Thomas Paris

Thomas Paris

La tournée d'adieux

Portrait 5'45

Bonjour Thomas Paris. Merci d'avoir accepté notre invitation. Votre nouveau titre, votre 3eme roman chez Buchet Chastel c'est « La tournée d'adieux ». On va faire un petit peu connaissance avant. Votre domaine professionnel est à première vue très éloigné de la littérature.
Vous êtes chercheur au CNRS, vous êtes enseignant. Mais curieusement, quand on commence à chercher un peu plus, il y a quand même des passerelles entre votre profession et le monde du livre. Expliquez nous un petit peu pourquoi.
Effectivement je suis d'abord chercheur et ensuite enseignant et chercheur sur les secteurs de la culture et de la création, donc aussi bien l'édition que le cinéma, la musique, le parfum, l'architecture...
Donc ça c'est la première passerelle, et la deuxième c'est que l'activité de chercheur est une activité où l'on écrit beaucoup. Alors ce n'est pas la même écriture, c'est beaucoup plus contraint, beaucoup plus encadré. Mais c'est quand même une activité d'écriture.
Aujourd'hui, il y a l'écriture dans votre vie. Le cinéma a été aussi très longtemps une envie, vous aviez des envies de cinéma lorsque vous étiez adolescent.
Effectivement, le point de départ de l'écriture a été une envie de cinéma. A 14 ans, j'ai décidé que je ferai du cinéma. Pour la petite histoire, après avoir vu « Citizen Kane ». Ca été une sorte de révélation et j'ai décidé que je ferai du cinéma.
Et à partir de là, j'ai commencé à prendre des notes de bouts de personnages, d'histoires, de scènes. Et ça, vraiment depuis 14 ans et en me disant : un jour, j'arriverai à écrire quelque chose qui ait un début et une fin.
Un jour, une de mes nouvelles a été repérée par un éditeur-auteur-critique très très enthousiaste, et je me suis dis : « Bon cette fois, allez, j'essaie d'aller un peu plus loin » Donc j'ai pris toutes mes notes, je suis parti en vacances et j'ai commencé à essayer d'écrire quelque chose.
Vous avez eu l'impression de concrétiser un rêve finalement, d’être allé au bout de ce projet ?
Au final oui, ça s'est fait en plusieurs temps. Le premier été, j'ai écrit 30 pages, et 30 pages c'était merveilleux. Il y avait un début, il n'y avait pas vraiment de fin, mais j'étais vraiment très très content d’être arrivé à 30 pages.
L'été d'après, j'ai réussi à écrire 100 pages donc j'étais 3 fois plus content. Et ça, c’était vraiment mon interrogation depuis le début, est-ce que je suis capable d’écrire une histoire complète ?
Et là, j'ai découvert en me mettant devant ma table de travaille que ça venait quand on s'y mettait, il ne fallait pas attendre que ça tombe du ciel.
Avez-vous peut-être été influencé par des auteurs, ou des titres ou des romans qui inconsciemment, vous ont donné envie d'écrire ?
Avant de vouloir faire du cinéma, j'avais écrit un premier roman quand j'avais 8 ans qui s’appelait « l'antidote de la mort » adapté au cinéma avec mon frère quand on avait 18 ans. Ca faisait 20 minutes, c'était pas mal aussi. Donc j'ai toujours aimé écrire.
Ensuite, en terme d'influence, je viens vraiment du cinéma. J'ai passé des heures dans les salles noires, parfois seul dans les salles le mercredi ou le jeudi après midi. Donc c'est sans doute ce qui m'a le plus influencé. Après, dans la littérature, j'ai eu trois périodes assez nettes.
La première a été « Oui-Oui ». J'ai vraiment dévoré tous les « Oui-Oui » et c'est un bon début. A 18 ans, je me suis pris de passion pour « Borges ». Et puis ma dernière grande tocade, c'est « Romain Gary » et là je n'en suis pas encore sorti.
Et à chaque fois, j'ai un plaisir de lecture. Alors je sais pas si ça m'influence quand j'en relis. J'ai quand même l'impression qu'il y a des choses qui me parlent, qui font écho avec moi.
Enfin, je n'ai pas la prétention de me comparer à Romain Gary, mais je trouve que dans son écriture il y a des choses qui m’intéressent, qui me plaisent beaucoup. Et sans doute dans les thèmes, j'arrive à trouver quelques proximités.
En 2005 chez Buchet Chastel, vous publiez votre premier roman « Pissenlits et petits oignons ». Il y aura ensuite « Avec ses moustaches » un peu plus tard. Pourquoi en 2005, cette envie d’être publié ?
Est-ce dû au hasard ? Ou c'est parce-qu'il vous a fallu du temps pour mûrir tout ça ?
Le début de l'écriture de ce livre, c'est 2002. Et c'est l'année où cet éditeur-auteur m'a donné un bon coup pied dans le derrière en repérant la nouvelle avec un message qui disait en substance :
« Vous en avez d'autres de cette qualité ? » Ma réponse a été : « Je suppose que vous faites référence à celle-ci » (Puisqu'il y en avait quatre qu'il avait lu.) « Les trois autres vous ont apparemment moins marqué. En tous cas, ça m'a donné envie de m'y remettre. »
Il m'a répondu : « Et bien nous sommes tous impatients de vous lire. » Donc ça, ça été le premier élément, le deuxième ça été mon entrée au CNRS. Avant, j'avais une vie d'étudiant qui vivait à horizon d'un an, avec des contrats renouvelés.
Là, soudain, l’horizon se dégageait. Et donc c'est la conjonction de ces 2 événements qui m'a fait dire « Voilà, maintenant j'ai le temps je vais essayer de faire autre chose, et je vais essayer de m'y mettre. »
Et aujourd'hui, lorsque vous écrivez, que ressentez vous ? L'écriture vous apporte une sorte d’apaisement ? Vous fait rentrer dans un monde parallèle ? Vous ressentez quoi quand vous êtes devant votre page ?
Des orgasmes parfois. Ecrire au quotidien, dans ma vie de chercheur, c'est presque un pensum aujourd'hui. Je n'ai pas envie quoi, ça m'amuse pas, c'est complètement cadré, c'est complètement formel.
Et j'attends avec impatience l'été pour pouvoir écrire, paradoxalement. Je passe 3 heures au moins tous les jours à écrire.
Et il y a vraiment des moments d'épiphanie, le terme est sans doute plus élégant qu'orgasme, où je sors de là et j'ai une espèce de légèreté parce que j'ai l'impression qu'il s 'est passé quelque chose, parce que je suis content de ce qui s'est produit.
Votre actualité Thomas Paris, votre troisième roman publié chez Buchet Chastel, ça s'appelle « La tournée d'adieux »

Présentation Thomas Paris

Philippe Chauveau : Bonjour Thomas Paris.

Thomas Paris : Bonjour.

Philippe Chauveau : Merci d'avoir accepté notre invitation. Votre nouveau titre, votre 3eme roman chez Buchet Chastel c'est « La tournée d'adieux ». On va faire un petit peu connaissance avant. Votre domaine professionnel est à première vue très éloigné de la littérature. Vous êtes chercheur au CNRS, vous êtes enseignant. Mais curieusement, quand on commence à chercher un peu plus, il y a quand même des passerelles entre votre profession et le monde du livre. Expliquez nous un petit peu pourquoi.

Thomas Paris : Effectivement je suis d'abord chercheur et ensuite enseignant et chercheur sur les secteurs de la culture et de la création, donc aussi bien l'édition que le cinéma, la musique, le parfum, l'architecture... Donc ça c'est la première passerelle, et la deuxième c'est que l'activité de chercheur est une activité où l'on écrit beaucoup. Alors ce n'est pas la même écriture, c'est beaucoup plus contraint, beaucoup plus encadré. Mais c'est quand même une activité d'écriture.

Philippe Chauveau : Aujourd'hui, il y a l'écriture dans votre vie. Le cinéma a été aussi très longtemps une envie, vous aviez des envies de cinéma lorsque vous étiez adolescent.

Thomas Paris : Effectivement, le point de départ de l'écriture a été une envie de cinéma. A 14 ans, j'ai décidé que je ferai du cinéma. Pour la petite histoire, après avoir vu « Citizen Kane ». Ca été une sorte de révélation et j'ai décidé que je ferai du cinéma. Et à partir de là, j'ai commencé à prendre des notes de bouts de personnages, d'histoires, de scènes. Et ça, vraiment depuis 14 ans et en me disant : un jour, j'arriverai à écrire quelque chose qui ait un début et une fin. Un jour, une de mes nouvelles a été repérée par un éditeur-auteur-critique très très enthousiaste, et je me suis dis : « Bon cette fois, allez, j'essaie d'aller un peu plus loin » Donc j'ai pris toutes mes notes, je suis parti en vacances et j'ai commencé à essayer d'écrire quelque chose.

Philippe Chauveau : Vous avez eu l'impression de concrétiser un rêve finalement, d’être allé au bout de ce projet ?

Thomas Paris : Au final oui, ça s'est fait en plusieurs temps. Le premier été, j'ai écrit 30 pages, et 30 pages c'était merveilleux. Il y avait un début, il n'y avait pas vraiment de fin, mais j'étais vraiment très très content d’être arrivé à 30 pages. L'été d'après, j'ai réussi à écrire 100 pages donc j'étais 3 fois plus content. Et ça, c’était vraiment mon interrogation depuis le début, est-ce que je suis capable d’écrire une histoire complète ? Et là, j'ai découvert en me mettant devant ma table de travaille que ça venait quand on s'y mettait, il ne fallait pas attendre que ça tombe du ciel.

Philippe Chauveau : Avez-vous peut-être été influencé par des auteurs, ou des titres ou des romans qui inconsciemment, vous ont donné envie d'écrire ?

Thomas Paris : Avant de vouloir faire du cinéma, j'avais écrit un premier roman quand j'avais 8 ans qui s’appelait « l'antidote de la mort » adapté au cinéma avec mon frère quand on avait 18 ans. Ca faisait 20 minutes, c'était pas mal aussi. Donc j'ai toujours aimé écrire. Ensuite, en terme d'influence, je viens vraiment du cinéma. J'ai passé des heures dans les salles noires, parfois seul dans les salles le mercredi ou le jeudi après midi. Donc c'est sans doute ce qui m'a le plus influencé. Après, dans la littérature, j'ai eu trois périodes assez nettes. La première a été « Oui-Oui ». J'ai vraiment dévoré tous les « Oui-Oui » et c'est un bon début. A 18 ans, je me suis pris de passion pour « Borges ». Et puis ma dernière grande tocade, c'est « Romain Gary » et là je n'en suis pas encore sorti. Et à chaque fois, j'ai un plaisir de lecture. Alors je sais pas si ça m'influence quand j'en relis. J'ai quand même l'impression qu'il y a des choses qui me parlent, qui font écho avec moi. Enfin, je n'ai pas la prétention de me comparer à Romain Gary, mais je trouve que dans son écriture il y a des choses qui m’intéressent, qui me plaisent beaucoup. Et sans doute dans les thèmes, j'arrive à trouver quelques proximités.

Philippe Chauveau : En 2005 chez Buchet Chastel, vous publiez votre premier roman « Pissenlits et petits oignons ». Il y aura ensuite « Avec ses moustaches » un peu plus tard. Pourquoi en 2005, cette envie d’être publié ? Est-ce dû au hasard ? Ou c'est parce-qu'il vous a fallu du temps pour mûrir tout ça ?

Thomas Paris : Le début de l'écriture de ce livre, c'est 2002. Et c'est l'année où cet éditeur-auteur m'a donné un bon coup pied dans le derrière en repérant la nouvelle avec un message qui disait en substance : « Vous en avez d'autres de cette qualité ? » Ma réponse a été : « Je suppose que vous faites référence à celle-ci » (Puisqu'il y en avait quatre qu'il avait lu.) « Les trois autres vous ont apparement moins marqué. En tous cas, ça m'a donné envie de m'y remettre. » Il m'a répondu : « Et bien nous sommes tous impatients de vous lire. » Donc ça, ça été le premier élément, le deuxième ça été mon entrée au CNRS. Avant, j'avais une vie d'étudiant qui vivait à horizon d'un an, avec des contrats renouvelés. Là, soudain, l’horizon se dégageait. Et donc c'est la conjonction de ces 2 événements qui m'a fait dire « Voilà, maintenant j'ai le temps je vais essayer de faire autre chose, et je vais essayer de m'y mettre. »

Philippe Chauveau : Et aujourd'hui, lorsque vous écrivez, que ressentez vous ? L'écriture vous apporte une sorte d’apaisement ? Vous fait rentrer dans un monde parallèle ? Vous ressentez quoi quand vous êtes devant votre page ?

Thomas Paris : Des orgasmes parfois. Ecrire au quotidien, dans ma vie de chercheur, c'est presque un pensum aujourd'hui. Je n'ai pas envie quoi, ça m'amuse pas, c'est complètement cadré, c'est complètement formel. Et j'attends avec impatience l'été pour pouvoir écrire, paradoxalement. Je passe 3 heures au moins tous les jours à écrire. Et il y a vraiment des moments d'épiphanie, le terme est sans doute plus élégant qu'orgasme, où je sors de là et j'ai une espèce de légèreté parce que j'ai l'impression qu'il s 'est passé quelque chose, parce que je suis content de ce qui s'est produit.

Philippe Chauveau : Votre actualité Thomas Paris, votre troisième roman publié chez Buchet Chastel, ça s'appelle « La tournée d'adieux »




  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LIVRE
  • Peut-il y avoir un point commun entre le CNRS, le Centre National de Recherche Scientifique, et la littérature. Oui, il s’appelle Thomas Paris.Chercheur au CNRS donc, enseignant, Thomas Paris est aussi auteur depuis 2005, aux éditions Buchet Chastel et ses romans sont à des années lumières de son travail de chercheur. L’écriture serait pour lui une sorte de parenthèse enchantée, un monde parallèle dans lequel il serait enfin lui-même, une façon d’être en accord avec ses envies, lui qui adolescent se rêvait réalisateur...La tournée d'adieux de Thomas Paris - Présentation - Suite
    Présentation Thomas ParisPhilippe Chauveau : Bonjour Thomas Paris.Thomas Paris : Bonjour.Philippe Chauveau : Merci d'avoir accepté notre invitation. Votre nouveau titre, votre 3eme roman chez Buchet Chastel c'est «  La tournée d'adieux ». On va faire un petit peu connaissance avant. Votre domaine professionnel est à première vue très éloigné de la littérature. Vous êtes chercheur au CNRS, vous êtes enseignant. Mais curieusement, quand on commence à chercher un peu plus, il y a quand même des passerelles entre votre...La tournée d'adieux de Thomas Paris - Portrait - Suite
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