Jean Félix de La Ville Baugé

Jean Félix de La Ville Baugé

Dieu regardait ailleurs

Le livre 3'57

« Dieu regardait ailleurs », Jean-Félix de La Ville Baugé, c'est votre nouveau titre aux éditions Plon. Dieu regardait ailleurs, mais que faisait-il justement quand il ne regardait pas Vladimir Wladimirovitch qui nous raconte son histoire.
Nous sommes dans un sanatorium en Suisse dans les années 30 et celui qui a été Grand Duc, qui a même été tsar pendant quelques heures, raconte son destin absolument broyé.
Alors précisons tout de suite, ce n'est pas un roman historique parce que ce Vladimir dont vous parlez est un personnage fictif, mais finalement c'est un peu ce que l'on pourrait appeler un « looser » ce Vladimir Wladimirovitch.
Il vit sous les ordres de la cour de Russie, mais le costume est un peu trop grand pour lui.
Que le costume soit trop grand pour lui, c'est une phrase que vous pouvez utiliser pour la quasi-totalité de la tête du pays à cet instant. Le costume était un petit peu trop grand à priori pour Nicolas II.
Donc il y a un certain nombre de gens qui à priori ont des costumes trop grands. Ce qui m'a intéressé c'est que comme un certain nombre d'entre-eux ont des costumes trop grands, ça s'écroule avec une facilité déconcertante.
C'est un personnage créé, mais en même temps il me semble très symbolique de cet empire dont on a dit qu'il s'est écroulé en trois jours et il tombe.
Avec ce personnage on va donc traverser toute la révolution de 1917, on va aller jusqu'aux prémices du nazisme. Ce personnage va donc se retrouver tsar de façon surprenante pendant quelques heures, mais il ne maîtrise jamais son destin.
Jamais. Et on me l'a fait remarquer et je ne sais pas pourquoi. Il ne réagit jamais. Mon éditrice m'a dit il est perpétuellement à côté de sa vie et il regarde. On l'accable beaucoup. J'ai entendu ça.
J'aimerais bien voir comment réagiraient ces critiques si on violait leur soeur dans un puit pendant des mois et on l'a finissait à coups de pierre, si on terminait dans un autre puit leur père et leur frère. Il a tout perdu.
Il était très haut – alors il n'a pas fait grand chose pour être très haut – en tout cas il était très haut. Les événements se déroulent et effectivement pendant quelques heures j'imagine qu'il est tsar.
Il y a eu une période d'incertitude quand Nicolas II a abdiqué, on ne savait pas très bien qui. Il y a d'ailleurs une histoire très drôle, c'est qu'on a proposé à son frère, Michel, d'être tsar, qui était à l'époque à l'intérieur de la douma,
et la seule question qu'il a posé, qui est déconcertante d'ailleurs, c'est « est-ce que vous avez les moyens de me protéger ? » Et les gens ont dit « pas du tout ! » Il a dit « ah bah non alors, je refuse ! » On montre que la chose s'écroule comme ça.
Ce pays, la Russie, vous le connaissez bien puisque vous y vivez. C'est vrai que c'est un pays qui aujourd'hui encore fascine. C'était ça votre envie, c'était de raconter cette Russie là qui n'existe plus ?
Le monde dont on parle s'était disons le tsarisme, qui s'est englouti. La Russie, elle, elle est toujours là. Je crois qu'on arrive assez bien à décrire la France, personne n'arrive à décrire la Russie.
C'est un mystère. J'ai toujours dit s'il y a quelque chose à faire dans ce pays, c'est de s'approcher du mystère. Et on peut s'y approcher pour moi que par un moyen. On ne peut pas y approcher par les livres.
Par les romans oui, pas par les livres, il y a des essais qui disent tout et son contraire etc... On peut l'approcher par les gens. Et à un moment à la fin il y a une sorte de poème à la Russie comme ça où au fond il regrette, il ne regrette pas le régime,
il regrette d'avoir perdu sa Russie. Il y a une phrase qui est superbe c'est « autocrate de toutes les Russies ». On n'a jamais dit « Roi de toutes les Frances », on estime qu'il y en a qu'une.
Mais le titre exact du tsar et c'est le titre aujourd'hui exact du patriarche, le patriarche il est « patriarche de Moscou et de toutes les Russies ».
J'ai toujours trouvé ça superbe parce que je me suis dit elle est tellement mystérieuse qu'elle a des milliers de faces et on ne dit pas qu'il est tsar de Russie, mais tsar de toutes les Russies.
Merci Jean-Félix de La Ville Baugé. « Dieu regardait ailleurs », c'est votre actualité, c'est aux éditions Plon. On va suivre ce grand duc dont vous nous avez parlé, Vladimir Wladimirovitch.
Puis ne manquez surtout pas les toutes dernières pages, l'épilogue parce qu'il y a un suspense et la fin est tout-à-fait étonnante. C'est aux éditions Plon.

Philippe Chauveau :
« Dieu regardait ailleurs », Jean-Félix de La Ville Baugé, c'est votre nouveau titre aux éditions Plon. Dieu regardait ailleurs, mais que faisait-il justement quand il ne regardait pas Vladimir Wladimirovitch qui nous raconte son histoire. Nous sommes dans un sanatorium en Suisse dans les années 30 et celui qui a été Grand Duc, qui a même été tsar pendant quelques heures, raconte son destin absolument broyé. Alors précisons tout de suite, ce n'est pas un roman historique parce que ce Vladimir dont vous parlez est un personnage fictif, mais finalement c'est un peu ce que l'on pourrait appeler un « looser » ce Vladimir Wladimirovitch. Il vit sous les ordres de la cour de Russie, mais le costume est un peu trop grand pour lui.

Jean-Félix de La Ville Baugé :
Que le costume soit trop grand pour lui, c'est une phrase que vous pouvez utiliser pour la quasi-totalité de la tête du pays à cet instant. Le costume était un petit peu trop grand à priori pour Nicolas II. Donc il y a un certain nombre de gens qui à priori ont des costumes trop grands. Ce qui m'a intéressé c'est que comme un certain nombre d'entre-eux ont des costumes trop grands, ça s'écroule avec une facilité déconcertante. C'est un personnage créé, mais en même temps il me semble très symbolique de cet empire dont on a dit qu'il s'est écroulé en trois jours et il tombe.

Philippe Chauveau :
Avec ce personnage on va donc traverser toute la révolution de 1917, on va aller jusqu'aux prémices du nazisme. Ce personnage va donc se retrouver tsar de façon surprenante pendant quelques heures, mais il ne maîtrise jamais son destin.

Jean-Félix de La Ville Baugé :
Jamais. Et on me l'a fait remarquer et je ne sais pas pourquoi. Il ne réagit jamais. Mon éditrice m'a dit il est perpétuellement à côté de sa vie et il regarde. On l'accable beaucoup. J'ai entendu ça. J'aimerais bien voir comment réagiraient ces critiques si on violait leur soeur dans un puit pendant des mois et on l'a finissait à coups de pierre, si on terminait dans un autre puit leur père et leur frère. Il a tout perdu. Il était très haut – alors il n'a pas fait grand chose pour être très haut – en tout cas il était très haut. Les événements se déroulent et effectivement pendant quelques heures j'imagine qu'il est tsar. Il y a eu une période d'incertitude quand Nicolas II a abdiqué, on ne savait pas très bien qui. Il y a d'ailleurs une histoire très drôle, c'est qu'on a proposé à son frère, Michel, d'être tsar, qui était à l'époque à l'intérieur de la douma, et la seule question qu'il a posé, qui est déconcertante d'ailleurs, c'est « est-ce que vous avez les moyens de me protéger ? » Et les gens ont dit « pas du tout ! » Il a dit « ah bah non alors, je refuse ! » On montre que la chose s'écroule comme ça.

Philippe Chauveau :
Ce pays, la Russie, vous le connaissez bien puisque vous y vivez. C'est vrai que c'est un pays qui aujourd'hui encore fascine. C'était ça votre envie, c'était de raconter cette Russie là qui n'existe plus ?

Jean-Félix de La Ville Baugé :
Le monde dont on parle s'était disons le tsarisme, qui s'est englouti. La Russie, elle, elle est toujours là. Je crois qu'on arrive assez bien à décrire la France, personne n'arrive à décrire la Russie. C'est un mystère. J'ai toujours dit s'il y a quelque chose à faire dans ce pays, c'est de s'approcher du mystère. Et on peut s'y approcher pour moi que par un moyen. On ne peut pas y approcher par les livres. Par les romans oui, pas par les livres, il y a des essais qui disent tout et son contraire etc... On peut l'approcher par les gens. Et à un moment à la fin il y a une sorte de poème à la Russie comme ça où au fond il regrette, il ne regrette pas le régime, il regrette d'avoir perdu sa Russie. Il y a une phrase qui est superbe c'est « autocrate de toutes les Russies ». On n'a jamais dit « Roi de toutes les Frances », on estime qu'il y en a qu'une. Mais le titre exact du tsar et c'est le titre aujourd'hui exact du patriarche, le patriarche il est « patriarche de Moscou et de toutes les Russies ». J'ai toujours trouvé ça superbe parce que je me suis dit elle est tellement mystérieuse qu'elle a des milliers de faces et on ne dit pas qu'il est tsar de Russie, mais tsar de toutes les Russies.

Philippe Chauveau :
Merci Jean-Félix de La Ville Baugé. « Dieu regardait ailleurs », c'est votre actualité, c'est aux éditions Plon. On va suivre ce grand duc dont vous nous avez parlé, Vladimir Wladimirovitch. Puis ne manquez surtout pas les toutes dernières pages, l'épilogue parce qu'il y a un suspense et la fin est tout-à-fait étonnante. C'est aux éditions Plon.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • Aujourd'hui installé à Moscou où il dirige « Le courrier de Russie », journal franco-russe, Jean-Félix de La Ville Baugé a auparavant suivi des études de droit et d'économie avant de sillonner le monde pour des associations humanitaires. Après « Entre deux cils » en 2002 et « Votre fils » en 2004, il publie aux éditions Plon son troisième roman « Dieu regardait ailleurs ». Dans les années 30, un ancien grand-duc de Russie, réfugié dans un sanatorium suisse raconte sa vie. Et elle n'est pas belle… Une enfance...Dieu regardait ailleurs de Jean Félix La Ville Baugé (de) - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Jean-Félix de La Ville Baugé. Vous publiez aux éditions Plon votre nouveau titre, c'est déjà votre troisième roman, « Dieu regardait ailleurs ». Il y avait eu précédemment « Entre deux cils » et « Votre fils ». Mais votre vie est aussi au-delà de l'écriture puisque vous êtes installé en Russie, à Moscou. Vous êtes directeur de publication d'un journal. Vous avez fait des études de Droit, d'Économie, vous avez travaillé pour des associations humanitaires. Si vous deviez vous définir,...Dieu regardait ailleurs de Jean Félix La Ville Baugé (de) - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :« Dieu regardait ailleurs », Jean-Félix de La Ville Baugé, c'est votre nouveau titre aux éditions Plon. Dieu regardait ailleurs, mais que faisait-il justement quand il ne regardait pas Vladimir Wladimirovitch qui nous raconte son histoire. Nous sommes dans un sanatorium en Suisse dans les années 30 et celui qui a été Grand Duc, qui a même été tsar pendant quelques heures, raconte son destin absolument broyé. Alors précisons tout de suite, ce n'est pas un roman historique parce que ce Vladimir dont vous...Dieu regardait ailleurs de Jean Félix La Ville Baugé (de) - Le livre - Suite