Thomas Paris

Thomas Paris

La tournée d'adieux

Livre 5'51

Dans ce nouveau titre, Thomas Paris, nous allons faire connaissance avec un jeune garçon. Nous allons le découvrir dans la nuit de son 27ème au 28ème anniversaire. Il s'appelle Alex, Alexis Malo plus précisément.
Il est chanteur dans un groupe de rock qui fonctionne, mais lui, il aurait rêvé d'un grand groupe mythique. Et il se dit que, comme certaines de ses idoles, il faudrait qu'il meurt à 27 ans, comme Janis Joplin, Jimmy hendrix, Brian Jones entre autres.
Bien-sur, ça ne va pas se passer comme ça, et il va essayer de construire sa vie. D'où vient elle cette histoire ? Qui est-il cet Alexis Malo qui à 27 ans et qui aurait rêvé d'une autre vie ?
Alors, il vient sans doute d'abord de cette espèce de mythologie du club 27, on a donné un nom à ce groupe de personnes, de rockeurs...
Oui, on peut rappeler : Jim Morrison, Janis Joplin, Jimmy Hendrix, Brian Jones des « Rolling stones », Kurt Cobain.
Tous morts à 27 ans, c'est assez étonnant. Le deuxième des points de départ, c'est l'idée que l'on court tous un peu après quelque chose dont on ne sait pas trop finalement ce que sait. Et un moment dans la vie, on se rend compte qu'on n'y aura pas forcément accès.
Et je trouvais ça intéressant de voir ce qui se passe à ce moment là, quand on se dit finalement « Mais qu'est ce qui se passe après ? » Et alors, c'est d'autant plus intriquant en sachant que le père d'Alexis dans cette histoire vient plutôt avec des regrets.
Lui aussi avait une admirations de la vie des rockeurs, et donc il y a ce double regard : d'une part d'Alexis qui regarde en avant en se disant « je ne suis pas vraiment arrivé donc que faut-il faire par la suite ? ». Et du père qui se dit : « Je n'ai jamais vraiment essayé. »
Mais cette relation, elle est très amusante, parce que c'est à la fois le fils qui voudrait se construire un destin et puis c'est le père qui ne veut pas grandir.
Voilà, c'est un petit peu l'histoire de chacun de nous en général, cette relation aux rêves qu'on pouvait avoir dans le passé. C'est aussi l'histoire de la manière dont on vit avec ces rêves là.
Alors ce n'est pas forcément moi qui voulais être cinéaste puisque je n'ai pas renoncé, j'ai tendance à dire que Dalton Trumbo a fait son premier film à 72 ans, donc j'ai encore un petit peu de temps. Et là où c'est sans doute un petit peu moi, c'est que j'ai cette fascination pour les musiciens.
C'est quelque chose à laquelle je n'ai absolument pas accès, je suis nul en musique, je pense que je serais incapable de jouer ou de chanter quoique ce soit. Dans livre il est question de Shane Macgowan, que tout le monde ne connait pas forcement, qui est le chanteur des « Pogues ».
Et c'est un monsieur qui a eu une vie extraordinaire. On se demande comment il tient debout encore aujourd'hui, il buvait 2, 3 bières à 7 ans tous les soirs, il fumait un paquet de cigarette à 8 ou 9, vraiment une vie d'excès
Quand on le voit sur scène, on se demande vraiment comment il tient debout. Et quand il est arrivé, on s'est dit ce n'est pas possible, il ne va pas pouvoir chanter, il n'a plus de dents, il ne tient pas debout, il n'arrive pas à marcher.
Et quand il chante, c'est une espèce de moment de bonheur. Et voilà, il y a un petit peu de ça dans ce livre, c'est-à-dire cette magie qu'il peut y avoir autour de la musique....
Il est assez naïf finalement notre héros, Alex, Alexis malo, puisque donc voilà, il veut être comme ses héros. Il se dit : il faut que je meurs à 27 ans. Donc juste avant ses 28 ans, il décide un soir de se coucher en se disant demain matin, je ne serai plus là.
Bien sûr, le lendemain matin c'est sa maman qui le réveille au téléphone pour lui souhaiter son anniversaire. Et c'est un peu son problème, c'est qu'il s'entend bien avec sa mère, son père, sa grand mère, qui est un personnage capital dans l'histoire.
Et il se rend compte que pour être un vrai rockeur, il faut être en rébellion avec la vie, ce qui n'est pas du tout son cas donc ça ne pouvait pas fonctionner.
Ca ne pouvait pas fonctionner, c'est ce qu'il dit à un moment donné : « Ce sont mes parents qui devraient comparaitre devant ce tribunal. » ( puisqu'un moment il se retrouve dans un pseudo tribunal ) parce qu’ils ne m'ont jamais abandonné, délaissé, je n'ai pas subi de sévisses.
Je suis malheureusement un enfant normal, et un enfant normal est condamné à ne pas être un génie du rock.
Et puis, ce moment des 27 ans montre aussi qu'il est naïf mais pas tant que ça finalement, parce qu'il a une sorte de distance vis-à-vis de tous les mythes du rock : le sexe, la drogue, les excès et les abus. Il y a presque une forme de réalisme face à ce qu'il n'est pas.
Donc il y a un petit peu de naïveté mais avec ça un peu de maturité, sans doute.
Dans les dernières pages il y a une citation qui est très belle concernant les artistes. Vous faites dire à Alex : « C'est notre rôle à nous les artistes que d'enchanter la vie et de faire d'un banal rendez-vous une épiphanie. » C'est pour vous la vision de ce qu'est un artiste ?
Oui, oui je pense que l'on peut dire ça. Alors, à la fois autant autour de cette mythologie encore une fois que l'on construit autour des artistes et puis simplement dans l'émotion que l'on peut ressentir au quotidien en regardant un film, en voyant une œuvre, en écoutant une musique.
Vous avez eu du mal à le laisser Alex, et aussi toute sa bande de musicien, toute sa famille ? Ce sont des personnages auxquels vous vous êtes attaché au fil de l'écriture ?
Vraiment un peu la règle en tout cas quand moi j'écris : on vit avec ces personnages là, enfin petit à petit. C'est aussi un processus d'écriture qui n'est pas forcément facile, et d'ailleurs quand je peux mettre le point final.
C'est aussi un plaisir de se dire maintenant, on espère qu'ils vont avoir leur vie à eux sans moi et qu'il vont continuer.
C'est votre actualité Thomas Paris, vous êtes publié chez Bucher Chastel. Voila un livre, un jolie livre, un livre coup de cœur que je vous invite à découvrir à votre tour, ça s'appelle La tournée d'adieux. Merci beaucoup.
Merci.

Philippe Chauveau: Dans ce nouveau titre, Thomas Paris, nous allons faire connaissance avec un jeune garçon. Nous allons le découvrir dans la nuit de son 27ème au 28ème anniversaire. Il s'appelle Alex, Alexis Malo plus précisément. Il est chanteur dans un groupe de rock qui fonctionne, mais lui, il aurait rêvé d'un grand groupe mythique. Et il se dit que, comme certaines de ses idoles, il faudrait qu'il meurt à 27 ans, comme Janis Joplin, Jimmy hendrix, Brian Jones entre autres. Bien-sur, ça ne va pas se passer comme ça, et il va essayer de construire sa vie. D'où vient elle cette histoire ? Qui est-il cet Alexis Malo qui à 27 ans et qui aurait rêve d'une autre vie ?

Thomas Paris : Alors, il vient sans doute d'abord de cette espèce de mythologie du club 27, on a donné un nom à ce groupe de personnes, de rockeurs...

Philippe Chauveau : Oui, on peut rappeler : Jim Morrison, Janis Joplin, Jimmy Hendrix, Brian Jones des « Rolling stones »

Thomas Paris : Kurt Cobain.

Philippe Chauveau : Oui Kurt Cobain.

Thomas Paris : Tous morts à 27 ans, c'est assez étonnant. Le deuxième des points de départ, c'est l'idée que l'on court tous un peu après quelque chose dont on ne sait pas trop finalement ce que sait. Et un moment dans la vie, on se rend compte qu'on n'y aura pas forcément accès et je trouvais ça intéressant de voir ce qui se passe à ce moment là, quand on se dit finalement « Mais qu'est ce qui se passe après ? » Et alors, c'est d'autant plus intriquant en sachant que le père d'Alexis dans cette histoire vient plutôt avec des regrets. Lui aussi avait une admirations de la vie des rockeurs, et donc il y a ce double regard : d'une part d'Alexis qui regarde en avant en se disant « je ne suis pas vraiment arrivé donc que faut-il faire par la suite ? ». Et du père qui se dit : « Je n'ai jamais vraiment essayé. »

Philippe Chauveau : Mais cette relation, elle est très amusante, parce que c'est à la fois le fils qui voudrait se construire un destin et puis c'est le père qui ne veut pas grandir.

Thomas Paris : Voilà, c'est un petit peu l'histoire de chacun de nous en général, cette relation aux rêves qu'on pouvait avoir dans le passé. C'est aussi l'histoire de la manière dont on vit avec ces rêves là. Alors ce n'est pas forcément moi qui voulais être cinéaste puisque je n'ai pas renoncé, j'ai tendance à dire que Dalton Trumbo a fait son premier film à 72 ans, donc j'ai encore un petit peu de temps. Et là où c'est sans doute un petit peu moi, c'est que j'ai cette fascination pour les musiciens. C'est quelque chose à laquelle je n'ai absolument pas accès, je suis nul en musique, je pense que je serais incapable de jouer ou de chanter quoique ce soit. Dans livre il est question de Shane Macgowan, que tout le monde ne connait pas forcement, qui est le chanteur des « Pogues » et c'est un monsieur qui a eu une vie extraordinaire. On se demande comment il tient debout encore aujourd'hui, il buvait 2, 3 bières à 7 ans tous les soirs, il fumait un paquet de cigarette à 8 ou 9, vraiment une vie d'excès. Quand on le voit sur scène, on se demande vraiment comment il tient debout. Et quand il est arrivé, on s'est dit ce n'est pas possible, il ne va pas pouvoir chanter, il n'a plus de dents, il ne tient pas debout, il n'arrive pas à marcher. Et quand il chante, c'est une espèce de moment de bonheur. Et voilà, il y a un petit peu de ça dans ce livre, c'est-à-dire cette magie qu'il peut y avoir autour de la musique....

Philippe Chauveau : Il est assez naïf finalement notre héros, Alex, Alexis malo, puisque donc voilà, il veut être comme ses héros. Il se dit : il faut que je meurs à 27 ans. Donc juste avant ses 28 ans, il décide un soir de se coucher en se disant demain matin, je ne serai plus là. Bien sûr, le lendemain matin c'est sa maman qui le réveille au téléphone pour lui souhaiter son anniversaire. Et c'est un peu son problème, c'est qu'il s'entend bien avec sa mère, son père, sa grand mère, qui est un personnage capital dans l'histoire. Et il se rend compte que pour être un vrai rockeur, il faut être en rébellion avec la vie, ce qui n'est pas du tout son cas donc ça ne pouvait pas fonctionner.

Thomas Paris : Ca ne pouvait pas fonctionner, c'est ce qu'il dit à un moment donné : « Ce sont mes parents qui devraient comparaitre devant ce tribunal. » ( puisqu'un moment il se retrouve dans un pseudo tribunal ) parce qu’ils ne m'ont jamais abandonné, délaissé, je n'ai pas subi de sévisses. Je suis malheureusement un enfant normal, et un enfant normal est condamné à ne pas être un génie du rock. Et puis, ce moment des 27 ans montre aussi qu'il est naïf mais pas tant que ça finalement, parce qu'il a une sorte de distance vis-à-vis de tous les mythes du rock : le sexe, la drogue, les excès et les abus. Il y a presque une forme de réalisme face à ce qu'il n'est pas. Donc il y a un petit peu de naïveté mais avec ça un peu de maturité, sans doute.

Philippe Chauveau : Dans les dernières pages il y a une citation qui est très belle concernant les artistes. Vous faites dire à Alex : « C'est notre rôle à nous les artistes que d'enchanter la vie et de faire d'un banal rendez-vous une épiphanie. » C'est pour vous la vision de ce qu'est un artiste ?

Thomas Paris : Oui, oui je pense que l'on peut dire ça. Alors, à la fois autant autour de cette mythologie encore une fois que l'on construit autour des artistes et puis simplement dans l'émotion que l'on peut ressentir au quotidien en regardant un film, en voyant une œuvre, en écoutant une musique.

Philippe Chauveau : Vous avez eu du mal à le laisser Alex, et aussi toute sa bande de musicien, toute sa famille ? Ce sont des personnages auxquels vous vous êtes attaché au fil de l'écriture ?

Thomas Paris : Vraiment un peu la règle en tout cas quand moi j'écris : on vit avec ces personnages là, enfin petit à petit. C'est aussi un processus d'écriture qui n'est pas forcément facile, et d'ailleurs quand je peux mettre le point final, c'est aussi un plaisir de se dire maintenant, on espère qu'ils vont avoir leur vie à eux sans moi et qu'il vont continuer.

Philippe Chauveau : C'est votre actualité Thomas Paris, vous êtes publié chez Bucher Chastel. Voila un livre, un jolie livre, un livre coup de cœur que je vous invite à découvrir à votre tour, ça s'appelle La tournée d'adieux. Merci beaucoup.

Thomas Paris : Merci.








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