Bernadette Pécassou-Camebrac

Bernadette Pécassou-Camebrac

La dernière bagnarde

Portrait 3'56
Philippe Chauveau :
Bonjour, vous sortez votre nouveau livre, votre 6ème roman chez Flammarion, « La dernière bagnarde ». Que de chemin parcouru depuis « La belle chocolatière », c'était en 2001 ! Mais encore avant, c'était le journalisme et l'actualité, le news. L'écriture a-t-elle été pour vous un moyen de vous échapper, de vous évader de ce que l'actualité vous imposait ?

Bernadette Pécassou-Camebrac :
Pour avoir une réponse très synthétique, oui, parce que le news est quelque chose de très technique en fait. On réagit immédiatement à l'actualité, je parle du news télé, et on amène une information en un temps très court. L'écriture est quelque chose qui vous replonge dans l'étude, dans ce que j'appelerai le savoir. Cela vous oblige à aller chercher, à comprendre, de mettre en ordre. Du coup, c'est très reposant pour l'esprit parce qu'on a le sentiment d'étoffer quelque chose en soi. Le news vous vide et l'on ressent quelque chose de très dur dans ce vide qui se fait. On sent qu'on ne vit que sur la technique, vous voyez ce que je veux dire. On sait faire : on sait les questions qu'il fait poser, on sait qu'on ne maîtrise pas tout mais on donne une information. Elle est bonne cette information mais elle est tronquée, il n'y a qu'un bout de la réalité car en 45 secondes, vous ne dîtes pas tout. Or c'est ce qui se passe. Quand j'ai démarré l'info, on était à 3 minutes, quand j'ai fini mon métier, on était à 45 secondes.

Philippe Chauveau :
Donc, l'écriture vous donne une plus grande liberté ?

Bernadette Pécassou-Camebrac :
L'écriture me permet de plonger dans le savoir et le savoir, c'est la liberté. Le cerveau s'aère, on est content parce qu'on comprend, parce qu'on a appris. Vous voyez, en faisant ce livre, pour moi le bagne était une abstraction. Bien sûr j'en savais des choses parce que j'ai lu Seznec, j'ai toujours entendu « Au bagne » d'Albert Londres, donc LE bagne. Mais tant que vous ne plongez pas réellement dans l'étude, vous n'êtes pas dans le savoir. C'est l'étude qui vous donne le savoir.

Philippe Chauveau :
Pareillement, le fait de placer vos romans dans des époques plus ou moins reculées, en tout cas non contemporaines, c'était le cas dans « Villa Belza », « La belle chocolatière » ou même « La passagère du France », là on était dans les années 60. Est-ce une façon de vous réfugier dans le passé, dans l'Histoire, de vous réfugier dans autre chose que votre époque contemporaine ?

Bernadette Pécassou-Camebrac :
Non parce que j'aime mon temps. Mon temps est complexe, brouillon, violent parfois parce qu'il manque de repères mais je ne me réfugie pas dans le passé parce que je suis obligée d'être dans mon époque. Je suis une femme qui élève ses enfants et je ne peux pas être ailleurs que dans mon époque. En parlant du passé, je comprends mon époque. En faisant ce livre, j'ai découvert par exemple l'incroyable réalité des femmes et de la prison. Du coup, cela m'a amené à élargir mon paysage, je n'ai pas regardé que dans le passé. J'ai regardé tous les dossiers qui se font actuellement sur les femmes et l'emprisonnement. C'est ahurissant ! Donc cela vous rend très aigu sur votre temps de comprendre le passé. Ce n'est pas un refuge, c'est juste une façon de mieux comprendre aujourd'hui.

Philippe Chauveau :
Vous êtes aussi une femme qui aimez beaucoup votre Pays Basque. C'est une terre qui est synonyme de liberté, qui vous inspire dans votre écriture ?

Bernadette Pécassou-Camebrac :
Oui, cela a été le socle de mes débuts en écriture. C'est très profond l'attachement à une terre. Cela vous marque à jamais. Pour moi, c'est comme Obélix, je suis tombée dedans, je n'ai pas fait exprès. Et puis, j'ai été tellement heureuse sur cette terre du sud-ouest qui est splendide. D'un point de vue culturel, le sud-ouest a gardé une identité puissante, très marquée par des valeurs profondes. Je m'y sens bien et c'est vrai que cela a beaucoup marqué tous mes livres, y compris celui-là puisque cette « dernière bagnarde » était originaire des Pyrénées.

Philippe Chauveau :
Merci Bernadette Pécassou-Camebrac. Votre actualité, votre nouveau roman, le 6ème déjà, « La dernière bagnarde » est publié chez Flammarion.
Philippe Chauveau :
Bonjour, vous sortez votre nouveau livre, votre 6ème roman chez Flammarion, « La dernière bagnarde ». Que de chemin parcouru depuis « La belle chocolatière », c'était en 2001 ! Mais encore avant, c'était le journalisme et l'actualité, le news. L'écriture a-t-elle été pour vous un moyen de vous échapper, de vous évader de ce que l'actualité vous imposait ?

Bernadette Pécassou-Camebrac :
Pour avoir une réponse très synthétique, oui, parce que le news est quelque chose de très technique en fait. On réagit immédiatement à l'actualité, je parle du news télé, et on amène une information en un temps très court. L'écriture est quelque chose qui vous replonge dans l'étude, dans ce que j'appelerai le savoir. Cela vous oblige à aller chercher, à comprendre, de mettre en ordre. Du coup, c'est très reposant pour l'esprit parce qu'on a le sentiment d'étoffer quelque chose en soi. Le news vous vide et l'on ressent quelque chose de très dur dans ce vide qui se fait. On sent qu'on ne vit que sur la technique, vous voyez ce que je veux dire. On sait faire : on sait les questions qu'il fait poser, on sait qu'on ne maîtrise pas tout mais on donne une information. Elle est bonne cette information mais elle est tronquée, il n'y a qu'un bout de la réalité car en 45 secondes, vous ne dîtes pas tout. Or c'est ce qui se passe. Quand j'ai démarré l'info, on était à 3 minutes, quand j'ai fini mon métier, on était à 45 secondes.

Philippe Chauveau :
Donc, l'écriture vous donne une plus grande liberté ?

Bernadette Pécassou-Camebrac :
L'écriture me permet de plonger dans le savoir et le savoir, c'est la liberté. Le cerveau s'aère, on est content parce qu'on comprend, parce qu'on a appris. Vous voyez, en faisant ce livre, pour moi le bagne était une abstraction. Bien sûr j'en savais des choses parce que j'ai lu Seznec, j'ai toujours entendu « Au bagne » d'Albert Londres, donc LE bagne. Mais tant que vous ne plongez pas réellement dans l'étude, vous n'êtes pas dans le savoir. C'est l'étude qui vous donne le savoir.

Philippe Chauveau :
Pareillement, le fait de placer vos romans dans des époques plus ou moins reculées, en tout cas non contemporaines, c'était le cas dans « Villa Belza », « La belle chocolatière » ou même « La passagère du France », là on était dans les années 60. Est-ce une façon de vous réfugier dans le passé, dans l'Histoire, de vous réfugier dans autre chose que votre époque contemporaine ?

Bernadette Pécassou-Camebrac :
Non parce que j'aime mon temps. Mon temps est complexe, brouillon, violent parfois parce qu'il manque de repères mais je ne me réfugie pas dans le passé parce que je suis obligée d'être dans mon époque. Je suis une femme qui élève ses enfants et je ne peux pas être ailleurs que dans mon époque. En parlant du passé, je comprends mon époque. En faisant ce livre, j'ai découvert par exemple l'incroyable réalité des femmes et de la prison. Du coup, cela m'a amené à élargir mon paysage, je n'ai pas regardé que dans le passé. J'ai regardé tous les dossiers qui se font actuellement sur les femmes et l'emprisonnement. C'est ahurissant ! Donc cela vous rend très aigu sur votre temps de comprendre le passé. Ce n'est pas un refuge, c'est juste une façon de mieux comprendre aujourd'hui.

Philippe Chauveau :
Vous êtes aussi une femme qui aimez beaucoup votre Pays Basque. C'est une terre qui est synonyme de liberté, qui vous inspire dans votre écriture ?

Bernadette Pécassou-Camebrac :
Oui, cela a été le socle de mes débuts en écriture. C'est très profond l'attachement à une terre. Cela vous marque à jamais. Pour moi, c'est comme Obélix, je suis tombée dedans, je n'ai pas fait exprès. Et puis, j'ai été tellement heureuse sur cette terre du sud-ouest qui est splendide. D'un point de vue culturel, le sud-ouest a gardé une identité puissante, très marquée par des valeurs profondes. Je m'y sens bien et c'est vrai que cela a beaucoup marqué tous mes livres, y compris celui-là puisque cette « dernière bagnarde » était originaire des Pyrénées.

Philippe Chauveau :
Merci Bernadette Pécassou-Camebrac. Votre actualité, votre nouveau roman, le 6ème déjà, « La dernière bagnarde » est publié chez Flammarion.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • Ancienne journaliste, réalisatrice de reportages notamment pour Arte et France 5, Bernadette Pécassou-Camebrac a laissé derrière elle cette profession qu'elle aimait pour vivre désormais de sa plume. Et avec talent. Très attachée à son Pays basque natal, elle ne manque jamais d'y glisser quelques références dans ses romans et c'est là-bas qu'elle s'installe pour écrire. La belle chocolatière, Villa Belza ou plus récemment La passagère du France ont été des succès de librairie. Dans chacun de ses romans, s'accompagnant de...Rediffusion - Samedi 20 avril de Bernadette Pécassou-Camebrac - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau : Bonjour, vous sortez votre nouveau livre, votre 6ème roman chez Flammarion, « La dernière bagnarde ». Que de chemin parcouru depuis « La belle chocolatière », c'était en 2001 ! Mais encore avant, c'était le journalisme et l'actualité, le news. L'écriture a-t-elle été pour vous un moyen de vous échapper, de vous évader de ce que l'actualité vous imposait ? Bernadette Pécassou-Camebrac : Pour avoir une réponse très synthétique, oui, parce que le news est quelque chose de très technique en fait. On...Rediffusion - Samedi 20 avril de Bernadette Pécassou-Camebrac - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau : Bernadette Pécassou-Camebrac, votre nouveau titre, votre 6ème roman « La dernière bagnarde » chez Flammarion. Nous sommes en 1888 avec une femme, Marie Bartête, qui embarque pour partir vers la Guyane, vers Cayenne, vers le bagne. Comment avez-vous découvert ce personnage de Marie Bartête qui, précisons le, est un personnage authentique ? Bernadette Pécassou-Camebrac : Je l'ai découvert dans un premier temps en lisant « Au bagne » d'Albert Londres, le livre qui a fondé le mythe d'Albert Londres. Il a...Rediffusion - Samedi 20 avril de Bernadette Pécassou-Camebrac - Le livre - Suite