Stéphane Heuet

Stéphane Heuet

A la recherche du temps perdu

Portrait 3'31

Bonjour Stéphane Heuet. Merci de nous accueillir chez vous, dans votre lieu de vie, dans votre lieu de travail. On vous connait en tant que dessinateur et scénariste puisque vous avez adapté l'oeuvre de Marcel Proust.
Mais j'ai envie de dire que c'est votre deuxième vie. Auparavant vous avez été dans la marine. Quel a été votre cheminement ?
Effectivement, je suis fils d'officier de marine, c'était naturel que j'aille dans la marine. D'ailleurs j'ai été au collège militaire de Saint-Cyr, j'avais 9 ans. Donc j'ai eu un parcours tout tracé dès la naissance.
J'ai passé pas mal de temps en océan indien et je suis rentré pour un deuil. Ce deuil a fait qu'on m'a donné un congé. Pendant ce congé, j'ai dessiné et je suis tombé sur Proust.
Proust je l'avais lu dans la marine quand je m'étais cassé la cheville – on dit que pour lire Proust, il faut se casser une jambe – j'avais la cheville cassée et j'ai trouvé ça complètement illisible et casse-pied et donc j'ai laissé tomber Proust.
C'est bien des années plus tard, en rentrant ici, que j'ai recommencé à lire Proust. J'avais 35 ans, non plus 20 ans et j'ai trouvé ça extraordinaire.
Il a vraiment fallu que je tombe sur Proust sinon je n'aurai jamais fait de bande dessinée. Je n'aime pas la bande dessinée actuelle, ça ne m'inspire pas.
Est-ce que le dessin est inné ? Avez-vous suivi une formation ? Quelles étaient vos inspirations, les auteurs de BD que vous aimiez ? Comment le dessin arrive dans votre vie ?
Je crois que j'ai toujours dessiné. Mon père m'encourageait à dessiner et il m'a fait donner des cours de dessin donc c'était un militaire ouvert. Par contre ma grand-mère me disait « mais ce n'est pas un métier ! ».
Il voulait que je dessine parce qu'il trouvait que c'était sympa. Après, la bande dessinée c'est une autre histoire. Moi je suis né à l'époque d'Astérix etc... Mais mes maîtres ce sont Hergé et Jacobs, « Blake et Mortimer », et Hugo Pratt.
Je ne dessinerai jamais comme Hugo Pratt, mais vraiment mon rêve eut été de dessiner comme Hugo Pratt.
Est-ce que ça veut dire que lorsque vous étiez encore dans la marine, lorsque vous étiez encore en mer, vous vous projetiez déjà dans une autre vie dans laquelle le dessin aurait eu sa place ?
On m'a fait dessiner dans la marine. J'ai dessiné des albums de campagnes. C'était bien parce que pendant ce temps là je n'avais pas de corvée, c'était des planques ! J'étais l'artiste du bord. J'avais compris déjà que c'était pas mal de savoir dessiner.
Quel souvenir gardez-vous de votre vie passée sur les océans, dans la marine ?
Excellent ! C'était un moment heureux. Dans la marine, j'ai voyagé, j'ai fait la fête, j'avais une bouteille dans toutes les boites de nuit de l'océan indien, de Ceylan à Mombasa.
Vous imaginez la vie quand vous avez 19-20 ans et que vous faites ça ? J'aime la mer. Je suis né à Brest. Je crois que mon premier bateau, j'avais 5 ans.
Vous voyagez à travers le dessin ? Est-ce une façon de vous évader ?
Certainement. Je rentre dans mes dessins. Quand je dessine, je fais les mimiques de mes personnages. Je dessine bien une expression parce que je la sens sur moi. Mais c'est vrai aussi pour les postures que je fais prendre aux personnages, pour les lieux qu'ils fréquentent.
Je suis dans mes dessins, de même que quand je faisais mes maquettes quand j'étais petit, je devenais un Lilliputien, un personnage où je rentre complètement dedans.
Marcel Proust, c'est la plus belle rencontre de votre vie ?
Le gros problème, c'est d'essayer de lire autre chose. Avec le métier que je fais, je suis obligé de le relire en permanence.
Merci Stéphane Heuet. Vous adaptez donc l'oeuvre de Marcel Proust avec cette bande dessinée et plusieurs tomes maintenant qui sont disponibles et édités chez Delcourt.

Philippe Chauveau :
Bonjour Stéphane Heuet. Merci de nous accueillir chez vous, dans votre lieu de vie, dans votre lieu de travail. On vous connaît en tant que dessinateur et scénariste puisque vous avez adapté l'oeuvre de Marcel Proust. Mais j'ai envie de dire que c'est votre deuxième vie. Auparavant vous avez été dans la marine. Quel a été votre cheminement ?

Stéphane Heuet :
Effectivement, je suis fils d'officier de marine, c'était naturel que j'aille dans la marine. D'ailleurs j'ai été au collège militaire de Saint-Cyr, j'avais 9 ans. Donc j'ai eu un parcours tout tracé dès la naissance. J'ai passé pas mal de temps en océan indien et je suis rentré pour un deuil. Ce deuil a fait qu'on m'a donné un congé. Pendant ce congé, j'ai dessiné et je suis tombé sur Proust. Proust je l'avais lu dans la marine quand je m'étais cassé la cheville – on dit que pour lire Proust, il faut se casser une jambe – j'avais la cheville cassée et j'ai trouvé ça complètement illisible et casse-pied et donc j'ai laissé tomber Proust. C'est bien des années plus tard, en rentrant ici, que j'ai recommencé à lire Proust. J'avais 35 ans, non plus 20 ans et j'ai trouvé ça extraordinaire. Il a vraiment fallu que je tombe sur Proust sinon je n'aurai jamais fait de bande dessinée. Je n'aime pas la bande dessinée actuelle, ça ne m'inspire pas.

Philippe Chauveau :
Est-ce que le dessin est inné ? Avez-vous suivi une formation ? Quelles étaient vos inspirations, les auteurs de BD que vous aimiez ? Comment le dessin arrive dans votre vie ?

Stéphane Heuet :
Je crois que j'ai toujours dessiné. Mon père m'encourageait à dessiner et il m'a fait donner des cours de dessin donc c'était un militaire ouvert. Par contre ma grand-mère me disait « mais ce n'est pas un métier ! ». Il voulait que je dessine parce qu'il trouvait que c'était sympa. Après, la bande dessinée c'est une autre histoire. Moi je suis né à l'époque d'Astérix etc... Mais mes maîtres ce sont Hergé et Jacobs, « Blake et Mortimer », et Hugo Pratt. Je ne dessinerai jamais comme Hugo Pratt, mais vraiment mon rêve eut été de dessiner comme Hugo Pratt.

Philippe Chauveau :
Est-ce que ça veut dire que lorsque vous étiez encore dans la marine, lorsque vous étiez encore en mer, vous vous projetiez déjà dans une autre vie dans laquelle le dessin aurait eu sa place ?

Stéphane Heuet :
On m'a fait dessiner dans la marine. J'ai dessiné des albums de campagnes. C'était bien parce que pendant ce temps là je n'avais pas de corvée, c'était des planques ! J'étais l'artiste du bord. J'avais compris déjà que c'était pas mal de savoir dessiner.

Philippe Chauveau :
Quel souvenir gardez-vous de votre vie passée sur les océans, dans la marine ?

Stéphane Heuet :
Excellent ! C'était un moment heureux. Dans la marine, j'ai voyagé, j'ai fait la fête, j'avais une bouteille dans toutes les boites de nuit de l'océan indien, de Ceylan à Mombasa. Vous imaginez la vie quand vous avez 19-20 ans et que vous faites ça ? J'aime la mer. Je suis né à Brest. Je crois que mon premier bateau, j'avais 5 ans.

Philippe Chauveau :
Vous voyagez à travers le dessin ? Est-ce une façon de vous évader ?

Stéphane Heuet :
Certainement. Je rentre dans mes dessins. Quand je dessine, je fais les mimiques de mes personnages. Je dessine bien une expression parce que je la sens sur moi. Mais c'est vrai aussi pour les postures que je fais prendre aux personnages, pour les lieux qu'ils fréquentent. Je suis dans mes dessins, de même que quand je faisais mes maquettes quand j'étais petit, je devenais un Lilliputien, un personnage où je rentre complètement dedans.

Philippe Chauveau :
Marcel Proust, c'est la plus belle rencontre de votre vie ?

Stéphane Heuet :
Le gros problème, c'est d'essayer de lire autre chose. Avec le métier que je fais, je suis obligé de le relire en permanence.

Philippe Chauveau :
Merci Stéphane Heuet. Vous adaptez donc l'oeuvre de Marcel Proust avec cette bande dessinée et plusieurs tomes maintenant qui sont disponibles et édités chez Delcourt.

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  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • S'il est une œuvre considérée comme sacrée dans la littérature française, c'est bien « La recherche du temps perdu » de Marcel Proust ;Aussi, lorsque Stéphane Heuet décida de l'adapter en bande dessinée, on le regarda avec scepticisme.Et pourtant, au fil des années et des albums, même les proustiens les plus réticents ont salué la qualité et la pertinence du travail de Stéphane Heuet, au point que ses bd sont désormais étudiées dans les écoles et qu'on les conseille comme étant une approche avant d'entrer dans...A la recherche du temps perdu de Stéphane Heuet - Présentation - Suite
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    Philippe Chauveau :Stéphane Heuet vous adaptez aux éditions Delcourt l'oeuvre de Marcel Proust. Le 7e tome vient de paraître. Quelle drôle d'aventure ! Pourquoi Marcel Proust ? Qu'est ce qu'il vous apporte ?Stéphane Heuet :Ce qu'il m'apporte et ce qu'il me permet de faire, c'est de faire une bande dessinée qui parle d'art. « A la recherche du temps perdu », pratiquement à toutes les pages vous avez une oeuvre d'art. Une tapisserie, un tableau, une sculpture, un monument, une ville, Parme, Venise etc... Ce qui me permet...A la recherche du temps perdu de Stéphane Heuet - Le livre - Suite
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