Gilles Paris

Gilles Paris

Au pays des kangourous

Le livre 3'54

Philippe Chauveau :
Gilles Paris, votre troisième roman en vingt ans « Au pays des kangourous » aux éditions Don Quichotte, avec un enfant, Simon, il a neuf-dix ans, il vit balloté entre ses parents qui sont un peu... déchirés.

Gilles Paris :
Ils se sont aimés, Simon en est la preuve, mais les choses se sont gâtées. Le père est un écrivain nègre comme on dit, c'est-à-dire qu'il écrit pour des « peoples », des gens de téléréalité. C'est quelqu'un qui assume parfaitement son métier parce que ça lui laisse suffisamment de temps pour s'occuper de son fils. On a l'impression que les rapports des parents sont totalement inversés. Le père est à la maison, il s'occupe de son fils, il est fasciné et ne se détend qu'en faisant le ménage, donc on est dans une catégorie de famille très particulière. La mère est particulièrement ambitieuse. Elle a grimpé les échelons d'une grosse entreprise et elle a acquis un poste de directrice de marketing qui lui fait former des équipes en Australie. Ce sont des missions longues, généralement de trois à quatre mois, qui l'éloignent de plus en plus de son mari et de son fils et elle est quasiment absente de la vie de ces deux hommes et du roman d'ailleurs.

Philippe Chauveau :
Et puis un matin Simon découvre son père...

Gilles Paris :
C'est un drame pour Simon. Il va pendant un certain temps « perdre » celui qui est sa bouée, son arrimage, son père qui va petit à petit couler dans une sorte de dépression grave. Il le découvre dans un lave-vaisselle qui est peut-être l'endroit le plus improbable pour se cacher dans une maison et pour lui, cet univers familial va s'effondrer et en plus les adultes ne vont pas tout de suite lui expliquer ce dont souffre son père parce qu'on a souvent tendance à écarter les enfants dès qu'on parle d'une maladie ou d'un sujet plus grave et les enfants s'interrogent énormément : est ce qu'on doit les écarter ou leur dire dès le départ ce qui est en train de se passer ?

Philippe Chauveau :
Il y a d'autres personnages qui gravitent autour de Simon. Il y a le personnage de Lily, cette enfant...

Gilles Paris :
Lily c'est un personnage très important dans le roman. C'est une petite fille autiste que Simon va rencontrer à travers les différentes hospitalisations de son père, qui va aller à Meudon, à Sainte-Anne et puis un peu plus loin à Montpellier dans une clinique qui s'appelle La Lironde et à chaque fois dans ces endroits apparaît cette petite enfant autiste, très intelligente – les filles sont souvent plus mûres que les garçons – mais l'autisme lui confère presque le statut d'enfant surdouée qui aurait presque un langage d'adulte avec Simon et qui est fascinée par les gens malades. Elle fait tout pour soigner les gens malades et elle va expliquer à Simon ce dont souffre son père. Ce n'est pas un secret, on s'aperçoit assez vite que Lily est un enfant bien étrange, qu'elle n'apparaît que dans les hôpitaux. Elle est une sorte de fée, un ange gardien qui va veiller sur Simon, sur son père et sur l'ensemble des malades que Paul, le père, croisera à travers les hôpitaux.

Philippe Chauveau :
C'est donc la dépression que vous avez choisi d'évoquer. Pourquoi ?

Gilles Paris :
C'est un thème qui m'est cher pour l'avoir vécu. J'ai traversé trois dépressions assez grave dont la dernière m'a immobilisée deux ans – une année d'hospitalisation dans les hôpitaux psychiatriques puis une année pour m'en remettre, donc ça marque une personnalité, ça marque une vie. J'ai mis dix ans pour écrire sur ce thème, c'était le recul nécessaire dont j'avais besoin. Je ne pense pas qu'en sortant avec tout ce que j'ai traversé à cette époque là, j'aurais eu envie d'en parler à la première personne, ça aurait été trop difficile, trop douloureux pour moi de le faire. C'était pour moi important de dire les choses justes et d'essayer surtout d'en faire sourire les gens. Le mot « dépression » est un mot qui fait peur, mais ce n'est pas ce qui m'aurait empêché d'écrire ce livre de toute façon.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Gilles Paris. Votre nouveau roman, le troisième, « Au pays des kangourous » et c'est aux éditions Don Quichotte.

Philippe Chauveau :
Gilles Paris, votre troisième roman en vingt ans « Au pays des kangourous » aux éditions Don Quichotte, avec un enfant, Simon, il a neuf-dix ans, il vit balloté entre ses parents qui sont un peu... déchirés.

Gilles Paris :
Ils se sont aimés, Simon en est la preuve, mais les choses se sont gâtées. Le père est un écrivain nègre comme on dit, c'est-à-dire qu'il écrit pour des « peoples », des gens de téléréalité. C'est quelqu'un qui assume parfaitement son métier parce que ça lui laisse suffisamment de temps pour s'occuper de son fils. On a l'impression que les rapports des parents sont totalement inversés. Le père est à la maison, il s'occupe de son fils, il est fasciné et ne se détend qu'en faisant le ménage, donc on est dans une catégorie de famille très particulière. La mère est particulièrement ambitieuse. Elle a grimpé les échelons d'une grosse entreprise et elle a acquis un poste de directrice de marketing qui lui fait former des équipes en Australie. Ce sont des missions longues, généralement de trois à quatre mois, qui l'éloignent de plus en plus de son mari et de son fils et elle est quasiment absente de la vie de ces deux hommes et du roman d'ailleurs.

Philippe Chauveau :
Et puis un matin Simon découvre son père...

Gilles Paris :
C'est un drame pour Simon. Il va pendant un certain temps « perdre » celui qui est sa bouée, son arrimage, son père qui va petit à petit couler dans une sorte de dépression grave. Il le découvre dans un lave-vaisselle qui est peut-être l'endroit le plus improbable pour se cacher dans une maison et pour lui, cet univers familial va s'effondrer et en plus les adultes ne vont pas tout de suite lui expliquer ce dont souffre son père parce qu'on a souvent tendance à écarter les enfants dès qu'on parle d'une maladie ou d'un sujet plus grave et les enfants s'interrogent énormément : est ce qu'on doit les écarter ou leur dire dès le départ ce qui est en train de se passer ?

Philippe Chauveau :
Il y a d'autres personnages qui gravitent autour de Simon. Il y a le personnage de Lily, cette enfant...

Gilles Paris :
Lily c'est un personnage très important dans le roman. C'est une petite fille autiste que Simon va rencontrer à travers les différentes hospitalisations de son père, qui va aller à Meudon, à Sainte-Anne et puis un peu plus loin à Montpellier dans une clinique qui s'appelle La Lironde et à chaque fois dans ces endroits apparaît cette petite enfant autiste, très intelligente – les filles sont souvent plus mûres que les garçons – mais l'autisme lui confère presque le statut d'enfant surdouée qui aurait presque un langage d'adulte avec Simon et qui est fascinée par les gens malades. Elle fait tout pour soigner les gens malades et elle va expliquer à Simon ce dont souffre son père. Ce n'est pas un secret, on s'aperçoit assez vite que Lily est un enfant bien étrange, qu'elle n'apparaît que dans les hôpitaux. Elle est une sorte de fée, un ange gardien qui va veiller sur Simon, sur son père et sur l'ensemble des malades que Paul, le père, croisera à travers les hôpitaux.

Philippe Chauveau :
C'est donc la dépression que vous avez choisi d'évoquer. Pourquoi ?

Gilles Paris :
C'est un thème qui m'est cher pour l'avoir vécu. J'ai traversé trois dépressions assez grave dont la dernière m'a immobilisée deux ans – une année d'hospitalisation dans les hôpitaux psychiatriques puis une année pour m'en remettre, donc ça marque une personnalité, ça marque une vie. J'ai mis dix ans pour écrire sur ce thème, c'était le recul nécessaire dont j'avais besoin. Je ne pense pas qu'en sortant avec tout ce que j'ai traversé à cette époque là, j'aurais eu envie d'en parler à la première personne, ça aurait été trop difficile, trop douloureux pour moi de le faire. C'était pour moi important de dire les choses justes et d'essayer surtout d'en faire sourire les gens. Le mot « dépression » est un mot qui fait peur, mais ce n'est pas ce qui m'aurait empêché d'écrire ce livre de toute façon.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Gilles Paris. Votre nouveau roman, le troisième, « Au pays des kangourous » et c'est aux éditions Don Quichotte.

Au pays des kangourous Aux éditions Don Quichotte
  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Gilles Paris est bien connu dans le milieu littéraire puisqu'il a créé il y a quelques années une agence de presse en charge notamment de nombreux auteurs que lui et son équipe accompagnent lors de la sortie de leur nouveau livre. Mais Gilles Paris est lui aussi écrivain et son troisième roman « Au pays des kangourous » vient de paraître aux éditions Don Quichotte et c'est à ce titre qu'il est notre invité sur Web TV Culture.Après ses deux précédents romans - « Papa et maman sont morts » en 1991, qui racontait...Rediffusion des escales littéraires en partenariat avec le Crédit Mutuel Océan de Gilles Paris - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Gilles Paris et merci de nous recevoir. Vous publiez aux éditions Don Quichotte « Au pays des kangourous », c'est votre troisième roman. Trois romans espacés à chaque fois de dix ans.Gilles Paris :C'est le temps qu'il me faut pour écrire mes livres.Philippe Chauveau :Il faut dire que vous avez une activité débordante puisque vous écrivez, mais vous vous occupez aussi de beaucoup d'auteurs puisque vous êtes responsable d'une agence de presse.Gilles Paris :Je m'occupe surtout d'une agence de presse...Rediffusion des escales littéraires en partenariat avec le Crédit Mutuel Océan de Gilles Paris - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :Gilles Paris, votre troisième roman en vingt ans « Au pays des kangourous »  aux éditions Don Quichotte, avec un enfant, Simon, il a neuf-dix ans, il vit balloté entre ses parents qui sont un peu... déchirés.Gilles Paris :Ils se sont aimés, Simon en est la preuve, mais les choses se sont gâtées. Le père est un écrivain nègre comme on dit, c'est-à-dire qu'il écrit pour des « peoples », des gens de téléréalité. C'est quelqu'un qui assume parfaitement son métier parce que ça lui laisse...Rediffusion des escales littéraires en partenariat avec le Crédit Mutuel Océan de Gilles Paris - Le livre - Suite
    Frédéric Lapeyre Librairie « Tome Dom »81, rue St Dominique75007 Paris Tél : 01-45-51-83-98   Je pense que Gilles Paris, à travers cet enfant, à travers ces situations, veut nous dire des choses sur la vie, sur le monde des adultes, sur les relations entre l'homme et la vie. Je trouve que c'est une très bonne manière qu'il a d'utiliser la voix d'un enfant pour dire des choses qui pourraient être très lourdes si elles étaient dites par un adulte. Et là au contraire, vu par l'enfant c'est magnifique parce que ça prend...Rediffusion des escales littéraires en partenariat avec le Crédit Mutuel Océan de Gilles Paris - L'avis du libraire - Suite