Julien Jouanneau

Julien Jouanneau

Le voyage de Ludwig

Portrait 05'53"

Philippe Chauveau :

Bonjour Julien Jouanneau.

Julien Jouanneau :

Bonjour.

Philippe Chauveau :

Vous êtes dans l'actualité avec votre nouveau roman chez Flammarion, « le voyage de Ludwig ». Je dis votre nouveau roman parce que vous avez déjà publié des romans mais il y a eu aussi des essais, il y a eu quelques ouvrages sous forme de petites chroniques satiriques. Bref, vous avez déjà un parcours d'auteur. Et puis, la plume, vous savez la manier puisque vous êtes également journaliste. Avant de rentrer dans ce qui vous amène aujourd'hui, l'écriture romanesque, on va revenir sur votre sur votre parcours. Je me suis laissé dire que vous aviez passé une partie de votre enfance en Afrique pour raisons familiales. Où êtes-vous allé et en quoi cela a-t-il pu forger la personnalité de l'homme que vous êtes aujourd'hui ?

Julien Jouanneau :

J'ai grandi en Afrique, à Djibouti puis au Togo. J'ai aussi vécu une année aux Etats-Unis, en Californie. Mais pour parler de l'Afrique, en effet, j'ai grandi au sein de la nature tout bêtement. Cette influence a été majeure sur son envie d'écrire. C'est pour cela que l'un des premiers romans que j'ai découvert était « Le Lion » de Kessel et je me suis vraiment reconnu dans l'héroïne du bouquin.

Philippe Chauveau :

L'Afrique donc et puis, vous nous le laissiez entendre, les Etats-Unis aussi pendant un an. Cela veut-il dire que vous avez traversé différentes cultures. Vous vous êtes imprégné de toutes ces cultures, et cela a pu influencer votre envie d'écrire ?

Julien Jouanneau :

Exactement. Tout l'environnement, les descriptions des paysages, du climat etc… C'est pour cela que dans beaucoup de mes livres, les climats changent au fil des pages et c'est une compilation de tous ces environnements.

Philippe Chauveau :

Et puis après, il y a eu l'envie de devenir journaliste avec des écoles de journalisme. Vous avez aussi quelques titres auxquels vous avez collaboré, que ce soit Studio que ce soit Le Progrès. Vous êtes aujourd'hui au sein de la rédaction de L'Express. Pourquoi l'envie de l'écriture journalistique ? Qu'avez-vous envie de transmettre ?

Julien Jouanneau :

J'avais déjà envie d'écrire de la fiction avant tout. Mais la seule opportunité qui se présentait était d'écrire des articles. Donc, je suis allée dans ce milieu là, avec néanmoins une grande passion, un grand plaisir. J'ai pu découvrir un tas de personnalités, un tas de sujets divers et variés, cela aussi a forgé mon inspiration.

Philippe Chauveau :

Mais cela veut dire que l'écriture journalistique était pour vous une marche vers l'écriture romanesque. Il y avait cela qui trottait en vous ?

Julien Jouanneau :

Exactement, parce qu'à chaque fois, je trouvais des sujets inédits, insolites. Souvent, j'étais un peu « mal vu » dans les rédactions, j'avais toujours des sujets un peu dingues qui sortaient du chemin journalistique. C'est au Progrès que j'ai fait un article dans lequel j’étais déjà dans la peau d'un chien en 2004 ; c'était déjà assez inédit à cette époque.

Philippe Chauveau :

Lorsque l'on est un jeune journaliste, lorsque l'on est aussi un jeune romancier, quel regard porte-t-on sur le monde ? Quel regard avez-vous sur le monde qui nous entoure, sur cette époque que nous vivons. Et justement, comment l'analysez vous en tant que journaliste et en tant que romancier ?

Julien Jouanneau :

Et en tant que personne ! Je suis très pessimiste. On arrive vers la fin de quelque chose, vers la fin d'une civilisation et, après tout, ce serait peut-être mérité pour nous... Peut-être qu'on doit passer la main une autre une autre espèce.

Philippe Chauveau :

Vous parlez de pessimisme, c'est ce qu'on ressentait dejà, plus ou moins teinté, dans votre précédent roman « La dictature du bien » avec ces deux hommes qui au départ n'auraient jamais dû se rencontrer et qui finalement se croisent et vont s'aider à continuer à avancer jusqu'à un but ultime. Le pessimisme, il en est aussi question dans votre dans votre nouveau roman, on le verra dans un instant. L'écriture romanesque vous protège-t’elle justement de ce je vais appeler une sorte de mal être dans votre époque.

Julien Jouanneau :

Exactement, puisque c'est un bouclier fascinant. D'ailleurs, c'est comme ça qu'on peut trouver le profil idéal des héros de mes romans, toujours face au pessimisme, face à l'obscurantisme, face aux situations les plus sombres. C'est la seule façon d'avancer pour eux.

Philippe Chauveau :

Vous nous avez parlé de Kessel tout à l'heure. Quels sont les autres auteurs qui vous ont influencé, des classiques ou des contemporains ? Que lisez-vous et quels sont vos maîtres ?

Julien Jouanneau :

J'ai plein d'influences. Le maître, c'est Jack London évidemment avec « L'appel de la forêt » mais aussi Stephen King avec « Stand by me » dont on retrouve un peu une partie dans ce bouquin. Il y a aussi « L'Odyssée » d'Homère, un livre culte pour moi, d'ailleurs, si on regarde bien mon bouquin ressemble beaucoup à « L'Odyssée ». Les mêmes parcours, les mêmes obstacles et des ennemis. Mon livre préféré d'entre tous, c'est « La planète des singes » de Pierre Boulle. Un livre français magnifique qui nous transporte dans une atmosphère incroyable. Je trouve que ce livre est trop méconnu par rapport aux films mais on oublie que c'est un livre français...

Philippe Chauveau :

On retrouve l'esprit de la civilisation qui bouge et qui change…

Julien Jouanneau :

Exactement. Au début, je voulais faire une planète exactement comme la planète des singes. C'était un peu trop ressemblant... Mais ce bouquin est vraiment un livre illuminant.

Philippe Chauveau :

Je l'ai dit en préambule, vous avez déjà plusieurs titres à votre actif même si vous êtes encore jeune dans le métier d'auteur. Vous avez déjà d'autres idées, d'autres envies, d'autres trames de romans qui germent vous et peu- être déjà une écriture en cours ?

Julien Jouanneau :

J'essaie de commencer mais oui, j'ai toujours des idées, peut-être même trop sans vouloir me vanter ! La difficulté est de se concentrer sur une idée. A chaque fois, j'en ai une autre qui vient dans le passage. C'est dur de rester focalisé sur une seule idée.

Philippe Chauveau :

On va suivre votre parcours avec intérêt Julien Jouanneau. Votre actualité, c'est « Le voyage de Ludwig » publié chez Flammarion.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LIVRE
  • Né en 1980, journaliste, Julien Jouanneau a exercé en presse magazine dans différents titres dont « Le progrès », « Paris-Match » ou « Studio Magazine ». Il fait aujourd’hui partie de la rédaction de l’hebdomadaire « L’Express ». Sans rien renier de son goût pour le journalisme et donc de son attachement à la réalité et à la véracité des faits, Julien Jouanneau reconnait volontiers que son ambition a toujours été la plume romanesque. Après plusieurs essais, il publie son premier roman en 2016, « La...Le voyage de Ludwig de Julien Jouanneau - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau : Bonjour Julien Jouanneau.   Julien Jouanneau : Bonjour.   Philippe Chauveau : Vous êtes dans l'actualité avec votre nouveau roman chez Flammarion, « le voyage de Ludwig ». Je dis votre nouveau roman parce que vous avez déjà publié des romans mais il y a eu aussi des essais, il y a eu quelques ouvrages sous forme de petites chroniques satiriques. Bref, vous avez déjà un parcours d'auteur. Et puis, la plume, vous savez la manier puisque vous êtes également journaliste. Avant de rentrer dans ce qui vous...Le voyage de Ludwig de Julien Jouanneau - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau : Voilà une couverture qui parle, avec ce regard de chien, ce regard face à nous. Ce chien s'appelle Ludwig. Nous allons faire sa connaissance dès le début du roman. C'est lui d'ailleurs qui va nous parler pendant tout le roman. On va également faire connaissance avec sa maîtresse Hannah. Elle est une jeune femme juive, nous sommes pendant l'Occupation à Paris. La famille d'Hannah a été raflée, a été déportée, elle a réussi un peu miraculeusement à s'en sortir. Cela ne durera pas, on le verra au fil des...Le voyage de Ludwig de Julien Jouanneau - Livre - Suite