Laurent Malot

Laurent Malot

Que Dieu lui pardonne

Portrait 00'06'29"

Philippe Chauveau :

Bonjour Laurent Malot.

Laurent Malot :

Bonjour.

Philippe Chauveau :

Que Dieu lui pardonne, c'est votre actualité, aux éditions XO. Un titre qui prend place dans une bibliographie déjà conséquente maintenant depuis De la part d'Hannah, Lucky losers, entre autres. Votre écriture est très liée au monde du cinéma et le cinéma, c'est un peu ce qui vous a forgé. Il paraît que vous avez une fascination pour Steven Spielberg et pour E.T. Racontez-nous ça, pourquoi E.T. dans votre vie ?

Laurent Malot :

Réellement, parce que j'avais 14 ans quand c'est sorti. En sortant du film, je me suis dit : " Voilà ce que je veux faire, écrire et raconter des histoires ". Je ne savais pas après comment je le ferais si se serait des romans, scénarios ou même des pièces de théâtre. Mais je savais que je voulais raconter des histoires. Après, il n'y a pas eu que E.T. ou Spielberg mais aussi Eastwood, Bertrand Tavernier. Il y a eu des tas de films.

Philippe Chauveau :

C'est dans votre famille qu'on vous initie beaucoup au cinéma ?

Laurent Malot :

Ma famille est très cinéphile, mes parents, mes oncles, quand j'étais petit, j'ai regardé de tout. Et c'est pour ça que j'écris de tout, parce que j'aime tous les genres : le western, la science-fiction, le polar, la comédie romantique. Je pense que je pourrais tout écrire. J'ai envie de tout écrire. C'est pour ça que ma biographie est aussi éclectique.

Philippe Chauveau :

Parfois, vous faites un peu le malheur des libraires parce que lorsque je reçois un livre de Laurent Malot, on ne sait pas forcément dans quelle étagère le ranger. Il peut y avoir de la littérature blanche. On a beaucoup parlé de vous avec De la part d'Hannah, chez Robert Laffont, en 2014. Il y a aussi le lieutenant de police Gange, ce personnage récurrent qui revient, avec notamment Abbaye blanche. Il y a la comédie sentimentale. Il y a aujourd'hui que Dieu lui pardonne où on est dans un autre univers. Lucky losers pour la littérature jeunesse. Vous êtes un touche à tout ? Ce serait votre définition de votre écriture.

Laurent Malot :

Je ne cherche pas à toucher à tout. Je ne me pose pas la question. Je ne me dis pas il faut que je surprenne le lecteur. Il faut que je fasse quelque chose de différent. J'ai envie d'écrire ces histoires. Il n'y a que ça qui va me motiver. Je ne mets pas de limites de la même manière que je ne me suis pas mis de limites en écrivant des scénarios, des pièces de théâtre, des romans. Pour moi, c'est toujours raconter des histoires. Je fais ce que j'ai envie de faire.

Philippe Chauveau :

L'inspiration, c'est néanmoins le regard sur le monde ?

Laurent Malot :

C'est pareil, je ne vais pas aller chercher un thème particulier pour surfer dessus. C'est quelque chose qui va me toucher, que je vais entendre, qui va rentrer en moi et que je vais avoir envie de défendre. C'est des choses qui vont me toucher, qui sont très personnelles, que je vais développer. Après, effectivement, il y a toujours un fait de société. Il y a toujours quelque chose de social, voire de politique, dans ce que je vais écrire.

Philippe Chauveau :

Ce qui veut dire que votre écriture n'est jamais gratuite ?

Laurent Malot :

C’est ça, je vais toujours défendre. J'aime bien dire que j'écris parce que je suis en colère. L'écriture me permet souvent de jeter des pavés dans la mare.

Philippe Chauveau :

Est-ce-que l'écriture vous a apaisé aussi parfois dans votre vie ?

Laurent Malot :

Non, parce que j'écris toujours.

Philippe Chauveau :

Vous êtes toujours en colère ?

Laurent Malot :

Oui, je suis toujours en colère. Il y a toujours des choses qui ne vont pas.

Philippe Chauveau :

Quand on suit votre parcours d'écriture, on se rend compte aussi de l'importance des ambiances et des paysages. Le lieutenant Gange, par exemple, on l'a retrouvé dans le Jura, à Étampes, là où vous vivez d'ailleurs. Cette fois ci, avec ce nouveau titre on est à Fécamp. Il y a à Douarnenez dans Lucky losers, avec cette histoire de famille qui se retrouve en Bretagne par les aléas de la vie. Pourquoi l'importance des décors ?

Laurent Malot :

Encore une fois, c'est l'envie de cinéma. C'est aussi pour ça que mes romans intéressent la télé ou le cinéma. Ils sont adaptables, transposables à l'écran. Parce que pour moi, le décor est un personnage.

Philippe Chauveau :

À la différence de bien d'autres auteurs, vous faites souvent le choix de placer vos actions en France. Vous n'avez pas d'envie de grands espaces, d'aller emmener vos héros aux Etats-Unis, comme nombre de camarades le font.

Laurent Malot :

Mes premiers scénarios que j'écrivais quand j'avais 18 ans, se passaient aux États-Unis. Il y en avait un c'était un western, un autre c'était un polar qui était inspiré du film La poursuite impitoyable avec Marlon Brando et Robert Redford. Les scénarios plaisaient, surtout ce polar-là. Mais on m'a vite fait comprendre qu'il fallait écrire français. Et après, je me suis dit effectivement, pourquoi pas, on a de très beau décor en France, on a de très belles villes, on a tout ce qu'il faut.

Philippe Chauveau :

Je reviens sur le jeune ado de 14 ans qui sort du cinéma après avoir vu E.T., avec son paquet de popcorn à la main et qui se dit j'ai envie d'écrire. Il y a eu l'écriture radiophonique à France-Inter, pour la télévision et le cinéma, pour le théâtre aussi, l'écriture romanesque. Est-ce qu'il y a néanmoins une écriture dans laquelle vous vous sentez le plus à l'aise, le plus légitime ? Ou finalement, est-ce la même chose ?

Laurent Malot :

J'aime tout, clairement. Après, je trouve plus simple les dialogues, comme beaucoup d'auteurs. Mais l'écriture théâtrale, il ne faut pas croire que ce soit aussi simple que ça. Le théâtre, ça veut dire qu'il faut que ce soit intéressant tout le temps. Autant dans un roman peut se permettre quelques digressions sur deux ou trois pages, ça va passer. Au théâtre, si on perd le spectateur, une minute, c'est cuit. Donc là, il faut toujours être inventif, il faut toujours qu'il se passe quelque chose. C'est tellement resserré, c'est de la dentelle, donc c'est très compliqué. Mais j'adore tout. Je ne me vois pas privilégier l'un ou l'autre, ou abandonner l'un ou l'autre. Je ferais toujours tout.

Philippe Chauveau :

Alors, on vous attend bientôt au théâtre. On vous attend bientôt au cinéma ou à la télévision avec l'adaptation de certains de vos précédents titres. Vous êtes aujourd'hui dans l'actualité en librairie avec ce nouveau titre chez XO. Ça s'appelle Que Dieu lui pardonne.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LIVRE
  • Le théâtre, le cinéma, le roman… Laurent Malot est un touche-à-touche de l’écriture, une vocation née dans son adolescence, à la sortie d’une salle de cinéma où il venait de pleurer aux aventures de E.T. l’extraterrestre. Son choix était fait, devenu grand, il raconterait des histoires. Et le rêve de gosse est devenu réalité ! Après avoir écrit des pièces radiophoniques pour France Inter pendant dix ans, Laurent Malot continue à écrire pour le théâtre. Mais c’est aussi en librairie qu’on le retrouve...Monsieur Antoine de Laurent Malot - Présentation - Suite
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    Philippe Chauveau : Avec cette belle couverture, Laurent Malot vous nous présentez une jeune fille qui s'appelle Maya. Elle démarre dans la vie, mais elle est déjà pas mal cabossée. Elle sort de l'adolescence. Elle a 17 ans et néanmoins, elle a déjà son petit appartement. Elle s'installe à Fécamp, où elle va démarrer sa nouvelle année au lycée. C'est sa tante qui l'aide un petit peu à vivre parce qu'il a fallu qu'elle fuit le domicile familial après les agressions de son père. C'est le point de départ de votre roman....Monsieur Antoine de Laurent Malot - Livre - Suite