Voilà un livre qui ne vous laissera pas indifférent et va longtemps vous accompagner. Il est signé de Thibault Bérard. Lui-même éditeur depuis plus d’une dizaine d’années chez Sarbacane, il a choisi les éditions de l’Observatoire pour publier ce premier roman, « Il est juste que les forts soient frappés ».
Quel choc que ce livre, quel coup de poing !
Sarah et Théo forment un couple d’aujourd’hui. Parisiens gentiment bobos, après avoir fait un peu les 400 coups, ils ont trouvé dans la vie de couple une nouvelle...
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Philippe Chauveau :
Bonjour Tibault Bérard, vous êtes dans l'actualité de ce début d'année 2020 avec votre premier roman, « l est juste que les forces soient frappés ». Mais le livre, vous connaissez bien puisque vous êtes, vous-même, éditeur. Vous travaillez dans une maison d'édition, Sarbacane, pour ne pas la citer. Pourquoi cette appétence, avant d'être auteur vous-même, pour le livre, pour l'écrit, pour la littérature?
Thibault Bérard :
J'étais un étudiant très littéraire. Je n'étais bon que dans les...
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Philippe Chauveau :
« Il est juste que les forts soient frappés » est votre premier roman, Thibault Bérard. C'est une histoire qui est un roman, certes, mais vous l'avez laissé entendre, une histoire qui vous touche de près. Nous allons faire connaissance avec Sarah puisque c'est elle qui nous parle. Et très vite, on sait que Sarah n'est plus là. On sait que Sarah est morte, que la maladie l'a emportée. Et puis, elle va nous raconter tout ce qui s'est passé du jour où elle a appris sa maladie jusqu'à son dernier souffle....
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Thibault Bérard
Il est juste que les forts soient frappés
Présentation 00'02'38"Voilà un livre qui ne vous laissera pas indifférent et va longtemps vous accompagner. Il est signé de Thibault Bérard. Lui-même éditeur depuis plus d’une dizaine d’années chez Sarbacane, il a choisi les éditions de l’Observatoire pour publier ce premier roman, « Il est juste que les forts soient frappés ».
Quel choc que ce livre, quel coup de poing !
Sarah et Théo forment un couple d’aujourd’hui. Parisiens gentiment bobos, après avoir fait un peu les 400 coups, ils ont trouvé dans la vie de couple une nouvelle sérénité, auréolée par la naissance d’un petit Simon. Oui mais voilà que ce bonheur tout simple va voler en éclat quand, au moment de sa seconde maternité, peu de temps avant la naissance de Camille, les médecins détectent à Sarah une tumeur cancéreuse. Sarah va mourir. Et en disant cela, je ne trahis rien de l’intrigue puisque dès le départ, c’est Sarah qui s’adresse au lecteur, de là où elle est après avoir rendu le dernier soupir. Et Sarah de nous raconter son histoire, son aventure puisque, comme elle le dit, « toutes les vies sont des aventures extraordinaires ». L’adolescence tumultueuse, la rencontre avec Theo, Pierrot lunaire un peu rêveur, les copains, la famille, les projets, le monde qui avance entre enthousiasme et révoltes. Et puis le diagnostic, la chambre d’hôpital, les médecins et les infirmières, une page qui se tourne et un autre quotidien à inventer quand il faut continuer à vivre malgré tout.
Ce livre, porté par une écriture ample, belle, littéraire et moderne, est une vraie réussite. Bien sûr, on y parle de la maladie et de la mort, mais on y parle surtout de la vie, du bonheur, de l’amour, de l’amitié, de tous ces petits riens qui sont si importants et nous construisent chaque jour, du sourire d’un enfant à une soirée de fête entre amis en passant par un week-end en amoureux ou des retrouvailles familiales. Dans le combat que Theo et Sarah vont mener ensemble, ce qui compte avant tout, c’est l’urgence de vivre, l’urgence d’aimer, l’urgence d’être heureux. Car pour Theo et Sarah, malgré tout, la vie est belle, en référence au film de Franck Capra qui accompagne leur histoire d’amour.
Choisissant l’écriture romanesque pour raconter sa propre expérience, Thibault Bérard signe un livre beau et bouleversant. Un livre sans mièvrerie ni pathos, avec des mots justes, qui touchent au cœur, où l’humour sait même trouver sa place, où la musique rythme les bons et les mauvais jours. Un livre lumineux qui nous rappelle que les absents, quand on les aime, gardent toujours leur place.
Un vrai coup de cœur en cette rentrée de janvier 2020, le premier roman de Thibault Bérard, « Il est juste que les forts soient frappés » est publié aux éditions de l’Observatoire.
Thibault Bérard
Il est juste que les forts soient frappés
Portrait 00'07'08"Philippe Chauveau :
Bonjour Tibault Bérard, vous êtes dans l'actualité de ce début d'année 2020 avec votre premier roman, « l est juste que les forces soient frappés ». Mais le livre, vous connaissez bien puisque vous êtes, vous-même, éditeur. Vous travaillez dans une maison d'édition, Sarbacane, pour ne pas la citer. Pourquoi cette appétence, avant d'être auteur vous-même, pour le livre, pour l'écrit, pour la littérature?
Thibault Bérard :
J'étais un étudiant très littéraire. Je n'étais bon que dans les matières littéraires, en français, en philo et je savais que j'allais travailler autour du livre mais je ne savais pas très bien où en fait. Et puis, après mes études, j'ai été d'abord journaliste pour un magazine littéraire qui s'appelait Topo. J'ai fait mes armes là- dedans. J'ai appris, auprès de la rédac chef de l'époque, à dévorer les bouquins. J'étais un gros lecteur, un lecteur très, très khâgneux. Et là, j'ai appris à m’emparer aussi bien d'un manga que d'un essai ou d'un roman, sans hiérarchiser les genres de lectures. Et puis, quand le magazine s'est arrêté, au bout de deux ans de belle vie, j'ai basculé dans l'édition. J'ai rencontré mon actuel patron, Frédéric, qui dirigeait Sarbacane, une maison d'édition jeunesse qui, à l'époque, ne faisait que de l'album. Et moi, je suis venu proposer de lancer une collection de romans au sein de cette maison. C'était en 2006, donc il y a treize ans.
Philippe Chauveau :
Sarbacane est devenu la belle maison d'édition que l'on sait. Mais je précise, en revanche, que votre premier roman est publié aux Éditions de l'Observatoire. Vous nous disiez que vous étiez un boulimique de lecture, que vous dévoriez les livres et que vous aimiez un peu goûter à tous les genres. Avez-vous quand même des coups de cœur, des périodes phares, des auteurs qui vous ont accompagné ? Où bien, de tout temps, avez-vous toujours été avide de découvertes ?
Thibault Bérard :
Non, je crois que j'ai quand même un goût de lecteur assez axé sur la truculence. Par exemple, moi, je suis un lecteur de livres énormes. Quand j'étais gamin, j'ai eu un choc sur Céline. Ce fut mon premier grand choc littéraire. Quand j'étais en troisième, on a un prof de français qui nous a fait lire un extrait de « Mort à crédit », je ne pensais pas du tout qu'on pouvait écrire comme ça, qu'on avait le droit d'écrire comme ça. Donc, cette démesure là, ça a été vraiment un truc qui m'a intéressé pendant toutes mes années de lycée, d'études. Donc, je lisais ce que j'appelle des ogres, c'est à dire Albert Cohen, Pagnol…
Philippe Chauveau :
Dès que ce sont des pavés, vous aimez ça !
Thibault Bérard :
Ce n'est pas forcément lié à la pagination. C'est aussi l'ampleur. Albert Cohen ou Pagnol, ce sont des auteurs qui ont de l'épopée en eux et qui vont parfois parler de l'intime, comme dans « Le livre de ma mère » de Cohen. Mais toujours avec de la démesure, avec plutôt du trop ou pas assez en fait. Ce que j'aime en littérature, ce sont les conteurs, ces gens qui vous emportent dans un univers. Et c'est là que j'aime la générosité. D'ailleurs, la collection que j'ai créée chez Sarbacane vient aussi un peu de là, parce que la personnalité de l'éditeur transparaît toujours de sa personnalité de lecteur.
Philippe Chauveau :
Justement, en devenant éditeur, vous avez franchi un pas supplémentaire. Lorsqu'un manuscrit arrive dans vos mains, que cherchez-vous? Comment les repérez-vous? Quel va être le déclic ? Pourquoi allez-vous vous dire à un moment : « Tiens, ça, ça doit rentrer dans ma collection ».
Thibault Bérard :
La question n'est pas de savoir si on va aimer le manuscrit. C'est une question subsidiaire. Il faut évidemment aimer le manuscrit qu'on va publier mais on pense surtout à la ligne éditoriale. Il m'est arrivé assez souvent de refuser des manuscrits qui n'entraient pas dans ma ligne, qui étaient de bons textes, mais que j'ai renvoyés vers des confrères dont la ligne éditoriale était justement plus sobre, par exemple, ou plus classique. Moi, ce que je vais chercher en général, ça résonne avec mon titre d'ailleurs, ce sont des textes qui me percutent. Je veux être frappé par la lecture.
Philippe Chauveau :
Nous avons découvert le lecteur puis l'éditeur. Découvrons aussi un petit peu l'auteur parce que là, vous passez de l'autre côté de la barrière. Vous êtes éditeur, mais maintenant, vous avez envie que l'on vous considère, que l'on vous regarde, comme un auteur. Pourquoi l'envie d'écrire un premier roman ? Est-ce quelque chose qui vous trottait dans la tête depuis longtemps ? Cela a-t-il a été un hasard ? Comment avez-vous franchi cette barrière ?
Thibault Bérard :
En fait, c'est un drôle de truc parce que je pourrais avoir plein de réponses différentes. J'ai plein de réponses différentes en tête, si vous voulez, parce que... Moi, depuis que je suis éditeur, j'ai affirmé que je ne serais pas auteur parce que les deux professions me semblaient un peu antithétiques. C'est vrai que je regardais même d'un oeil un peu moqueur certains éditeurs qui écrivent leurs bouquins en disant oui, bon, plaisir et tout... Quand on est éditeur, à un moment, on connait les techniques de narration, on bosse avec des auteurs toute la journée. Donc on peut écrire un livre en fait, mais aller puiser dans son monde intérieur pour en faire sortir un roman, cela me semblait vraiment différent. Et ce roman là, « Il est juste que les forts soit frappés », c'est vraiment un roman, je tiens énormément au terme. C'est même de la fiction, bien qu'elle soit nourrie à 95% de réel. Mais voilà, c'est quand même du terreau qui est ma vie. Ce qui est intéressant, c'est que ce que j'ai vécu là, ce que j'ai vécu dans ma vie, qui n'est pas du roman pour le coup, c'est arrivé il y a cinq ans. Et pendant ces cinq années, d'un côté je ne me suis pas vu en train d'écrire un livre. D'un autre côté, ce qui est vrai, c'est que j'ai beaucoup raconté autour de moi, à mes amis, ce qui m'arrivait comme s’il s’agissait des chapitres d'un livre. En fait, je dirais même que j’ai vécu cette histoire comme en littérature. Cela m'a même sauvé de vivre ça comme en littérature, de prendre conscience du fait que nos vies sont des chapitres d'un grand livre.
Philippe Chauveau :
Si je vous entends bien, Thibault Bérard, vous nous dites que ce livre est né d'une expérience personnelle. Mais cela veut-il dire que le virus de l'écriture est quand même pris et que ce premier roman ne restera pas tout seul sur l'étagère, que d'autres titres pourraient venir ? Ou était-ce simplement le besoin de raconter une partie de votre existence à travers le roman et qu’alors, il n'y aura pas d'autres romans ?
Thibault Bérard :
C’est un peu pareil… Pendant ces cinq années où j'en parlais, j'avais des chapitres dans la tête mais je n'avais pas de livres parce que je ne voulais surtout pas faire un témoignage dans lequel je raconterais ma vie, ni de l'autofiction. Tout ça, ce n'était pas ma cam ! Et donc, quand on m'a posé la question au départ, on m'a dit : "Mais il y aura d'autres finalement, ou bien tu as expurgé quelque chose que tu avais en toi ?".
Au début, j'ai dit oui, j'ai mis à jour ce livre là et c'est bien. J'en suis fier. C'est très bien. On verra la vie qu'il aura, mais il n’y en aura pas d'autres. Et puis finalement, l'été dernier, alors que le livre était dans les tuyaux, j'ai commencé à réfléchir à une autre histoire et j'ai commencé à écrire.
Thibault Bérard :
Nous allons donc vous suivre de près Thibault Bérard! Votre premier roman est disponible en librairie. « Il est juste que les forts soient frappés » est publié aux Éditions de l'Observatoire.
Thibault Bérard
Il est juste que les forts soient frappés
Livre 00'06'37"Philippe Chauveau :
« Il est juste que les forts soient frappés » est votre premier roman, Thibault Bérard. C'est une histoire qui est un roman, certes, mais vous l'avez laissé entendre, une histoire qui vous touche de près. Nous allons faire connaissance avec Sarah puisque c'est elle qui nous parle. Et très vite, on sait que Sarah n'est plus là. On sait que Sarah est morte, que la maladie l'a emportée. Et puis, elle va nous raconter tout ce qui s'est passé du jour où elle a appris sa maladie jusqu'à son dernier souffle. Elle va même nous raconter avant, quand elle était un peu punk, qu'elle se cherchait, qu'il y avait même alors deux Sarah un peu antinomiques. C'est quand même curieux, pour un premier roman, de décider de se mettre dans la peau d'une femme.
Thibault Bérard :
Oui, et dans la peau d'une femme décédée en plus, parce que cette idée de faire parler Sarah depuis les limbes ou de créer un récit post-mortem, psychanalitiquement , c'est un régal ! Ça fait évidemment très bizarre… Mais ce qui est drôle, c'est que je suis très pragmatique, enfin très naïf. J'ai un rapport à l'écriture très innocent et au début, quand j'y ai pensé, je me suis dit : "Chouette. J'ai une super idée" parce que ça va me sauver du piège de l'autofiction de donner la parole à Sarah. Ça a aussi tiré un peu le livre vers le fantastique, un peu onirique, en tout cas. Et puis ça va insérer du réenchantement. Le fait que sa voix subsiste, cela signifie aussi qu'on peut vaincre la mort à travers la littérature. D'ailleurs, vous avez fait le résumé d'une voix relativement guillerette et j'en suis content parce que, pour moi, c'est un livre de vie, même s'il est raconté par quelqu'un de mort, et mort dans des conditions difficiles.
Philippe Chauveau :
Il y a des passages qui sont magnifiques, notamment lorsque Sarah met au monde le petit Simon. Là, on a vraiment l'impression que c'est une femme qui se raconte et c’est très fort. Ces pages sont très belles. C'est vrai, on parle de la mort, on parle de la maladie, mais, vous le disiez, c'est un roman de vie. On raconte l'adolescence de Sarah, ses premiers émois amoureux, sa rencontre avec Théo, le jeune couple qu'ils vont former, puis, très vite, l'envie d'avoir des enfants, le plaisir de prendre des pots avec les copains jusqu'à ce qu'un jour il y ait cette nouvelle qui vienne se fracasser sur leur petit bonheur du quotidien. Pourquoi est-ce important pour vous de raconter la jeunesse de Sarah lorsqu'elle était un peu en recherche d'elle-même ? Parce qu’après, on passe à quelque chose de beaucoup plus classique, traditionnel. C'est un petit couple où tout va plutôt pas mal. Pourquoi donc était-ce important de raconter l'adolescence de Sarah?
Thibault Bérard :
En fait, tout ça se réfère au titre. En réalité, c'est ce titre, « Il est juste que les forts soient frappés », qui est très bizarre et très menteur, parce qu'évidemment, ce n'est jamais juste que les gens soient frappés. Mais là où il trouve une forme de vérité, c'est que les gens qui ont emmagasiné une certaine dose de force de vie peuvent transformer un malheur en un combat. C'est ce que ça veut dire le titre. Et pour raconter ça, il fallait bien que je présente aussi Sarah comme une combattante. En fait, elle l'est depuis le début, depuis la toute première scène où on la voit se mettre en travers de la route face à une bagnole. C'est un peu l'image que j'avais sur cette première scène. C'était cette façon de poser tout de suite de Sarah comme quelqu'un face à qui la mort va avoir du fil à retordre.
Philippe Chauveau :
Vous écrivez : "Voyez ça comme ça, c'est une histoire. Ce n'est pas parce qu'elle est vraie et dure par moments, ni même parce qu'elle finirait mal que ce n'en est pas une. Toutes les vies sont des aventures extraordinaires pour qui peut les voir déplier devant soi."
Vous faites donc le choix de faire parler Sarah. Elle s'adresse directement aux lecteurs pour raconter sa vie, pour raconter son enfance, son adolescence, pour raconter son histoire d'amour avec Théo, pour raconter son amour pour ses enfants, Simon et Camille. Pourquoi était-ce important, là encore, que Sarah s'adresse directement à nous, lecteurs ? Parce qu'il est vrai que nous prenons son histoire de plein fouet ?
Thibault Bérard :
J'avais besoin que sa voix sorte des pages. Par ailleurs, cette adresse aux lecteurs de Sarah, elle résonne aussi avec le pouvoir de narratrice qui est là. Etant décédée, étant morte dans le monde que je lui invente, elle a le pouvoir non seulement de parler par-delà la mort mais, en plus, elle a le pouvoir d'entrer dans la vie des gens qu'elle a aimés.
Philippe Chauveau :
Vous écrivez également : « Théo et moi avons toujours été terriblement conscients du fait que c'est sur les histoires que l'existence établit ses fondations. Nous avons toujours su que c'était dans les failles, les accidents et les séismes, que la vérité de nos vies pouvait être mise en lumière ».
Ce qui veut dire que vous nous racontez le quotidien de Théo et Sarah. Mais vous racontez aussi la fragilité du bonheur.
Thibault Bérard :
Oui, exactement. Quand je parle des failles, c'est aussi parce que le roman surgit de là. Et d'ailleurs, ce petit passage là, c'est un peu une mise en abîme parce que c'était aussi une façon de montrer que ce n'était pas un pur témoignage dans lequel on raconte à peu près tout ce qu'on a vécu. La spécificité du roman, c'est justement qu'on va pouvoir trier, on va promener le miroir sur un chemin, donc on fait ce qu'on veut avec son miroir et on peut enlever quatre années qui sont certes quatre années de quiétude, de paix et de bonheur et qui auraient peut-être fait des jolies scènes, mais qui ne s'inscrivent pas dans le projet romanesque.
Philippe Chauveau :
A travers Sarah qui nous raconte son histoire, vous nous parlez donc d'un couple qui s'aime à la folie. Vous nous parlez aussi d'une famille. Et puis la maladie fait irruption dans ce bonheur du quotidien. Vous avez réussi à faire un livre qui parle de la maladie et de la mort, mais qui est très lumineux. Pourquoi est-ce important pour vous de nous offrir cette histoire ? En quoi peut-elle aussi être utile au lecteur ? Peut-elle apporter quelque chose en plus que ce besoin pour vous de raconter sous la forme du roman un pan de votre vie ?
Thibault Bérard :
C'est une chouette question ! J'aime bien cette question parce que j'aime bien l'idée de la lumière qui émerge du roman et que j'ai travaillé à faire émerger. Il y a une métaphore qui traverse tout le livre qui est celle du tunnel. J'aime bien l'idée que cette lumière puisse évidemment ricocher un peu sur le lecteur et sur la vie accidentée, ou pas, qu'il aura au cours de son existence. C'est sûr que ça, ça me plaît, cette idée.
Philippe Chauveau :
Il y a des romans qui sont de véritables rencontres. C'est le cas de ce premier roman de Thibault Bérard, « Il est juste que les forts soient frappés ». Vous n'êtes pas près d'oublier ces quatre personnages que sont Sarah, Théo, Camille et Simon, et tous les autres qui gravitent aussi dans leur belle aventure. Un livre à la fois grave et lumineux publié aux Éditions de l'Observatoire. Coup de cœur de ce début d'année, merci beaucoup.