Pia Petersen est née au Danemark, à Copenhague. Curieusement, elle ne s'est jamais vraiment sentie chez elle là-bas. Très tôt, à 16 ans, première escapade d'un an en Grèce, où elle cumule les petits boulots. Après un bref retour au Danemark, ce sera la France et une volonté farouche : être écrivain et écrire en français, bien qu'elle ne maîtrise pas encore parfaitement la langue. C'est que Pia Petersen est une personnalité, avec de la volonté, de la détermination. Certains diront même un sacré caractère. Mais c'est...
Mon nom est Dieu de Pia Petersen - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Pia Petersen. Merci d'être avec nous à l'occasion de la sortie chez Plon de votre nouveau titre « Mon nom est Dieu ». On va bien sûr reparler de cet ouvrage, mais j'aimerais avant que nous fassions d'avantage connaissance. En préparant cette émission vous avez dit quelque chose vous concernant, vous avez dit que vous étiez toujours au bord des choses. Ca veut dire quoi ?Pia Petersen :Je suis toujours au bord des choses, toujours entre les choses, je ne suis jamais totalement dedans. Ca vient de mon...
Mon nom est Dieu de Pia Petersen - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Pia Petersen, dans ce nouveau titre, vous nous emmenez sous le soleil, dans la touffeur, de Los Angeles. On va faire la connaissance de Morgane, une jeune journaliste qui est un peu en exil, qui a émigré volontairement à Los Angeles. Elle est Française, elle s'est installée aux États-Unis. Un jour, elle rencontre un homme qui prétend être Dieu. D'abord, pourquoi Morgane est-elle journaliste française exilée à Los Angeles ? Y-a-t-il un lien entre Pia Petersen qui, elle, a « fui » le Danemark pour venir en...
Mon nom est Dieu de Pia Petersen - Le livre - Suite
Pia Petersen
Mon nom est Dieu
Présentation 1'35Pia Petersen est née au Danemark, à Copenhague. Curieusement, elle ne s'est jamais vraiment sentie chez elle là-bas. Très tôt, à 16 ans, première escapade d'un an en Grèce, où elle cumule les petits boulots.
Après un bref retour au Danemark, ce sera la France et une volonté farouche : être écrivain et écrire en français, bien qu'elle ne maîtrise pas encore parfaitement la langue.
C'est que Pia Petersen est une personnalité, avec de la volonté, de la détermination. Certains diront même un sacré caractère. Mais c'est sûrement ce qui lui a permis de concrétiser son rêve.
Des études à la Sorbonne, avant d'ouvrir une librairie à Marseille et en 2000 faire le choix de se consacrer uniquement à l'écriture. « Le jeu de la facilité », « Une fenêtre au hasard », « Passer le pont », « Un écrivain, un vrai » font partie de sa bibliographie.
Des livres dans lesquels Pia Petersen interroge le lecteur, des histoires qui ne sont jamais gratuites. Elle le prouve une fois encore avec « Mon nom est Dieu ». C'est le premier volume d'une trilogie.
Un roman dans lequel une jeune journaliste se retrouve face à un homme qui lui annonce qu'il est Dieu et qu'il veut qu'elle écrive sa biographie. Mais surtout, cet homme lui avoue qu'il n'a pas vraiment le moral. Drôle de rencontre me direz-vous.
Cet homme est-il fou ou bien est-il vraiment celui qu'il prétend être ? Et vous, si Dieu se présentait face à vous, comment réagiriez-vous ? « Mon nom est Dieu », c'est le nouveau roman de Pia Petersen aux éditions Plon. Et Pia Petersen est avec nous sur Web TV Culture.
Pia Petersen est née au Danemark, à Copenhague. Curieusement, elle ne s'est jamais vraiment sentie chez elle là-bas. Très tôt, à 16 ans, première escapade d'un an en Grèce, où elle cumule les petits boulots. Après un bref retour au Danemark, ce sera la France et une volonté farouche : être écrivain et écrire en français, bien qu'elle ne maîtrise pas encore parfaitement la langue. C'est que Pia Petersen est une personnalité, avec de la volonté, de la détermination. Certains diront même un sacré caractère. Mais c'est sûrement ce qui lui a permis de concrétiser son rêve. Des études à la Sorbonne, avant d'ouvrir une librairie à Marseille et en 2000 faire le choix de se consacrer uniquement à l'écriture. « Le jeu de la facilité », « Une fenêtre au hasard », « Passer le pont », « Un écrivain, un vrai » font partie de sa bibliographie. Des livres dans lesquels Pia Petersen interroge le lecteur, des histoires qui ne sont jamais gratuites. Elle le prouve une fois encore avec « Mon nom est Dieu ». C'est le premier volume d'une trilogie. Un roman dans lequel une jeune journaliste se retrouve face à un homme qui lui annonce qu'il est Dieu et qu'il veut qu'elle écrive sa biographie. Mais surtout, cet homme lui avoue qu'il n'a pas vraiment le moral. Drôle de rencontre me direz-vous. Cet homme est-il fou ou bien est-il vraiment celui qu'il prétend être ? Et vous, si Dieu se présentait face à vous, comment réagiriez-vous ? « Mon nom est Dieu », c'est le nouveau roman de Pia Petersen aux éditions Plon. Et Pia Petersen est avec nous sur Web TV Culture.
Pia Petersen
Mon nom est Dieu
Portrait 3'58Bonjour Pia Petersen. Merci d'être avec nous à l'occasion de la sortie chez Plon de votre nouveau titre « Mon nom est Dieu ». On va bien sûr reparler de cet ouvrage, mais j'aimerais avant que nous fassions d'avantage connaissance.
En préparant cette émission vous avez dit quelque chose vous concernant, vous avez dit que vous étiez toujours au bord des choses. Ca veut dire quoi ?
Je suis toujours au bord des choses, toujours entre les choses, je ne suis jamais totalement dedans. Ca vient de mon parcours sans doute. Je suis d'origine danoise, j'écris en français, je vis en France alors du coup je suis et Danoise et Française,
je suis francophone aussi, mais je ne suis ni Danoise, ni Française, ni vraiment francophone, puisque le Danemark ne fait pas partie de la francophonie.
Ce qui est curieux, c'est qu'on a tendance à citer le Danemark comme un pays exemplaire. Vous, curieusement, vos attaches danoises vous importent assez peu. Vous n'avez pas une grande affinité pour votre pays de naissance.
Non du tout. J'ai même rompu. Quand j'étais petite, j'avais dit que quand je serai en âge, je partirai, je ne resterai pas ici. J'ai toujours vécu dans un état de conflit avec ce pays qui est soi-disant mon pays d'origine, ce que je conteste.
Je suis un peu un écrivain offshore comme dit Abdoulaye Sylla à Abidjan, qui travaille sur ces écrivains là qui n'ont plus d'attache.
On dit de vous que vous avez un sacré caractère. Vous êtes d'accord ?
Oui. J'ai beaucoup de tempérament. C'est une des choses qui n'allaient pas dans le nord. C'est très réservé, voire très froid.
Et je déboulais avec un tempérament trop excessif à leur goût. Autant je n'aimais pas les Danois, autant eux ne m'aimaient pas beaucoup. Donc on n'était pas sur la même longueur d'ondes.
A 16 ans, vous faites une pause, vous partez pendant un an en Grèce. Après vous allez venir vous installer en France, avec cette volonté farouche de devenir écrivain. Vous allez aussi être libraire.
Vous allez vous installer à Marseille et en 2000 vous décidez que désormais votre vie sera l'écriture. Pourquoi cette envie d'être écrivain ? Vous auriez pu être institutrice, infirmière ou cosmonaute.
Il n'y a jamais eu rien d'autre. Ca doit relever de la vocation. J'avais 7 ans ou 8 ans quand j'ai signalé à mes parents que j'allais être écrivain, un grand écrivain, parce qu'il faut avoir un peu d'ambition.
Et chaque fois je prenais des petits boulots qui ne m'occupaient pas parce qu'il fallait avoir l'énergie pour comprendre ce qui se passait autour de moi. Et tout ça dans le but d'écrire.
Du coup, le fait d'écrire, est-ce une façon de canaliser cette énergie qui déborde depuis votre enfance ?
Absolument. Je pense que si je n'avais pas été écrivain, j'aurais été probablement call girl ou quelque chose comme ça.
C'était soit call-girl ou écrivain !
Ou criminel. Dans l'écriture ou cette approche là au monde, il y a quelque chose d'infini qui s'offre tout le temps. Et je souffre d'une claustrophobie très sévère. Je ne supporte aucune forme d'enfermement. Pour moi, même la planète est trop petite.
J'ai toujours l'impression de déborder de partout. A travers l'écriture, je peux toucher tout le temps à l'infini, donc mon instinct de chasseur qui veut tout faire en même temps est relativement satisfait avec l'écriture
puisque je peux aller toucher à tout en même temps. D'ailleurs j'ai plusieurs livres en cours d'écriture.
Merci Pia Petersen. « Mon nom est Dieu » aux éditions Plon.
Philippe Chauveau :
Bonjour Pia Petersen. Merci d'être avec nous à l'occasion de la sortie chez Plon de votre nouveau titre « Mon nom est Dieu ». On va bien sûr reparler de cet ouvrage, mais j'aimerais avant que nous fassions d'avantage connaissance. En préparant cette émission vous avez dit quelque chose vous concernant, vous avez dit que vous étiez toujours au bord des choses. Ca veut dire quoi ?
Pia Petersen :
Je suis toujours au bord des choses, toujours entre les choses, je ne suis jamais totalement dedans. Ca vient de mon parcours sans doute. Je suis d'origine danoise, j'écris en français, je vis en France alors du coup je suis et Danoise et Française, je suis francophone aussi, mais je ne suis ni Danoise, ni Française, ni vraiment francophone, puisque le Danemark ne fait pas partie de la francophonie.
Philippe Chauveau :
Ce qui est curieux, c'est qu'on a tendance à citer le Danemark comme un pays exemplaire. Vous, curieusement, vos attaches danoises vous importent assez peu. Vous n'avez pas une grande affinité pour votre pays de naissance.
Pia Petersen :
Non du tout. J'ai même rompu. Quand j'étais petite, j'avais dit que quand je serai en âge, je partirai, je ne resterai pas ici. J'ai toujours vécu dans un état de conflit avec ce pays qui est soi-disant mon pays d'origine, ce que je conteste. Je suis un peu un écrivain offshore comme dit Abdoulaye Sylla à Abidjan, qui travaille sur ces écrivains là qui n'ont plus d'attache.
Philippe Chauveau :
On dit de vous que vous avez un sacré caractère. Vous êtes d'accord ?
Pia Petersen :
Oui. J'ai beaucoup de tempérament. C'est une des choses qui n'allaient pas dans le nord. C'est très réservé, voire très froid. Et je déboulais avec un tempérament trop excessif à leur goût. Autant je n'aimais pas les Danois, autant eux ne m'aimaient pas beaucoup. Donc on n'était pas sur la même longueur d'ondes.
Philippe Chauveau :
A 16 ans, vous faites une pause, vous partez pendant un an en Grèce. Après vous allez venir vous installer en France, avec cette volonté farouche de devenir écrivain. Vous allez aussi être libraire. Vous allez vous installer à Marseille et en 2000 vous décidez que désormais votre vie sera l'écriture. Pourquoi cette envie d'être écrivain ? Vous auriez pu être institutrice, infirmière ou cosmonaute.
Pia Petersen :
Il n'y a jamais eu rien d'autre. Ca doit relever de la vocation. J'avais 7 ans ou 8 ans quand j'ai signalé à mes parents que j'allais être écrivain, un grand écrivain, parce qu'il faut avoir un peu d'ambition. Et chaque fois je prenais des petits boulots qui ne m'occupaient pas parce qu'il fallait avoir l'énergie pour comprendre ce qui se passait autour de moi. Et tout ça dans le but d'écrire.
Philippe Chauveau :
Du coup, le fait d'écrire, est-ce une façon de canaliser cette énergie qui déborde depuis votre enfance ?
Pia Petersen :
Absolument. Je pense que si je n'avais pas été écrivain, j'aurais été probablement call girl ou quelque chose comme ça.
Philippe Chauveau :
C'était soit call-girl ou écrivain !
Pia Petersen :
Ou criminel. Dans l'écriture ou cette approche là au monde, il y a quelque chose d'infini qui s'offre tout le temps. Et je souffre d'une claustrophobie très sévère. Je ne supporte aucune forme d'enfermement. Pour moi, même la planète est trop petite. J'ai toujours l'impression de déborder de partout. A travers l'écriture, je peux toucher tout le temps à l'infini, donc mon instinct de chasseur qui veut tout faire en même temps est relativement satisfait avec l'écriture puisque je peux aller toucher à tout en même temps. D'ailleurs j'ai plusieurs livres en cours d'écriture.
Philippe Chauveau :
Merci Pia Petersen. « Mon nom est Dieu » aux éditions Plon.
Pia Petersen
Mon nom est Dieu
Le livre 3'59Pia Petersen, dans ce nouveau titre, vous nous emmenez sous le soleil, sous la touffeur, de Los Angeles. On va faire la connaissance de Morgane, une jeune journaliste qui est un peu en exil, qui a émigré volontairement à Los Angeles.
Elle est Française, elle s'est installée aux États-Unis. Un jour, elle rencontre un homme qui prétend être Dieu. D'abord, pourquoi Morgane est-elle journaliste française exilée à Los Angeles ?
Y-a-t-il un lien entre Pia Petersen qui, elle, a « fui » le Danemark pour venir en France ? Est-ce que ce besoin d'exil était important pour votre personnage de Morgane ?
Oui, j'ai toujours des personnages qui rompent avec la vie qu'impose la société et qui vont prendre en charge leur propre vie.
Los Angeles, c'est la Cité des anges, le cinéma, Hollywood. C'est aussi la terre qui tremble, c'est la faille de San Andreas. C'est donc un personnage qui se présente à Morgane. Il ressemble plutôt à un SDF au départ et il lui avoue, il prétend, être Dieu.
Il veut rencontrer spécifiquement Morgane pour qu'elle écrive sa biographie. Évidemment Morgane est un peu sceptique et plus la rencontre va se passer et plus elle va se poser des questions.
Ce personnage, qui prétend être Dieu, passe pour un fou auprès des gens qu'il croise. Surtout il a la particularité d'être complètement dépressif. Dieu ne va pas bien !
Dieu ne va pas bien. Dieu revient sur Terre parce qu'il est dépressif. Il ne comprend plus pourquoi les Hommes ne l'aiment pas. Évidemment il ne voit pas tous ceux qui l'aiment bien.
Lui il est vraiment concentré sur tous ces gens qui ne l'aiment pas et qui disent « je ne crois pas en Dieu parce qu'il n'est pas gentil ». Il dit « je ne comprends pas ».
Voilà. Si Dieu existait, il ne permettrait pas ceci ou cela.
Il ne comprend plus les Hommes. Il leur a donné le libre-arbitre. Ca veut dire quelque chose quand même ! A partir de là, c'est aux Hommes de créer leur destin. Ce n'est pas à lui !
Pourquoi on lui dit que c'est de sa faute ? Comment ça peut être sa faute si les hommes ont choisi tel ou tel chemin ? Il se sent mal aimé, il a besoin d'amour, de tendresse, comme tout être humain j'allais dire !
Ce qui est intéressant, c'est que votre livre n'est pas une attaque contre les religions. Ce n'est pas le propos. Vous avez envie de nous présenter un homme qui est Dieu. Parce que c'est ça le propos, c'est que Dieu est humain.
Je n'attaque pas, j'interroge. Et j'interroge les religions. C'est en rapport avec la croyance, le fait de croire et c'est ça que j'interroge.
Parlons de Jansen. Il a créé une église. C'est une sorte de secte. C'est quelqu'un de très charismatique qui essaie d'attirer à lui les foules avec une volonté évidente d'en faire profit. Pourquoi avoir eu envie de placer le personnage de Dieu aux côtés de Jansen ?
La secte va essayer de le récupérer pour en faire son logo. Il ressemble à un Dieu comme on pourrait se l'imaginer pour ceux qui le voient de cette manière là car il change de physique selon qui le regarde. En voulant faire de Dieu son logo, il espère gagner beaucoup d'argent.
Alors il n'avait pas pris en compte que c'était peut-être vraiment Dieu. Il n'ose pas se poser cette question. C'est tellement absurde ! On regarde des séries télé et on ne sera pas du tout étonné de voir un extra-terrestre marcher dans la rue ou de voir un copain se transformer en loup-garou.
Mais on ne pourra pas admettre l'idée que Dieu puisse marcher dans les rues.
Merci Pia Petersen, « Mon nom est Dieu », c'est votre actualité. C'est un roman dans lequel on plonge et au fil des pages il y a cette question qui s'impose. Et nous comment réagirions-nous ?
Alors justement si vous croisez Dieu dans la rue, qu'allez-vous lui dire, qu'allez-vous lui demander ? Vous aurez peut-être quelques éléments de réponse avec ce roman de Pia Petersen aux éditions Plon, « Mon nom est Dieu », merci.
Philippe Chauveau :
Pia Petersen, dans ce nouveau titre, vous nous emmenez sous le soleil, dans la touffeur, de Los Angeles. On va faire la connaissance de Morgane, une jeune journaliste qui est un peu en exil, qui a émigré volontairement à Los Angeles. Elle est Française, elle s'est installée aux États-Unis. Un jour, elle rencontre un homme qui prétend être Dieu. D'abord, pourquoi Morgane est-elle journaliste française exilée à Los Angeles ? Y-a-t-il un lien entre Pia Petersen qui, elle, a « fui » le Danemark pour venir en France ? Est-ce que ce besoin d'exil était important pour votre personnage de Morgane ?
Pia Petersen :
Oui, j'ai toujours des personnages qui rompent avec la vie qu'impose la société et qui vont prendre en charge leur propre vie.
Philippe Chauveau :
Los Angeles, c'est la Cité des anges, le cinéma, Hollywood. C'est aussi la terre qui tremble, c'est la faille de San Andreas. C'est donc un personnage qui se présente à Morgane. Il ressemble plutôt à un SDF au départ et il lui avoue, il prétend, être Dieu. Il veut rencontrer spécifiquement Morgane pour qu'elle écrive sa biographie; Évidemment Morgane est un peu sceptique et plus la rencontre va se passer et plus elle va se poser des questions. Ce personnage, qui prétend être Dieu, passe pour un fou auprès des gens qu'il croise. Surtout il a la particularité d'être complètement dépressif. Dieu ne va pas bien !
Pia Petersen :
Dieu ne va pas bien. Dieu revient sur Terre parce qu'il est dépressif. Il ne comprend plus pourquoi les Hommes ne l'aiment pas. Évidemment il ne voit pas tous ceux qui l'aiment bien. Lui il est vraiment concentré sur tous ces gens qui ne l'aiment pas et qui disent « je ne crois pas en Dieu parce qu'il n'est pas gentil ». Il dit « je ne comprends pas ».
Philippe Chauveau :
Voilà. Si Dieu existait, il ne permettrait pas ceci ou cela.
Pia Petersen :
Il ne comprend plus les Hommes. Il leur a donné le libre-arbitre. Ca veut dire quelque chose quand même ! A partir de là, c'est aux Hommes de créer leur destin. Ce n'est pas à lui ! Pourquoi on lui dit que c'est de sa faute ? Comment ça peut être sa faute si les hommes ont choisi tel ou tel chemin ? Il se sent mal aimé, il a besoin d'amour, de tendresse, comme tout être humain j'allais dire !
Philippe Chauveau :
Ce qui est intéressant, c'est que votre livre n'est pas une attaque contre les religions. Ce n'est pas le propos. Vous avez envie de nous présenter un homme qui est Dieu. Parce que c'est ça le propos, c'est que Dieu est humain.
Pia Petersen :
Je n'attaque pas, j'interroge. Et j'interroge les religions. C'est en rapport avec la croyance, le fait de croire et c'est ça que j'interroge.
Philippe Chauveau :
Parlons de Jansen. Il a créé une église. C'est une sorte de secte. C'est quelqu'un de très charismatique qui essaie d'attirer à lui les foules avec une volonté évidente d'en faire profit. Pourquoi avoir eu envie de placer le personnage de Dieu aux côtés de Jansen ?
Pia Petersen :
La secte va essayer de le récupérer pour en faire son logo. Il ressemble à un Dieu comme on pourrait se l'imaginer pour ceux qui le voient de cette manière là car il change de physique selon qui le regarde. En voulant faire de Dieu son logo, il espère gagner beaucoup d'argent. Alors il n'avait pas pris en compte que c'était peut-être vraiment Dieu. Il n'ose pas se poser cette question. C'est tellement absurde ! On regarde des séries télé et on ne sera pas du tout étonné de voir un extra-terrestre marcher dans la rue ou de voir un copain se transformer en loup-garou. Mais on ne pourra pas admettre l'idée que Dieu puisse marcher dans les rues.
Philippe Chauveau :
Merci Pia Petersen, « Mon nom est Dieu », c'est votre actualité. C'est un roman dans lequel on plonge et au fil des pages il y a cette question qui s'impose. Et nous comment réagirions-nous ?Alors justement si vous croisez Dieu dans la rue, qu'allez-vous lui dire, qu'allez-vous lui demander ? Vous aurez peut-être quelques éléments de réponse avec ce roman de Pia Petersen aux éditions Plon, « Mon nom est Dieu », merci.