Laetitia Ayrès

Laetitia Ayrès

Matriochka

Portrait 00'06'22"

Philippe Chauveau :

Bonjour Laetitia Ayres.

Laetitia Ayres :

Bonjour Philippe

Philippe Chauveau :

J'ai plaisir à vous accueillir puisque vous faites votre entrée en littérature. Bienvenue dans cette jolie famille. « Matriochka », c'est votre premier titre, c'est aux éditions Michel Lafon, mais vous avez une autre vie, un autre parcours artistique puisqu'on vous connaît déjà sur scène. Vous êtes chanteuse, artiste professionnelle dans le lyrique. Vous aimez aussi beaucoup tout ce qui touche au jazz, à la comédie musicale. Vous allez nous parler de tout ça. Avant de parler de votre roman et de votre casquette de romancière, pourquoi l'envie de la scène et pourquoi le goût du chant ? Vous avez été formée notamment en Argentine puis à Paris. Pourquoi cette envie ?

Laetitia Ayres :

Je ne sais pas si j'ai une réponse qui me viens d'instinct, mais c'était assez familier. La musique a toujours été assez présente dans mon enfance. Mon grand frère est chanteur. Je pense que c’est un peu lui qui m'a montré la voie, dans tous les sens du terme. Et c'est venu assez naturellement, avec pas mal de résistance de mon côté. J'y suis arrivée tard, vers 25 ans. Je me suis alors tournée vers la scène.

Philippe Chauveau :

Avant vous avez fait des études plus classiques ?

Laetitia Ayres :

Je m'en approchais mais je tournais quand même toutes mes études vers la culture. De l'autre côté, monter sur scène, c’est venu plus tardivement. Je crois que c'est en Argentine que j'ai eu ce déclic.

Philippe Chauveau :

On va parler de l'Argentine mais, au-delà de votre frère qui était déjà dans le chant, est-ce en assistant à un spectacle ou y-a-t’il eu des artistes qui vous ont donné envie ?

Laetitia Ayres :

Oui, je me souviens très bien de la représentation que j'avais vu de West Side Story et ensuite des Misérables. Ce sont deux comédies musicales qui, encore maintenant, restent pour moi des sommets. Cela m'a probablement marqué, c'est sûr, mais pour autant, même si j'en garde un souvenir émerveillé, je ne m'imaginais pas sur scène.

Philippe Chauveau :

Vous faites le choix de vous former. Vous faites le choix aussi de devenir artiste lyrique. Puisque vous aimiez chanter, vous auriez pu essayer aussi de devenir artiste de variété, faire la Nouvelle star ou une autre émission TV. Pourquoi faites-vous le choix du répertoire lyrique ?

Laetitia Ayres :

Toujours pour tirer vers la comédie musicale à l'américaine, à l'anglo-saxonne, avec des voix. Il y a plusieurs types de répertoire mais il y a notamment tout un répertoire pour les voix un peu plus lyriques, un répertoire qui correspond plus à mon timbre. Pour moi, c'était ce que je voulais.

Philippe Chauveau :

C'était une évidence donc. Mais pourquoi le choix de la formation en Argentine, les hasards de la vie ?

Laetitia Ayres :

C'est un stage de fin d'études à la base. Je travaillais là-bas chez Universal Music en marketing, je classais les photos par ordre alphabétique. C'était à un moment où l'Argentine subissait une grosse crise économique et mon stage a tourné court puisque la moitié de l'équipe a été licenciée. C'était une période très compliquée et je me suis trouvée à beaucoup me poser de questions, à pouvoir tenter plein de choses, notamment des cours de comédie musicale avec une prof de chant lyrique. C'est en rentrant d'Argentine que je me suis dit que je devais me donner les moyens de faire ça de façon professionnelle et pas juste dans la salle de bain ou un spectacle de fin d'année.

Philippe Chauveau :

Après cette première formation à Buenos Aires, retour à Paris où vous continuez votre formation et en parallèle, vous êtes au Conservatoire pour reprendre aussi des cours de comédie. Et puis après, vous êtes enfin sur scène. Vous êtes souvent dans l'opérette. On vous voit notamment dans beaucoup de rôles d'Offenbach. Vous avez joué aussi Mozart dans « La flûte enchantée » et des comédies musicales, vous avez joué notamment dans « Les Misérables ». Mais au-delà du goût pour la comédie musicale, vous aimez tout ce qui touche au jazz, à toutes ces voix anglo-saxonnes, américaines. Vous avez d’ailleurs un spectacle que vous avez-vous-même conçu intitulé "Judy, Barbara et moi", en hommage à l'âge d'or hollywoodien et de Broadway, un hommage à Judy Garland, entre autres. Qu'est-ce qui vous touche dans le personnage de Judy Garland et plus largement dans cet âge d’or ?

Laetitia Ayres :

C'est le contraste entre ce qu'ils pouvaient donner sur scène, cette joie et ce rêve avec tout ce qu'on ressent de failles derrière et de douleur. Ce contraste entre la gloire, la générosité au public et la solitude de l'artiste m’apparait extrêmement romanesque.

Philippe Chauveau :

Justement, Judy Garland est le personnage clé, qui représente aussi bien l'ombre et la lumière. Judy Garland peut être considérée comme un personnage romanesque. La transition est un peu facile, mais entre être sur scène à chanter et prendre la plume pour raconter une histoire, vous voyez une passerelle ?

Laetitia Ayres :

Oui, c'est vrai qu'on raconte tout le temps des histoires. Mais oui, qu'on soit sur scène ou qu'on écrive seul à sa table, je pense que l'envie est la même et que les images sont à chaque fois présentes. Il y a beaucoup de liens.

Philippe Chauveau :

Vous qui êtes déjà artiste sur scène, saviez-vous qu'un jour vous prendriez la plume ou cela vous tombe t’il un peu comme ça sur le coin du nez ?

Laetitia Ayres :

Non honnêtement. C'est très paradoxal parce que j'ai essayé de me poser la question bien sûr. Je peux retrouver des traces qui font penser qu’effaectivement il y avait quelque chose qui me taraudait un peu. Ce n'est pas pour rien que je voulais justement faire un atelier d'écriture. Et pour autant, je n'arrive pas à dater ou à vraiment préciser d'où venait cette envie. En tous cas l'écrit m'attirait, toujours. Par contre, je n'ai vraiment pas regardé cet aspect-là pendant très longtemps.

Philippe Chauveau :

Bienvenue dans cette nouvelle aventure de l'écriture. Bravo pour ce premier titre, « Matriochka » aux éditions Michel Lafon.

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