Claire Castillon

Claire Castillon

Les merveilles

Le livre 4'17

Philippe Chauveau :
Claire Castillon, « Les Merveilles », c'est vote onzième titre, c'est publié chez Grasset. On a sur cette couverture un joli petit chien qui a l'air vraiment très malheureux. Lorsque l'on découvre le « personnage » de Lulu, c'est le nom du chien, on comprend pourquoi a été fait le choix de cette couverture. Lulu, c'est le chien d'Evelyne et Evelyne c'est cette petite fille de douze ans que l'on va suivre sur plusieurs années. Le roman commence par le traumatisme causé par le père d'Evelyne.

Claire Castillon :
Son père, un jour, furieux que ses voisins lui laissent des mots agressifs parce que le chien d'Evelyne fait trop de bruit, attache le chien à la boule de traction de la voiture et démarre et donc le chien court derrière la voiture et évidemment se blesse infiniment et la petite est témoin de ça.

Philippe Chauveau :
Et cela va lui causer une sorte de fêlure. C'est aussi une jeune fille et ensuite une jeune femme qui a envie d'aimer.

Claire Castillon :
Je pense qu'elle a envie d'être aimé surtout. Et elle évolue dans une famille qui ne lui convient pas, ou elle trouve tout le monde assez « bof ». Elle a un regard sur les autres qui est extrêmement méprisant, elle les déteste. Elle se dit je pense « quand je serai femme, ça va changer » parce que quand on est femme on s'en va. En effet, elle se fait dépuceler très jeune en se disant que c'est la meilleure solution, rien ne se passe, c'est toujours aussi sordide. Et puis, elle se marie avec un homme, à nouveau peut-être pour vraiment laisser la petite fille de côté et s'occuper de la femme. Et là encore, elle a beau être femme, elle a beau être mère, elle se dit « mais quel ennui ! »

Philippe Chauveau :
Elle est insatisfaite.

Claire Castillon :
Sa satisfaction, elle la trouve en décidant de rencontrer des clients et d'être prostituée à domicile en fait.

Philippe Chauveau :
Tout en disant à son mari qu'elle fait des ménages dans une usine.

Claire Castillon :
Elle s'occupe d'elle comme ça. Elle se dit c'est mieux payé, « j'aime bien l'argent ». Elle a une vraie attirance pour le luxe, le beau et avec toutes ces passes qu'elle fait, elle s'achète des choses qu'elle enferme dans le coffre de sa voiture puisqu'elle ne peut pas les ramener à la maison, car c'est louche. Parfois, elle en rapporte quand même en disant « c'est mon patron qui me les a offert », c'est du champagne, c'est cadeau. Mais elle aspire à plus grand, elle aspire à plus beau et c'est ça que je trouve touchant chez elle.

Philippe Chauveau :
Cette histoire vous a été inspirée par un fait-divers ?

Claire Castillon :
Deux fait-divers en fait car l'histoire du chien tiré sur la route est un fait-divers réel que j'avais lu sur internet et l'histoire de cette femme qui a fait croire à son mari qu'elle était femme de ménage alors qu'elle était prostituée et qui a fini par assassiner de dix-huit coups de couteau l'amant qu'elle a aimé puis assassiné puisqu'il menaçait de révéler, non seulement qu'elle était prostituée, mais qu'en plus ils étaient amants, ça c'est un fait-divers aussi.

Philippe Chauveau :
L'histoire est violente, dure, sombre, il y a certains passages qui sont très crus, puisque le sexe est très présent. Vous avez eu envie de dérouter vos lecteurs ou c'est vraiment le personnage d'Evelyne qui est comme ça ?

Claire Castillon :
Dérouter mon lecteur, ça ne m'intéresse pas. Dérouter non, l'attirer et le garder oui, parce que je pense que c'est le rapport que j'ai avec eu. C'est-à-dire avec ceux qui aiment mes livres et il y a vraiment un rapport d'attraction, j'ai besoin de les mettre dans le texte, de les amener à ne pas pouvoir le quitter. Et avec ceux avec qui c'est plus difficile, il y a vraiment un rapport d'attraction-répulsion, mais c'est vraiment très intéressant, c'es-à-dire qu'à chaque fois ça me fait plaisir quand un lecteur me dit « votre livre, j'essaie, mais c'est violent, j'ai du mal et en même temps je n'arrive pas du tout à m'en détacher », je sens que je l'agace et je me dis que ça sert à ça de lire. Bien sûr, ça sert à s'évader, mais ça sert aussi à éclairer en soi une partie qu'on ne connaissait pas et à se dire mais si ça me torture autant, si ça me choque, si ça me blesse, c'est peut-être aussi parce que ça me rappelle quelque chose.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Claire Castillon. Votre onzième livre et votre huitième roman en l'occurrence « Les Merveilles » et c'est publié chez Grasset.

Philippe Chauveau :
Claire Castillon, « Les Merveilles », c'est vote onzième titre, c'est publié chez Grasset. On a sur cette couverture un joli petit chien qui a l'air vraiment très malheureux. Lorsque l'on découvre le « personnage » de Lulu, c'est le nom du chien, on comprend pourquoi a été fait le choix de cette couverture. Lulu, c'est le chien d'Evelyne et Evelyne c'est cette petite fille de douze ans que l'on va suivre sur plusieurs années. Le roman commence par le traumatisme causé par le père d'Evelyne.

Claire Castillon :
Son père, un jour, furieux que ses voisins lui laissent des mots agressifs parce que le chien d'Evelyne fait trop de bruit, attache le chien à la boule de traction de la voiture et démarre et donc le chien court derrière la voiture et évidemment se blesse infiniment et la petite est témoin de ça.

Philippe Chauveau :
Et cela va lui causer une sorte de fêlure. C'est aussi une jeune fille et ensuite une jeune femme qui a envie d'aimer.

Claire Castillon :
Je pense qu'elle a envie d'être aimé surtout. Et elle évolue dans une famille qui ne lui convient pas, ou elle trouve tout le monde assez « bof ». Elle a un regard sur les autres qui est extrêmement méprisant, elle les déteste. Elle se dit je pense « quand je serai femme, ça va changer » parce que quand on est femme on s'en va. En effet, elle se fait dépuceler très jeune en se disant que c'est la meilleure solution, rien ne se passe, c'est toujours aussi sordide. Et puis, elle se marie avec un homme, à nouveau peut-être pour vraiment laisser la petite fille de côté et s'occuper de la femme. Et là encore, elle a beau être femme, elle a beau être mère, elle se dit « mais quel ennui ! »

Philippe Chauveau :
Elle est insatisfaite.

Claire Castillon :
Sa satisfaction, elle la trouve en décidant de rencontrer des clients et d'être prostituée à domicile en fait.

Philippe Chauveau :
Tout en disant à son mari qu'elle fait des ménages dans une usine.

Claire Castillon :
Elle s'occupe d'elle comme ça. Elle se dit c'est mieux payé, « j'aime bien l'argent ». Elle a une vraie attirance pour le luxe, le beau et avec toutes ces passes qu'elle fait, elle s'achète des choses qu'elle enferme dans le coffre de sa voiture puisqu'elle ne peut pas les ramener à la maison, car c'est louche. Parfois, elle en rapporte quand même en disant « c'est mon patron qui me les a offert », c'est du champagne, c'est cadeau. Mais elle aspire à plus grand, elle aspire à plus beau et c'est ça que je trouve touchant chez elle.

Philippe Chauveau :
Cette histoire vous a été inspirée par un fait-divers ?

Claire Castillon :
Deux fait-divers en fait car l'histoire du chien tiré sur la route est un fait-divers réel que j'avais lu sur internet et l'histoire de cette femme qui a fait croire à son mari qu'elle était femme de ménage alors qu'elle était prostituée et qui a fini par assassiner de dix-huit coups de couteau l'amant qu'elle a aimé puis assassiné puisqu'il menaçait de révéler, non seulement qu'elle était prostituée, mais qu'en plus ils étaient amants, ça c'est un fait-divers aussi.

Philippe Chauveau :
L'histoire est violente, dure, sombre, il y a certains passages qui sont très crus, puisque le sexe est très présent. Vous avez eu envie de dérouter vos lecteurs ou c'est vraiment le personnage d'Evelyne qui est comme ça ?

Claire Castillon :
Dérouter mon lecteur, ça ne m'intéresse pas. Dérouter non, l'attirer et le garder oui, parce que je pense que c'est le rapport que j'ai avec eu. C'est-à-dire avec ceux qui aiment mes livres et il y a vraiment un rapport d'attraction, j'ai besoin de les mettre dans le texte, de les amener à ne pas pouvoir le quitter. Et avec ceux avec qui c'est plus difficile, il y a vraiment un rapport d'attraction-répulsion, mais c'est vraiment très intéressant, c'es-à-dire qu'à chaque fois ça me fait plaisir quand un lecteur me dit « votre livre, j'essaie, mais c'est violent, j'ai du mal et en même temps je n'arrive pas du tout à m'en détacher », je sens que je l'agace et je me dis que ça sert à ça de lire. Bien sûr, ça sert à s'évader, mais ça sert aussi à éclairer en soi une partie qu'on ne connaissait pas et à se dire mais si ça me torture autant, si ça me choque, si ça me blesse, c'est peut-être aussi parce que ça me rappelle quelque chose.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Claire Castillon. Votre onzième livre et votre huitième roman en l'occurrence « Les Merveilles » et c'est publié chez Grasset.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Depuis son 1er roman, « Le grenier », en 2000, Claire Castillon ne cesse de surprendre, de dérouter ou d'émouvoir.Alternant romans et récits, elle tient une place à part dans le paysage littéraire français et derrière sa discrétion, une certaine timidité, Claire Castillon a un tempérament bien trempé et une personnalité riche et attachante.Son écriture est vive, cinglante, volontairement provocatrice. Les relations hommes-femme, le mensonge, le deuil, la violence, les tabous, la perversité font partie de son univers...Les merveilles de Claire Castillon - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Claire Castillon. Merci de nous recevoir. « Les Merveilles », c'est votre nouveau livre, le onzième, publié chez Grasset. Onzième livre, mais c'est le huitième roman puisqu'il y a eu trois recueils de nouvelles dans les années précédentes. Ce qui veut dire onze livres en une petite dizaine d'années, le parcours est plutôt pas mal. Vous avez finalement trouvé votre place dans le milieu littéraire français, vous avez tracé votre sillon. Si on faisait aujourd'hui un dictionnaire des auteurs...Les merveilles de Claire Castillon - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :Claire Castillon, « Les Merveilles », c'est vote onzième titre, c'est publié chez Grasset. On a sur cette couverture un joli petit chien qui a l'air vraiment très malheureux. Lorsque l'on découvre le « personnage » de Lulu, c'est le nom du chien, on comprend pourquoi a été fait le choix de cette couverture. Lulu, c'est le chien d'Evelyne et Evelyne c'est cette petite fille de douze ans que l'on va suivre sur plusieurs années. Le roman commence par le traumatisme causé par le père d'Evelyne.Claire...Les merveilles de Claire Castillon - Le livre - Suite
    Librairie « Les cahiers de Colette »23/25 rue Rambuteau75004 Paris tél : 01 42 72 95 06 Claire Castillon, dans ce roman, va encore plus loin. Elle maîtrise de mieux en mieux son univers. Quand on voit cette charmante jeune femme qui a quand même un univers très dur et je trouve qu'elle s'affine de plus en plus et du coup c'est de plus en plus percutant. C'est un univers très rude. Ce qui pour moi résume un écrivain, c'est avoir un univers et une écriture et on constate qu'elle a vraiment un univers et l'écriture elle...Les merveilles de Claire Castillon - L'avis du libraire - Suite