Élevée dans une famille franco-américaine d'origine russe où l'on pratique deux langues et où la littérature tient une place essentielle, Patricia Reznikov a évolué dans ce mélange de culture et d'ouverture au monde, tout en connaissant parfaitement le poids de l'exil, de la différence et de la nostalgie du monde perdu. Depuis « Toro », son premier roman, ces thématiques se retrouvent dans ses livres comme « Le paon du jour » ou « La transcendante ».Si l'écriture romanesque reste l'essentiel de sa production, on...
Le songe du photographe de Patricia Reznikov - Presentation - Suite
Philippe Chauveau :
Bonjour Patricia Reznikov, vous êtes dans l'actualité avec « Le songe du photographe » votre nouveau roman chez Albin Michel. Avant de parler de votre écriture, faisons un pue connaissance, vous êtes un mélange de plusieurs cultures, vous êtes d'une famille d'origine américain, elle même venait de Russie, d'un autre côté vous êtes d'origine normande, que gardez vous de ces différentes cultures ?
Patricia Reznikov :
J'en garde une grande richesse, même si c'est moins facile de se...
Le songe du photographe de Patricia Reznikov - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :
Avec ce nouveau titre Patricia Reznikov , vous nous emmené en 1977, nous allons faire connaissance avec un jeune garçon, Joseph, il a une adolescence difficile, sa famille est un peu paumé et ce gamin va rencontrer une famille de substitution en quelques sortes, des exilés qui vivent en colocation dans une vieille maison. Pourquoi avoir créé ce personnage de Joseph ?
Patricia Reznikov :
Sans doute parce que moi aussi j'ai eu une adolescence compliquée et c'est un, tournant qu'il faut savoir...
Le songe du photographe de Patricia Reznikov - Livre - Suite
Patricia Reznikov
Le songe du photographe
Presentation 1'59Élevée dans une famille franco-américaine d'origine russe où l'on pratique deux langues et où la littérature tient une place essentielle, Patricia Reznikov a évolué dans ce mélange de culture et d'ouverture au monde, tout en connaissant parfaitement le poids de l'exil, de la différence et de la nostalgie du monde perdu. Depuis « Toro », son premier roman, ces thématiques se retrouvent dans ses livres comme « Le paon du jour » ou « La transcendante ».
Si l'écriture romanesque reste l'essentiel de sa production, on rappellera que Patricia Reznikov publie également de la poésie, de la dramaturgie et des ouvrages pour enfants.
L'enfance, il en est question dans ce nouveau titre « Le songe du photographe ». Nous sommes à Paris en 1977, Joseph est un jeune ado de 15 ans. Délaissé par sa propre famille, c'est auprès d'un groupe d'exilés réfugiés en France qu'il trouve réconfort et ouverture sur le monde. Qu'ils soient russes, hongrois, autrichiens ou même cubains, ces gens d'ailleurs au cœur énorme et à la sensibilité cachée vont faire découvrir au jeune garçon l'histoire de l'Europe, la solitude de l'exil et la morsure des souvenirs.
L'écriture de Patricia Reznikov est belle, sobre, sensible et c'est avec une certaine mélancolie que l'on suit le parcours de ce gamin dans le Paris des années 70, un gamin que l'on retrouvera, 40 ans plus tard quand il cherchera à rendre hommage à ceux qui l'ont fait grandir.
Roman sur les affres de l'adolescence, sur la fragilité de notre monde avec ses conflits et ses exils, sur l'apprentissage et la transmission, le nouveau roman de Patricia Reznikov est un petit bijou de sensibilité que l'on déroule avec la même émotion que lorsque l'on retrouve une photo jaunie, cette photo qui marque, qui reste, quand le temps laisse tout s'enfuir.
« Le sonde du photographe » de Patricia Reznikov est publié chez Albin Michel.
Patricia Reznikov
Le songe du photographe
Portrait 6'41Philippe Chauveau :
Bonjour Patricia Reznikov, vous êtes dans l'actualité avec « Le songe du photographe » votre nouveau roman chez Albin Michel. Avant de parler de votre écriture, faisons un pue connaissance, vous êtes un mélange de plusieurs cultures, vous êtes d'une famille d'origine américain, elle même venait de Russie, d'un autre côté vous êtes d'origine normande, que gardez vous de ces différentes cultures ?
Patricia Reznikov :
J'en garde une grande richesse, même si c'est moins facile de se construire lorsqu'on vient d'un milieu hétérogène, mais c'est passionnant. De ma famille américaine qui vient de Russie j'ai gardé une sorte de tropisme est-ouest et je suis assez attiré et par l'Europe de l'est et par les Etats-Unis.
Philippe Chauveau :
Par rapport à tout ça l'écriture était-elle une évidence ?
Patricia Reznikov :
Sans doute, je viens d'une famille obsédée par le langage, mon père professeur de langues et ma mère traductrice et très tôt j'ai été confronté aux joies et aux complexités du langage et je viens d'une famille chez qui il n'y avait pas de télévisions, j'ai donc passé de longues heures à lire.
Philippe Chauveau :
Par rapport à ce que vous avez évoqué sur vos racines, il y a des points commun dans vos livre, notamment à travers un intérêt pour la grande Histoire avec souvent ce rapport est-ouest, mais aussi souvent avec une douce mélancolie. Est-ce une bonne définition de votre écriture ?
Patricia Reznikov :
Oui, je crois que je suis profondément marquée par l'idée de l'exil et de l'errance et c'est certainement cette espèce de nostalgie du l'endroit d'où l'on vient qui m'anime.
Philippe Chauveau :
Pensez-vous au lecteur quand vous écrivez ?
Patricia Reznikov :
Il m'est arrivé de penser aux lecteurs, il m'est arrivé de pensé à ma famille américain qui ne lit pas le français et je me demandais ce qu'ils penseraient de ma description de Paris, mais je crois pas qu'il faille trop penser au lecteur. Il faut se laisser porter par quelque chose qu'on ne maitrise pas.
Philippe Chauveau :
Votre actualité c'est ce nouveau roman « Le songe du photographe » publié chez Albin Michel.
Patricia Reznikov
Le songe du photographe
Livre 7'41Philippe Chauveau :
Avec ce nouveau titre Patricia Reznikov , vous nous emmené en 1977, nous allons faire connaissance avec un jeune garçon, Joseph, il a une adolescence difficile, sa famille est un peu paumé et ce gamin va rencontrer une famille de substitution en quelques sortes, des exilés qui vivent en colocation dans une vieille maison. Pourquoi avoir créé ce personnage de Joseph ?
Patricia Reznikov :
Sans doute parce que moi aussi j'ai eu une adolescence compliquée et c'est un, tournant qu'il faut savoir négocier et si l'on est pas porté par l'amour de ses proches, le reste de la vie peut decenir très compliquée.
Philippe Chauveau :
Vous abordez plusieurs thèmes dans ce roman, celui de l'adolescence, celui de l'exil avec les personnages que Joseph va rencontrer, quels sont les thèmes que vous aviez choisis dès le départ et ceux qui se sont imposés au fur et à mesure ?
Patricia Reznikov :
Alors je vais vous surprendre mais je n'ai rien choisi au départ. Je me suis laissée porter par ma propre histoire et j'ai sans doute utiliser des personnes que j'avais déjà rencontré enfant et adolescente.
Philippe Chauveau :
Ce qui fait la force de ce roman c'est que ces exilés qui ont connu ls pire drame n'ont qu'une envie, aider Joseph à grandir en lui apportant l'amour qu'il n'a pas chez lui. Nous allons également retrouver le héros plus tard, adulte, pourquoi avoir eu envie de nous raconter l'histoire sur deux périodes ?
Patricia Reznikov :
J'aime beaucoup ces tiroirs temporels parce que je me suis souvent posé la question de l'Histoire. Au fond l'Histoire qu'est-ce que c'est ? Est-ce que c'est une succession de fait qui instaurent une perte ou est-ce qu »au contraire c'est une continuité ? Moi je penche plutôt sur cette seconde considération et j'aime bien l'idée qu'on puisse se souvenir, qu'on puisse allez sur le lieu du souvenir et se plonger dans des choses passées.
Philippe Chauveau :
Quand on referme le livre on a le coeur lourd car le livre est bouleversant et puis on a aussi le sourire car l'adolescent va construire sa vie, dans quel état étiez-vous lorsque vous avez écrit le point final ?
Patricia Reznikov :
Lorsqu'on met le point final on est soulagé que le travail soit fini, mais je n'aime pas faire des « Happy endings » comme on dit, parce que ce n'est pas ça la vie, la vie ce sont souvent des choses inachevés mais très belle. On comprends que Joseph a des remords mais il a construit sa vie tout de même et il est devenu un homme.
Philippe Chauveau :
Et je crois que le lecteur peut se retrouver dans pas mal de ces personnages, c'est votre actualité Patricia Reznikov, ce nouveau roman « Le songe du photographe » publié chez Albin Michel.