Caroline Sers

Caroline Sers

Les belles espérances

Portrait 00'06'22"

Philippe Chauveau :
Bonjour Caroline Sers et merci d'être avec nous pour votre actualité, votre huitième titre déjà… Le temps passe vite ! Vous publiez chez Buchet Chastel, « Les belles espérances » avec cette jolie couverture. Je dis que le temps passe vite puisque nous avions déjà eu l'occasion de nous rencontrer pour un précédent titre. Si vous deviez définir d'un mot ce que représente l'écriture dans votre vie ? Au fil de ces romans, qui ont été dans des univers littéraires assez différents, vous avez raconté des choses très différentes. L'écriture, c'est quoi dans votre vie ?

Caroline Sers :
L'écriture, c'est un espace de liberté dans ma vie. C'est l'endroit où je peux faire ce que je veux, où je peux laisser libre cours à mon imagination et à mes émotions. C'est un univers qui n'appartient qu'à moi.

Philippe Chauveau :
Une petite bulle, un espace de liberté… Cela veut dire, qu'à certains moments de votre vie, vous vous êtes sentie enfermée, prise au piège dans un carcan ?

Caroline Sers :
Je trouve que dans la vie quotidienne, en général, on est enfermé. Pris au piège, c'est un grand mot. Mais disons qu'on est contraint quand même par tout un tas de contingences extérieures auxquelles on ne peut pas échapper. C'est normal, on en est tous là mais, du coup, dans l'écriture, c'est vraiment un moment à part, un temps à part un espace à part. Et où, vraiment, on fait ce qu'on veut.

Philippe Chauveau :
Cet espace à part, cette bulle de liberté, vous l'avez découverte aussi plus jeune avec la lecture. Qui vous a fait découvrir la lecture et quels sont les auteurs ou les titres qui vous ont fait grandir ?

Caroline Sers :
La lecture familiale, au sein de ma famille j'avais un père qui était un grand lecteur. J'ai adoré les romans classiques du XIXème siècle, à commencer par Jules Verne et Hector Malot. Ils font voyager, ils emmènent à l'aventure. Puis après, Zola que j'ai dévoré. Je l'ai lu plus âgée quand même, plutôt à l'adolescence, et j'avais vraiment l'impression de découvrir un monde et de rencontrer des personnes grâce à ces personnages que je n'aurais jamais eu l'occasion évidemment de rencontrer.

Philippe Chauveau :
Vous avez aussi découvert la stylistique et l'écriture.

Caroline Sers :
j'ai découvert l'écriture plus tard. Je pense qu'à ce moment-là, quand est adolescent, c'est quand même moins présent que, plus tard, quand on a lu plus de choses et qu'on s'est rendu compte des différents styles.
Mais c'est vrai que dans les romans du XIXème siècle, il y a un style un peu compassé que j'aimais beaucoup.

Philippe Chauveau :
Et après, il y a eu d'autres découvertes avec des auteurs plus contemporains, j'imagine, en littérature française et étrangère? Etes-vous du genre à butiner, à aller chercher un peu dans tous les registres ? Avez-vous quand même des univers bien spécifiques ?

Caroline Sers :
C’est vrai, j'ai tendance à butiner, à essayer, à voir si cela me plaît ou pas… Quand j'étais plus jeune, une fois que j'avais commencé un livre, je le terminais toujours. Maintenant, j'avoue que quand cela ne me plaît pas, je ne le termine pas parce que je n'ai pas le temps. J'ai trop de choses à lire et plus assez de temps. Mais j'ai pas mal butiné. En fait, à une époque, j'ai beaucoup lu Cendrars et lui cite beaucoup d'auteurs ; j'adorais ça. Parce qu'à chaque fois, je les notais. Et puis, j'allais voir les auteurs qu’il citait une sorte de bibliothèque idéale.
Mais c'était un procédé un peu comme ça en arborescence.

Philippe Chauveau :
Avez-vous l'impression que toutes ces découvertes littéraires vous ont menée à votre parcours professionnel puisqu'aujourd'hui vous vous travaillez dans l'univers de l'écriture ? Au-delà du fait que vous soyez vous même auteur, vous êtes dans le milieu de l'édition. Cela a été très vite une évidence ?

Caroline Sers :
Cela a été l'évidence très rapidement. Très vite, j’ai su que j'avais envie d'écrire et de travailler dans un milieu où il y avait des livres, des journaux, ou dans le domaine de l'écriture, ça oui. Après, l'édition, ça a été petit à petit au cours de mes études, plus parce que c'était un milieu dont on disait, et dont on dit toujours à l'heure actuelle, qu'il est complètement bouché, que c'est impossible d'y trouver du travail Au cours de mes études. donc au début je me disais : « Oh la la, est-ce que je vais oser me lancer dans ce monde là… ». Et puis finalement, maintenant, je suis rassurée !

Philippe Chauveau :
Je le disais en préambule. C'est votre huitième titre. Si vous deviez définir le fil rouge qui qui unit tous ces romans, qui sont souvent très différents puisque vous avez même fait une incursion dans l'univers du polar, du trhiller, que diriez-vous ? Car il y a quand même un fil rouge dans votre travail d'auteur.

Caroline Sers :
Il y a un fil rouge indéniable qui est la famille, et le clan de manière un peu plus large que la famille car dans le deuxième roman, c'était l'histoire d'un village qui fonctionnait de manière très clanique et très fermée sur lui-même. Et dans tous mes romans, je tourne autour de ces familles, de la transmission, de l'héritage. J'aime beaucoup cette thématique là parce que la famille, c'est vraiment le seul groupe dont on ne peut pas s'extraire. C'est quelque chose que l'on va traîner toute sa vie, en positif ou négatif.

Philippe Chauveau :
On revient sur l'envie de liberté dont vous parliez tout à l'heure ?

Caroline Sers :
Sans doute un peu mais je ne suis pas complètement négative sur la famille ! Mais c’est l'envie de liberté de manière plus générale. Il n'y a pas qu'il n'y a pas que ça mais c'est vrai que la famille, c'est le premier lieu d'enfermement, en tout cas dans certaines familles je ne veux pas non plus caricaturer et généraliser mais c'est quand même un lieu où l’on reçoit en héritage des idées, une tradition, et dont il faut apprendre à se sortir. A mon avis, il faut réussir à s’en libérer, pas forcément en s'échappant et en en refusant, mais au moins en étant conscient de tout ce qu'on nous impose. Cela permet d’acquérir une liberté d'esprit. De plus, je pense que, quelles que soient les relations avec les parents ou les grands-parents, c'est important de découvrir qui on est soi-même et pas de perpétuer uniquement quelque chose qu'on n'a reçu en héritage.
Philippe Chauveau :
Votre actualité Caroline serre les belles espérances. C'est votre huitième titre et vous êtes publié chez Buchet Chastel.

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  • Depuis son premier roman « Tombent les avions » en 2004, Caroline Sers a développé un univers littéraire qui lui est propre. Elle n’hésite pas à prendre des risques, s’aventurant dans divers registres, du roman social au polar en passant par le récit. Mais le fil rouge qui unit tous les titres de Caroline Sers est bien celui de la famille. Histoires d’héritage, perte d’un enfant, rébellion intergénérationnelle, conflits, secrets ou confidences, l’auteur décortique avec finesse tout ce qui fait le charme des...Les belles espérances de Caroline Sers - Présentation - Suite
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    Philippe Chauveau :Avec ce nouveau roman, « Les belles espérances », Caroline Sers, vous nous emmenez dans le Paris des années 60. Nous sommes précisément en mai 1968 dans un appartement cossu, c'est le moins que l'on puisse dire. Avec la famille Bouillard. Il y a Charlotte, la mère et les deux fils, Pierre et Fabrice, qui observent cette société qui est en train de changer. Nous allons suivre ces protagonistes sur 50 ans, jusqu'en 2018, avec les enfants avec les petits-enfants, l’oncle et la tante aussi, Geneviève et...Les belles espérances de Caroline Sers - Livre - Suite