Lionel Froissart

Lionel Froissart

Punto Basta

Portrait 00'06'43"

Philippe Chauveau :

Bonjour Lionel Froissart.

Lionel Froissart :

Bonjour. Philippe Chauveau :

Merci d'avoir accepté notre invitation. Punto, basta ! C'est votre actualité. Vous êtes aux éditions Héloïse d'Ormesson. On va faire un peu plus connaissance. Ceux qui s'intéressent au sport automobile, à la compétition, à la Formule 1 vous connaissent bien. Vous êtes journaliste sportif spécialisé dans le milieu automobile. Vous couvrez les Grands Prix depuis plusieurs années. On va reparler de votre appétence pour l'écriture et de ce roman, mais forcément, la question qu'on a envie de vous poser, c'est qu'est-ce qui vous donne envie de vous intéresser à la Formule 1 ou à la voiture en général et au Grand Prix ? Pourquoi cette passion pour le sport automobile ? Lionel Froissart :

C'est toujours difficile, je pense, de connaître l'exact début du commencement d'une passion. Il y a un aspect culturel qui peut jouer. Vous avez dans votre famille des gens qui font de la musique, qui font du sport et naturellement, vous êtes orienté par la masse, ici ce n'est pas du tout le cas. J'étais vraiment dans un milieu familial qui ne connaissait rien du tout, ni au sport automobile, ni à l'automobile, d'ailleurs. Mais il s'est trouvé à l'âge de 10 ans, j'ai vu par hasard à la télévision des images de courses automobiles qui se déroulaient pas très loin de l'endroit où j'étais en vacances, à Rouen, chez mes grands-parents et j'ai dit à mon grand-père : "On ne pourrait pas aller voir cette course demain". Et le vrai grand père sympa a accepté. Voilà, nous y sommes allés et j'ai découvert à cette occasion la course automobile à Rouen Les Essarts, où se déroulait le Grand Prix de France et le Grand Prix de Formule 1, qui était la dernière course de la journée. Et malheureusement, pendant cette course s'est produit un terrible accident dans lequel s'est tué Jo Schlesser, un pilote français qui disputait sa première course. Tout ça, je l'ai su après. Sa voiture est sortie de la route, a pris feu à 200, 300 mètres de moi. J'ai encore l'image du feu qui est sur toutes, toute la piste. Il commençait à pleuvoir. C'est pour ça qu'il est sorti de la piste. Je me souviens du mouvement de recul de la foule, du cri qui est monté jusqu'à moi, de la chaleur et des voitures ensuite, au tour suivant qui passait dans le feu, qui ouvrait le feu, qui le refermait au hasard de l'appel d'air. Il y avait des images incroyables. J'ai eu très peur. Je n'ai pas voulu rester pour la fin de la course, mais ça a scellé, je crois, ma passion et ma fascination pour ce sport où des hommes acceptaient de braver un danger de mort.

Philippe Chauveau :

C'est votre premier souvenir, vous aviez dix ans. Et puis après, vous faites le choix d'être journaliste sportif. Pourquoi cette envie de participer et de partager votre passion ? Pourquoi cette envie de l'écriture journalistique ?

Lionel Froissart :

Il y a deux choses qui me plaisaient souvent. Quand on est enfant, très jeune, on ne sait pas trop ce qu'on veut faire. Très vite, j'ai senti que j'aimais bien le papier, les livres et j'aimais bien écrire, raconter sur le papier des choses. Et puis, j'aimais le sport automobile et je me suis dit ça serait peut être pas mal d'essayer de faire les deux, d'écrire sur le sport automobile, mais comment? Les hasards de la vie ont fait un journal s'est créé en 76 qui s'appelait Auto Hebdo, et qui s'appelle toujours Auto Hebdo. Et bon, je fais court, j'ai réussi à y mettre un pied, puis depuis, ils n'ont pas pu faire autrement que de me garder, etc. La suite, c'est que j'ai évolué d'abord dans le milieu du sport automobile, puis après à Libération, à partir de 1985. Philippe Chauveau :

Et ensuite, on vous a vu aussi bien en presse écrite qu'en télévision ou en radio, en consultant, vous continuez d'ailleurs à exercer cette profession. Vous avez d'autres passions : la boxe également fait partie des sports auxquels vous vous intéressez. Lionel Froissart :

Oui, ça fait partie aussi des sports qui m'ont longtemps fasciné par l'acceptation qu'avaient ces hommes de monter sur un ring et de se mettre eux aussi en danger. Parce que, comme la course automobile, vous sortez du ring pas forcément dans le même état où vous y êtes monté. Philippe Chauveau :

Si je reprends ce que vous venez de nous dire, que ce soit pour la boxe ou le sport automobile, pour la voiture par exemple, c'est moins tant la mécanique qui vous intéresse vraiment l'engagement humain, le pilote qui met sa vie en danger. Lionel Froissart :

Je pense que certaines personnes peuvent trouver ça bizarre, mais franchement, les voitures de course en elles mêmes m'intéressent pas vraiment. Je dis souvent une voiture de course à l'arrêt, une Formule 1, même si il a des gens qui sont fascinés par ça. C'est un bel engin, mais ça me fait rien du tout tant qu'elle n'est pas en action, ça ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, c'est les hommes ou les femmes, c'est un sport mixte, qui sont capables de faire fonctionner au maximum de leurs possibilités. Et puis, la compétition, celui qui arrive à être le meilleur sur un tour, sur 300 kilomètres que dure un Grand Prix. Philippe Chauveau :

Alors dites-moi Lionel Frossard et l'écriture, la littérature dans tout ça? Vous avez commis plusieurs ouvrages sur le sport automobile, des ouvrages purement consacrés à ce sport. Et puis, il y a aussi des envies d'ailleurs, des petits pas de côté. Il y en a eu un déjà aux éditions Héloïse d'Ormesson, qui concernait la boxe : les boxeurs finissent mal en général. Ou là, il y avait vraiment œuvre littéraire. C'est le cas aujourd'hui avec ce roman Punto Basta. Pourquoi cette envie, en tant que journaliste sportif, de tremper votre plume dans une autre encre? Lionel Froissart :

Justement parce que, journaliste sportif, c'est une partie du journalisme qui est souvent décriée ou parfois un peu méprisée, alors que je pense que c'est vraiment quelque chose de très complexe et très difficile. Parce que vous vous adressez vraiment à des connaisseurs qui savent déjà à peu près tout ce que vous leur racontez... Philippe Chauveau :

Et qui auront plaisir à vous contredire !

Lionel Froissart :

Oui et qui veulent avoir la confirmation de ce qu'ils savent déjà ou quelques détails en plus. La partie intéressante, c'est de pouvoir leur amener ce petit plus et vous pouvez pas vous permettre de raconter n'importe quoi. Il faut être très rigoureux, très juste. Justement, cette envie d'ailleurs, comme vous dites en termes d'écriture, c'est de pouvoir se lâcher un peu et sortir un peu de la vérité vraie avec la fiction, et de pouvoir raconter une histoire qu'on a envie de voir se dérouler. Philippe Chauveau :

Votre actualité, Lionel Froissart, ce nouveau titre aux éditions Héloïse d'Ormesson, Punto Basta!

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  • LIVRE
  • Il a dix ans quand il découvre pour la première fois l’ambiance d’un circuit automobile. Depuis, Lionel Froissart est devenu journaliste sportif, spécialiste de la Formule 1 et a côtoyé les plus grands pilotes. Après avoir longtemps fait partie de la rédaction du journal Libération, il est désormais consultant pour plusieurs titres de presse écrite mais aussi en TV et presse numérique. L’intérêt sportif de Lionel Froissart va aussi vers le tennis et à la boxe. Outre des ouvrages purement sportifs consacrés entre...Punto Basta de Lionel Froissart - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau : Bonjour Lionel Froissart. Lionel Froissart : Bonjour. Philippe Chauveau : Merci d'avoir accepté notre invitation. Punto, basta ! C'est votre actualité. Vous êtes aux éditions Héloïse d'Ormesson. On va faire un peu plus connaissance. Ceux qui s'intéressent au sport automobile, à la compétition, à la Formule 1 vous connaissent bien. Vous êtes journaliste sportif spécialisé dans le milieu automobile. Vous couvrez les Grands Prix depuis plusieurs années. On va reparler de votre appétence pour...Punto Basta de Lionel Froissart - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau : Lionel Froissart, on vous connaît bien en tant que journaliste sportif spécialisé dans la course automobile. Certes, vous allez nous parler d'une voiture dans ce roman, mais on va oublier les Ferrari, les grosses cylindrées. On va s'intéresser à une petite Fiat Uno blanche qui ne paye pas de mine. On va même l'appeler Paulette, puisque c'est le surnom que lui donne sa propriétaire, Jocelyne avec qui nous allons faire connaissance. C'est une jeune femme célibataire. Elle vit à Bobigny. Elle a une petite vie...Punto Basta de Lionel Froissart - Livre - Suite