Gordon Zola

Gordon Zola

Le journal du capitaine Hollande

Portrait 6'02

Bonjour Gordon Zola. Votre actualité aux éditions du Rocher : Le vrai journal du capitaine Hollande, on va revenir sur ce nouveau titre.
Je précise, Gordon Zola c'est un pseudo, je le dis quand même pour toutes vos groupies qui chercheraient ce nom dans l'annuaire et qui risquent de ne pas le trouver. Comment avez-vous pris ce pseudo, pourquoi Gordon Zola ?
à dire vrai Gordon Zola, c'est un petit peu le produit de rencontre entre émile Zola et Flash Gordon. C'est un peu le gag entre la littérature française qui est représentée par émile Zola et puis Flash Gordon pour la pop culture.
Et je trouvais que c'était intéressant d'avoir un nom très délirant avec un peu de panache quand même, parce que Gordon Zola ça sonne pas mal, mais d'avoir un nom très délirant pour écrire ce que je faisais, qui était vraiment l'idée de faire du burlesque sous toutes ses formes.
Je vais essayer de résumer ce que vous faites et qui vous êtes. On vous connait bien dans le monde de la littérature, vous êtes présent dans beaucoup de manifestations, beaucoup de salons un peu partout en France.
Vous êtes le trublion de la littérature, mais ce qui est intéressant c'est que vous connaissez sur le bout des doigts la littérature et notamment la littérature française, c'est un univers que vous aimez. Alors avant de parler de ce que vous faites, de la parodie, etc…
Pourquoi ce goût pour la chose écrite ?
J'ai été formé comme ça. Très jeune, j'ai lu beaucoup, je suis autodidacte. Ce qui fait que j'ai découvert le monde et la culture par les livres, donc j'ai lu très très vite.
Et en fait, je n'ai pas voulu écrire parce que je vénérais tellement la littérature que je ne voyais pas quel était l'intérêt d'écrire, pourquoi faire un livre de plus, un nouveau bouquin.
Et puis un jour, je me suis dit « Je vais faire un petit essai comme ça, je vais faire un roman qui s'appelle Les Suppots de Sitoire ».
Et puis j'ai commencé à former cette petite grille d'écriture un peu délirante, je me suis dit : « Il y a peut-être un petit quelque chose, un petit univers particulier… »
Ça veut dire que vous vous considérez comme un fils ou un petit fils de Pierre Dac, de Frédéric Dard, de ces gens-là ?
Oui, franchement ils m'ont nourri totalement.
Il y a toute cette tradition qui part de Rabelais qui va jusqu'à Céline, bien sûr Frédéric Dard, Michel Audiard pour le cinéma, enfin toute cette galerie anarchique on va dire, ou anar plutôt, de ces gars-là m'ont absolument formé, Alphonse Boudard que j'adorais aussi.
On vous connait aussi parce que vous avez votre propre vitrine à Paris, rue Daguerre. Alors au départ c'était votre bureau et du coup c'est un peu devenu votre librairie, on y trouve toute votre production, et Dieu sait qu'elle est importante.
Oui elle est rue Daguerre, c'est une petite boutique jaune en léopard, parce que mes éditions sont les éditions du léopard masqué.
Et si je parle de cette boutique, c'est parce que comme dans les salons, vous aimez être à la rencontre de vos lecteurs, vous aimez le contact.
Oui, je dois avouer que j'aime ça. Vous savez, je suis assez bavard, je suis assez prolixe avec les gens, et en fait y a le jeu de la sincérité permanente.
C'est-à-dire que lorsque vous dites quelque chose à des gens que vous croisez pour la première fois, vous, ça fait cent fois, mille fois que vous dites la même chose, pourtant,
la personne doit sentir que c'est sincère, et vous même vous devez être persuadé que c'est la première fois que vous le dites, et c'est aussi un jeu de comédien ça, et j'aime beaucoup faire ça.
Pour l'instant je suis toujours dans la sincérité, je suis vraiment content de rencontrer les gens, de leur parler, de leur expliquer ce que je fais, pourquoi je le fais. Tant que je suis comme ça, c'est bon, ça me fait plaisir, mais faut pas que je perde ça.
Et puis alors on vous connait évidemment Gordon Zola puisque vous avez fait l'actualité notamment avec la série des Saint-Tin où vous faisiez une parodie des Tintin.
Cela ne s'est pas toujours très bien passé avec les éditions Moulinsart, mais finalement, c'est vous qui avez gagné les différents procès.
Oui, un procès incroyable d'ailleurs, qui s'est très bien soldé pour ma part, puisqu'on a gagné avec trois points de jurisprudence pour le droit à la parodie.
Mais ça avait commencé assez violemment avec une descente de police, ils m'avaient attaqué pour contrefaçon, parasitisme, enfin ça a été la totale.
Alors deux questions, pourquoi avez-vous eu envie justement de faire cette série en parodiant Tintin ? Et pourquoi est-ce que cela a été si mal perçu par les éditions Moulinsart ?
Pour parler de la première question, j'avais une grille d'écriture installée sur ce que moi j'appelle du « poilar » : du polar-poilant. Et je me suis dit, il faudrait que je trouve une oeuvre à parodier entière. J'ai cherché partout, les peintres, les musiciens…
Et la seule oeuvre que j'ai trouvée qui avait une cohérence du début à la fin sur cinquante ans, c'est Tintin. Vous pouvez chercher, il n'y en a pas d'autres.
Et cette démarche n'a pas trouvé grâce aux yeux des ayants-droit d'Hergé.
Les héritiers ont trouvé ça, sans les lire, ils ont trouvé que c'était une atteinte à…
Parce qu'on ne touche pas à Tintin.
On ne touche pas à Tintin, on ne touche pas à la houppette de Tintin.
C'est de l'histoire ancienne puisque tout cela est terminé, les procès sont terminés, maintenant Saint-Tin peut vivre sa belle vie.
Je le disais tout à l'heure, vous aimez le contact avec vos lecteurs, quel est le compliment qui vous a fait le plus plaisir, où vous vous êtes dit : « finalement j'ai raison de faire ça » ?
C'est difficile, il y en a eu plein, mais je me souviens d'une phrase comme ça, un jour quelqu'un m'a dit : « On dirait du San Antonio, mais ça n'a rien à voir. »
Et ça m'avait fait plaisir parce que du coup, c'est marrant, c'est quelqu'un qui aimait San Antonio tout en lui mettant une filiation il m'en démarquait quand même. Et ça c'est très important parce que, pour moi, c'est l'enjeu majeur aujourd'hui.
Il faut inventer derrière un type comme ça, parce qu'il a marqué le roman burlesque, il l'a marqué au fer rouge.
Si vous aimez lire et si vous avez envie de vous amuser et si vous ne connaissez pas encore Gordon Zola et bien voilà une belle occasion.
Alors je rappelle, il y a Saint-Tin, reporter au petit vin qui aime, obéi des chauds viêts, ça c'est aux éditions du Léopard démasqué, c'est l'avant-dernier tome de la série. Et puis votre actualité, Le vrai journal du capitaine Hollande qui est cette fois-ci publié aux éditions du Rocher.

Philippe Chauveau : Bonjour Gordon Zola.

Gordon Zola : Bonjour.

Philippe Chauveau : Votre actualité aux éditions du Rocher : Le vrai journal du capitaine Hollande, on va revenir sur ce nouveau titre. Je précise, Gordon Zola c'est un pseudo, je le dis quand même pour toutes vos groupies qui chercheraient ce nom dans l'annuaire et qui risquent de ne pas le trouver. Comment avez-vous pris ce pseudo, pourquoi Gordon Zola ?

Gordon Zola : à dire vrai Gordon Zola, c'est un petit peu le produit de rencontre entre émile Zola et Flash Gordon. C'est un peu le gag entre la littérature française qui est représentée par émile Zola et puis Flash Gordon pour la pop culture. Et je trouvais que c'était intéressant d'avoir un nom très délirant avec un peu de panache quand même, parce que Gordon Zola ça sonne pas mal, mais d'avoir un nom très délirant pour écrire ce que je faisais, qui était vraiment l'idée de faire du burlesque sous toutes ses formes.

Philippe Chauveau : Je vais essayer de résumer ce que vous faites et qui vous êtes. On vous connait bien dans le monde de la littérature, vous êtes présent dans beaucoup de manifestations, beaucoup de salons un peu partout en France. Vous êtes le trublion de la littérature, mais ce qui est intéressant c'est que vous connaissez sur le bout des doigts la littérature et notamment la littérature française, c'est un univers que vous aimez. Alors avant de parler de ce que vous faites, de la parodie, etc… Pourquoi ce goût pour la chose écrite ?

Gordon Zola : J'ai été formé comme ça. Très jeune, j'ai lu beaucoup, je suis autodidacte. Ce qui fait que j'ai découvert le monde et la culture par les livres, donc j'ai lu très très vite. Et en fait, je n'ai pas voulu écrire parce que je vénérais tellement la littérature que je ne voyais pas quel était l'intérêt d'écrire, pourquoi faire un livre de plus, un nouveau bouquin. Et puis un jour, je me suis dit « Je vais faire un petit essai comme ça, je vais faire un roman qui s'appelle Les Suppots de Sitoire ». Et puis j'ai commencé à former cette petite grille d'écriture un peu délirante, je me suis dit : « Il y a peut-être un petit quelque chose, un petit univers particulier… »

Philippe Chauveau : Ça veut dire que vous vous considérez comme un fils ou un petit fils de Pierre Dac, de Frédéric Dard, de ces gens-là ?

Gordon Zola : Oui, franchement ils m'ont nourri totalement. Il y a toute cette tradition qui part de Rabelais qui va jusqu'à Céline, bien sûr Frédéric Dard, Michel Audiard pour le cinéma, enfin toute cette galerie anarchique on va dire, ou anar plutôt, de ces gars-là m'ont absolument formé, Alphonse Boudard que j'adorais aussi.

Philippe Chauveau : On vous connait aussi parce que vous avez votre propre vitrine à Paris, rue Daguerre. Alors au départ c'était votre bureau et du coup c'est un peu devenu votre librairie, on y trouve toute votre production, et Dieu sait qu'elle est importante.

Gordon Zola : Oui elle est rue Daguerre, c'est une petite boutique jaune en léopard, parce que mes éditions sont les éditions du léopard masqué.

Philippe Chauveau : Et si je parle de cette boutique, c'est parce que comme dans les salons, vous aimez être à la rencontre de vos lecteurs, vous aimez le contact.

Gordon Zola : Oui, je dois avouer que j'aime ça. Vous savez, je suis assez bavard, je suis assez prolixe avec les gens, et en fait y a le jeu de la sincérité permanente. C'est-à-dire que lorsque vous dites quelque chose à des gens que vous croisez pour la première fois, vous, ça fait cent fois, mille fois que vous dites la même chose, pourtant, la personne doit sentir que c'est sincère, et vous même vous devez être persuadé que c'est la première fois que vous le dites, et c'est aussi un jeu de comédien ça, et j'aime beaucoup faire ça. Pour l'instant je suis toujours dans la sincérité, je suis vraiment content de rencontrer les gens, de leur parler, de leur expliquer ce que je fais, pourquoi je le fais. Tant que je suis comme ça, c'est bon, ça me fait plaisir, mais faut pas que je perde ça.

Philippe Chauveau : Et puis alors on vous connait évidemment Gordon Zola puisque vous avez fait l'actualité notamment avec la série des Saint-Tin où vous faisiez une parodie des Tintin. Cela ne s'est pas toujours très bien passé avec les éditions Moulinsart, mais finalement, c'est vous qui avez gagné les différents procès.

Gordon Zola : Oui, un procès incroyable d'ailleurs, qui s'est très bien soldé pour ma part, puisqu'on a gagné avec trois points de jurisprudence pour le droit à la parodie. Mais ça avait commencé assez violemment avec une descente de police, ils m'avaient attaqué pour contrefaçon, parasitisme, enfin ça a été la totale.

Philippe Chauveau : Alors deux questions, pourquoi avez-vous eu envie justement de faire cette série en parodiant Tintin ? Et pourquoi est-ce que cela a été si mal perçu par les éditions Moulinsart ?

Gordon Zola : Pour parler de la première question, j'avais une grille d'écriture installée sur ce que moi j'appelle du « poilar » : du polar-poilant. Et je me suis dit, il faudrait que je trouve une oeuvre à parodier entière. J'ai cherché partout, les peintres, les musiciens… Et la seule oeuvre que j'ai trouvée qui avait une cohérence du début à la fin sur cinquante ans, c'est Tintin. Vous pouvez chercher, il n'y en a pas d'autres.

Philippe Chauveau : Et cette démarche n'a pas trouvé grâce aux yeux des ayants droits d'Hergé.

Gordon Zola : Les héritiers ont trouvé ça, sans les lire, ils ont trouvé que c'était une atteinte à…

Philippe Chauveau : Parce qu'on ne touche pas à Tintin.

Gordon Zola : On ne touche pas à Tintin, on ne touche pas à la houpette de Tintin.

Philippe Chauveau : C'est de l'histoire ancienne puisque tout cela est terminé, les procès sont terminés, maintenant Saint-Tin peut vivre sa belle vie. Je le disais tout à l'heure, vous aimez le contact avec vos lecteurs, quel est le compliment qui vous a fait le plus plaisir, où vous vous êtes dit : « finalement j'ai raison de faire ça » ?

Gordon Zola : C'est difficile, il y en a eu plein, mais je me souviens d'une phrase comme ça, un jour quelqu'un m'a dit : « On dirait du San Antonio, mais ça n'a rien à voir. » Et ça m'avait fait plaisir parce que du coup, c'est marrant, c'est quelqu'un qui aimait San Antonio tout en lui mettant une filiation il m'en démarquait quand même. Et ça c'est très important parce que, pour moi, c'est l'enjeu majeur aujourd'hui. Il faut inventer derrière un type comme ça, parce qu'il a marqué le roman burlesque, il l'a marqué au fer rouge.

Philippe Chauveau : Si vous aimez lire et si vous avez envie de vous amuser et si vous ne connaissez pas encore Gordon Zola et bien voilà une belle occasion. Alors je rappelle, il y a Saint-Tin, reporter au petit vin qui aime, obéi des chauds viêts, ça c'est aux éditions du Léopard démasqué, c'est l'avant-dernier tome de la série. Et puis votre actualité, Le vrai journal du capitaine Hollande qui est cette fois-ci publié aux éditions du Rocher.

Le journal du capitaine Hollande Editions du Rocher
  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LIVRE
  • Philippe Chauveau :Gordon Zola est un cas à part dans le milieu littéraire français. Résolument irrévérencieux, petit-fils spirituel de Frédéric Dard, Pierre Dac, Alphonse Allais, Sacha Guitry et Rabelais réunis, il s'est spécialisé dans l'écriture humoristique où les bons mots le disputent aux anaphorismes. Auteur et éditeur à la fois avec sa maison « Le léopard masqué », le public le connait notamment pour ses pastiches du Da Vinci Code ou de Harry Potter. On lui doit aussi « Les aventures de Saint Tin et de son...Le journal du capitaine Hollande de Gordon Zola - Présentation - Suite
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