Arnaud Delalande

Arnaud Delalande

Memory

Portrait 00'06'01"

Philippe Chauveau :

Bonjour Arnaud Delalande.

Arnaud Delalande :

Bonjour Philippe.

Philippe Chauveau :

Merci d'être avec nous pour une double actualité « Memory », aux Editions du Cherche-midi, un thriller. Et puis il y a cette bande dessinée « Notre Dame de Paris La nuit de feu ». C'est vrai que vous êtes un petit peu touche à tout puisque vous êtes auteur de romans et scénariste pour des bandes dessinées. Vous collaborez aussi au monde du cinéma, de la télévision également pour des scenarii. Si vous deviez vous définir Arnaud Delalande, que diriez-vous? Qui êtes vous?

Arnaud Delalande :

Je pense, même si c'est un mot à la mode en ce moment, que je dirais artiste-auteurs. C'est l'appellation du moment, parce que l'écriture s'applique à beaucoup de domaines et d'autant plus aujourd'hui. On pourrait penser qu'avec l'invasion de l'image, ça tend à se réduire et c'est l'inverse qui se produit. Donc, j'ai énormément de plaisir. C'est une grâce infinie que de pouvoir travailler à la fois sur un roman tout en travaillant sur la bande dessinée, et un projet de cinéma. Ça, c'est formidable.

Philippe Chauveau :

Mais c'est l'écriture qui est au cœur de votre activité. Artiste-auteur, j'aime bien cette définition. Et pourtant, au départ, ce n'était pas forcément la voie dans laquelle on pouvait vous imaginer puisque vous avez fait khâgne, hypokhâgne. Vous avez fait des études politiques. Vous avez une maîtrise d'histoire.

Arnaud Delalande :

Une licence à Sciences Po et une licence d'histoire.

Philippe Chauveau :

Donc beaucoup d'études pour finalement retrouver un romancier et un scénariste.

Arnaud Delalande :

Oui, mais vous savez, chassez le naturel, il revient au galop. J'étais tenaillé par le dessin, par l'écriture, par l'image depuis l'enfance. Donc j'ai fait un peu diversion, sur la recommandation paternelle et maternelle, à qui je rends grâce aussi. C'était la tactique du plan A - plan B. J'ai fait mon plan B, qui consistait d'abord à bétonner un peu au niveau des études pour pouvoir ensuite avoir les moyens de mes ambitions je ne sais pas, mais de pouvoir plus sereinement tenter l'aventure artistique.

Philippe Chauveau :

Vous êtes quelqu'un de pugnace puisqu'aujourd'hui, le résultat est là. On vous retrouve en librairie aussi bien au rayon bandes dessinées que dans les romans. Et effectivement, le cinéma qui fait aussi partie de votre vie puisque vous avez collaboré à des scenarii sur plusieurs films, que ce soit des films d'animation, des longs métrages ou des ou des courts métrages. Aussi, je reviens sur le romancier que vous êtes. On flirte souvent avec la grande histoire. Et puis, on sent aussi une appétence pour tout ce qui touche à l'ésotérisme ou au thriller, aux enquêtes, aux énigmes. C'est un petit peu ça aussi, votre marque de fabrique c'est de créer des énigmes?

Arnaud Delalande :

Oui, disons que j'avais été très impressionné, comme beaucoup par Umberto Eco, évidemment, et puis par Thérèse Robertet, « Le tableau du maître flamand ». C'était tout à fait le genre d'univers qui me passionnait. Mon premier roman qui s'appelle « Notre-Dame sous la terre », parle aussi une énigme autour d'un tableau. Donc, j'étais un peu sous influence. Mais c'était cette idée aussi qu'on a un patrimoine culturel qui est extraordinaire en Europe et particulièrement en France. C'était l'idée de marier cette espèce d'exigence du véhicule culturel avec l'efficacité à l'anglo-saxonne et donc de pouvoir tisser des énigmes qui convoquerait l'histoire mais qui serait lisible de manière, à la fois exigeante, avec un contenu et en même temps sous forme d'énigmes, donc ludiques, avec ce qu'on appellerait aujourd'hui sous forme de « page turner » un peu ou on a envie de connaître la suite. Bref, de marier un petit peu ces deux dimensions. C'est dire l'efficacité du polar à l'anglo-saxonne et la dimension historique qui nous est propre. Je trouvais qu'il y avait un espace là qui était. D'ailleurs, je n'étais pas le seul, parce qu'il y a deux d'illustres prédécesseurs, Ken Follett, et des très grands. C'était en tout cas la direction dans laquelle je voulais travailler.

Philippe Chauveau :

Et sur la bande dessinée? L'envie est un peu la même puisque c'est pareil vos bandes dessinées, en tout cas, les titres sur lesquels vous collaborez, il y a souvent une influence de la grande histoire.

Arnaud Delalande :

Oui, il y a bien un goût particulier pour ça, certainement à la reconstitution. De manière générale, c'est toujours Fabrice Del Dongo à Wattrelos, dans la chartreuse de Parme, c'est à dire l'idée que vous avez le jeune homme ou la jeune femme, qui est jeté au milieu de la guerre et de la grande histoire. Et on va assister à des événements qui nous dépassent à travers ce petit œil qui lui est, on dirait caméra à l'épaule, avec un regard à hauteur d'homme. Et tout à coup, ça permet d'avoir une porte d'entrée extraordinaire dans la reconstitution ou la résurrection des événements. Donc, j'aime beaucoup ce travail effectivement de réappropriation de l'histoire. C'est un travail sur la mémoire, là aussi, un thème auquel je suis très sensible.

Philippe Chauveau :

On l'a évoqué, il y a la bande dessinée, il y a l'écriture romanesque, il y a les scenarii pour le cinéma ou la télévision. Néanmoins, quel serait le fil rouge puisque ce sont trois écritures différentes, mais c'est bien le même Arnaud Delalande. Quel est le fil rouge?

Arnaud Delalande :

Il n'y a pas de doute. Je pense que c'est d'abord un amour de l'écriture et plus largement de la transmission. Et quand je parle de mémoire, ce n'est pas qu'une thématique vaine ou de circonstance et que vraiment, je pense que ça ne va pas rentrer dans des discussions métaphysiques. Mais on meurt à un certain âge et l'enjeu du progrès n'est pas l'enjeu simplement du progrès technologique ou c'est l'enjeu du progrès de la conscience morale aussi. Et comme on a une mémoire courte parce qu'on meurt vite et bien ce retour sur la réappropriation de l'histoire, on peut dire que ce sont des thèmes aussi qui sont d'actualité, parfois brûlants. Mais l'histoire, la mémoire, ce qui fait l'identité et la transmission sont des thèmes qui me sont très chers, d'autant plus quand je suis devenu papa.

Philippe Chauveau :

Une double actualité en ce qui vous concerne, Arnaud Delalande, avec ce thriller, aux Éditions du Cherche midi, ça s'appelle « Memory ». Et puis, dans un autre registre, vous collaborez à cette bande dessinée chez Glénat, « Notre-Dame de Paris, la nuit de feu ».

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