parents, pour s’enfermer dans une autre qu’elle s’est elle-même construite avec sa fille Charlotte.
Alma Brami :
Exactement ! C’est exactement pourquoi j’ai voulu écrire ce livre ! Ce qu’il y a de terrible, c’est que Lili, avant sa rencontre avec cet homme de cirque, et le fait de sentir quelque chose dans son ventre, elle avait une vie qui ne l’intéressait absolument pas, dans une école en uniforme. Il n’y avait pas d’éclat ! Elle va créer un lien avec sa petite fille, c’est un lien de vie mais qui va l’étouffer ! Elle ne vit que par son enfant.
Philippe Chauveau :
Elle aussi va avoir besoin de se rebeller contre l’omniprésence de sa mère.
Alma Brami :
En voulant faire mieux que ses parents, on fait parfois pire ou alors on reproduit inconsciemment ce qu’on a vécu.
Philippe Chauveau :
Vous êtes présente dans ce roman. Etes-vous plus présente dans le personnage de Charlotte, de Lili ? Je n’ose pas vous demander si vous êtes présente dans le personnage de la mère de Lili. En tout cas êtes-vous présente dans ces deux personnages féminins ?
Alma Brami :
Mais, je suis présente dans tous les personnages ! Même dans le personnage principal masculin qui vient à la fin. Exactement comme en psychanalyse quand on analyse les rêves, on est dans tous les personnages. Pour moi l’écriture c’est la même chose. Je suis partout et en même temps. Je n’ai pas du tout envie de savoir où je me trouve, ça ne m’intéresse pas.
Philippe Chauveau :
A-t-il été difficile de mettre le point final ? Auriez-vous aimé continuer à voir grandir Charlotte ?
Alma Brami :
Non, moi quand je mets le point final, c’est que mes personnages sont assez forts pour vivre d’eux même.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Alma Brami pour ce très joli roman, très fort ! « C’est pour ton bien » aux éditions Mercure de France.
Alma Brami
C'est pour ton bien
L'avis du libraire 1'19Bertrand Deschamps
La Procure
Paris
« J’ai découvert assez tardivement Alma Brami à travers son livre précédent, et j’ai été très heureux, en lisant celui-là, de voir qu’elle avait trouvé un style qui n’appartient qu’à elle. Le livre se lit vite. En fait, derrière les mots, Alma Brami arrive, en particulier dans la fin du livre, à exprimer extrêmement bien la solitude, l’abandon et cette vie en vase clôt entre la mère, Lili, et sa fille, Charlotte. On est tout de suite plongé dans un univers familial qui pourrait paraître léger, doux, facile, riche mais dès qu’on retire le papier du bonbon, ce n’est plus du tout sucré, il y a des tensions, des passifs assez violents ».
Bertrand Deschamps
La Procure
Paris
« J’ai découvert assez tardivement Alma Brami à travers son livre précédent, et j’ai été très heureux, en lisant celui-là, de voir qu’elle avait trouvé un style qui n’appartient qu’à elle. Le livre se lit vite. En fait, derrière les mots, Alma Brami arrive, en particulier dans la fin du livre, à exprimer extrêmement bien la solitude, l’abandon et cette vie en vase clôt entre la mère, Lili, et sa fille, Charlotte. On est tout de suite plongé dans un univers familial qui pourrait paraître léger, doux, facile, riche mais dès qu’on retire le papier du bonbon, ce n’est plus du tout sucré, il y a des tensions, des passifs assez violents ».