Philippe Delerm

Philippe Delerm

Elle marchait sur un fil

Portrait 3'58

Bonjour Philippe Delerm. Merci d'être avec nous. Votre actualité aux éditions du Seuil, votre nouveau roman « Elle marchait sur un fil ». Mais lorsque l'on se penche sur votre bibliographie, il y a un nombre de titres incroyables.
Votre première publication, en 1983 « La cinquième saison ». Il y avait eu des velléités déjà avant ?
Il y avait des velléités, c'était le 4e livre que je faisais. J'avais envoyé des manuscrits par la poste pendant neuf ans avant de trouver une place aux éditions du Rocher.
Quand on voit toute cette bibliographie, on a l'impression que l'écriture vous fait respirer, que c'est de l'encre qui coule dans vos veines.
Oui. A part de brèves périodes comme en ce moment puisque je m'occupe de la promotion de mon nouveau livre, mais sinon l'écriture est quelque chose de quotidien. Parfois on me dit que je pourrais espacer d'avantage les parutions.
L'enseignement fait aussi partie de votre vie. Vous avez été enseignant de lettres et vos parents étaient dans l'enseignement.
J'ai une famille assez traditionnelle de ces années là. Des grands-parents paysans dans Le Tarn-et-Garonne, mes parents étant les seuls à être sortis de ce milieu rural en étant instituteurs en région parisienne
et tout-à-coup une exigence de résultats scolaires tombant sur leurs enfants, un peu moins sur moi qui était un petit dernier qu'on laisse un peu plus tranquille, qui était un peu plus rêveur, glandeur...
Vous faites l'amalgame rêveur-glandeur.
Oui. C'est pour ne pas dire rêvasseur. J'ai fait souvent mon mien de regarder ce qu'il se passe, d'être un peu contemplatif.
Ce sont vos parents qui vous ont incités, initiés à la lecture ou est-ce une découverte plus personnelle ?
J'entends beaucoup, quand on me parle de ça, la voix de ma mère en train de me lire des pages de Colette puisqu'elle était sensible au style de Colette et elle me lisait des pages qui n'étaient pas franchement pour moi. Où elle me parlait des violettes...
Et je sentais aux inflexions de la voix qu'elle avait pour me lire ça qu'il y avait une espèce de mystère dans l'écriture, dans le style,
que si ça donnait un tel bonheur à ma mère c'est que dans l'écriture même il devait y avoir quelque chose que je ne saisissais pas bien mais qui était la plus belle chose du monde, avoir un style.
Avez-vous très tôt eu conscience de cette nostalgie de l'enfance que vous racontez dans vos ouvrages ? Cette sensation du temps qui passe.
Oui, c'est une chose qui surprenait les gens quand j'étais jeune. J'ai rencontré la femme de ma vie, Martine, en première année où nous étions en fac à Nanterre et ce qui nous a rapproché, qui a fait qu'on s'est aimé tout de suite,
c'est que notre première conversation a porté sur nos cours d'école quand on était petit. J'ai vraiment eu la sensation de rencontrer l'enfance en elle et réciproquement. Et on savait qu'on était de cette famille là. Des gens qui mettent l'enfance au-dessus de tout.
Nouvelles, textes courts, poésies, romans...
Pas poésie. Pas de poèmes en proses. Parfois il y a eu des textes en proses. Mon premier roman, des gens m'ont fait remarqué qu'il était constitué de phases qui étaient toutes des octosyllabes, des décasyllabes, des alexandrins.
C'est vrai que j'écrivais beaucoup pour la musique des phrases, plus à l'époque que maintenant, ce qui s'expliquait par le fait que j'écrivais très tôt le matin. J'écrivais 200 mots. Je comptais les mots. Entre 5h30 et 7h du matin avant de partir en cours.
Si vous deviez définir le style Philippe Delerm.
Simplement que quand on lit une page, on puisse dire c'est du Philippe Delerm. J'ai dans la tête la voix de Colette, toujours reconnaissable, et j'avais envie aussi d'avoir ce type de reconnaissance possible.
Votre actualité Philippe Delerm « Elle marchait sur un fil ». C'est votre nouveau roman aux éditions du Seuil.

Philippe Chauveau :
Bonjour Philippe Delerm. Merci d'être avec nous. Votre actualité aux éditions du Seuil, votre nouveau roman « Elle marchait sur un fil ». Mais lorsque l'on se penche sur votre bibliographie, il y a un nombre de titres incroyables. Votre première publication, en 1983 « La cinquième saison ». Il y avait eu des velléités déjà avant ?

Philippe Delerm :
Il y avait des velléités, c'était le 4e livre que je faisais. J'avais envoyé des manuscrits par la poste pendant neuf ans avant de trouver une place aux éditions du Rocher.

Philippe Chauveau :
Quand on voit toute cette bibliographie, on a l'impression que l'écriture vous fait respirer, que c'est de l'encre qui coule dans vos veines.

Philippe Delerm :
Oui. A part de brèves périodes comme en ce moment puisque je m'occupe de la promotion de mon nouveau livre, mais sinon l'écriture est quelque chose de quotidien. Parfois on me dit que je pourrais espacer d'avantage les parutions.

Philippe Chauveau :
L'enseignement fait aussi partie de votre vie. Vous avez été enseignant de lettres et vos parents étaient dans l'enseignement.

Philippe Delerm :
J'ai une famille assez traditionnelle de ces années là. Des grands-parents paysans dans Le Tarn-et-Garonne, mes parents étant les seuls à être sortis de ce milieu rural en étant instituteurs en région parisienne et tout-à-coup une exigence de résultats scolaires tombant sur leurs enfants, un peu moins sur moi qui était un petit dernier qu'on laisse un peu plus tranquille, qui était un peu plus rêveur, glandeur...

Philippe Chauveau :
Vous faites l'amalgame rêveur-glandeur.

Philippe Delerm :
Oui. C'est pour ne pas dire rêvasseur. J'ai fait souvent mon mien de regarder ce qu'il se passe, d'être un peu contemplatif.

Philippe Chauveau :
Ce sont vos parents qui vous ont incités, initiés à la lecture ou est-ce une découverte plus personnelle ?

Philippe Delerm :
J'entends beaucoup, quand on me parle de ça, la voix de ma mère en train de me lire des pages de Colette puisqu'elle était sensible au style de Colette et elle me lisait des pages qui n'étaient pas franchement pour moi. Où elle me parlait des violettes... Et je sentais aux inflexions de la voix qu'elle avait pour me lire ça qu'il y avait une espèce de mystère dans l'écriture, dans le style, que si ça donnait un tel bonheur à ma mère c'est que dans l'écriture même il devait y avoir quelque chose que je ne saisissais pas bien mais qui était la plus belle chose du monde, avoir un style.

Philippe Chauveau :
Avez-vous très tôt eu conscience de cette nostalgie de l'enfance que vous racontez dans vos ouvrages ? Cette sensation du temps qui passe.

Philippe Delerm :
Oui, c'est une chose qui surprenait les gens quand j'étais jeune. J'ai rencontré la femme de ma vie, Martine, en première année où nous étions en fac à Nanterre et ce qui nous a rapproché, qui a fait qu'on s'est aimé tout de suite, c'est que notre première conversation a porté sur nos cours d'école quand on était petit. J'ai vraiment eu la sensation de rencontrer l'enfance en elle et réciproquement. Et on savait qu'on était de cette famille là. Des gens qui mettent l'enfance au-dessus de tout.

Philippe Chauveau :
Nouvelles, textes courts, poésies, romans...

Philippe Delerm :
Pas poésie. Pas de poèmes en proses. Parfois il y a eu des textes en proses. Mon premier roman, des gens m'ont fait remarqué qu'il était constitué de phases qui étaient toutes des octosyllabes, des décasyllabes, des alexandrins. C'est vrai que j'écrivais beaucoup pour la musique des phrases, plus à l'époque que maintenant, ce qui s'expliquait par le fait que j'écrivais très tôt le matin. J'écrivais 200 mots. Je comptais les mots. Entre 5h30 et 7h du matin avant de partir en cours.

Philippe Chauveau :
Si vous deviez définir le style Philippe Delerm.

Philippe Delerm :
Simplement que quand on lit une page, on puisse dire c'est du Philippe Delerm. J'ai dans la tête la voix de Colette, toujours reconnaissable, et j'avais envie aussi d'avoir ce type de reconnaissance possible.

Philippe Chauveau :
Votre actualité Philippe Delerm « Elle marchait sur un fil ». C'est votre nouveau roman aux éditions du Seuil.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • En 1997 avec « La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules », Philippe Delerm devenait un phénomène littéraire. Le livre s'est vendu à plusieurs milliers d'exemplaires et permettait surtout à tous ceux qui savent s'émouvoir des petits bonheurs du quotidien de leur prouver qu'ils n'étaient pas seuls. Et ces 34 textes courts regroupés dans « La première gorgée de bière » sont une bonne façon d'appréhender l'écriture de Philippe Delerm. Mais sa bibliographie est bien plus vaste que cela avec une...Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de Philippe Delerm - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Philippe Delerm. Merci d'être avec nous. Votre actualité aux éditions du Seuil, votre nouveau roman « Elle marchait sur un fil ». Mais lorsque l'on se penche sur votre bibliographie, il y a un nombre de titres incroyables. Votre première publication, en 1983 « La cinquième saison ». Il y avait eu des velléités déjà avant ?Philippe Delerm :Il y avait des velléités, c'était le 4e livre que je faisais. J'avais envoyé des manuscrits par la poste pendant neuf ans avant de trouver une place aux...Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de Philippe Delerm - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :Philippe Delerm, dans ce nouveau roman « Elle marchait sur un fil », vous nous présentez Marie, une femme d'une cinquantaine d'années qui traverse un moment difficile de son existence. Son mari est parti. Elle essaie de se reconstruire entre son métier d'attachée de presse indépendante pour certains auteurs et puis sa maison en Bretagne, sur la côte. Elle traverse une période difficile, mais elle est solide. Elle subit un peu tout ça, mais elle a quand même envie de s'en sortir. Le fait de retourner dans...Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de Philippe Delerm - Le livre - Suite
    Dans son dernier livre, « elle marcherait sur un fil » aux éditions Seuil, Philipe Delerm nous raconte la vie de Marie.Et cette vie c'est une musique, c'est comme un air.Chaque vie mérite sa musique et celle de marie, le personnage principal, c'est un air triste, nostalgique qui s'égraine le long des pages.Et ce qui fait la beauté de ce livre, c'est que l'écriture de Philippe Delerm, qui est une écriture assez classique, assez bourgeoise, colle tout à fait à son personnage Marie,qui est une femme d'une cinquantaine d'années,...Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de Philippe Delerm - L'avis du libraire - Suite