Pia Petersen

Pia Petersen

Mon nom est Dieu

Portrait 3'58

Bonjour Pia Petersen. Merci d'être avec nous à l'occasion de la sortie chez Plon de votre nouveau titre « Mon nom est Dieu ». On va bien sûr reparler de cet ouvrage, mais j'aimerais avant que nous fassions d'avantage connaissance.
En préparant cette émission vous avez dit quelque chose vous concernant, vous avez dit que vous étiez toujours au bord des choses. Ca veut dire quoi ?
Je suis toujours au bord des choses, toujours entre les choses, je ne suis jamais totalement dedans. Ca vient de mon parcours sans doute. Je suis d'origine danoise, j'écris en français, je vis en France alors du coup je suis et Danoise et Française,
je suis francophone aussi, mais je ne suis ni Danoise, ni Française, ni vraiment francophone, puisque le Danemark ne fait pas partie de la francophonie.
Ce qui est curieux, c'est qu'on a tendance à citer le Danemark comme un pays exemplaire. Vous, curieusement, vos attaches danoises vous importent assez peu. Vous n'avez pas une grande affinité pour votre pays de naissance.
Non du tout. J'ai même rompu. Quand j'étais petite, j'avais dit que quand je serai en âge, je partirai, je ne resterai pas ici. J'ai toujours vécu dans un état de conflit avec ce pays qui est soi-disant mon pays d'origine, ce que je conteste.
Je suis un peu un écrivain offshore comme dit Abdoulaye Sylla à Abidjan, qui travaille sur ces écrivains là qui n'ont plus d'attache.
On dit de vous que vous avez un sacré caractère. Vous êtes d'accord ?
Oui. J'ai beaucoup de tempérament. C'est une des choses qui n'allaient pas dans le nord. C'est très réservé, voire très froid.
Et je déboulais avec un tempérament trop excessif à leur goût. Autant je n'aimais pas les Danois, autant eux ne m'aimaient pas beaucoup. Donc on n'était pas sur la même longueur d'ondes.
A 16 ans, vous faites une pause, vous partez pendant un an en Grèce. Après vous allez venir vous installer en France, avec cette volonté farouche de devenir écrivain. Vous allez aussi être libraire.
Vous allez vous installer à Marseille et en 2000 vous décidez que désormais votre vie sera l'écriture. Pourquoi cette envie d'être écrivain ? Vous auriez pu être institutrice, infirmière ou cosmonaute.
Il n'y a jamais eu rien d'autre. Ca doit relever de la vocation. J'avais 7 ans ou 8 ans quand j'ai signalé à mes parents que j'allais être écrivain, un grand écrivain, parce qu'il faut avoir un peu d'ambition.
Et chaque fois je prenais des petits boulots qui ne m'occupaient pas parce qu'il fallait avoir l'énergie pour comprendre ce qui se passait autour de moi. Et tout ça dans le but d'écrire.
Du coup, le fait d'écrire, est-ce une façon de canaliser cette énergie qui déborde depuis votre enfance ?
Absolument. Je pense que si je n'avais pas été écrivain, j'aurais été probablement call girl ou quelque chose comme ça.
C'était soit call-girl ou écrivain !
Ou criminel. Dans l'écriture ou cette approche là au monde, il y a quelque chose d'infini qui s'offre tout le temps. Et je souffre d'une claustrophobie très sévère. Je ne supporte aucune forme d'enfermement. Pour moi, même la planète est trop petite.
J'ai toujours l'impression de déborder de partout. A travers l'écriture, je peux toucher tout le temps à l'infini, donc mon instinct de chasseur qui veut tout faire en même temps est relativement satisfait avec l'écriture
puisque je peux aller toucher à tout en même temps. D'ailleurs j'ai plusieurs livres en cours d'écriture.
Merci Pia Petersen. « Mon nom est Dieu » aux éditions Plon.

Philippe Chauveau :
Bonjour Pia Petersen. Merci d'être avec nous à l'occasion de la sortie chez Plon de votre nouveau titre « Mon nom est Dieu ». On va bien sûr reparler de cet ouvrage, mais j'aimerais avant que nous fassions d'avantage connaissance. En préparant cette émission vous avez dit quelque chose vous concernant, vous avez dit que vous étiez toujours au bord des choses. Ca veut dire quoi ?

Pia Petersen :
Je suis toujours au bord des choses, toujours entre les choses, je ne suis jamais totalement dedans. Ca vient de mon parcours sans doute. Je suis d'origine danoise, j'écris en français, je vis en France alors du coup je suis et Danoise et Française, je suis francophone aussi, mais je ne suis ni Danoise, ni Française, ni vraiment francophone, puisque le Danemark ne fait pas partie de la francophonie.

Philippe Chauveau :
Ce qui est curieux, c'est qu'on a tendance à citer le Danemark comme un pays exemplaire. Vous, curieusement, vos attaches danoises vous importent assez peu. Vous n'avez pas une grande affinité pour votre pays de naissance.

Pia Petersen :
Non du tout. J'ai même rompu. Quand j'étais petite, j'avais dit que quand je serai en âge, je partirai, je ne resterai pas ici. J'ai toujours vécu dans un état de conflit avec ce pays qui est soi-disant mon pays d'origine, ce que je conteste. Je suis un peu un écrivain offshore comme dit Abdoulaye Sylla à Abidjan, qui travaille sur ces écrivains là qui n'ont plus d'attache.

Philippe Chauveau :
On dit de vous que vous avez un sacré caractère. Vous êtes d'accord ?

Pia Petersen :
Oui. J'ai beaucoup de tempérament. C'est une des choses qui n'allaient pas dans le nord. C'est très réservé, voire très froid. Et je déboulais avec un tempérament trop excessif à leur goût. Autant je n'aimais pas les Danois, autant eux ne m'aimaient pas beaucoup. Donc on n'était pas sur la même longueur d'ondes.

Philippe Chauveau :
A 16 ans, vous faites une pause, vous partez pendant un an en Grèce. Après vous allez venir vous installer en France, avec cette volonté farouche de devenir écrivain. Vous allez aussi être libraire. Vous allez vous installer à Marseille et en 2000 vous décidez que désormais votre vie sera l'écriture. Pourquoi cette envie d'être écrivain ? Vous auriez pu être institutrice, infirmière ou cosmonaute.

Pia Petersen :
Il n'y a jamais eu rien d'autre. Ca doit relever de la vocation. J'avais 7 ans ou 8 ans quand j'ai signalé à mes parents que j'allais être écrivain, un grand écrivain, parce qu'il faut avoir un peu d'ambition. Et chaque fois je prenais des petits boulots qui ne m'occupaient pas parce qu'il fallait avoir l'énergie pour comprendre ce qui se passait autour de moi. Et tout ça dans le but d'écrire.

Philippe Chauveau :
Du coup, le fait d'écrire, est-ce une façon de canaliser cette énergie qui déborde depuis votre enfance ?

Pia Petersen :
Absolument. Je pense que si je n'avais pas été écrivain, j'aurais été probablement call girl ou quelque chose comme ça.

Philippe Chauveau :
C'était soit call-girl ou écrivain !

Pia Petersen :
Ou criminel. Dans l'écriture ou cette approche là au monde, il y a quelque chose d'infini qui s'offre tout le temps. Et je souffre d'une claustrophobie très sévère. Je ne supporte aucune forme d'enfermement. Pour moi, même la planète est trop petite. J'ai toujours l'impression de déborder de partout. A travers l'écriture, je peux toucher tout le temps à l'infini, donc mon instinct de chasseur qui veut tout faire en même temps est relativement satisfait avec l'écriture puisque je peux aller toucher à tout en même temps. D'ailleurs j'ai plusieurs livres en cours d'écriture.

Philippe Chauveau :
Merci Pia Petersen. « Mon nom est Dieu » aux éditions Plon.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • Pia Petersen est née au Danemark, à Copenhague. Curieusement, elle ne s'est jamais vraiment sentie chez elle là-bas. Très tôt, à 16 ans, première escapade d'un an en Grèce, où elle cumule les petits boulots. Après un bref retour au Danemark, ce sera la France et une volonté farouche : être écrivain et écrire en français, bien qu'elle ne maîtrise pas encore parfaitement la langue. C'est que Pia Petersen est une personnalité, avec de la volonté, de la détermination. Certains diront même un sacré caractère. Mais c'est...Mon nom est Dieu de Pia Petersen - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Pia Petersen. Merci d'être avec nous à l'occasion de la sortie chez Plon de votre nouveau titre « Mon nom est Dieu ». On va bien sûr reparler de cet ouvrage, mais j'aimerais avant que nous fassions d'avantage connaissance. En préparant cette émission vous avez dit quelque chose vous concernant, vous avez dit que vous étiez toujours au bord des choses. Ca veut dire quoi ?Pia Petersen :Je suis toujours au bord des choses, toujours entre les choses, je ne suis jamais totalement dedans. Ca vient de mon...Mon nom est Dieu de Pia Petersen - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :Pia Petersen, dans ce nouveau titre, vous nous emmenez sous le soleil, dans la touffeur, de Los Angeles. On va faire la connaissance de Morgane, une jeune journaliste qui est un peu en exil, qui a émigré volontairement à Los Angeles. Elle est Française, elle s'est installée aux États-Unis. Un jour, elle rencontre un homme qui prétend être Dieu. D'abord, pourquoi Morgane est-elle journaliste française exilée à Los Angeles ? Y-a-t-il un lien entre Pia Petersen qui, elle, a « fui » le Danemark pour venir en...Mon nom est Dieu de Pia Petersen - Le livre - Suite