Stéphane Heuet

Stéphane Heuet

A la recherche du temps perdu

Le livre 3'40

Stéphane Heuet vous adaptez aux éditions Delcourt l'oeuvre de Marcel Proust. Le 7e tome vient de paraître. Quelle drôle d'aventure ! Pourquoi Marcel Proust ? Qu'est ce qu'il vous apporte ?
Ce qu'il m'apporte et ce qu'il me permet de faire, c'est de faire une bande dessinée qui parle d'art. « A la recherche du temps perdu », pratiquement à toutes les pages vous avez l'évocation d'une oeuvre d'art.
Une tapisserie, un tableau, une sculpture, un monument, une ville, Parme, Venise etc... Ce qui me permet moi-même de me cultiver, de montrer des recettes de cuisine, de montrer la mode de l'époque que je trouve extraordinaire, les robes des femmes, les calèches.
Je prends un plaisir à faire cette bande dessinée graphiquement et à scénariser, c'est-à-dire à essayer d'obtenir que l'effet soit le même qu'on ait lu le livre ou la bande dessinée.
C'est ambitieux, mais mon objectif ce serait que deux personnes, l'une qui a lu la bande dessinée, l'autre qui a lu le livre, discutent ensemble et que la troisième personne qui arrive ne sache pas la quelle a lu la bande dessinée.
Vous rendez-vous compte qu'en ayant eu cette idée un peu folle, vous vous attaquiez à une oeuvre intouchable. « La recherche » on ne touche pas.
Je ne me suis pas rendu compte. Ma grande chance ça a été ça. Je pensais que ça intéresserait tous les éditeurs, alors qu'ils ont tous refusé, sauf Delcourt. J'avais très peur des Proustiens en revanche, des vieillards barbifiants.
Et curieusement, ce sont eux qui m'ont aidé. Les « réacs » je ne les ai pas trouvé chez les Proustiens, mais dans la bande dessinée. Parce que ma bande dessinée, elle n'est pas branchouille. C'est assez rigolo.
C'est l'oeuvre d'une vie, mais vous allez à votre rythme.
Oui, ce sera un bout d'oeuvre d'une vie, car je pense que je ne pourrai pas tout faire de mon vivant. Ce que j'espère, mais ça je ne suis pas optimiste, c'est que quelqu'un prendra la relai après ma mort.
Je trouve ça absolument extraordinaire, j'ai une vie rêvée. Si les gens savaient à quel point je suis heureux, ils seraient tous jaloux de moi. Est-ce que j'aurai un successeur pour reprendre ce bonheur en cours, je ne sais pas.
Vous avez l'impression aussi de faire oeuvre utile ? Votre travail est notamment étudié dans les collèges et les lycées. Est-ce que votre travail peu aussi aider à entrer dans « La recherche » ?
Absolument. J'étais au lycée Louis Legrand il y a quinze jours, j'avais des élèves extraordinaires qui ont gobé cette BD et qui butent sur le fait que je vais trop lentement.
Et j'espère que c'est à ce moment là qu'ils se lancent dans la lecture du texte original. Ce que je fais, ce n'est pas tellement pour faire aimer Proust, c'est pour faire aimer la lecture.
La nuit lorsque vous êtes à votre table de travail, Marcel Proust est votre meilleur ami mais est ce que parfois il vous énèrve un peu ? Est-ce que vous vous arrachez les cheveux à cause de lui ?
Il me pose parfois des problèmes. Quand je travaille la nuit, j'ai deux ectoplasmes devant de moi. J'ai le Proustien et j'ai le jeune lecteur. Quand je raye un texte, j'ai le Proustien qui dit « mais comment osez-vous couper ce texte ? »
et à côté de ça quand je le conserve j'ai un adolescent un peu réticent qui me dit « yo ! Prise de tête ». Je travaille pour les deux et parfois il y a de quoi s'arracher les cheveux.
Si vous croisez Marcel Proust, qu'avez-vous envie de lui dire ?
Merci. Mais tout le monde devrait lui dire merci.
Merci à vous aussi Stéphane Heuet, de votre accueil et félicitation pour ce beau travail, cette adaptation de l'oeuvre de Marcel qui est en cours...
Je suis en bonne santé.
L'adapatation de l'oeuvre de Marcel Proust publiée chez Delcourt. Merci

Philippe Chauveau :
Stéphane Heuet vous adaptez aux éditions Delcourt l'oeuvre de Marcel Proust. Le 7e tome vient de paraître. Quelle drôle d'aventure ! Pourquoi Marcel Proust ? Qu'est ce qu'il vous apporte ?

Stéphane Heuet :
Ce qu'il m'apporte et ce qu'il me permet de faire, c'est de faire une bande dessinée qui parle d'art. « A la recherche du temps perdu », pratiquement à toutes les pages vous avez une oeuvre d'art. Une tapisserie, un tableau, une sculpture, un monument, une ville, Parme, Venise etc... Ce qui me permet moi-même de me cultiver, de montrer des recettes de cuisine, de montrer la mode de l'époque que je trouve extraordinaire, les robes des femmes, les calèches. Je prends un plaisir à faire cette bande dessinée graphiquement et à scénariser, c'est-à-dire à essayer d'obtenir que l'effet soit le même qu'on ait lu le livre ou la bande dessinée. C'est ambitieux, mais mon objectif ce serait que deux personnes, l'une qui a lu la bande dessinée, l'autre qui a lu le livre, discutent ensemble et que la troisième personne qui arrive ne sache pas la quelle a lu la bande dessinée.

Philippe Chauveau :
Vous rendez-vous compte qu'en ayant eu cette idée un peu folle, vous vous attaquiez à une oeuvre intouchable. « La recherche » on ne touche pas.

Stéphane Heuet :
Je ne me suis pas rendu compte. Ma grande chance ça a été ça. Je pensais que ça intéresserait tous les éditeurs, alors qu'ils ont tous refusé, sauf Delcourt. J'avais très peur des Proustiens en revanche, des vieillards barbifiants. Et curieusement, ce sont eux qui m'ont aidé. Les « réacs » je ne les ai pas trouvé chez les Proustiens, mais dans la bande dessinée. Parce que ma bande dessinée, elle n'est pas branchouille. C'est assez rigolo.

Philippe Chauveau :
C'est l'oeuvre d'une vie, mais vous allez à votre rythme.

Stéphane Heuet :
Oui, ce sera un bout d'oeuvre d'une vie, car je pense que je ne pourrai pas tout faire de mon vivant. Ce que j'espère, mais ça je ne suis pas optimiste, c'est que quelqu'un prendra la relai après ma mort. Je trouve ça absolument extraordinaire, j'ai une vie rêvée. Si les gens savaient à quel point je suis heureux, ils seraient tous jaloux de moi. Est-ce que j'aurai un successeur pour reprendre ce bonheur en cours, je ne sais pas.

Philippe Chauveau :
Vous avez l'impression aussi de faire oeuvre utile ? Votre travail est notamment étudié dans les collèges et les lycées. Est-ce que votre travail peu aussi aider à entrer dans « La recherche » ?

Stéphane Heuet :
Absolument. J'étais au lycée Louis Legrand il y a quinze jours, j'avais des élèves extraordinaires qui ont gobé cette BD et qui butent sur le fait que je vais trop lentement. Et j'espère que c'est à ce moment là qu'ils se lancent dans la lecture du texte original. Ce que je fais, ce n'est pas tellement pour faire aimer Proust, c'est pour faire aimer la lecture.

Philippe Chauveau :
La nuit lorsque vous êtes à votre table de travail, Marcel Proust est votre meilleur ami mais est ce que parfois il vous énèrve un peu ? Est-ce que vous vous arrachez les cheveux à cause de lui ?

Stéphane Heuet :
Il me pose parfois des problèmes. Quand je travaille la nuit, j'ai deux ectoplasmes autour de moi. J'ai le Proustien et j'ai le jeune lecteur. Quand je raye un texte, j'ai le Proustien qui dit « mais comment osez-vous couper ce texte ? » et à côté de ça quand je le conserve j'ai un adolescent un peu réticent qui me dit « yo ! Prise de tête ». Je travaille pour les deux et parfois il y a de quoi s'arracher les cheveux.

Philippe Chauveau :
Si vous croisez Marcel Proust, qu'avez-vous envie de lui dire ?

Stéphane Heuet :
Merci. Mais tout le monde devrait lui dire merci.

Philippe Chauveau :
Merci à vous aussi Stéphane Heuet, de votre accueil et félicitation pour ce beau travail, cette adaptation de l'oeuvre de Marcel qui est en cours...

Stéphane Heuet :
Je suis en bonne santé.

Philippe Chauveau :
L'adaptation de l'oeuvre de Marcel Proust publiée chez Delcourt. Merci

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  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • S'il est une œuvre considérée comme sacrée dans la littérature française, c'est bien « La recherche du temps perdu » de Marcel Proust ;Aussi, lorsque Stéphane Heuet décida de l'adapter en bande dessinée, on le regarda avec scepticisme.Et pourtant, au fil des années et des albums, même les proustiens les plus réticents ont salué la qualité et la pertinence du travail de Stéphane Heuet, au point que ses bd sont désormais étudiées dans les écoles et qu'on les conseille comme étant une approche avant d'entrer dans...A la recherche du temps perdu de Stéphane Heuet - Présentation - Suite
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