Jean Félix de La Ville Baugé

Jean Félix de La Ville Baugé

Dieu regardait ailleurs

Portrait 3'44

Bonjour Jean-Félix de La Ville Baugé. Vous publiez aux éditions Plon votre nouveau titre, c'est déjà votre troisième roman, « Dieu regardait ailleurs ». Il y avait eu précédemment « Entre deux cils » et « Votre fils ».
Mais votre vie est aussi au-delà de l'écriture puisque vous êtes installé en Russie, à Moscou. Vous êtes directeur de publication d'un journal. Vous avez fait des études de Droit, d'Économie, vous avez travaillé pour des associations humanitaires.
Si vous deviez vous définir, vous êtes quoi ? Vous êtes un touche-à-tout, un curieux, un aventurier ?
Je ne crois pas que je sois un aventurier, par contre ma curiosité m'a poussée dans certaines aventures.
Pourquoi l'envie de travailler pour des associations humanitaires, au Rwanda ou dans différents pays, en Tchétchénie notamment ?
Il y a quelqu'un dernièrement qui à propos de ce livre m'a dit « mais au fond, vous avez fait en sorte d'approcher tous les génocides, les génocides qui se sont passés pendant votre vie. Il y a la volonté d'approcher du mal.
Jamais la beauté n'a joué aussi près de la souffrance. Quand il y a des souffrances énormes, il y a des beautés extraordinaires. Au Rwanda, où je suis arrivé quelques semaines après la fin du génocide, j'ai vu, je pense, les plus belles femmes au monde.
Et c'était des survivantes. Et pourtant, on a massacré dix pour cent de la population. Il y a cet espèce de jeu permanent entre le mal absolu et la beauté absolue.
Aujourd'hui c'est Moscou, la Russie, ce journal dont vous êtes responsable de la publication. C'est un prolongement de ce que vous aviez fait précédemment ou c'est une page qui s'est tournée ? Est-ce que c'est un autre Jean-Félix de La Ville Baugé ?
A la fois c'est un autre et à la fois c'est le même. Il y a en Russie ce mouvement permanent entre la beauté, l'horreur.
C'est une banalité, mais les Russes sont très extrêmes et dans cet extrémité je retrouve des choses que j'ai pu connaître sur des terrains humanitaires, donc c'est ce qui me fait rester en Russie.
Dans cette vie bien remplie, pourquoi l'écriture ? C'est venu combler un manque ?
Je ne sais pas pourquoi on écrit. Je ne sais pas pourquoi les gens écrivent et je ne sais absolument pas pourquoi j'écris. La chose que je vois, c'est que dans tout ce que j'ai fait, j'ai toujours écrit. Quand j'étais étudiant j'écrivais et des choses très mauvaises d'ailleurs.
J'ai écrit un premier roman qui serait honteux aujourd'hui. Quand j'étais avocat j'écrivais beaucoup. Quand j'étais humanitaire j'ai toujours écrit. Et j'ai écrit beaucoup de choses que je n'ai pas publié, j'avais écrit beaucoup de projets de livre sur le Darfour
et j'ai jamais estimé qu'il y avait quelque chose de valable. Et évidemment à Moscou en dirigeant ce journal, j'écris aussi. Ensuite il y a cette phrase de Baltus sur la peinture qui dit « peindre c'est un acte de fois ».
J'ai toujours trouvé stupide et puis finalement je crois que c'est très intelligent. C'est-à-dire que c'est parce que vous croyez à quelque chose qui vous dépasse, que vous écrivez.
Quand on vous voit Jean-Félix de La Ville Baugé, vous donnez l'impression de quelqu'un de bien dans sa peau, un peu dandy et puis quand on vous lit, on sent beaucoup de fragilité. Est-ce qu'il y a une faille finalement ?
Je fais un peu de citation, mais il y en a une de Paul Morand qui disait « les gens heureux n'écrivent pas », donc j'imagine que si on écrit, c'est qu'on n'est pas parfaitement heureux.
C'est parce qu'il y a une faille, j'ai envie de dire parce qu'il y en a plusieurs. Je ne sais pas l'image que je renvoie, mais je sais que les destins brisés m'appellent.
Jean-Félix de La Ville Baugé, c'est votre troisième roman, c'est aux éditions Plon et ça s'appelle « Dieu regardait ailleurs ».

Philippe Chauveau :
Bonjour Jean-Félix de La Ville Baugé. Vous publiez aux éditions Plon votre nouveau titre, c'est déjà votre troisième roman, « Dieu regardait ailleurs ». Il y avait eu précédemment « Entre deux cils » et « Votre fils ». Mais votre vie est aussi au-delà de l'écriture puisque vous êtes installé en Russie, à Moscou. Vous êtes directeur de publication d'un journal. Vous avez fait des études de Droit, d'Économie, vous avez travaillé pour des associations humanitaires. Si vous deviez vous définir, vous êtes quoi ? Vous êtes un touche-à-tout, un curieux, un aventurier ?

Jean-Félix de La Ville Baugé :
Je ne crois pas que je sois un aventurier, par contre ma curiosité m'a poussée dans certaines aventures.

Philippe Chauveau :
Pourquoi l'envie de travailler pour des associations humanitaires, au Rwanda ou dans différents pays, en Tchétchénie notamment ?

Jean-Félix de La Ville Baugé :
Il y a quelqu'un dernièrement qui à propos de ce livre m'a dit « mais au fond, vous avez fait en sorte d'approcher tous les génocides, les génocides qui se sont passés pendant votre vie. Il y a la volonté d'approcher du mal. Jamais la beauté n'a joué aussi près de la souffrance. Quand il y a des souffrances énormes, il y a des beautés extraordinaires. Au Rwanda, où je suis arrivé quelques semaines après la fin du génocide, j'ai vu, je pense, les plus belles femmes au monde. Et c'était des survivantes. Et pourtant, on a massacré dix pour cent de la population. Il y a cet espèce de jeu permanent entre le mal absolu et la beauté absolue.

Philippe Chauveau :
Aujourd'hui c'est Moscou, la Russie, ce journal dont vous êtes responsable de la publication. C'est un prolongement de ce que vous aviez fait précédemment ou c'est une page qui s'est tournée ? Est-ce que c'est un autre Jean-Félix de La Ville Baugé ?

Jean-Félix de La Ville Baugé :
A la fois c'est un autre et à la fois c'est le même. Il y a en Russie ce mouvement permanent entre la beauté, l'horreur. C'est une banalité, mais les Russes sont très extrêmes et dans cet extrémité je retrouve des choses que j'ai pu connaître sur des terrains humanitaires, donc c'est ce qui me fait rester en Russie.

Philippe Chauveau :
Dans cette vie bien remplie, pourquoi l'écriture ? C'est venu combler un manque ?

Jean-Félix de La Ville Baugé :
Je ne sais pas pourquoi on écrit. Je ne sais pas pourquoi les gens écrivent et je ne sais absolument pas pourquoi j'écris. La chose que je vois, c'est que dans tout ce que j'ai fait, j'ai toujours écrit. Quand j'étais étudiant j'écrivais et des choses très mauvaises d'ailleurs. J'ai écrit un premier roman qui serait honteux aujourd'hui. Quand j'étais avocat j'écrivais beaucoup. Quand j'étais humanitaire j'ai toujours écrit. Et j'ai écrit beaucoup de choses que je n'ai pas publié, j'avais écrit beaucoup de projets de livre sur le Darfour et j'ai jamais estimé qu'il y avait quelque chose de valable. Et évidemment à Moscou en dirigeant ce journal, j'écris aussi. Ensuite il y a cette phrase de Baltus sur la peinture qui dit « peindre c'est un acte de fois ». J'ai toujours trouvé stupide et puis finalement je crois que c'est très intelligent. C'est-à-dire que c'est parce que vous croyez à quelque chose qui vous dépasse, que vous écrivez.

Philippe Chauveau :
Quand on vous voit Jean-Félix de La Ville Baugé, vous donnez l'impression de quelqu'un de bien dans sa peau, un peu dandy et puis quand on vous lit, on sent beaucoup de fragilité. Est-ce qu'il y a une faille finalement ?

Jean-Félix de La Ville Baugé :
Je fais un peu de citation, mais il y en a une de Paul Morand qui disait « les gens heureux n'écrivent pas », donc j'imagine que si on écrit, c'est qu'on n'est pas parfaitement heureux. C'est parce qu'il y a une faille, j'ai envie de dire parce qu'il y en a plusieurs. Je ne sais pas l'image que je renvoie, mais je sais que les destins brisés m'appellent.

Philippe Chauveau :
Jean-Félix de La Ville Baugé, c'est votre troisième roman, c'est aux éditions Plon et ça s'appelle « Dieu regardait ailleurs ».

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • Aujourd'hui installé à Moscou où il dirige « Le courrier de Russie », journal franco-russe, Jean-Félix de La Ville Baugé a auparavant suivi des études de droit et d'économie avant de sillonner le monde pour des associations humanitaires. Après « Entre deux cils » en 2002 et « Votre fils » en 2004, il publie aux éditions Plon son troisième roman « Dieu regardait ailleurs ». Dans les années 30, un ancien grand-duc de Russie, réfugié dans un sanatorium suisse raconte sa vie. Et elle n'est pas belle… Une enfance...Dieu regardait ailleurs de Jean Félix La Ville Baugé (de) - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Jean-Félix de La Ville Baugé. Vous publiez aux éditions Plon votre nouveau titre, c'est déjà votre troisième roman, « Dieu regardait ailleurs ». Il y avait eu précédemment « Entre deux cils » et « Votre fils ». Mais votre vie est aussi au-delà de l'écriture puisque vous êtes installé en Russie, à Moscou. Vous êtes directeur de publication d'un journal. Vous avez fait des études de Droit, d'Économie, vous avez travaillé pour des associations humanitaires. Si vous deviez vous définir,...Dieu regardait ailleurs de Jean Félix La Ville Baugé (de) - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :« Dieu regardait ailleurs », Jean-Félix de La Ville Baugé, c'est votre nouveau titre aux éditions Plon. Dieu regardait ailleurs, mais que faisait-il justement quand il ne regardait pas Vladimir Wladimirovitch qui nous raconte son histoire. Nous sommes dans un sanatorium en Suisse dans les années 30 et celui qui a été Grand Duc, qui a même été tsar pendant quelques heures, raconte son destin absolument broyé. Alors précisons tout de suite, ce n'est pas un roman historique parce que ce Vladimir dont vous...Dieu regardait ailleurs de Jean Félix La Ville Baugé (de) - Le livre - Suite