Gilles Paris est bien connu dans le milieu littéraire puisqu'il a créé il y a quelques années une agence de presse en charge notamment de nombreux auteurs que lui et son équipe accompagnent lors de la sortie de leur nouveau livre. Mais Gilles Paris est lui aussi écrivain et son troisième roman « Au pays des kangourous » vient de paraître aux éditions Don Quichotte et c'est à ce titre qu'il est notre invité sur Web TV Culture.Après ses deux précédents romans - « Papa et maman sont morts » en 1991, qui racontait...
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Philippe Chauveau :Bonjour Gilles Paris et merci de nous recevoir. Vous publiez aux éditions Don Quichotte « Au pays des kangourous », c'est votre troisième roman. Trois romans espacés à chaque fois de dix ans.Gilles Paris :C'est le temps qu'il me faut pour écrire mes livres.Philippe Chauveau :Il faut dire que vous avez une activité débordante puisque vous écrivez, mais vous vous occupez aussi de beaucoup d'auteurs puisque vous êtes responsable d'une agence de presse.Gilles Paris :Je m'occupe surtout d'une agence de presse...
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Philippe Chauveau :Gilles Paris, votre troisième roman en vingt ans « Au pays des kangourous » aux éditions Don Quichotte, avec un enfant, Simon, il a neuf-dix ans, il vit balloté entre ses parents qui sont un peu... déchirés.Gilles Paris :Ils se sont aimés, Simon en est la preuve, mais les choses se sont gâtées. Le père est un écrivain nègre comme on dit, c'est-à-dire qu'il écrit pour des « peoples », des gens de téléréalité. C'est quelqu'un qui assume parfaitement son métier parce que ça lui laisse...
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Frédéric Lapeyre
Librairie « Tome Dom »81, rue St Dominique75007 Paris
Tél : 01-45-51-83-98
Je pense que Gilles Paris, à travers cet enfant, à travers ces situations, veut nous dire des choses sur la vie, sur le monde des adultes, sur les relations entre l'homme et la vie. Je trouve que c'est une très bonne manière qu'il a d'utiliser la voix d'un enfant pour dire des choses qui pourraient être très lourdes si elles étaient dites par un adulte. Et là au contraire, vu par l'enfant c'est magnifique parce que ça prend...
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Gilles Paris
Au pays des kangourous
Présentation 1'37Gilles Paris est bien connu dans le milieu littéraire puisqu'il a créé il y a quelques années une agence de presse en charge notamment de nombreux auteurs que lui et son équipe accompagnent lors de la sortie de leur nouveau livre. Mais Gilles Paris est lui aussi écrivain et son troisième roman « Au pays des kangourous » vient de paraître aux éditions Don Quichotte et c'est à ce titre qu'il est notre invité sur Web TV Culture.
Après ses deux précédents romans - « Papa et maman sont morts » en 1991, qui racontait l'histoire de deux orphelins et « Autobiographie d'une courgette » sur l'univers des foyers d'enfance qui fut un succès de librairie en 2003 – c'est encore une fois un enfant qui est le héros et le narrateur du nouveau roman de Gilles Paris.
Simon a neuf ans et balloté entre un père et une mère qui ne s'aiment plus vraiment, il trouve du réconfort auprès de sa grand-mère, la fantasque Lola. Un matin, alors que sa mère est en mission professionnelle à l'autre bout du monde en Australie, Simon retrouve son père, hagard, caché dans le lave-vaisselle. Mais quel est donc ce mal étrange dont il souffre ?
A travers l'histoire de cet enfant, Simon, « Au pays des kangourous » évoque la difficile reconstruction d'un homme dépressif et telle a bien été la volonté de Gilles Paris, mettre des mots sur ce mal inconnu et sournois qu'est la dépression. La pari est réussi, l'histoire est belle, bien que douloureuse, porteuse d'espoir, les personnages sont attachants et on se laisse volontiers porter par l'écriture à la fois tendre et poétique de Gilles Paris.
« Au pays des kangourous » est publié aux éditions Don Quichotte et Gilles Paris nous reçois pour Web TV Culture.
Gilles Paris est bien connu dans le milieu littéraire puisqu'il a créé il y a quelques années une agence de presse en charge notamment de nombreux auteurs que lui et son équipe accompagnent lors de la sortie de leur nouveau livre. Mais Gilles Paris est lui aussi écrivain et son troisième roman « Au pays des kangourous » vient de paraître aux éditions Don Quichotte et c'est à ce titre qu'il est notre invité sur Web TV Culture.
Après ses deux précédents romans - « Papa et maman sont morts » en 1991, qui racontait l'histoire de deux orphelins et « Autobiographie d'une courgette » sur l'univers des foyers d'enfance qui fut un succès de librairie en 2003 – c'est encore une fois un enfant qui est le héros et le narrateur du nouveau roman de Gilles Paris.
Simon a neuf ans et balloté entre un père et une mère qui ne s'aiment plus vraiment, il trouve du réconfort auprès de sa grand-mère, la fantasque Lola. Un matin, alors que sa mère est en mission professionnelle à l'autre bout du monde en Australie, Simon retrouve son père, hagard, caché dans le lave-vaisselle. Mais quel est donc ce mal étrange dont il souffre ?
A travers l'histoire de cet enfant, Simon, « Au pays des kangourous » évoque la difficile reconstruction d'un homme dépressif et telle a bien été la volonté de Gilles Paris, mettre des mots sur ce mal inconnu et sournois qu'est la dépression. La pari est réussi, l'histoire est belle, bien que douloureuse, porteuse d'espoir, les personnages sont attachants et on se laisse volontiers porter par l'écriture à la fois tendre et poétique de Gilles Paris.
« Au pays des kangourous » est publié aux éditions Don Quichotte et Gilles Paris nous reçois pour Web TV Culture.
Gilles Paris
Au pays des kangourous
Portrait 3'52Philippe Chauveau :
Bonjour Gilles Paris et merci de nous recevoir. Vous publiez aux éditions Don Quichotte « Au pays des kangourous », c'est votre troisième roman. Trois romans espacés à chaque fois de dix ans.
Gilles Paris :
C'est le temps qu'il me faut pour écrire mes livres.
Philippe Chauveau :
Il faut dire que vous avez une activité débordante puisque vous écrivez, mais vous vous occupez aussi de beaucoup d'auteurs puisque vous êtes responsable d'une agence de presse.
Gilles Paris :
Je m'occupe surtout d'une agence de presse qui m'occupe en effet beaucoup de temps.
Philippe Chauveau :
Revenons un peu dans le passé. Gilles Paris à l'adolescence étiez-vous entouré de livres, d'auteurs dans la bibliothèque de votre chambre ?
Gilles Paris :
J'aimais beaucoup, beaucoup, beaucoup lire. J'avais des lectures d'auteurs plutôt tourmentés. J'aimais beaucoup Tennessee Williams, dont j'ai lu à peu près toute l'oeuvre, à la fois ses nouvelles et ses romans. Christopher Isherwood. J'étais fou de Sagan, j'étais fou d'Agatha Christie, je dois avoir lu absolument tous ses romans et tout ce qu'elle a pu écrire tout au long de sa vie. Et j'aimais profondément ça. J'ai aimé ça très jeune. Je crois que c'était un refuge pour moi qui était formidable et j'avoue que je perdais toute notion du temps. J'adorais lire. C'était une de mes vraies passions.
Philippe Chauveau :
Est-ce que ça a pu vous influencer dans votre parcours professionnel ?
Gilles Paris :
J'avais pas du tout l'intention d'être attaché de presse et j'avais pas du tout l'intention d'entrer dans le monde de l'édition. C'est vraiment le hasard et les rencontres qui ont fait changer les choses. La lecture était comme une sorte de hobby. J'ai commencé à écrire, je devais avoir onze ans, douze ans.
Philippe Chauveau :
Il y a eu « Papa et maman sont morts », « Autobiographie d'une courgette », aujourd'hui, ce troisième roman « Au pays des kangourous » aux éditions Don Quichotte. Il y une constante sur ces trois romans. Ce sont des enfants qui sont les protagonistes, les personnages principaux.
Gilles Paris :
J'ai commencé à écrire des nouvelles quand j'avais à peu près douze ans et je me mettais déjà dans la peau d'un enfant de neuf ans. J'ai toujours écrit comme ça. J'ai essayé une fois d'écrire comme un adulte. Le manuscrit est encore dans un de mes tiroirs et trente éditeurs l'ont refusé. Je ne sais pas écrire comme un adulte. J'ai essayé, mais je ne sais pas. Le fait d'avoir toujours écrit comme un enfant – je dois avoir une centaine de nouvelles ici dans un carton – m'a formé à cette écriture très particulière qui est à la fois un langage poétique, un enfant, surtout de neuf-dix ans, l'âge qui m'intéresse, est d'une curiosité insatiable, d'une naïveté invraisemblable, qui pour moi est une des plus belles qualités qu'on puisse avoir, car la naïveté implique la curiosité, et puis une distance par rapport au sujet que j'ai choisi. J'ai toujours choisi des sujets relativement dramatique dans chacun des trois livres et cet humour décalé, ce langage assez poétique – on a une langue très riche en France – les quiproquos du langage font que si le lecteur sourit du drame, son inconscient le reçoit d'une façon bien plus agréable. Si j'écrivais comme un adulte sur des thèmes que j'ai choisi, ce serait quand même assez plombant.
Philippe Chauveau :
Est-ce aussi une façon de se protéger que d'écrire ?
Gilles Paris :
L'écriture protège ! Qui peut savoir dans un roman – en dehors de vos proches et encore – la part d'autobiographie que vous ingérez, que vous injectez dans un roman, à part vous... et encore.
Philippe Chauveau :
Alors êtes-vous resté un enfant de neuf-dix ans ?
Gilles Paris :
Non. J'ai bientôt 53 ans, donc je suis un adulte qui s'assume. On dit toujours qu'on a gardé son âme d'enfant, je crois que je n'ai pas gardé cette âme d'enfant, je suis devenu un adulte, mais le temps que je prends pour écrire mes livres à chaque fois, une fois tous les dix ans, me replonge dans cet univers très particulier de la petite enfance.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Gilles Paris. C'est votre nouveau roman. « Au pays des kangourous » et c'est aux éditions Don Quichotte.
Philippe Chauveau :
Bonjour Gilles Paris et merci de nous recevoir. Vous publiez aux éditions Don Quichotte « Au pays des kangourous », c'est votre troisième roman. Trois romans espacés à chaque fois de dix ans.
Gilles Paris :
C'est le temps qu'il me faut pour écrire mes livres.
Philippe Chauveau :
Il faut dire que vous avez une activité débordante puisque vous écrivez, mais vous vous occupez aussi de beaucoup d'auteurs puisque vous êtes responsable d'une agence de presse.
Gilles Paris :
Je m'occupe surtout d'une agence de presse qui m'occupe en effet beaucoup de temps.
Philippe Chauveau :
Revenons un peu dans le passé. Gilles Paris à l'adolescence étiez-vous entouré de livres, d'auteurs dans la bibliothèque de votre chambre ?
Gilles Paris :
J'aimais beaucoup, beaucoup, beaucoup lire. J'avais des lectures d'auteurs plutôt tourmentés. J'aimais beaucoup Tennessee Williams, dont j'ai lu à peu près toute l'oeuvre, à la fois ses nouvelles et ses romans. Christopher Isherwood. J'étais fou de Sagan, j'étais fou d'Agatha Christie, je dois avoir lu absolument tous ses romans et tout ce qu'elle a pu écrire tout au long de sa vie. Et j'aimais profondément ça. J'ai aimé ça très jeune. Je crois que c'était un refuge pour moi qui était formidable et j'avoue que je perdais toute notion du temps. J'adorais lire. C'était une de mes vraies passions.
Philippe Chauveau :
Est-ce que ça a pu vous influencer dans votre parcours professionnel ?
Gilles Paris :
J'avais pas du tout l'intention d'être attaché de presse et j'avais pas du tout l'intention d'entrer dans le monde de l'édition. C'est vraiment le hasard et les rencontres qui ont fait changer les choses. La lecture était comme une sorte de hobby. J'ai commencé à écrire, je devais avoir onze ans, douze ans.
Philippe Chauveau :
Il y a eu « Papa et maman sont morts », « Autobiographie d'une courgette », aujourd'hui, ce troisième roman « Au pays des kangourous » aux éditions Don Quichotte. Il y une constante sur ces trois romans. Ce sont des enfants qui sont les protagonistes, les personnages principaux.
Gilles Paris :
J'ai commencé à écrire des nouvelles quand j'avais à peu près douze ans et je me mettais déjà dans la peau d'un enfant de neuf ans. J'ai toujours écrit comme ça. J'ai essayé une fois d'écrire comme un adulte. Le manuscrit est encore dans un de mes tiroirs et trente éditeurs l'ont refusé. Je ne sais pas écrire comme un adulte. J'ai essayé, mais je ne sais pas. Le fait d'avoir toujours écrit comme un enfant – je dois avoir une centaine de nouvelles ici dans un carton – m'a formé à cette écriture très particulière qui est à la fois un langage poétique, un enfant, surtout de neuf-dix ans, l'âge qui m'intéresse, est d'une curiosité insatiable, d'une naïveté invraisemblable, qui pour moi est une des plus belles qualités qu'on puisse avoir, car la naïveté implique la curiosité, et puis une distance par rapport au sujet que j'ai choisi. J'ai toujours choisi des sujets relativement dramatique dans chacun des trois livres et cet humour décalé, ce langage assez poétique – on a une langue très riche en France – les quiproquos du langage font que si le lecteur sourit du drame, son inconscient le reçoit d'une façon bien plus agréable. Si j'écrivais comme un adulte sur des thèmes que j'ai choisi, ce serait quand même assez plombant.
Philippe Chauveau :
Est-ce aussi une façon de se protéger que d'écrire ?
Gilles Paris :
L'écriture protège ! Qui peut savoir dans un roman – en dehors de vos proches et encore – la part d'autobiographie que vous ingérez, que vous injectez dans un roman, à part vous... et encore.
Philippe Chauveau :
Alors êtes-vous resté un enfant de neuf-dix ans ?
Gilles Paris :
Non. J'ai bientôt 53 ans, donc je suis un adulte qui s'assume. On dit toujours qu'on a gardé son âme d'enfant, je crois que je n'ai pas gardé cette âme d'enfant, je suis devenu un adulte, mais le temps que je prends pour écrire mes livres à chaque fois, une fois tous les dix ans, me replonge dans cet univers très particulier de la petite enfance.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Gilles Paris. C'est votre nouveau roman. « Au pays des kangourous » et c'est aux éditions Don Quichotte.
Gilles Paris
Au pays des kangourous
Le livre 3'54Philippe Chauveau :
Gilles Paris, votre troisième roman en vingt ans « Au pays des kangourous » aux éditions Don Quichotte, avec un enfant, Simon, il a neuf-dix ans, il vit balloté entre ses parents qui sont un peu... déchirés.
Gilles Paris :
Ils se sont aimés, Simon en est la preuve, mais les choses se sont gâtées. Le père est un écrivain nègre comme on dit, c'est-à-dire qu'il écrit pour des « peoples », des gens de téléréalité. C'est quelqu'un qui assume parfaitement son métier parce que ça lui laisse suffisamment de temps pour s'occuper de son fils. On a l'impression que les rapports des parents sont totalement inversés. Le père est à la maison, il s'occupe de son fils, il est fasciné et ne se détend qu'en faisant le ménage, donc on est dans une catégorie de famille très particulière. La mère est particulièrement ambitieuse. Elle a grimpé les échelons d'une grosse entreprise et elle a acquis un poste de directrice de marketing qui lui fait former des équipes en Australie. Ce sont des missions longues, généralement de trois à quatre mois, qui l'éloignent de plus en plus de son mari et de son fils et elle est quasiment absente de la vie de ces deux hommes et du roman d'ailleurs.
Philippe Chauveau :
Et puis un matin Simon découvre son père...
Gilles Paris :
C'est un drame pour Simon. Il va pendant un certain temps « perdre » celui qui est sa bouée, son arrimage, son père qui va petit à petit couler dans une sorte de dépression grave. Il le découvre dans un lave-vaisselle qui est peut-être l'endroit le plus improbable pour se cacher dans une maison et pour lui, cet univers familial va s'effondrer et en plus les adultes ne vont pas tout de suite lui expliquer ce dont souffre son père parce qu'on a souvent tendance à écarter les enfants dès qu'on parle d'une maladie ou d'un sujet plus grave et les enfants s'interrogent énormément : est ce qu'on doit les écarter ou leur dire dès le départ ce qui est en train de se passer ?
Philippe Chauveau :
Il y a d'autres personnages qui gravitent autour de Simon. Il y a le personnage de Lily, cette enfant...
Gilles Paris :
Lily c'est un personnage très important dans le roman. C'est une petite fille autiste que Simon va rencontrer à travers les différentes hospitalisations de son père, qui va aller à Meudon, à Sainte-Anne et puis un peu plus loin à Montpellier dans une clinique qui s'appelle La Lironde et à chaque fois dans ces endroits apparaît cette petite enfant autiste, très intelligente – les filles sont souvent plus mûres que les garçons – mais l'autisme lui confère presque le statut d'enfant surdouée qui aurait presque un langage d'adulte avec Simon et qui est fascinée par les gens malades. Elle fait tout pour soigner les gens malades et elle va expliquer à Simon ce dont souffre son père. Ce n'est pas un secret, on s'aperçoit assez vite que Lily est un enfant bien étrange, qu'elle n'apparaît que dans les hôpitaux. Elle est une sorte de fée, un ange gardien qui va veiller sur Simon, sur son père et sur l'ensemble des malades que Paul, le père, croisera à travers les hôpitaux.
Philippe Chauveau :
C'est donc la dépression que vous avez choisi d'évoquer. Pourquoi ?
Gilles Paris :
C'est un thème qui m'est cher pour l'avoir vécu. J'ai traversé trois dépressions assez grave dont la dernière m'a immobilisée deux ans – une année d'hospitalisation dans les hôpitaux psychiatriques puis une année pour m'en remettre, donc ça marque une personnalité, ça marque une vie. J'ai mis dix ans pour écrire sur ce thème, c'était le recul nécessaire dont j'avais besoin. Je ne pense pas qu'en sortant avec tout ce que j'ai traversé à cette époque là, j'aurais eu envie d'en parler à la première personne, ça aurait été trop difficile, trop douloureux pour moi de le faire. C'était pour moi important de dire les choses justes et d'essayer surtout d'en faire sourire les gens. Le mot « dépression » est un mot qui fait peur, mais ce n'est pas ce qui m'aurait empêché d'écrire ce livre de toute façon.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Gilles Paris. Votre nouveau roman, le troisième, « Au pays des kangourous » et c'est aux éditions Don Quichotte.
Philippe Chauveau :
Gilles Paris, votre troisième roman en vingt ans « Au pays des kangourous » aux éditions Don Quichotte, avec un enfant, Simon, il a neuf-dix ans, il vit balloté entre ses parents qui sont un peu... déchirés.
Gilles Paris :
Ils se sont aimés, Simon en est la preuve, mais les choses se sont gâtées. Le père est un écrivain nègre comme on dit, c'est-à-dire qu'il écrit pour des « peoples », des gens de téléréalité. C'est quelqu'un qui assume parfaitement son métier parce que ça lui laisse suffisamment de temps pour s'occuper de son fils. On a l'impression que les rapports des parents sont totalement inversés. Le père est à la maison, il s'occupe de son fils, il est fasciné et ne se détend qu'en faisant le ménage, donc on est dans une catégorie de famille très particulière. La mère est particulièrement ambitieuse. Elle a grimpé les échelons d'une grosse entreprise et elle a acquis un poste de directrice de marketing qui lui fait former des équipes en Australie. Ce sont des missions longues, généralement de trois à quatre mois, qui l'éloignent de plus en plus de son mari et de son fils et elle est quasiment absente de la vie de ces deux hommes et du roman d'ailleurs.
Philippe Chauveau :
Et puis un matin Simon découvre son père...
Gilles Paris :
C'est un drame pour Simon. Il va pendant un certain temps « perdre » celui qui est sa bouée, son arrimage, son père qui va petit à petit couler dans une sorte de dépression grave. Il le découvre dans un lave-vaisselle qui est peut-être l'endroit le plus improbable pour se cacher dans une maison et pour lui, cet univers familial va s'effondrer et en plus les adultes ne vont pas tout de suite lui expliquer ce dont souffre son père parce qu'on a souvent tendance à écarter les enfants dès qu'on parle d'une maladie ou d'un sujet plus grave et les enfants s'interrogent énormément : est ce qu'on doit les écarter ou leur dire dès le départ ce qui est en train de se passer ?
Philippe Chauveau :
Il y a d'autres personnages qui gravitent autour de Simon. Il y a le personnage de Lily, cette enfant...
Gilles Paris :
Lily c'est un personnage très important dans le roman. C'est une petite fille autiste que Simon va rencontrer à travers les différentes hospitalisations de son père, qui va aller à Meudon, à Sainte-Anne et puis un peu plus loin à Montpellier dans une clinique qui s'appelle La Lironde et à chaque fois dans ces endroits apparaît cette petite enfant autiste, très intelligente – les filles sont souvent plus mûres que les garçons – mais l'autisme lui confère presque le statut d'enfant surdouée qui aurait presque un langage d'adulte avec Simon et qui est fascinée par les gens malades. Elle fait tout pour soigner les gens malades et elle va expliquer à Simon ce dont souffre son père. Ce n'est pas un secret, on s'aperçoit assez vite que Lily est un enfant bien étrange, qu'elle n'apparaît que dans les hôpitaux. Elle est une sorte de fée, un ange gardien qui va veiller sur Simon, sur son père et sur l'ensemble des malades que Paul, le père, croisera à travers les hôpitaux.
Philippe Chauveau :
C'est donc la dépression que vous avez choisi d'évoquer. Pourquoi ?
Gilles Paris :
C'est un thème qui m'est cher pour l'avoir vécu. J'ai traversé trois dépressions assez grave dont la dernière m'a immobilisée deux ans – une année d'hospitalisation dans les hôpitaux psychiatriques puis une année pour m'en remettre, donc ça marque une personnalité, ça marque une vie. J'ai mis dix ans pour écrire sur ce thème, c'était le recul nécessaire dont j'avais besoin. Je ne pense pas qu'en sortant avec tout ce que j'ai traversé à cette époque là, j'aurais eu envie d'en parler à la première personne, ça aurait été trop difficile, trop douloureux pour moi de le faire. C'était pour moi important de dire les choses justes et d'essayer surtout d'en faire sourire les gens. Le mot « dépression » est un mot qui fait peur, mais ce n'est pas ce qui m'aurait empêché d'écrire ce livre de toute façon.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Gilles Paris. Votre nouveau roman, le troisième, « Au pays des kangourous » et c'est aux éditions Don Quichotte.
Gilles Paris
Au pays des kangourous
L'avis du libraire 1'17Frédéric Lapeyre
Librairie « Tome Dom »
81, rue St Dominique
75007 Paris
Tél : 01-45-51-83-98
Je pense que Gilles Paris, à travers cet enfant, à travers ces situations, veut nous dire des choses sur la vie, sur le monde des adultes, sur les relations entre l'homme et la vie. Je trouve que c'est une très bonne manière qu'il a d'utiliser la voix d'un enfant pour dire des choses qui pourraient être très lourdes si elles étaient dites par un adulte. Et là au contraire, vu par l'enfant c'est magnifique parce que ça prend beaucoup de légèreté. Ce qui est très beau dans ce livre, c'est que c'est grave sans qu'il y ait de pathos et ça c'est vraiment magnifique parce qu'en fait on sent que les êtres humains s'adorent, qu'ils vont s'entraider, vont s'aimer, mais vont savoir toujours garder une certaine distance et chacun va rester à l'intérieur de soi. C'est un livre qui ne laisse pas indifférent. C'est un livre, quand on en ressort, on garde un peu Simon avec soi, dans son coeur, on garde cette année de sa vie. Quand on rencontre quelqu'un dans la rue on y pense, quand on rencontre une grand-mère on y pense, comme sa grand-mère Lola qui est un personnage incroyable. Ce sont des personnages qui vont vous accompagner tout le restant de votre vie et ça c'est vraiment très beau. C'est vraiment un tour de force de Gilles Paris d'avoir réussi un livre comme celui là.
Frédéric Lapeyre
Librairie « Tome Dom »
81, rue St Dominique
75007 Paris
Tél : 01-45-51-83-98
Je pense que Gilles Paris, à travers cet enfant, à travers ces situations, veut nous dire des choses sur la vie, sur le monde des adultes, sur les relations entre l'homme et la vie. Je trouve que c'est une très bonne manière qu'il a d'utiliser la voix d'un enfant pour dire des choses qui pourraient être très lourdes si elles étaient dites par un adulte. Et là au contraire, vu par l'enfant c'est magnifique parce que ça prend beaucoup de légèreté. Ce qui est très beau dans ce livre, c'est que c'est grave sans qu'il y ait de pathos et ça c'est vraiment magnifique parce qu'en fait on sent que les êtres humains s'adorent, qu'ils vont s'entraider, vont s'aimer, mais vont savoir toujours garder une certaine distance et chacun va rester à l'intérieur de soi. C'est un livre qui ne laisse pas indifférent. C'est un livre, quand on en ressort, on garde un peu Simon avec soi, dans son coeur, on garde cette année de sa vie. Quand on rencontre quelqu'un dans la rue on y pense, quand on rencontre une grand-mère on y pense, comme sa grand-mère Lola qui est un personnage incroyable. Ce sont des personnages qui vont vous accompagner tout le restant de votre vie et ça c'est vraiment très beau. C'est vraiment un tour de force de Gilles Paris d'avoir réussi un livre comme celui là.