Anne Icart

Anne Icart

Lettres de Washington Square

Portrait 00'05'56"

Philippe Chauveau
Bonjour Anne Icart.

Anne Icart
Bonjour Philippe.

Philippe Chauveau
Merci d'être avec nous. Votre actualité chez Robert Laffont, ce qui est votre cinquième livre : "Les lettres de Washington Square". Votre cinquième livre, mais votre quatrième roman puisque, rappelons le, en 2009, "Les lits en diagonale", qui avait été primé par le prix Prince Pierre de Monaco, c'était un récit qui vous touchait de près. C'était l'histoire de votre frère handicapé. Et puis après, très vite, vous nous avez entraînés dans une histoire de famille. C'est ce qu'on a appelé la saga Balaguère, puisqu'il y a eu trois 3 tomes. Et puis aujourd'hui, voici donc ce nouvel opus. Cette envie de nous raconter des histoires de famille, c'est une façon pour vous de vous oxygéner, vous qui avez un métier dans une maison d'édition, mais dans le côté juridique ? Est-ce que pour vous, le fait de prendre la plume, c'est une façon d'ouvrir un sas, de respirer ?

Anne Icart
Oui, clairement. C'est vrai que ça me change de la rédaction de commentaires, d'arrêts, de jurisprudence et de lois ou de décrets. Après, c'est une envie que j'ai depuis depuis très, très longtemps.

Philippe Chauveau
Il y a le fait de raconter des histoires. Et puis il y a le fait de les écrire. Etiez-vous une enfant, une adolescente qui tenait un journal, qui avait besoin de s'inventer un univers en écrivant justement des histoires ? Est-ce qu'il y a aussi un petit peu de ça ?

Anne Icart
Oui, il y a de ça. J'étais effectivement une petite fille et une adolescente qui écrivait, qui avait besoin surtout de s'inventer un monde, mais déjà un monde meilleur, une espèce de bulle où les choses se passaient peut-être mieux. C'est probablement lié à ma relation avec mon frère handicapé. Non pas que je regrette quoi que ce soit de cette enfance-là avec lui, mais probablement qu'à un moment donné, le fait de réaliser et de comprendre qui était véritablement mon frère par rapport à ce que j'avais pu imaginer de lui quand j'étais plus petite, j'ai probablement voulu prolonger ça, c'est-à-dire continuer à le voir comme un héros et donc peut être aussi à m'inventer d'autres héros, d'autres héroïnes.

Philippe Chauveau
Et vous aviez envie d'inventer, d'imaginer ?

Anne Icart
Oui, j'avais envie d'inventer et d'améliorer peut-être aussi.

Philippe Chauveau
Je laisse de côté ce premier livre, "Les lits diagonale", qui était donc un récit personnel. Je reviens sur ce que l'on a appelé la "saga Balaguère", à savoir les trois titres que vous nous avez offerts entre 2013 et 2018, quelque chose comme ça. Il y a eu, si j'ai bonne mémoire, "Le temps des Lilas", et puis le premier tome, eCe que je peux te dire d'ellee, où il y avait déjà l'idée de la transmission, des relations mère-fille, grand-mère, petite-fille, etc... sur plusieurs décennies, avec peut-être une certaine teinte de nostalgie ou de douce mélancolie. Pourquoi avoir ce besoin de vous réfugier dans les décennies, dans les temps passés ?

Anne Icart
C'est vrai que j'ai peut-être un tempérament un peu nostalgique. Je suis très attachée à mes racines, en fait. Ca me fascine, c'est-à-dire d'imaginer qui ont été mes ancêtres, mais pas simplement à deux, trois ou quatre générations, c'est-à-dire bien bien avant, ce qu'elles ont vécu, comment elles ont vécu, qui elles étaient elles-mêmes, et ce que j'ai, moi, dans mes cellules de leur mémoire et de ce qu'elles m'ont donné.

Philippe Chauveau
Si je vous pose la question, c'est parce qu'on a parlé de ces trois tomes qui composent la "saga Balaguère". Mais aujourd'hui encore, vous revenez avec un roman où la famille et la transmission sont le maître mot du récit. A chaque fois, vous partez d'un petit bout de l'histoire de votre famille pour ensuite imaginer d'autres histoires, d'autres aventures. Ce qui est important de préciser, c'est que chaque lecteur peut aussi s'approprier vos histoires. C'est ça, l'intérêt, c'est que vous nous entraînez dans un univers qui vous est propre et où, finalement, chacun peut se retrouver ? C'est ça votre envie.

Anne Icart
J'espère. J'espère que les lecteurs se retrouvent dans mes histoires, qu'elles leur parlent, qu'elles leur rappellent peut-être des choses de leur propre vie, de leur propre passé, de leur propre histoire. C'est vrai que je vais puiser dans l'histoire de ma famille parce que je trouve aussi que la famille, c'est une source inépuisable d'inspiration. Donc, c'est vrai que je n'ai pas forcément besoin d'aller très, très loin pour en tous cas trouver la base des histoires qui vont être après, effectivement, des romans, des purs romans.

Philippe Chauveau
Vous me disiez de ne pas avoir tenu de journal intime lorsque vous étiez enfant ou adolescente, mais finalement, en écrivant ces histoires de famille, est-ce une façon pour vous de laisser une trace, parce que dans vos romans, il est souvent question de lettres cachées, de documents que l'on retrouve au fond d'un tiroir. Est-ce que vous auriez envie que dans 50 ans, dans cent ans, dans cent-cinquante ans, vos livres, vos romans soient aussi une façon peut-être, pour ceux qui viendront après vous, de découvrir celle que vous étiez ?

Anne Icart
Peut être, probablement. C'est effectivement quelque chose à laquelle j'ai réfléchi. Je n'ai pas d'enfant et du coup, je me suis demandée si ces livres que j'écris depuis quelques années, c'étaient mes enfants à moi.

Philippe Chauveau
Alors si ces livres sont sans vos enfants, continuez à agrandir la famille.

Anne Icart
C'est gentil.

Philippe Chauveau
Votre actualité, Anne Icart, "Lettres de Washington Square", c'est aux éditions Robert Laffont.

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