Alma Brami

Alma Brami

C'est pour ton bien

Le livre 4'01

Philippe Chauveau :
Alma Brami votre quatrième roman, « C’est pour ton bien », publié au Mercure de France, avec ce personnage de Lili, cette jeune femme, enfant, adulte. Est-ce que finalement, c’est Lili le personnage principal ou est-ce Charlotte ?

Alma Brami :
Pour moi les deux et c’est pour ça que j’ai utilisé la troisième personne mais c’est une troisième personne proche du « Je », c’est un « Elles » qui me permet d’être à l’intérieur d’elles également.

Philippe Chauveau :
On va résumer très brièvement Alma, Lili a eu cette enfant par accident et par amour à la fois, un cirque qui dresse sa tente un beau jour et puis voilà, le coup de foudre pour un jeune homme, et puis un enfant qui naît. Il y a à la fois dans ce roman, beaucoup de douleur, de tristesse de désappointement et puis aussi beaucoup de lumière et de vie, vous aviez envie de jouer sur cette ambivalence ?

Alma Brami :
Dans tous mes romans j’ai instillé et insuffler de la lumière et de l’espoir, j’ai vraiment envie de donner de la force aux lecteurs. Déjà, cela me donne de la force à moi, mais j’ai envie de sauver mes personnages, ça démarre toujours sur des situations de crise mais finalement, chaque personnage arrive à faire un bout de chemin.

Philippe Chauveau :
Comment l’imaginez-vous ce personnage de cirque ?


Alma Brami :
Je l’imagine dans une liberté qu’elle n’a pas, il y a quelque chose comme ça de complètement magique, comme un fantasme. Et pourtant on sait qu’il y a beaucoup de règles dans un cirque.

Philippe Chauveau :
Lili va se retrouver « fille-mère » et les parents sont incapables de surmonter ce qui pour eux est une épreuve.

Alma Brami :
Oui, pour eux c’est un déshonneur et puis l’avortement est interdit dans cette communauté religieuse, comme dans toutes les autres d’ailleurs. Les parents ont peur des rumeurs et ils ont peur que cela l’empêche de grandir comme il faut. Ce n’est pas seulement de l’égoïsme de la part des parents, ils espèrent mieux pour leur fille que de se retrouver avec un bébé à 17 ans.

Philippe Chauveau :
Lili va donc partir, s’installer dans un appartement, avec l’argent de ses propres parents puisqu’ils continuent de lui donner de l’argent…

Alma Brami :
Oui, les parents l’exilent vraiment ! Il lui achètent un appartement…

Philippe Chauveau :
Pour l’éloigner ?

Alma Brami :
Oui et en même temps pour qu’elle ne manque de rien. C’est toujours l’ambivalence. Ils essaient de faire au mieux avec ce qu’ils sont. Dans une famille, personne ne fait bien, ni comme il faut, mais on fait au mieux. Et sans famille, je pense que c’est extrême difficile de se construire.

Philippe Chauveau :
On a parfois l’impression que Lili est sortie d’une prison, celle de sa famille, celle de ses parents, pour s’enfermer dans une autre qu’elle s’est elle-même construite avec sa fille Charlotte.

Alma Brami :
Exactement ! C’est exactement pourquoi j’ai voulu écrire ce livre ! Ce qu’il y a de terrible, c’est que Lili, avant sa rencontre avec cet homme de cirque, et le fait de sentir quelque chose dans son ventre, elle avait une vie qui ne l’intéressait absolument pas, dans une école en uniforme. Il n’y avait pas d’éclat ! Elle va créer un lien avec sa petite fille, c’est un lien de vie mais qui va l’étouffer ! Elle ne vit que par son enfant.
Philippe Chauveau :
Elle aussi va avoir besoin de se rebeller contre l’omniprésence de sa mère.

Alma Brami :
En voulant faire mieux que ses parents, on fait parfois pire ou alors on reproduit inconsciemment ce qu’on a vécu.

Philippe Chauveau :
Vous êtes présente dans ce roman. Etes-vous plus présente dans le personnage de Charlotte, de Lili ? Je n’ose pas vous demander si vous êtes présente dans le personnage de la mère de Lili. En tout cas êtes-vous présente dans ces deux personnages féminins ?

Alma Brami :
Mais, je suis présente dans tous les personnages ! Même dans le personnage principal masculin qui vient à la fin. Exactement comme en psychanalyse quand on analyse les rêves, on est dans tous les personnages. Pour moi l’écriture c’est la même chose. Je suis partout et en même temps. Je n’ai pas du tout envie de savoir où je me trouve, ça ne m’intéresse pas.

Philippe Chauveau :
A-t-il été difficile de mettre le point final ? Auriez-vous aimé continuer à voir grandir Charlotte ?

Alma Brami :
Non, moi quand je mets le point final, c’est que mes personnages sont assez forts pour vivre d’eux même.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Alma Brami pour ce très joli roman, très fort ! « C’est pour ton bien » aux éditions Mercure de France.

Philippe Chauveau :
Alma Brami votre quatrième roman, « C’est pour ton bien », publié au Mercure de France, avec ce personnage de Lili, cette jeune femme, enfant, adulte. Est-ce que finalement, c’est Lili le personnage principal ou est-ce Charlotte ?

Alma Brami :
Pour moi les deux et c’est pour ça que j’ai utilisé la troisième personne mais c’est une troisième personne proche du « Je », c’est un « Elles » qui me permet d’être à l’intérieur d’elles également.

Philippe Chauveau :
On va résumer très brièvement Alma, Lili a eu cette enfant par accident et par amour à la fois, un cirque qui dresse sa tente un beau jour et puis voilà, le coup de foudre pour un jeune homme, et puis un enfant qui naît. Il y a à la fois dans ce roman, beaucoup de douleur, de tristesse de désappointement et puis aussi beaucoup de lumière et de vie, vous aviez envie de jouer sur cette ambivalence ?

Alma Brami :
Dans tous mes romans j’ai instillé et insuffler de la lumière et de l’espoir, j’ai vraiment envie de donner de la force aux lecteurs. Déjà, cela me donne de la force à moi, mais j’ai envie de sauver mes personnages, ça démarre toujours sur des situations de crise mais finalement, chaque personnage arrive à faire un bout de chemin.

Philippe Chauveau :
Comment l’imaginez-vous ce personnage de cirque ?


Alma Brami :
Je l’imagine dans une liberté qu’elle n’a pas, il y a quelque chose comme ça de complètement magique, comme un fantasme. Et pourtant on sait qu’il y a beaucoup de règles dans un cirque.

Philippe Chauveau :
Lili va se retrouver « fille-mère » et les parents sont incapables de surmonter ce qui pour eux est une épreuve.

Alma Brami :
Oui, pour eux c’est un déshonneur et puis l’avortement est interdit dans cette communauté religieuse, comme dans toutes les autres d’ailleurs. Les parents ont peur des rumeurs et ils ont peur que cela l’empêche de grandir comme il faut. Ce n’est pas seulement de l’égoïsme de la part des parents, ils espèrent mieux pour leur fille que de se retrouver avec un bébé à 17 ans.

Philippe Chauveau :
Lili va donc partir, s’installer dans un appartement, avec l’argent de ses propres parents puisqu’ils continuent de lui donner de l’argent…

Alma Brami :
Oui, les parents l’exilent vraiment ! Il lui achètent un appartement…

Philippe Chauveau :
Pour l’éloigner ?

Alma Brami :
Oui et en même temps pour qu’elle ne manque de rien. C’est toujours l’ambivalence. Ils essaient de faire au mieux avec ce qu’ils sont. Dans une famille, personne ne fait bien, ni comme il faut, mais on fait au mieux. Et sans famille, je pense que c’est extrême difficile de se construire.

Philippe Chauveau :
On a parfois l’impression que Lili est sortie d’une prison, celle de sa famille, celle de ses parents, pour s’enfermer dans une autre qu’elle s’est elle-même construite avec sa fille Charlotte.

Alma Brami :
Exactement ! C’est exactement pourquoi j’ai voulu écrire ce livre ! Ce qu’il y a de terrible, c’est que Lili, avant sa rencontre avec cet homme de cirque, et le fait de sentir quelque chose dans son ventre, elle avait une vie qui ne l’intéressait absolument pas, dans une école en uniforme. Il n’y avait pas d’éclat ! Elle va créer un lien avec sa petite fille, c’est un lien de vie mais qui va l’étouffer ! Elle ne vit que par son enfant.
Philippe Chauveau :
Elle aussi va avoir besoin de se rebeller contre l’omniprésence de sa mère.

Alma Brami :
En voulant faire mieux que ses parents, on fait parfois pire ou alors on reproduit inconsciemment ce qu’on a vécu.

Philippe Chauveau :
Vous êtes présente dans ce roman. Etes-vous plus présente dans le personnage de Charlotte, de Lili ? Je n’ose pas vous demander si vous êtes présente dans le personnage de la mère de Lili. En tout cas êtes-vous présente dans ces deux personnages féminins ?

Alma Brami :
Mais, je suis présente dans tous les personnages ! Même dans le personnage principal masculin qui vient à la fin. Exactement comme en psychanalyse quand on analyse les rêves, on est dans tous les personnages. Pour moi l’écriture c’est la même chose. Je suis partout et en même temps. Je n’ai pas du tout envie de savoir où je me trouve, ça ne m’intéresse pas.

Philippe Chauveau :
A-t-il été difficile de mettre le point final ? Auriez-vous aimé continuer à voir grandir Charlotte ?

Alma Brami :
Non, moi quand je mets le point final, c’est que mes personnages sont assez forts pour vivre d’eux même.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Alma Brami pour ce très joli roman, très fort ! « C’est pour ton bien » aux éditions Mercure de France.

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  • PORTRAIT
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  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Alma Brami aime jouer à cache-cache. Derrière les rôles qu’on lui offre, puisqu’elle est comédienne, derrière les personnages de ses romans et derrière son sourire et son humour qui laissent parfois entrevoir une grande sensibilité et une fragilité certaine. Mais cette fille-là est plus qu’attachante.Les livres et l’écriture sont pour elle comme une seconde nature et elle écrit comme elle respire. Un 1er roman en 2008 « Sans elle » pour lequel elle reçoit plusieurs prix, roman dans lequel Alma Brami évoquait...C'est pour ton bien d'Alma Brami - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau : Bonjour Alma Brami.Alma Brami :Bonjour.Philippe Chauveau : Votre actualité au Mercure de France, « C'est pour ton bien » est déjà votre quatrième roman.Alma Brami :C'est ça.Philippe Chauveau :Mais il y a aussi une autre partie de votre vie, c'est le théâtre puisque vous êtes également comédienne. Comment tout cela s'est-il fait dans votre parcours ? Est-ce que déjà enfant ou adolescente, le théâtre, l'écriture étaient des univers qui vous correspondaient ?Alma Brami :En fait, j'ai commencé à écrire...C'est pour ton bien d'Alma Brami - Portrait - Suite
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    Bertrand DeschampsLa ProcureParis« J’ai découvert assez tardivement Alma Brami à travers son livre précédent, et j’ai été très heureux, en lisant celui-là, de voir qu’elle avait trouvé un style qui n’appartient qu’à elle. Le livre se lit vite. En fait, derrière les mots, Alma Brami arrive, en particulier dans la fin du livre, à exprimer extrêmement bien la solitude, l’abandon et cette vie en vase clôt entre la mère, Lili, et sa fille, Charlotte. On est tout de suite plongé dans un univers familial qui pourrait...C'est pour ton bien d'Alma Brami - L'avis du libraire - Suite