Polo Tonka

Polo Tonka

Dialogue avec moi-même, un schizophrène témoigne

Portrait 3'58

Bonjour Polo Tonka.
Bonjour.
Vous publiez aux éditions Odile Jacob « Dialogue avec moi-même, un schizophrène témoigne », c'est donc un récit sur lequel nous allons revenir mais l'écriture c'est quelque chose dont vous aviez envie depuis longtemps,
il y a d'ailleurs d'autres titres qui dorment dans des tiroirs qui verront le jour prochainement. En revanche, première question, pourquoi avoir choisi un pseudonyme pour parler de vous ? Pourquoi ce pseudonyme de Polo Tonka ?
C'est un pseudo qui a toute une histoire parce qu'il y a 10 ans je faisais l'école Lenôtre, un stage Masterclass de 6 mois où on était à peu près 8 et on s'est tellement bien entendus sur ces 6 mois
que quand chacun est reparti dans son pays on a décidé de créer une boite mail avec la règle suivante, un surnom puis un aliment qu'on aimait particulièrement.
J'ai découvert à cette époque la fève Tonka donc c'est là que vient Tonka. Mon vrai nom commence par Paul donc Polo.
C'était tout à fait logique. La littérature, comment fait-elle son entrée dans votre vie ? Que trouvez vous dans les livres ?
J'ai vraiment découvert la passion de l'écriture en seconde où pour la première fois de ma vie scolaire j 'ai eu à lire des poèmes vraiment vraiment beau.
Quand j 'ai découvert en seconde qu'il y avait autre chose que les comptines et qu'il pouvait aussi y avoir de la belle littérature, j'ai eu envie de m'y essayer.
Qu'est-ce qui vous touche dans la poésie ?
C'est dire en très peu de termes, quelque chose de très intense et de partager avec les lecteurs ce qui est tellement fort en soi qu'on se dit mais je vais jamais trouver les mots pour le dire.
Vous qui écrivez, vous qui avez déjà plusieurs titres en préparation pour l'édition, est-ce que la poésie est quelque chose que vous aimeriez pratiquer ? Écrivez-vous aussi de la poésie ?
J'en ai beaucoup écrit avant. Quand j'ai commencé à écrire des romans, c'est à dire il y a à peu près 9 ans et je suis peut-être un peu de tempérament monomaniaque , c'est à dire que soit je fais de la poésie soit je fais des romans mais je fais pas les 2.
Et ça fait maintenant 8-9 ans que j'écris des romans et ça fait 8-9 ans que j'ai pas écrit de poème. J'avoue que maintenant j'ai un peu le trac à l'idée de me mettre à la poésie, d'avoir trop régressé.
Face à la maladie qui vous touche, à savoir la schizophrénie que vous évoquez dans cet ouvrage aux éditions Odile Jacob, est-ce que l'écriture vous a apporté une source d'apaisement, de sérénité ?
Est-ce que quelque part l'écriture peut vous aider à avancer ?
Beaucoup présentent l'écriture comme une thérapie. Pour moi ça va quand même bien au-delà. Le fait d'écrire ce livre, j'avais peur de replonger dans toute cette douleur passé, j'avais peur que ce soit horrible, ça a été effectivement libérateur comme vous en parliez.
Maintenant je n'écris pas uniquement dans une visée thérapeutique, il y a vraiment une ambition artistique forte.
Merci beaucoup Polo Tonka. En attendant les prochains titres qui ne sauraient tarder à arriver dans un tout autre registre, votre première publication chez Odile Jacob, « Dialogue avec moi-même, un schizophrène témoigne ».

Philippe Chauveau :
Polo Tonka, dans cet ouvrage que vous publiez aux éditions Odile Jacob, « Dialogue avec moi-même», c'est votre histoire que vous racontez, dès la couverture, on sait de quoi il est question, de schizophrénie en l'occurrence. C'est un témoignage que vous portiez en vous depuis longtemps ? Vous éprouviez depuis longtemps le besoin de dire ce que vous vivez ?

Polo Tonka :
En fait j'ai commencé cette maladie par un aspect qui est peu connu, c'est à dire la dépression. Il y a à peu près une trentaine de maladies schizophréniques à l'heure actuelle identifiées dont certaines commencent par une dépression, ce qui fut mon cas. Et alors que j'étais dans cette dépression qui était extrêmement intense, sous forme psychotique, presque délirante. J'avais moi cette sensation intérieur que je vivais comme si le monde était la surface et que moi j'en étais dans les entrailles à creuser dans la terre, entendant la population normale, c'est à dire non-schizophrène en fait. Il n'y a pas vraiment de normalité, ça n'a pas grand sens de dire une personne normale. En tout cas moi je me vivais sous terre et je me disais il faudra un jour que j'écrive pour témoigner de cette expérience.

Philippe Chauveau :
Ce que j'ai apprécié dans votre ouvrage, c'est qu'il y a une vraie vulgarisation, vous voulez que le plus grand nombre comprenne ce qu'il se passe chez un schizophrène. Vous avez utilisé un style tout à fait particulier, c'est que finalement il y a 2 personnages qui se parlent dans votre histoire, vos 2 moi quelque part, et tout cela en chapitres très courts. Comment avez-vous fait ce choix ? Pourquoi avoir eu envie d'évoquer deux personnalités en vous ?

Polo Tonka :
ça me permettait d'introduire de la fiction sans pour autant nuire au témoignage qui est donc l'expression d'une vérité, donc le fait de mettre en scène avec ce dialogue entre moi et moi-même, ça me permettait de dire ce qu'est la schizophrénie, c'est à dire étymologiquement une séparation de l'esprit, qu'on peut identifier comme plus ou moins soi et soi-même. Par ailleurs la notion de soi et soi-même est parfois extrêmement évidente, d'autre fois beaucoup plus flou. C'est une relation qui évolue et le fait est que dans ce livre, cette relation entre ce moi et ce moi-même évolue. Donc un aspect fictif, mais qui en fait, dit encore plus la vérité.

Philippe Chauveau :
Vous racontez aussi que tout n'a pas toujours été facile avec votre famille, avec vos amis. C'était une envie, un besoin de se libérer ?

Polo Tonka :
Beaucoup oui, ça m'a beaucoup aidé parce que j'ai la chance d'avoir pu, sur 14 années de schizophrénie, acquérir une vraie lucidité sur mon trouble, ce qui en général n'est pas du tout le cas des schizophrènes parce que le propre de la schizophrénie, qui est, à l'heure actuelle, considéré comme une psychose et le principe de la psychose c'est de s'extraire du réel. Donc oui j'avais à la fois le désir de dire et même avec l'espérance que le fait de me plonger dans ce travail allait moi-même me permettre de creuser davantage et de comprendre davantage mais j'avais aussi l'ambition d'aider au minimum les malades mais aussi les familles.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Polo Tonka pour ce témoignage, ce livre où vous racontez votre parcours, ce livre sur la schizophrénie, ça s'appelle «Dialogue avec moi-même» et c'est publié aux éditions Odile Jacob, merci beaucoup.

Polo Tonka :
Merci.

Dialogue avec moi-même, un schizophrène témoigne Éditions Odile Jacob
  • PRÉSENTATION
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  • Philippe Chauveau : Sur WebtvCulture vous le savez, nous cherchons à vous présenter des auteurs qui ne tiennent pas forcément le haut de l'affiche mais pour lesquels nous apprécions l'écriture, la démarche, le travail. Polo Tonka est un jeune homme d'une trentaine d'années, grand amateur et connaisseur de poésie, il rêve depuis longtemps de publier ses romans et c'est pourtant avec sa propre histoire qu'il voit son premier livre arriver en librairie. Polo Tonka est schizophrène et se raconte dans cet ouvrage "Dialogue avec...Dialogue avec moi-même, un schizophrène témoigne de Polo Tonka - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Polo Tonka, dans cet ouvrage que vous publiez aux éditions Odile Jacob, « Dialogue avec moi-même», c'est votre histoire que vous racontez, dès la couverture, on sait de quoi il est question, de schizophrénie en l'occurrence. C'est un témoignage que vous portiez en vous depuis longtemps ? Vous éprouviez depuis longtemps le besoin de dire ce que vous vivez ?Polo Tonka :En fait j'ai commencé cette maladie par un aspect qui est peu connu, c'est à dire la dépression. Il y a à peu près une trentaine de maladies...Dialogue avec moi-même, un schizophrène témoigne de Polo Tonka - Portrait - Suite