Pierre Lemaitre

Pierre Lemaitre

Au revoir là-haut - Prix Goncourt 2013

Portrait 4'14

Bonjour Pierre Lemaitre. Votre actualité chez Albin Michel c'est ce nouveau roman dont on parle beaucoup, « Au revoir là-haut », mais c'est vrai qu'on vous connait aussi beaucoup en tant qu'auteur de romans noirs, de polars : « Sacrifice », « Alex », »Robe de Mariée ».
Vous avez commencé l'écriture, en tout cas vos premiers livres en 2006, quelque chose comme ça ?
Oui, 2005, paru en 2006 tout à fait .
Mais avant il y a eu une autre vie j'imagine ? Une vie dans laquelle le livre était déjà présent, la littérature était déjà présente ?
Oui, tout à fait. J'enseignais….je faisais de la formation continue et dans ce cadre là, j'ai enseigné la littérature à des adultes, principalement à des bibliothécaires
Ce qui fait que ça m'a donné, je dirais un bagage qui m'a été bien utile quand je suis passé de l'autre côté de la table.
Et vous-même, ce goût pour la littérature, vous l'expliquez ? Vous savez l'expliquer ?
Oui. Mes parents étaient des gens assez modestes, des ouvriers de la banlieue parisienne. Mais les livres ont toujours fait partie de notre univers. Ma mère avait tous les livres de poche qui sont parus dans les années 60….
Je devais être je crois, à 17 ans à peu près, le seul français-ou peut-être y en avait-il au Livre de Poche- capable de réciter le catalogue du Livre de Poche, du premier au centième numéro sans quasiment me tromper.
En 2006 vous publiez donc votre premier titre, pourquoi avoir choisi le roman noir, le polar ?
Parce que je viens du roman le plus populaire qui est le roman feuilleton du XIXeme Siècle, je suis tombé dans Dumas étant petit et c'est comme Obélix, on n'en sort pas, une fois qu'on est tombé dedans…
Ma famille littéraire pourrais-je dire, étant un jeune lecteur, c'était le roman d'aventure et au fond, le roman policier est au XXème et au XXIème Siècle ce qu'a été le roman feuilleton ou le grand roman d'aventure au XIXème.
Donc, il est assez normal que je me dirige d'emblée vers ce genre littéraire qui est le plus proche de celui qui m'avait fait lecteur, donc, je le suis en devenant auteur.
Est-ce rai que vous avez une grande admiration pour Alexandre Dumas ?
Oui elle est immense, ma dette est immense- j'ai des dettes vis-à-vis de beaucoup de gens-mais en plus de la dette, j'ai de la tendresse pour lui.
D'autres influences littéraires, d'autres noms comme ça qui vous viennent à l'esprit ?
Oui, beaucoup…Tolstoï, qui est une grande influence. Alors je ne veux pas être prétentieux, mais Proust quand même, qui est ma lecture de chevet depuis 40 ans , et puis beaucoup d'auteurs
Je pense notamment à Louis Guillou pour le livre pour lequel vous m'invitez,- qui est, pour moi, l'un des grands, grands auteurs du XXème Siècle, un petit peu méconnu peut-être.
Il y a donc eu plusieurs titres, plusieurs romans noirs, plusieurs polars. Sans entrer dans le sujet d' « Au revoir là-haut », on est dans un autre univers, puisque là, nous quittons le polar, nous quittons le policier. Pourquoi cette envie de changement ?
D'abord, toutes les histoires que j'ai envie de raconter ne sont pas forcément des histoires policières, des histoires criminelles. La deuxième raison, c'est que le genre policier est un genre à fortes contraintes.Le plaisir, il est également dans la navigation entre les contraintes.
Mais c'est bon aussi de temps en temps de s'en libérer et de raconter une histoire avec un cahier des charges un peu moins lourd, et c'est vrai qu'en écrivant ce livre j'ai trouvé une liberté, une respiration que je ne connaissais pas et que j'ai beaucoup appréciée.
Que ressentez vous lorsque vous êtes à votre table de travail ? Dans quel état de fébrilité êtes-vous ?
Alors, d'abord je ne suis pas fébrile du tout, je ne suis pas fébrile du tout …je suis un écrivain heureux, c'est-à-dire que je suis un homme plutôt jubilatoire. Ca m'amuse beaucoup de faire ce travail.
Ce n'est pas rigolo tous les jours, comme tous les métiers, mais je ne vais pas me plaindre. J'ai un métier magnifique, raconter des histoires c'est quand même un métier superbe - mais je suis plutôt jubilatoire. J'aime mes personnages, j'aime…
D'ailleurs, je dis souvent, en parlant d'un chapitre, que je décris la scène, vous voyez, comme si j'étais au cinéma, et peut-être que cette jubilation et ce plaisir passent un peu dans le style en tout cas, c'est ça que j'ai envie de transmettre au lecteur.
Comment voyez-vous vos lendemains Pierre Lemaitre ? Allez-vous continuer à vous balader entre le roman noir et la littérature blanche ?
Je vois deux actes : le premier acte c'est de poursuivre ce que je viens de commencer avec « Au revoir là-haut » qui est une tentative de faire une petite fresque du XXème Siècle en plusieurs livres,
mais en même temps, un deuxième acte qui serait « si je trouve une bonne histoire policière je vais y revenir » et j'y reviendrais d'autant plus que j'aurais à ce moment là l'impression d'une autre respiration,
vous voyez, comme des vacances, donc je reprendrais certainement des vacances dans le polar à la première occasion
Merci Pierre Lemaitre. Votre actualité ça s'appelle « Au revoir là-haut » et c'est chez Albin Michel

Philippe Chauveau :
Bonjour Pierre Lemaitre

Pierre Lemaitre : Bonjour

Philippe Chauveau :
Votre actualité chez Albin Michel c'est ce nouveau roman dont on parle beaucoup, « Au revoir là-haut », mais c'est vrai qu'on vous connait aussi beaucoup en tant qu'auteur de romans noirs, de polars : « Sacrifice », « Alex », »Robe de Mariée ». Vous avez commencé l'écriture, en tout cas vos premiers livres en 2006, quelque chose comme ça ?

Pierre Lemaitre : Oui, 2005, paru en 2006 tout à fait .

Philippe Chauveau : Mais avant il y a eu une autre vie j'imagine ?.

Pierre Lemaitre : Oui, oui…

Philippe Chauveau :…Une vie dans laquelle le livre était déjà présent, la littérature était déjà présente ?

Pierre Lemaitre : Oui, tout à fait. J'enseignais….je faisais de la formation continue et dans ce cadre là, j'ai enseigné la littérature à des adultes, principalement à des bibliothécaires, ce qui fait que ça m'a donné, je dirais un bagage qui m'a été bien utile quand je suis passé de l'autre côté de la table.
Philippe Chauveau : Et vous-même, ce goût pour la littérature, vous l'expliquez ? Vous savez l'expliquer ?

Pierre Lemaitre : Oui. Mes parents étaient des gens assez modestes, des ouvriers de la banlieue parisienne, mais les livres ont toujours fait partie de notre univers. Ma mère avait tous les livres de poche qui sont parus dans les années 60….je devais être je crois, à 17 ans à peu près, le seul français-ou peut-être y en avait-il au Livre de Poche- capable de réciter le catalogue du Livre de Poche, du premier au centième numéro sans quasiment me tromper.

Philippe Chauveau : En 2006 vous publiez donc votre premier titre, pourquoi avoir choisi le roman noir, le polar ?
Pierre Lemaitre : Parce que je viens du roman le plus populaire qui est le roman feuilleton du XIXeme Siècle, je suis tombé dans Dumas étant petit et c'est comme Obélix, on n'en sort pas, une fois qu'on est tombé dedans…ma famille littéraire pourrais-je dire, étant un jeune lecteur, c'était le roman d'aventure et au fond, le roman policier est au XXème et au XXIème Siècle ce qu'a été le roman feuilleton ou le grand roman d'aventure au XIXème, donc, il est assez normal que je me dirige d'emblée vers ce genre littéraire qui est le plus proche de celui qui m'avait fait lecteur, donc, je le suis en devenant auteur.

Philippe Chauveau : Est-ce rai que vous avez une grande admiration pour Alexandre Dumas ?
Pierre Lemaitre : Oui elle est immense, ma dette est immense- j'ai des dettes vis-à-vis de beaucoup de gens-mais en plus de la dette, j'ai de la tendresse pour lui.

Philippe Chauveau : D'autres influences littéraires, d'autres noms comme ça qui vous viennent à l'esprit ?

Pierre Lemaitre : Oui, beaucoup…Tolstoï, qui est une grande influence. Alors je ne veux pas être prétentieux, mais Proust quand même, qui est ma lecture de chevet depuis 40 ans , et puis beaucoup d'auteurs - je pense notamment à Louis Guillou pour le livre pour lequel vous m'invitez - qui est, pour moi, l'un des grands, grands auteurs du XXème Siècle, un petit peu méconnu peut-être.

Philippe Chauveau : Il y a donc eu plusieurs titres, plusieurs romans noirs, plusieurs polars. Sans entrer dans le sujet d' « Au revoir là-haut », on est dans un autre univers, puisque là, nous quittons le polar, nous quittons le policier. Pourquoi cette envie de changement ?

Pierre Lemaitre : D'abord, toutes les histoires que j'ai envie de raconter ne sont pas forcément des histoires policières, des histoires criminelles. La deuxième raison, c'est que le genre policier est un genre à fortes contraintes. Le plaisir, il est également dans la navigation entre les contraintes, mais c'est bon aussi de temps en temps de s'en libérer et de raconter une histoire avec un cahier des charges un peu moins lourd, et c'est vrai qu'en écrivant ce livre j'ai trouvé une liberté, une respiration que je ne connaissais pas et que j'ai beaucoup appréciée.

Philippe Chauveau : Que ressentez vous lorsque vous êtes à votre table de travail ? Dans quel état de fébrilité êtes-vous ?

Pierre Lemaitre : Alors, d'abord je ne suis pas fébrile du tout, je ne suis pas fébrile du tout …je suis un écrivain heureux, c'est-à-dire que je suis un homme plutôt jubilatoire. Ca m'amuse beaucoup de faire ce travail - c'est pas rigolo tous les jours, comme tous les métiers, mais je ne vais pas me plaindre, j'ai un métier magnifique, raconter des histoires c'est quand même un métier superbe - mais je suis plutôt jubilatoire. J'aime mes personnages, j'aime…d'ailleurs, je dis souvent, en parlant d'un chapitre, que je décris la scène, vous voyez, comme si j'étais au cinéma, et peut-être que cette jubilation et ce plaisir passent un peu dans le style en tout cas, c'est ça que j'ai envie de transmettre au lecteur.

Philippe Chauveau : Comment voyez-vous vos lendemains Pierre Lemaitre ? Allez-vous continuer à vous balader entre le roman noir et la littérature blanche ?
Pierre Lemaitre : Je vois deux actes : le premier acte c'est de poursuivre ce que je viens de commencer avec « Au revoir là-haut » qui est une tentative de faire une petite fresque du XXème Siècle en plusieurs livres, mais en même temps, un deuxième acte qui serait « si je trouve une bonne histoire policière je vas y revenir » et j'y reviendrais d'autant plus que j'aurais à ce moment là l'impression d'une autre respiration, vous voyez, comme des vacances, donc je reprendrais certainement des vacances dans le polar à la première occasion

Philippe Chauveau : Merci Pierre Lemaitre. Votre actualité ça s'appelle « Au revoir là-haut » et c'est chez Albin Michel

Au revoir là-haut - Prix Goncourt 2013 Albin Michel
  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Avant même sa sortie fin août 2013, le roman de Pierre Lemaître « Au revoir là-haut » avait été remarqué par les journalistes, les critiques et les libraires. Déjà, on en parlait comme un livre susceptible d'être primé.Une fois n'est pas coutume, les jurés du Goncourt auront confirmé la rumeur et Pierre Lemaître a donc reçu le plus célèbre des prix littéraires français. Et pourtant, l'auteur n'a rien du profil type du goncourable. Pierre Lemaître est effectivement bien connu des amateurs de roman noir. Depuis «...Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de Pierre Lemaître - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Pierre Lemaitre Pierre Lemaitre : Bonjour Philippe Chauveau :Votre actualité chez Albin Michel c'est ce nouveau roman dont on parle  beaucoup, « Au revoir là-haut », mais c'est vrai  qu'on vous connait aussi beaucoup en tant qu'auteur de romans noirs, de polars : « Sacrifice », « Alex », »Robe de Mariée ». Vous avez commencé l'écriture, en tout cas vos premiers livres en 2006, quelque chose comme ça ? Pierre Lemaitre : Oui, 2005, paru en 2006 tout à fait . Philippe Chauveau : Mais avant il y...Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de Pierre Lemaître - Portrait - Suite
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    Transcription libraire« Au revoir là-haut », le nouveau roman de Pierre Lemaître… Je découvrais Pierre Lemaître à cette occasion-là. C'est un très très grand roman, romanesque, plein de souffle, plein de bruit, de fureur. C'est un roman qu'on ne lâche pas du tout. Il y a une scène initiale de guerre fantastique et qui déjoue tous les pièges du genre. Pierre Lemaître ne fait pas semblant de nous faire découvrir la guerre de 14. Il sait très bien qu'on a en tête une bibliothèque de lectures autour de la guerre de 14,...Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de Pierre Lemaître - L'avis du libraire - Suite