Claire Castillon

Claire Castillon

Les merveilles

Portrait 3'44

Philippe Chauveau :
Bonjour Claire Castillon. Merci de nous recevoir. « Les Merveilles », c'est votre nouveau livre, le onzième, publié chez Grasset. Onzième livre, mais c'est le huitième roman puisqu'il y a eu trois recueils de nouvelles dans les années précédentes. Ce qui veut dire onze livres en une petite dizaine d'années, le parcours est plutôt pas mal. Vous avez finalement trouvé votre place dans le milieu littéraire français, vous avez tracé votre sillon. Si on faisait aujourd'hui un dictionnaire des auteurs contemporains, quelle définition pourrait-on donner à Claire Castillon ?

Claire Castillon :
Il y a toujours une définition à laquelle je repense. C'était juste un adjectif qui m'a été donné par une lectrice suédoise... non, je dis une bêtise, hollandaise, qui m'avait dit « je pense qu'un jour on dira que votre littérature est bullaire » et je pense que ça m'avait inspiré le titre de mon recueil de nouvelles « Les bulles » et j'aime bien cette idée, j'aime bien que ce soit bullaire.

Philippe Chauveau :
Vous aimez croquer vos contemporains, vos semblables, vous aimez mettre en avant les défauts de vos contemporains. Vous êtes une observatrice ?

Claire Castillon :
Oui. Plus qu'une observatrice, je suis à longueur de temps perforée par des choses. J'ai vraiment le sentiment qu'on me poinçonne. Il y a des images amusantes qui restent en moi et puis des choses plus intenses, plus ingérables intérieurement pour moi qui du coup ressortent de mes personnages, je les habille.

Philippe Chauveau :
Lorsque vous dites que l'on vous poinçonne, vous vous sentez agressée ?

Claire Castillon :
Je dirais pas agressée, ni abîmée, mais je dirais touchée, mais touchée de près. C'est comme si on me faisait un petit trou dans la peau. Quand je vois quelqu'un qui m'attire du regard parce que ça fait mal, ça m'arrive souvent d'avoir très mal, parce que quelqu'un passe et que je me dis « oh ça fait mal » et j'ai l'impression que ça me fait une espèce de bleu.

Philippe Chauveau :
L'écriture, est-ce une façon pour vous de créer un rempart entre vous et le monde extérieur ? Est-ce une façon de vous protéger ?

Claire Castillon :
C'est vraiment me protéger en transposant tout ce qui me blesse dans la vie. Je sais que ça servira à un livre et en même temps, c'est une mise en danger. Sans vouloir être pompeuse, c'est étrange quand même d'aller raconter ces choses là.

Philippe Chauveau :
Onze livres en à peu près onze années. Vous voulez essayer de tenir ce rythme là, ou c'est tout-à-fait par hasard ?

Claire Castillon :
C'est douze ans en fait. J'ai publié le premier en 2000. Je ne tiens pas un rythme. J'écris et c'est quasiment ma seule occupation, donc pour moi ce n'est pas un rythme effréné. Dans une journée, on a quand même le temps d'écrire, d'y penser dans sa tête, la nuit, le jour, de toute façon on y pense tout le temps, donc je ne pense pas que ce soit resserré comme rythme.

Philippe Chauveau :
Est-ce que l'écriture vous rend heureuse ?

Claire Castillon :
L'écriture non, mais la vie, je pense pour le coup. Je ne crois pas que ce soit l'écriture. L'écriture elle est beaucoup moins facile qu'au début, elle est beaucoup plus étrange, c'est un peu ma bête noire parfois alors qu'avant elle était ma copine, donc je ne peux pas dire qu'elle me rende heureuse, mais ce qui me rend heureuse, c'est la vie qu'elle m'offre de liberté.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Claire Castillon. Je rappelle votre actualité, votre nouveau roman « Les Merveilles » et c'est publié chez Grasset.

Philippe Chauveau :
Bonjour Claire Castillon. Merci de nous recevoir. « Les Merveilles », c'est votre nouveau livre, le onzième, publié chez Grasset. Onzième livre, mais c'est le huitième roman puisqu'il y a eu trois recueils de nouvelles dans les années précédentes. Ce qui veut dire onze livres en une petite dizaine d'années, le parcours est plutôt pas mal. Vous avez finalement trouvé votre place dans le milieu littéraire français, vous avez tracé votre sillon. Si on faisait aujourd'hui un dictionnaire des auteurs contemporains, quelle définition pourrait-on donner à Claire Castillon ?

Claire Castillon :
Il y a toujours une définition à laquelle je repense. C'était juste un adjectif qui m'a été donné par une lectrice suédoise... non, je dis une bêtise, hollandaise, qui m'avait dit « je pense qu'un jour on dira que votre littérature est bullaire » et je pense que ça m'avait inspiré le titre de mon recueil de nouvelles « Les bulles » et j'aime bien cette idée, j'aime bien que ce soit bullaire.

Philippe Chauveau :
Vous aimez croquer vos contemporains, vos semblables, vous aimez mettre en avant les défauts de vos contemporains. Vous êtes une observatrice ?

Claire Castillon :
Oui. Plus qu'une observatrice, je suis à longueur de temps perforée par des choses. J'ai vraiment le sentiment qu'on me poinçonne. Il y a des images amusantes qui restent en moi et puis des choses plus intenses, plus ingérables intérieurement pour moi qui du coup ressortent de mes personnages, je les habille.

Philippe Chauveau :
Lorsque vous dites que l'on vous poinçonne, vous vous sentez agressée ?

Claire Castillon :
Je dirais pas agressée, ni abîmée, mais je dirais touchée, mais touchée de près. C'est comme si on me faisait un petit trou dans la peau. Quand je vois quelqu'un qui m'attire du regard parce que ça fait mal, ça m'arrive souvent d'avoir très mal, parce que quelqu'un passe et que je me dis « oh ça fait mal » et j'ai l'impression que ça me fait une espèce de bleu.

Philippe Chauveau :
L'écriture, est-ce une façon pour vous de créer un rempart entre vous et le monde extérieur ? Est-ce une façon de vous protéger ?

Claire Castillon :
C'est vraiment me protéger en transposant tout ce qui me blesse dans la vie. Je sais que ça servira à un livre et en même temps, c'est une mise en danger. Sans vouloir être pompeuse, c'est étrange quand même d'aller raconter ces choses là.

Philippe Chauveau :
Onze livres en à peu près onze années. Vous voulez essayer de tenir ce rythme là, ou c'est tout-à-fait par hasard ?

Claire Castillon :
C'est douze ans en fait. J'ai publié le premier en 2000. Je ne tiens pas un rythme. J'écris et c'est quasiment ma seule occupation, donc pour moi ce n'est pas un rythme effréné. Dans une journée, on a quand même le temps d'écrire, d'y penser dans sa tête, la nuit, le jour, de toute façon on y pense tout le temps, donc je ne pense pas que ce soit resserré comme rythme.

Philippe Chauveau :
Est-ce que l'écriture vous rend heureuse ?

Claire Castillon :
L'écriture non, mais la vie, je pense pour le coup. Je ne crois pas que ce soit l'écriture. L'écriture elle est beaucoup moins facile qu'au début, elle est beaucoup plus étrange, c'est un peu ma bête noire parfois alors qu'avant elle était ma copine, donc je ne peux pas dire qu'elle me rende heureuse, mais ce qui me rend heureuse, c'est la vie qu'elle m'offre de liberté.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Claire Castillon. Je rappelle votre actualité, votre nouveau roman « Les Merveilles » et c'est publié chez Grasset.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Depuis son 1er roman, « Le grenier », en 2000, Claire Castillon ne cesse de surprendre, de dérouter ou d'émouvoir.Alternant romans et récits, elle tient une place à part dans le paysage littéraire français et derrière sa discrétion, une certaine timidité, Claire Castillon a un tempérament bien trempé et une personnalité riche et attachante.Son écriture est vive, cinglante, volontairement provocatrice. Les relations hommes-femme, le mensonge, le deuil, la violence, les tabous, la perversité font partie de son univers...Les merveilles de Claire Castillon - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Claire Castillon. Merci de nous recevoir. « Les Merveilles », c'est votre nouveau livre, le onzième, publié chez Grasset. Onzième livre, mais c'est le huitième roman puisqu'il y a eu trois recueils de nouvelles dans les années précédentes. Ce qui veut dire onze livres en une petite dizaine d'années, le parcours est plutôt pas mal. Vous avez finalement trouvé votre place dans le milieu littéraire français, vous avez tracé votre sillon. Si on faisait aujourd'hui un dictionnaire des auteurs...Les merveilles de Claire Castillon - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :Claire Castillon, « Les Merveilles », c'est vote onzième titre, c'est publié chez Grasset. On a sur cette couverture un joli petit chien qui a l'air vraiment très malheureux. Lorsque l'on découvre le « personnage » de Lulu, c'est le nom du chien, on comprend pourquoi a été fait le choix de cette couverture. Lulu, c'est le chien d'Evelyne et Evelyne c'est cette petite fille de douze ans que l'on va suivre sur plusieurs années. Le roman commence par le traumatisme causé par le père d'Evelyne.Claire...Les merveilles de Claire Castillon - Le livre - Suite
    Librairie « Les cahiers de Colette »23/25 rue Rambuteau75004 Paris tél : 01 42 72 95 06 Claire Castillon, dans ce roman, va encore plus loin. Elle maîtrise de mieux en mieux son univers. Quand on voit cette charmante jeune femme qui a quand même un univers très dur et je trouve qu'elle s'affine de plus en plus et du coup c'est de plus en plus percutant. C'est un univers très rude. Ce qui pour moi résume un écrivain, c'est avoir un univers et une écriture et on constate qu'elle a vraiment un univers et l'écriture elle...Les merveilles de Claire Castillon - L'avis du libraire - Suite