Gordon Zola

Gordon Zola

Le journal du capitaine Hollande

Livre 5'19

On change un petit peu de registre avec ce nouveau titre dans votre bibliographie Gordon Zola, Le vrai journal du capitaine Hollande, 3 ans déjà !
Alors je résume ce sont les mémoires de notre président, il voulait écrire, il avait besoin d'un écrivain, il a demandé à plein de gens, Philippe Sollers, Le Clézio, Jean D'Ormesson, puis finalement il s'est dit que c'était vous le plus compétent pour faire ça, on le comprend tout à fait.
Qu'est-ce qui vous a donné envie de répondre à la demande du président de la République et d'écrire ses mémoires ?
Je trouvais qu'il y avait une sorte de dérive politique flagrante. Donc je me suis amusé, vous connaissez le mythe du hollandais volant, le vaisseau fantôme ?
C'est ce vaisseau hollandais qui erre à travers les mers, et je trouvais que le Hollande volant, voire volage, ça peut arriver, je trouvais que ça faisait un gag et donc du coup ça m'a donné l'idée d'en faire le capitaine du vaisseau fantôme.
Et de le mettre à la barre de ce bateau, mais ça me permettait d'avoir toujours du burlesque en présence : il est à la barre du bateau, il a tout un tas de membres d'équipage avec lui, on reconnaît Manu-Manu Revalls, y a Jean-Marc Blaireau…
Ah oui il y a Jean-Marc Blaireau, y a Pierrot le Moskovit, il y a Christine Tobéira entre autres.
Oui, ils sont à peu près tous là. Donc, ils évoluent et on voit de façon chronologique, ce n'est pas vraiment ses mémoires c'est plutôt son journal, son journal de bord en quelque sorte.
Journal intime même, parce que parfois il est question des femmes qui passent dans la vie du capitaine Hollande.
On apprend des choses qu'on aurait des fois peut-être pas soupçonnées. Le seul danger de ce genre de livre, de pastiche, c'est de croire qu'on est dans le pastiche alors qu'on est dans la réalité !
C'est un peu le danger, on croit qu'on va faire rire et puis on se dit : « ben mince, ça s'est passé comme ça ». Mais bon voilà autrement c'est toujours un prétexte à dire des choses très loufoques.
Soyons clairs, on dit des choses loufoques, on s'amuse beaucoup, il n'y a rien de vraiment méchant dans tout ça.
Vous ne tirez pas à boulet rouge sur le… là j'essaye d'avoir une question à peu près sérieuse mais c'est pas facile d'être sérieux quand on vous reçoit en interview. Mais bon voilà il n'y a pas de méchanceté dans ce que vous dites.
Non parce que je ne suis pas certain que la méchanceté soit le meilleur outil pour arriver à dire ce qu'on a envie de dire.
Ce peut être un axe, ce peut être un choix. Je ne suis pas sûr que la méchanceté soit un argument si efficace que ça, on connait Paul Léautaud et sa méchanceté légendaire, mais je ne suis pas sûr que ce soit par cette méchanceté qu'il est bon.
Alors on est d'accord, Gordon Zola est un clown, est un pitre qui n'est pas méchant, mais qui des fois aime bien quand même régler quelques comptes.
J'ai pris page 105, ça m'a fait rire, vous parlez d'Edwy Pêle-mêle : « Alors Edwy Pêle-mêle, véritable flibustier de la pseudo-presse indépendante qui sillonne les sept mers du globe à la recherche du scoop qui ferait de lui un champion toutes catégories. »
Ça c'est dit. « Il est là dans son costume de chevalier blanc, son visage pontifiant est traversé par sa célèbre tempête de poils, diable qu'il ressemble à Staline. Il est à gauche certes, mais son ego ne fait de politique. »
Tout est dit.
En même temps c'est François Hollande qui parle puisque ce sont ses mémoires.
Exactement. C'est la difficulté, mais c'est ça l'intérêt d'un exercice comme ça. C'est qu'à un moment donné quand vous faites la critique d'un personnage que vous aimez plus ou moins, chacun voit midi à sa porte,
mais dès l'instant ou vous vous mettez dans la peau du personnage il faut garder la cohérence, il ne peut pas dire « je suis un crétin », il ne peut pas dire « je suis un bouffon », il peut être réaliste sur certaines choses, mais il ne peut penser que du bien de lui, c'est normal.
Et donc l'intérêt est là, c'est d'arriver à trouver l'arsenal de mot idoine pour s'amuser, pour faire que certaines scènes tournent au ridicule, tout en laissant quand même une certaine droiture, un certain panache au personnage.
Et comme la plume est un petit peu vive comme ça, ça lui donne de l'allant et c'est plus intéressant parce que, c'est tellement facile ce qu'on a beaucoup fait à l'époque avec Sarkozy, et ce qu'on fait d'ailleurs pas mal avec Hollande,
c'est-à-dire qu'on tape droit au mur, au premier degré.
L'avantage de la politique et de la vie de nos hommes politiques, c'est que chaque jour réserve une nouvelle surprise. Etes-vous déjà en train d'écrire la suite ? Est-ce que le président vous a demandé d'écrire la suite de ses mémoires ?
Le président se pose beaucoup de questions, et on a pas beaucoup de réponses. Là en ce moment y a des choses à faire avec l'avenir de l'Europe aussi.
Le problème du bateau fantôme, c'est compliqué parce qu'il erre, il ne peut pas s'arrêter dans un port, donc si je veux rester dans la cohérence du journal de bord, il faut que je trouve une autre piste, mais c'est à l'étude on y travaille beaucoup en ce moment.
En tout cas on s'amuse beaucoup avec ce livre, et je le redis, c'est très drôle et c'est vraiment pas méchant, ça s'appelle « Le vrai journal du capitaine Hollande » et vous êtes publié pour cet ouvrage aux éditions du Rocher, merci beaucoup.

Philippe Chauveau : On change un petit peu de registre avec ce nouveau titre dans votre bibliographie Gordon Zola, Le vrai journal du capitaine Hollande, 3 ans déjà ! Alors je résume ce sont les mémoires de notre président, il voulait écrire, il avait besoin d'un écrivain, il a demandé à plein de gens, Philippe Sollers, Le Clézio, Jean D'Ormesson, puis finalement il s'est dit que c'était vous le plus compétent pour faire ça, on le comprend tout à fait. Qu'est-ce qui vous a donné envie de répondre à la demande du président de la République et d'écrire ses mémoires ?

Gordon Zola : Je trouvais qu'il y avait une sorte de dérive politique flagrante. Donc je me suis amusé, vous connaissez le mythe du hollandais volant, le vaisseau fantôme ? C'est ce vaisseau hollandais qui erre à travers les mers, et je trouvais que le Hollande volant, voire volage, ça peut arriver, je trouvais que ça faisait un gag et donc du coup ça m'a donné l'idée d'en faire le capitaine du vaisseau fantôme. Et de le mettre à la barre de ce bateau, mais ça me permettait d'avoir toujours du burlesque en présence : il est à la barre du bateau, il a tout un tas de membres d'équipage avec lui, on reconnaît Manu-Manu Revalls, y a Jean-Marc Blaireau…

Philippe Chauveau : Ah oui il y a Jean-Marc Blaireau, y a Pierrot le Moskovit, il y a Christine Tobéira entre autres.

Gordon Zola : Oui, ils sont à peu près tous là. Donc, ils évoluent et on voit de façon chronologique, c'est pas vraiment ses mémoires c'est plutôt son journal, c'est son journal de bord en quelque sorte.

Philippe Chauveau : Journal intime même, parce que parfois il est question des femmes qui passent dans la vie du capitaine Hollande.

Gordon Zola : On apprend des choses qu'on aurait des fois peut-être pas soupçonnées. Le seul danger de ce genre de livre, de pastiche, c'est de croire qu'on est dans le pastiche alors qu'on est dans la réalité ! C'est un peu le danger, on croit qu'on va faire rire et puis on se dit : « ben mince, ça s'est passé comme ça ». Mais bon voilà autrement c'est toujours un prétexte à dire des choses très loufoques.

Philippe Chauveau : Soyons clairs, on dit des choses loufoques, on s'amuse beaucoup, il n'y a rien de vraiment méchant dans tout ça. Vous ne tirez pas à boulet rouge sur le… là j'essaye d'avoir une question à peu près sérieuse mais c'est pas facile d'être sérieux quand on vous reçoit en interview. Mais bon voilà il n'y a pas de méchanceté dans ce que vous dites.

Gordon Zola : Non parce que je ne suis pas certain que la méchanceté soit le meilleur outil pour arriver à dire ce qu'on a envie de dire. Ce peut être un axe, ce peut être un choix. Je ne suis pas sûr que la méchanceté soit un argument si efficace que ça, on connait Paul Léautaud et sa méchanceté légendaire, mais je ne suis pas sûr que ce soit par cette méchanceté qu'il est bon.

Philippe Chauveau : Alors on est d'accord, Gordon Zola est un clown, est un pitre qui n'est pas méchant, mais qui des fois aime bien quand même régler quelques comptes. J'ai pris page 105, ça m'a fait rire, vous parlez d'Edwy Pêle-mêle : « Alors Edwy Pêle-mêle, véritable flibustier de la pseudo-presse indépendante qui sillonne les sept mers du globe à la recherche du scoop qui ferait de lui un champion toutes catégories. » Ça c'est dit. « Il est là dans son costume de chevalier blanc, son visage pontifiant est traversé par sa célèbre tempête de poils, diable qu'il ressemble à Staline. Il est à gauche certes, mais son ego ne fait de politique. »

Gordon Zola : Tout est dit.

Philippe Chauveau : En même temps c'est François Hollande qui parle puisque ce sont ses mémoires.

Gordon Zola : Exactement. C'est la difficulté, mais c'est ça l'intérêt d'un exercice comme ça. C'est qu'à un moment donné quand vous faites la critique d'un personnage que vous aimez plus ou moins, chacun voit midi à sa porte, mais dès l'instant ou vous vous mettez dans la peau du personnage il faut garder la cohérence, il ne peut pas dire « je suis un crétin », il ne peut pas dire « je suis un bouffon », il peut être réaliste sur certaines choses, mais il ne peut penser que du bien de lui, c'est normal. Et donc l'intérêt est là, c'est d'arriver à trouver l'arsenal de mot idoine pour s'amuser, pour faire que certaines scènes tournent au ridicule, tout en laissant quand même une certaine droiture, un certain panache au personnage. Et comme la plume est un petit peu vive comme ça, ça lui donne de l'allant et c'est plus intéressant parce que, c'est tellement facile ce qu'on a beaucoup fait à l'époque avec Sarkozy, et ce qu'on fait d'ailleurs pas mal avec Hollande, c'est-à-dire qu'on tape droit au mur, au premier degré.

Philippe Chauveau : L'avantage de la politique et de la vie de nos hommes politiques, c'est que chaque jour réserve une nouvelle surprise. Etes-vous déjà en train d'écrire la suite ? Est-ce que le président vous a demandé d'écrire la suite de ses mémoires ?

Gordon Zola : Le président se pose beaucoup de questions, et on a pas beaucoup de réponses. Là en ce moment y a des choses à faire avec l'avenir de l'Europe aussi. Le problème du bateau fantôme, c'est compliqué parce qu'il erre, il ne peut pas s'arrêter dans un port, donc si je veux rester dans la cohérence du journal de bord, il faut que je trouve une autre piste, mais c'est à l'étude on y travaille beaucoup en ce moment.

Philippe Chauveau : écoutez, vous saluerez le capitaine Hollande, le président Hollande quand vous le croiserez. Merci Beaucoup Gordon Zola.

Gordon Zola : Merci à vous.

Philippe Chauveau : En tout cas on s'amuse beaucoup avec ce livre, et je le redis, c'est très drôle et c'est vraiment pas méchant, ça s'appelle « Le vrai journal du capitaine Hollande » et vous êtes publié pour cet ouvrage aux éditions du Rocher, merci beaucoup.








Le journal du capitaine Hollande Editions du Rocher
  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LIVRE
  • Philippe Chauveau :Gordon Zola est un cas à part dans le milieu littéraire français. Résolument irrévérencieux, petit-fils spirituel de Frédéric Dard, Pierre Dac, Alphonse Allais, Sacha Guitry et Rabelais réunis, il s'est spécialisé dans l'écriture humoristique où les bons mots le disputent aux anaphorismes. Auteur et éditeur à la fois avec sa maison « Le léopard masqué », le public le connait notamment pour ses pastiches du Da Vinci Code ou de Harry Potter. On lui doit aussi « Les aventures de Saint Tin et de son...Le journal du capitaine Hollande de Gordon Zola - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau : Bonjour Gordon Zola.Gordon Zola : Bonjour.Philippe Chauveau : Votre actualité aux éditions du Rocher : Le vrai journal du capitaine Hollande, on va revenir sur ce nouveau titre. Je précise, Gordon Zola c'est un pseudo, je le dis quand même pour toutes vos groupies qui chercheraient ce nom dans l'annuaire et qui risquent de ne pas le trouver. Comment avez-vous pris ce pseudo, pourquoi Gordon Zola ?Gordon Zola : à dire vrai Gordon Zola, c'est un petit peu le produit de rencontre entre émile Zola et Flash Gordon....Le journal du capitaine Hollande de Gordon Zola - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau : On change un petit peu de registre avec ce nouveau titre dans votre bibliographie Gordon Zola, Le vrai journal du capitaine Hollande, 3 ans déjà ! Alors je résume ce sont les mémoires de notre président, il voulait écrire, il avait besoin d'un écrivain, il a demandé à plein de gens, Philippe Sollers, Le Clézio, Jean D'Ormesson, puis finalement il s'est dit que c'était vous le plus compétent pour faire ça, on le comprend tout à fait. Qu'est-ce qui vous a donné envie de répondre à la demande du...Le journal du capitaine Hollande de Gordon Zola - Livre - Suite